Baby-sitting dans les ruines

Juste après avoir quitté l'enceinte du village Azukiyo prit soin d'écouter les paroles du Chunin. Arriver à avoir une retrospective de ses capacités et de ses lacunes n'était pas donnée à tous les enfants de son âge. Comme il s'en doutait, celui-ci n'était pas comme les autres les Chunins qu'il avait déjà eut dans son équipe par le passé. En plus de sa maturité, le gamin faisait preuve de réalisme quant à son rôle de shinobi. Il n'était qu'une arme forgée pour servir son village et dont la survie ne dépendait plus que de lui. C'était un sentiment qui inspirait à la fois le respect, qu'un shinobi comprenne et accepte sa fonction, et la compassion que ce shinobi ne soit qu'un môme. Mais le Jônin avait pour mission de le tester pour qu'il puisse atteindre le même grade que lui un jour ; alors l'âge ne sera pas prit en compte lors de son rapport.



L'homme hocha la tête lors de la remarque de l'enfant sur sa vue pertubée par cet oeil vitreux. A moins que ce dernier ne lui cache un dôjutsu, c'était une contrainte qu'ils allaient devoir prendre en compte en cas de complication. En retour il leva son bras prothétique dont il remua la main et les doigts dans un craquement de bois et d'os singulier.

Les deux protagonistes progressaient désormais dans la forêt qui avoisinait Konoha. Le gamin écoutait d'une oreille attentive les paroles de son partenaire pendant que son regard se perdait dans les ténèbres de la forêt. Quelques oiseaux chantaient la douce mélodie du soleil lorsque Tomohiko Réagissa aux paroles du Junin.



Alors que Azukiyo tenta d'enseigner une valeur au minot qui l'accompagnait concernant le andicap, celui-ci abaissa sa capuche afin d'éloignait la chaleur. Un léger sourire au coin des lèvres, il répondit:



Son Maître, celui qui avait trouvé la mort par les mains de son éleve... Celui qui avait sacrifié sa vie afin de compléter l'entrainement du jeune Kirishitan, celui qui avait offert ses yeux à Risako... Bien que ces quelques pensées traversaient l'esprit de Tomohiko, il n'en ressentait aucune peine, uniquement du respect pour l'homme sage qu'il avait été.

L'homme prit un ton plus grave pour répondre au Chunin.



Il ne vit pas le sourire du garçon qui dissimulait sa tête sous sa capuche mais ce qu'il dit renforça l'opinion qu'il commençait à se faire du jeunot. Lui aussi dû apprendre à vivre sans son bras gauche pendant une longue période et il s'était rendu compte à cette époque, à quel point ce membre lui était utile au quotidien. Même si à présent il avait une prothèse pour palier ce manque, il n'oubliera jamais le savoir acquis après la perte de son bras et il saurait réutiliser se savoir si il devait perdre son faux-bras ou sacrifier l'autre. Le corps n'était pas une arme, seul l'esprit du shinobi l'était.

Le détail sur le maître du Kirishitan intrigua le vieil homme mais ce dernier respectait la vie du garçon et ne lui demanda pas plus d'explications sur son histoire. Peut-être que celui-ci éprouvera un jour le besoin ou l'envie de lui en parler directement.



Un regard comme le tien. Pensa-t-il alors en fixant le jeune borgne.



Pensa-t-il tout haut, la tête levée vers la cîme des arbres, pensif. Avant de revenir vers le Soldat.



Après une courte pause, il reprit la parole.



Cela faisait plusieurs heures qu'ils vagabondaient dans la forêt, bientôt la première nuit de leur long voyage devrait montrer le bout de son nez.

Prendre goût... Prendre goût au meurtre... Serais-je capable d'apprécier cela ? C'était difficile à savoir... Une chose était certaine, ceci ne me dérangeait nullement. J'avais ôté la vie de mon propre sensei et ne ressentais en cela aucune peine. Ça devait se passer comme ceci, un point c'est tout. Non, je ne pourrai y prendre goût....

Durant les quelques instants où je m'étais perdu dans mes pensées, l'homme avait continué d'exprimer sa vision concernant l'expérience et l'âge. Bien que distrait par mon esprit, j'avais tout de même assimiler l'information et ne trouvais rien à redire de cela. Effectivement, bien que mon entraînement était digne des meilleures, le temps imposait une limite à l’apprentissage, c'était un fait dont nul homme ne pouvait se détacher... Pas même Hakizura... Certes, il avait su grappiller des heures supplémentaires en me privant régulièrement de sommeil et forçait ainsi mon esprit à s'accoutumer de cette fatigue, mais hélas, tout homme à une limite, même en usant de telle technique....



Je levais les yeux au ciel et tentai d'apercevoir la teinte de celui-ci. La nuit approchait, nous allions bientôt faire halte et établir notre campement. Mais je n'étais pas le chef d'équipe et cette décision ne me revenait pas, alors, je tus mes remarques et abordai un tout autre sujet en replaçant ma capuche:

Les deux compagnons de mission poursuivaient leur route jusqu'à la tombée de la nuit où Azukiyo conseilla de s'arrêter.



