Entrainement en pleine nature

Il neigeait et le arbres ne possédaient pas la moindre feuille, le décor semblait se parfaire au fil des minutes et la blancheur de l'environnement éblouissait les petits yeux jaunes du Hattori. Il vivait en immersion depuis déjà un certain temps et il commençait enfin à maîtriser la nature. Bien que semblant se rapprochait de la perfection, un détail rougeâtre dénaturait le sol enneigé. Du sang semblant appartenir à un cerf fraîchement abattu. Un festin de taille pour un jeune garçon, il connaissait parfaitement la vie en territoire hostile et il savait qu'il était préférable de transporter des provisions, surtout dans un lieu aussi désert que les bancs enneigés. Rangeant son arc sur son dos, le fils du Raikage se rapprocha de son futur festin. Malheureusement, la bête était encore en vie et elle titubait avec souffrance en attendant la mort. Alors que le futur homme réfléchit à la meilleure manière d'aider l'animal à perdre la vie, une larme coula sur ses joues... Rin n'aimait pas ça, il ne s'était pas encore habitué à la mort et cette sensation d'en finir définitivement, avec un être vivant, le dégoûtait encore...


Saisissant sa dague, le jeune n'eut pas la moindre hésitation en enfonçant avec précision son arme au niveau du cœur de la bête. Bien rapidement, les battements disparurent laissant place au triste silence des monts enneigés. Le jeune héritier au trône continuait à caresser le corps de l'être anciennement vivant. Après plusieurs minutes utilisées pour mieux respecter la vie disparue, il reprit son travail et prit soin à dépecer le cerf mort après avoir retiré les organes.


Ainsi, le jeune prit peu de temps à réunir du bois approximativement sec et à allumer un feu proche du corps dépecé. Avant de créer son propre fumoir, il fallait impérativement récupérer. Posé face aux flammes, le jeune homme repensa à son Senseï, le maudissant de le laisser dans un tel pétrin. Gareki avait cru bon de penser que le jeune Rin était trop sûr de lui et qu'il était indispensable qu'il apprenne à survivre seul. Estimant que la nature était l'adversaire le plus dur à vaincre, il décida de le faire survivre deux mois en Montagne. Depuis lors, le jeune Hattori était seul, mais il lui arrivait de suspecter son maître de le surveiller d'une façon ou d'une autre. Une petite gourde emplie d'alcool permit au jeune de plus rapidement se réchauffer, il était dorénavant plus de midi. Des bruits de pas et de voix sortirent Rin de sa somnolence, saisissant sa dague à pleine main, il se mit à dire :

Cet enfant… Sa peau blanchâtre dénotait tellement avec le crime qu’il était en train de commettre, le rouge du sang était en train de dénaturer simultanément l’enfant et le décor. J’étais totalement abasourdie, je réalisais enfin la difficulté de la vie sur les nouvelles terres. Les plus purs étaient ainsi de véritables monstres. Pour autant, je ne comptais pas faire demi-tour et retourner auprès des miens. Mon choix était dorénavant fait. J’allais apprendre à vivre seule et guider mon peuple vers la véritable Paix, sans extermination de masse… Dans mes songes, je n’eus pas le temps de remarquer que le jeune enfant était en train de me fixer d’un air sérieux. Je devais répondre rapidement.


Je pris la peine de sortir de ma cachette, derrière ce tronc d’arbre géant… Ce n’était qu’un enfant et je ne risquais sûrement pas grand chose, mais était-il seul ? Et si c’était le cas, pourquoi était-il si soupçonneux ? La vie en ce lieu était-elle si hostile ? Je devais me ressaisir et m’efforcer d’être un peu plus maline qu’en temps normal. Le jeune homme était debout et il était proche d’un feu semblant réconfortant.


