Parfait. Reiko agissait totalement parfaitement, il ne faisait que pénétrer dans son propre flot de haine et de colère, il ne pouvait plus dorénavant plus en sortir. Petit à petit, il allait se consumer au fil des secondes, laissant place à l'être ignoble se cachant en lui. Bien évidemment, le plan de Masashi n'était pas de le détruire psychologiquement, mais de diminuer drastiquement les pertes inutiles au sein du village. Le plus surprenant étant que Kazuna allait forcément le comprendre, elle connaissait le risque de tuer des Shinobi, cela pourrait potentiellement diminuer la force de Kumo. Reiko prouvait dans son aptitude qu'il ne s'attendait nullement à cette annonce, l'héritier venait de récupérer sa place.
« Reiko, il est totalement inutile de laisser place à tes sentiments. Tes actes et ceux de Kazuna mèneront à la guerre, tu le sais tout autant que moi. Nous ne sommes pas en mesure de sacrifier des soldats dans une guerre civile, tu dois l'estimer et l'accepter. Tu parles d'elle au présent alors que vous vous battez pour le futur. Tes sentiments ne doivent pas interférer. Tuer Kazuna est le sentiment brut que je ressens, un sentiment impropre et totalement désuet de sens. Laisser place à cela, c'est offrir notre village sur un plateau à nos ennemis respectifs. »
Masashi est de nouveau le Raikage reconnu pour sa franchise et son calme. L'enseignement de la Okasan semblait se transposer dans les paroles de l'homme, il n'était plus l'adolescent d'autre fois, mais un homme totalement certain de ce qu'il souhaitait.
« Que veux-tu faire Reiko ? Continuer à jouer à votre stupide jeu du pouvoir ?
Si ce n'est pas le cas, que faites-vous encore ici ? Qu'espériez-vous ? Que j'offre ma place ?
Que je laisse Kumo aux premiers envieux ? »
S'approchant un peu du bureau, Masashi se permit de poser ses deux mains sur le bureau, ses yeux jaunes observant ceux de son remplaçant :
« Tu sembles te battre pour des raisons différentes.
Tu ne te battais pas pour le pouvoir et la reconnaissance, mais pour Kazuna.
Je peux lui laisser l'obtenir de refuser et de fuir avec toi si tu le souhaites. »
Marquant une pause, le Kage se préparait à un mouvement violent de son interlocuteur, il reprit avec confiance :
« Mais, ne crains-tu pas qu'elle te déçoive en répondant ?
Es-tu vraiment capable de supporter cette vie basée sur des coups bas, Reiko ? »