Copain d'avant [FB]

        Dans Konoha, je marchais paisiblement, l'air était frais, mais le soleil était haut dans le ciel. Il frappait ma peau, il était chaud, agréable.. J'adorais cette ville, elle avait à peu près tout d'un paradis sur terre, tout, mise à part l'ambiance glaciale qui y régnait, c'était invivable. Les Chikara et les Uzumaki s'affrontaient toujours, ce n'était plus par les armes comme cela les fu autrefois, mais maintenant par les mots, les coups bas, les trahisons. Irrespirable, je savais que je ne tiendrais pas longtemps.

        Je m'asseyais sur un banc, en plein milieu des quartiers claniques, j'aimais cette endroit, c'est à peu près le seul ou l'on pouvait croisé Chikara, Uzumaki et Kitto, sans que n'explose de grands débats assourdissant.



        Je venais de voir venir Masato, un Konohajin, une lointaine connaissance, remontant à l'académie ninja, où j'avais été son professeur. Je me rappelle même lui avoir fait passer son examen de Genin, une sacrée journée, il y avait du potentiel chez ce gamin qui n'en n'était plus vraiment un. Je l'invitais à me rejoindre sur le banc d'un geste de la main.

L'esprit vague, encore passablement endormi et ennuyé par cette situation branlante dans laquelle il devait s'épanouir en tant qu'être vivant...
Comment ? Comment voulez-vous avoir des générations saintes ou sensées quand vous voyez des adultes se crêper le chignon pour un différent minable ? Un parent déteint toujours sur les plus jeunes, les esprits plus faibles. Les plus manipulables.
Le Kitto aimait bien manipuler, certes. Il aimait trifouiller dans les esprits, énerver, faire réagir ses interlocuteurs ou même les passants mais jamais il n'essayait d'imposer son point de vue ou son avis à un innocent. Encore moins s'il s'agit d'un état d'esprit plein de haine et de discrimination.
Il était même plutôt pacifiste lui, psychologiquement parlant. La guerre n'apportait rien d'autre qu'une succession de problèmes qui en engendraient inévitablement d'autres. Ni plus, ni moins. Il se demandait bien ce quel était l'intérêt des Kitto à rester ici, dans un pareil champ de mines...
Une voix l'extirpa de ses songes. Il avait marché jusqu'aux quartiers claniques et se retrouvait désormais à quelques mètres d'un homme qui lui était vaguement familier. Il lui fallut quelques secondes pour identifier son visage et quelques-unes de plus pour retrouver son nom. Kasu, professeur à l'académie. Il sourit en repensant brièvement à cette belle époque, quand il était encore innocent, naïf...



Il était assez surpris, mais pas déçu. Il rajouta un « ni qui que ce soit » mais ce murmure fut emporté par le vent. Il alla alors rejoindre son ancien professeur sur le banc.

        Il m'avait reconnu, c'était déjà ça, j'avais réussi à le marquer, au moins un minimum. Il venait me rejoindre, cela me faisait plaisir de le voir, il était rare que je croise d'ancien élève. Il faut croire que je suis un bon professeur, car beaucoup de mes apprentis devenaient des ninja plus ou moins important.



        Je souriais largement en disant cela, histoire de lui faire comprendre que je n'étais pas la pour lancer une polémique et un débat qui allait amener encore un bordel monstre dans des quartiers qui était calme pour l'instant.

Assis, l'œil rivé sur les demeures et les arbres en face de lui, Masato écoutait les paroles de son sensei, ne pouvant qu'aller dans son sens. Lui aussi trouvait cette situation désagréable, bien que cela ne l'empêche pas de se divertir comme il le peut. Chikara, Uzumaki, Kitto, il n'était pas restreint par son honneur et trouvait donc autant de plaisir à charrier les membres d'un clan que de l'autre.
Il sourit alors à ce début de conversation, haussant lascivement des sourcils.
Vint alors le sujet le plus banal de l'histoire de la conversation : le présent. Masato réfléchit quelques secondes avant de répondre, réfléchissant à ce qui pouvait être potentiellement intéressant à narrer dans sa petite vie paisible. Depuis le temps qu'ils ne s'étaient pas vus... Mais allait-il gâcher ces retrouvailles en parlant de la perte de son œil lors de la guerre il y a neuf ans ? Ça ne ferait que raviver le débat sur la république de Konoha. Et d'ailleurs, peut-être lui en avait-il déjà parlé auparavant... Il ne s'en souvenait plus.
Il haussa alors nonchalamment des épaules.



Il ricana, voulant faire passer cet ennui effrayant pour quelque chose de léger et de comique. Puis repris, un peu plus sérieux.



Son ton avait changé lorsqu'il avait prononcé le mot "paix". C'était si... faux. Cette paix était si illusoire, inexistante même.

        Toujours assis sur ce banc, je marquais une pause avant de répondre, prendre le temps, c'était une des rares choses qui nous étaient accorder dans notre vie de ninja.



        J'avais tiquer sur un des mots prononcer pas Masato. La paix disait-il, j'avais beau tourner la tête dans tout les sens, je n'arrivais pas à voir le moindre signe de paix. C'était ça la paix ? Une situation ou tout le monde se déteste et se tire dans les pattes, n'attendant qu'un faux pas de l'autre pour le découper en rondelle ? Je ne pouvais m'y résigner. Je montrais deux personne du doigt.