Mensonge grotesque, les enfants sont des petits cons. Je déteste la quasi totalité des enfants et je préfère mourir huit fois que d’en avoir un seul. Enfin bon, si je pouvais éviter une mort subite par un potentiel ennemi caché dans mon dos, ça pourrait m’arranger. Ce n’est ni mon monde ni mes lois, je devais m’y faire pour le comprendre. La chose la plus étonnante dans cette histoire était le fait que notre langue commune ne semblait gêner personne…

Hattori Rin cachait sa surprise, mais il n’avait jamais eu l’occasion de voir quelque chose de similaire… Cette femme possédait une couleur de peau très foncée, bien plus proche du noir que du blanc. Le grand Raikage n’avait jamais conté une histoire incorporant une telle ethnie. Le jeune Shinobi gardait son sérieu, Gareki-senseï était clair avec ça, il ne fallait pas parler aux inconnus. Pour autant, le jeune homme était déjà presque amadoué, il semblait la trouver idiote, mais attachante. Bien sûr, ce n’était pas suffisant pour mériter sa confiance, loin de là. Observant rapidement les flammes chaleureuses de son feu improvisé, le garçon reprit la parole :


Rin était malin, il préférait se faire passer pour un vulgaire fils de chasseur. Ne possédant pas de bandeau frontal, il ne pouvait être repéré en tant que Kumojin. Du moins, il l’imaginait, ses simples yeux étaient suffisants pour trahir son identité. Inattention de débutant.


Le Hattori avait cette très fâcheuse tendance à parler bien trop vite, pouvant clairement vexer les plus sympathiques avec une aisance phénoménale. Triste héritage de son statut de gosse de riche teigneux.

Je ne pouvais vraiment cacher mon énervement, mais je vais prendre sur moi pour ne pas casser la figure de ce sale gosse. Mon poing était déjà en train de se recouvrir de bois, cela sans même réaliser un mudra. Je ne devais pas le frapper, il était peut-être lié à une armée et ce n’était pas très bien vu de bien éduquer les enfants. Oui, j’avais encore cette histoire à Iwa au travers de la gorge.


Faisant mine de m’éloigner, j’avais bien une idée en tête, le faire culpabiliser ou le rendre curieux. C’était un plan parfait, le jeune garçon allait sans doute imaginer qu’il était en train de faire une grosse erreur. Réeellement, je ne pouvais vraiment dire que j’étais réellement aduler, du moins sauf par le poulpe de l’autre jour. Ce n’était donc pas vraiment un mensonge au fond…


“Petit con” c’est ce que je voulais réellement dire. Cependant, j’avais envie de manger gratos et je voulais surtout en savoir plus sur le monde et la franchise d’un enfant était parfaite pour cela.

Restant calme, le jeune homme semblait s’amuser intérieurement de la situation. Du moins, jusqu’au moment où il remarqua que le bras de la femme était recouvert d’un étrange bois. Une rumeur disait que de rares élus pouvaient maîtriser ce Ninjutsu extrêment rare, cette femme le possédait-elle !? Rin n’était qu’un enfant et il ne pouvait s’empêcher d’être totalement fanatique de cette capacité extraordinaire. S’approchant à une vitesse folle, il se mit à toucher du doigt la main de bois de la femme.


Au pas de course, le jeune garçon reprit la direction de son petit campement pour récupérer un petit carnet caché dans son sac. Il se rapprocha et prit le temps de dessiner le bras de la donzelle en indiquant plusieurs informations sur le dessin ; épaisseur, résistance, impression au toucher, TOUT. Comme un véritable enfant face à un jouet… Soudainement, il réalisa qu’il était en train de faire une erreur stratégique et que cela pourrait se retourner contre lui. Il s’éloigna en faisant deux pas en arrière.


Cette fois-ci, le gosse réalisa qu’il venait tout juste d’officialiser le fait qu’il était ninja. Pire, un Shinobi d’une famille à capacité héréditaire. Il fit soudainement la moue, il avait comme l’impression de s’être fait rouler dans la farine.