Tandis qu'il se délestait de son sac de voyage contenant le strict minimum, il répondit à la question du jônin en devenir.



Il étale une couchette de fortune sur le sol à l'ombre d'un vaste tronc pour garder un semblant de discrétion dans ce campement improvisé. Pas de feu ni de lumières, afin de ne pas attirer d'éventuels prédateurs ou brigands. L'homme fait signe au garçon de se coucher à l'endroit préparé pour l'occasion.



Le shinobi gravit l'arbre sans mal grâce à la maîtrise de son chakra, et se poste sur une branche suffisament solide pour soutenir son poids et suffisament haute pour être aux aguets à tous mouvements suspects.

Azukiyo venait de me préparer une couchette, certes sommaire, mais bien positionné entre deux racines d'un arbre. J'avais ôté mon sac à dos de fortune à l'instant même où mon partenaire avait précisé que nous dormirions en ce lieu. Je n'avais pas trainé pour m'allonger, conscient que la nuit serait courte, il en était ainsi lorsque les missions étaient assurées par seulement deux shinobis, la rotation ne se faisant qu'entre deux, la durée du sommeil diminuait en conséquence. Ainsi, j'avais pu apercevoir le Chikara grimper au tronc d'arbre à l'aide de son chakra avant de sombrer dans un demi-sommeil....
Je ne me réveillai que lorsque je sentis une secousse à mon épaule, dans un sursaut j’avais agrippé la main de mon partenaire... Son quart avait fini, et le mien commençaient...



Face à une réponse négative, j'avais suivi le même chemin que mon prédécesseur. Je grimpai dans les branchages du tronc qui nous servait de campement afin d'avoir une meilleure vue sur les alentours. Certes, mon oeil trouble ne m'aidait nullement pour ce job, mais mon ouïe était suffisamment affinée pour entendre quiconque viendrait à notre rencontre. Et pour tout vous dire, la nuit fut d'un calme tel que le seul bruit dont j'étais capable d'entendre était le souffle régulier d'Aziyuko. Dans une attente interminable mais soutenable, les ténèbres de la nuit noires laissèrent sa place au soleil levante. La teinte du ciel évolua doucement, il était donc temps de reprendre la route... Alors, je me laissai tomber de mon perchoir pour faire face au visage endormi de mon compagnon de route. Du bout de mon pied je venais le réveiller.

La lune siégeait parmis les étoiles dans l'immensité céleste, éclairant la cime des arbres et rajoutant une sensation d'appaisement dans cette nuit silencieuse. Les quelques heures de sommeils que les deux shinobi s'étaient accordées étaient cruciales, bien que courtes. Azukiyo prit le premier-quart de surveillance, laissant ainsi son plus jeune accolyte profiter des heures dédiées au sommeil réparateur. Du haut de son perchoir, pas question de sombrer, l'oeil vif et l'ouïe aux aguets, tous ses sens étaient sur le qui vive. Le temps s'écoulait et sa surveillance fut sans encombre. Il descendit de l'arbre pour sortir la relève de ses songes et se reposer à son tour. Après un bref échange avec le garçon il se coucha, laissant ce dernier à ses responsabilités, et ferma les yeux. Le sommeil ne tarda pas à s'emparer de lui, bien que ses sens de shinobi restaient en alerte ; toutes ces années à parcourir le monde et à lutter contre la faune de celui-ci l'avait instinctivement entraîné.

Le matin pointa le bout de son nez par delà l'horizon et réveilla Azukiyo au même moment qu'il senti le pied de Tomohiko. L'homme acquiessa au garçon d'un hochement de tête et se redressa pour remballer son attelage d'un soir. Il replaça son paquetage sur son dos et commença à marcher. Sans interrompre ses pas il sortit de sa poche un petit emballage plastique qu'il tendit au garçon ou plutôt qu'il lui plaqua dans la main sans lui demander son reste.



Il s'agissait d'un barre composées de céréales, de sucres lents, et toutes sortes de vitamines le tout comprimé en un bloc à l'aspect douteux et dont le goût l'était tout autant. Mais tout shinobi savait ô combien il était primordial d'en avoir sur sois en mission, car dans l'absence d'un repas complet, c'était l'alternative idéale et même vitale. Azukiyo goba la sienne en quelques bouchées, était-ce pour ne pas s'éterniser sur ce goût particulier ? Définissable par chacun qui avait déjà pu goûter à ces merveilles. Ou était-plutôt par habitude de manger rapidement ? Nul ne le savait.

Les deux reprenaient la longue route qui allaient les mener jusqu'au fameux désert de Suna, réputé aussi dangereux que mystérieux. Et c'est naturellement qu'après plusieurs jours de marches, alternant avec des décors de plus en désertiques et arides ; parsemés de pauses parfois nocturnes pour se reposer, parfois diurnes pour se ravitailler, que le groupe atteignit finalement sa destination.