Ah, dommage. Kasu ne semblait pas avoir saisi l'ironie de son ancien disciple et lui faisait même une petite réprimande sur cette fameuse paix. Comme si. Comme si Masato croyait à ce mot si incorrect, si creux. Bien sur que non, mais ça sonnait bien. Paix. Quelque chose d'inaccessible que tout le monde cherche malgré tout à atteindre, la raison de vivre de nombreuses personnes.



Il soupira.



Las. Il était simplement las de tout. Mais malgré tout, il restait et se taisait, espérant voir un jour pousser cette graine qu'avait plantée la prêtresse il y a neuf ans.

        Masato.. Il était si jeune, pourtant, il parlait comme un ancien. Une sagesse rare chez un si jeune garçon. Las, ce mot résonnait dans ma tête. Comment peut-on être las à cette âge ou rien n'est plus important que de croquer la vie à pleine dent ? Ce n'est pas normal, cette vie n'est pas normal, ce village n'est pas normal, la guerre n'est pas normal. Rien ne tourne rond, c'est infect.



        Il parlait d'action, de changements à apporter. J'étais curieux, il avait reussi à capter mon attention. A quoi pensait-il exactement, je me devais de lui poser la question.

Masato parlait comme un vieux. Et pour cause, son esprit avait atteint une certaine maturité, lui apprenant à tout prendre avec détachement pour ne jamais souffrir de telle réaction ou tel acte. Il voulait passer au-dessus de tout, au-dessus des émotions communes de l'être humain.
Tel était le but qu'il s'était fixé. Pourquoi ? Pour ne plus subir faiblement les situations désagréables, pour ne plus être concerné par ces enfantillages qui ne le concernaient pourtant pas. Pour ne plus être un faiblard comme ceux qui croisent son chemin constamment. Pour ne plus connaître les souffrances qu'il considérait comme pathétique et qui le ralentissait dans son évolution.
Les yeux toujours rivés vers l'avant, Masato resta silencieux quelques secondes, pesant le pour et le contre. Sa vision du monde était assez sombre, assez extrémiste. Et se mettre ainsi à nu n'était vraiment pas agréable à ses yeux. Il préférait passer pour un homme étrange, qui n'apporte aucune valeur à quoi que ce soit, un homme parfois insupportable qui ne réfléchit pas plus loin qu'à la prochaine astuce pour faire sortir une personne de ses gonds.



Sa langue glissa sur ses dents, son œil était fixe, il rassembla ses idées. L'avis des autres lui importait peu, au final. Il allait dire ce qu'il pensait véritablement.

        Tu es bizarre Masato, agréablement bizarre. Je n'imaginais pas, que le gamin que j'avais formé autrefois, ai pu grandir à ce point. Il avait un point de vu sombre sur le monde qui nous entourait. Sombre, mais à la fois tellement juste.



        Je lui adressais un large sourire, j'étais heureux de voir à quel point il avait muri, j'en étais presque ému, à près tout, mes éleves sont un peu comme les enfant que je n'ai jamais eu. Enfin voilà quoi, il fallait prendre les moments de bonheur où ils se trouvaient.

Le regard de son sensei était particulier. Était-il fier ou surpris ? Masato venait quand même de sous-entendre qu'une guerre chez les voisins résoudrait les problèmes du village. Quelque chose d'assez barbare donc. Et lui souriait, faisant naître alors un rictus semblable chez le borgne.



Il dévisagea Kasu, se demandant à quoi il pouvait penser. Il ne fallait pas qu'il prenne cette hypothèse un peu cruelle pour la solution adéquate, ce n'était juste qu'une idée qui marchait en théorie, dans son esprit particulier.



Il se contredisait lui-même volontairement, prouvant que son plan était loin d'être infaillible.

        Pas besoin d'une guerre ouverte.. C'était exactement mon avis, je ne souhaitais rien de telle, je ne souhaitais même aucune guerre du tout. C'est vrai que rassembler Chikara et Uzumaki aurait nécessiter une haine commune, mais comment reconstruire sur de la haine une entente qui ne s'écroule pas ? La haine n'engendre que la souffrance, la souffrance ne donne naissance qu'à de la rancœur et c'est cette rancœur, qui nous contamine comme une gangrène, et qui nous ramène, une fois de plus, à la haine.



        Il me parlait d'une solution, plus radicale, plus efficace, j'avais hâte d'entendre cela, hâte de savoir ce qui se cachait derrière cette petite tête borgne. Allez Masato, dis moi tout !

L'ancien élève qu'il était ne put que s'amuser de la situation dans laquelle il était. Aujourd'hui, il semblait être celui qui portait le savoir tandis que son professeur ne demandait qu'à apprendre. Comique. Malheureusement, il n'avait rien de plus à lui apprendre. Cette solution, il la cherchait depuis un certain temps déjà. Et s'il l'avait, il en aurait déjà fait part à quelqu'un. Il rit doucement.



Son sourire était faux, comme souvent. Il feintait cette légèreté avec tellement de perfection que tout le monde se laissait berner. Mais finalement, au fond de lui, il se décevait lui-même de ne pas avoir de réponse à cette question. C'était si rageant, si oppressant... Il voulait trouver ce miracle, le faire naitre dans la haine. Il voulait voir Konoha sous un autre jour mais était encore si impuissant...