Le poisson venait de mordre à l’hameçon, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit attiré par ça, mais j’avais gagné ma place et ma petite collation. Sans même répondre, je pris la peine de marcher vers le feu. Avant de m’asseoir, j’allais offrir un spectacle de choc à cet enfant pour lui prouver qu’il avait bien raison de m'aduler. Suite à plusieurs mudras, je fus capable d’étendre mon bras jusqu’à l’arbre à la droite du jeune individu. Le détachant ensuite de mon corps, je pris la peine de répondre à l’enfant :


Oui, j’étais radicalement en train de me vanter. Je ne pouvais pas y faire grand chose, j’étais si banale à Iwa et j’avais enfin la chance d’être une femme extraordinaire. Assise face aux flammes, j’étais tout de même curieuse. Ce jeune individu semblait dire qu’il maîtrisait aussi des techniques ninja. Ce n’était pas vraiment une bonne idée de discuter avec, mais bon… Ce n’est qu’un stupide gosse.


Totalement faux, je venais tout juste de le capter pour tout dire. Pour autant, il est vrai que ce n’était pas si improbable que ça, je me rapprochais dangereusement des contrées ennemies. Ils étaient tout de même cruels d’abandonner des gosses dans la neige de cette façon.


Entre nous, je suis en train de le berner pour bouffer gratos.

Hattori Rin était peut-être un enfant, mais pas un idiot. Il se rendait parfaitement compte du stratagème de la femme, elle se faufilait tel un serpent au Jardin d'Eden. Observant le bois trop cool qu'elle venait de créer, le Kumojin avait décidé de ne pas se laisser berner. Finalement, elle ne voulait que manger et ...


Ne l'oublions pas, l'enfant n'est qu'un gosse et il est malheureusement très facile à berner. Il ne voulait qu'être le meilleur pour le simple désir de l'être et pour cela, il était certainement apte à devenir un véritable servant. Saluant la femme en inclinant le haut de son corps, Rin reprit la parole :


Technique de drague certifiée par les enfants de l'académie de Kumo. Via ce processus, le Shinobi souhaitait bien évidemment conquérir cette femme pour qu'elle puisse lui apprendre la totalité de ses techniques. Et oui messieurs, Hattori Rin est un véritable tombeur. Suite à cela, ne pouvant ignorer la demande de la femme, il prit la direction du cerf pour récupérer un stock de viande posé à côté. Hormis le cadavre, il ne lui restait que de quoi faire une brochette. C'était du sanglier d'il y a deux ou trois jours, déjà cuit. En approchant sa dague et la viande du feu, l'enfant reprit :


Rin était content de lui, il s'était rattrapé juste à temps. Après avoir réchauffé la nourriture, Rin prit la peine de transmettre sa dague à la Kunoichi afin qu'elle puisse se nourrir. Oui, il venait de se désarmer.

J'étais tranquillement assise sur une sorte de pierre face à un feu franchement réconfortant. Ce gosse était idiot, mais il savait survivre avec luxe. Je me retenais de ne pas rire. Il ne devait pas comprendre le fait que j'étais tranquillement en train de profiter de sa bêtise. Dans un sens, le plan fonctionnait très bien et je venais de me créer un homme de maison en quelques secondes. Je sais, je sais... L'exploitation des mineurs est un crime horrible, mais je ne profite pas vraiment de lui... Je vais tenter de lui offrir mon affinité et je vais faire mon possible pour cela. Il y arrivera pas, je le sais bien ! Le principal étant juste d'essayer. En bref, le mioche connaissait plusieurs affinité et était incapable d'utiliser sa capacité héréditaire. Le pauvre... Ça ne devait pas être facile d'être mauvais ici... Enfin bon, je n'y peux rien, moi. Dague à la main, je m'apprétais à déguster la viande...


Un quasi automatisme, je ne pouvais me nourir sans réciter un pardon, qui plus est lorsque la nourriture est un animal décédé. Mangeant avec une propreté digne d'un cochon affamé, je repris la parole avec une sagesse discutable :



Quoi !? Je ne demande rien et je ne vole rien, moi...

Cette femme était exigeante, Rin en avait l'habitude, son père lui avait déjà révélé que sa mère l'était aussi. De cette expérience certaine, le jeune Hattori souhaitait en faire une force. Premièrement, il fallait faire en sorte d'écouter les demandes de la femme. Chose importante, le Raikage lui-même disait qu'il fallait le faire sans râler. Sans quoi, l'individu de sexe féminin pouvait s'énerver énormément. De plus, il était nécessaire d'être normal, mais sans trop l'être. L'objectif étant de ne pas parraître ironique ou moqueur. Rin n'avait pas la moindre difficulté à respecter les consignes de son père. Saisissant cette petite gourde, il prit même la peine d'emmener le récipient directement dans les mains de la concernée.


Dorénavant, le Hattori ne devait pas oublier son objectif et se recentrer sur son objectif ; savoir utiliser le pouvoir du bois. Il fallait commencer à le dire à la femme. Abaissant une partie de son corps pour réaliser une courbette de politesse, le jeune Shinobi prit la parole :


Rin était physiquement proche de son interlocutrice. Il attendait avec impatience le renouveau de sa vie de ninja.

Bon, je ne pouvais pas jouer éternellement à ce jeu et le gamin n'était sûrement pas beaucoup plus idiot qu'actuellement. Il ne fallait pas trop pousser et je devais dorénavant m'échapper de pétrin. Pour cela, il fallait tout de même répondre un minimum à sa requête. Oui, ce n'était pas vraiment possible, mais on pouvait toujours essayer. Pour cela, il était nécessaire de mettre au point un rituel viable. Fouillant dans ma poche, j'eus l'occasion un artefact parfait pour répondre à cette transformation aussi mystique que factice.


Et ouais, je peux en dire des choses totalement au hasard.



Face au jeune homme et toujours proche du feu, j'en profitais pour me réchauffer. Je n'allais décidément pas pouvoir m 'éterniser, mon mensonge exigeait une rapidité d'action énorme.

Une colère ? Cette femme était en train de lui faire croire qu'elle pouvait ressentir autant en lui. Bien évidemment, Rin était parfaitement réceptif aux mensonges de la femme. Pire encore, il se préparait à répondre aux demandes de la femme. Se mettant à fermer les yeux, il se mit à ouvrir grand la bouche en s'exprimant avec difficulté :


Le Hattori venait effectivement de révéler une information relativement importante. Bien évidemment, les villages ninja n'étaient pas nombreux, mais l'étrangère allait-elle seulement comprendre la problématique ? Sans le savoir, RIn avait sûrement activé une réelle réflexion dans l'esprit de la Kunoichi.


Le petit attendait avec craindre les actions de la femme.

Hum... Intéressant... Son père était donc le chef de son village ? Impressionnant. HEINNNN ? Je ne me doutais pas qu'une telle mesquinerie allait pouvoir engendrer un conflit potentiel. Je me retrouvais donc dans une situation relativement complexe. Le gosse imaginait vraiment que j'allais lui faire découvrir de nouvelles choses et son père allait potentiellement déclarer une guerre aux miens pour cela. Bien que mon peuple n'avait pas vraiment besoin d'aide pour empirer la situation, je me sentais tout de même perplexe face à cette situation. Franchement, j'avais un don pour finir dans de telles histoires... Que devais-je faire ? Avouer mon crime ? Jamais. Dans un premier temps, il était vraiment nécessaire de s'éloigner d'ici à vitesse grand V ! Secundo, le gosse ne devait pas imaginer que c'était une entourloupe. Du moins, pas pour le moment.


Ouais, je n'ai pas vraiment trouvé mieux. Il était plus que nécessaire qu'il n'attende rien du tout. Ainsi, j'allais avoir le temps pour me casser en paix. Terminant la dernière gorgée de la boisson, je glissa une graine dans la bouche du mioche.


Cette plante n'était pas dangereuse, mais sa graine était-elle comestible ? Bonne question. Il allait vraiment falloir que je me mette à courir vite. Très vite. Comme vous le comprenez sûrement, le fait qu'il fasse du bruit était parfait pour couvrir ma fuite. Le gosse se mettait à faire les actions demandées, quel crétin ! Il était dorénavant l'heure de partir. M'échappant le plus rapidement possible, j'espérais ne jamais recroiser ce gosse.