Un nouvel élève... Un autre casse-pied ?

        Et sous un fracas de terre, et boue et de poussière, la jeune fine lame de Konoha s’écrasa avec virulence sur le sol. Le choc fut d’une grande violence, si bien que les vibrations le firent lâcher son épée pour qu’il puisse s’écraser un ou deux mètres plus loin. Puis, il se remit d’un mouvement debout, observant la situation. Il avait cru entendre et sentir un choc métallique, mais le tout fut extrêmement bref. Dans les deux cas, il était conscient que son propre clone avait dû l’être touché par l’attaque : il ne sentait plus sa présence.

La fumée finit par ce dissipée, laissant d’abord apparaître la magnifique lame qu’était Hataku, violemment et profondément plongée dans le sol. Ensuite, l’on pouvait distinguer la silhouette de boue du Sensei, sous les yeux, tantôt ébahis, tantôt terrifié, du jeune Seitô. Son assaut n’avait pas fonctionné ? Pourtant, il allait en subir le contre-coup. Il avait du énormément forcer sur ses bras, afin d’avoir une force de rotation suffisante, si bien qu’il ressentait la fatigue et la chaleur que dégageaient ses muscles.

Il récupéra ses deux sabres, au sol, et en rangea un dans son dos, avant d’observer la situation plus attentivement, et d’afficher un sourire. Son attaque n’avait pas totalement fait mouche, vu que le clone de son Sensei était désormais amputé d’un bras entier. Parer un si puissant coup avec des Kunaï n’était pas la meilleure des idées, mais cela avait permis d’éviter la destruction du clone.

Le jeune Seitô s’approcha rapidement de Hataku, avant d’ouvrir son parchemin pour user de son jutsu Uzumaki.



Pas la peine de perdre plus de temps en observation ! La grande lame retourna très rapidement à sa place, avant qu’il n’effectue de nouveau les mêmes Mundra, créant à nouveau un clone de boue et de lui confier le second petit sabre, avant de l’envoyer courir sur le côté.



Profitant que l’attention du clone soit emparée par son sosie de boue, il récupéra son dernier fumigène qu’il balança sur son professeur, suivis de deux Kunaï avec un parchemin explosif, scellant les deux possibles sortis.



Puis, il invoqua une épée moins lourde que Hataku, avant de se mettre à tournoyer comme une toupie sur place, et de la lâcher au moment opportun pour viser les jambes de son Sensei.

Juste après quoi, il fonça sur son sensei en même temps que son clone. S’il esquivait par la droite ou la gauche, il serait prêt à activer le parchemin explosif correspondant. S’il allait en arrière, le clone le réceptionnerait. En avant, l’épée. Et s’il restait sur place, il irait lui-même le chercher. C’était une de ses dernières tactiques, et malgré l’effort, il semblait toujours aussi inépuisable.

Une résistance s’opposait. Le déplacement du clone se vit freiner, l’empêchant de s’extirper correctement. La tornade de métal, incertaine et vacillante, s’était heurtée à un obstacle la faisant dévier de sa trajectoire hasardeuse, la laissant s’emparer d’un des bras du clone. Le nouvel estropié, toujours aveugle, était obligé d’utiliser ses cinqs seul doigts pour venir déloger la boue de ses yeux. Poussant sur ses jambes à reculon, tantôt sur un côté, tantôt sur l’autre, ses mouvements étaient lents, et les fils de chakra se tendaient. En ouvrant de nouveau les yeux, à travers le petit voile de poussière qui s’était levé, il voyait les deux élèves. L’un préparant à nouveau une offensive, l’autre au sol en train de se faire traîner. La glissade forcée du Chikara prenait d’ailleurs fin, puisque les fils de chakra se détachait du clone, ce dernier ayant l'entièreté de sa surface suintante de boue. Du moignon, des giclées de vase succinctes aspergeait le terrain.

L’ancien régent de Konoha, le vrai, avait eut le reflexe rapide quand l’Uzumaki avait sorti les petites grenades.



Lui attrapant le bras, il l’empêchait de les utiliser en le désarmant des aérosols explosifs.



Le clone s’écrasait au sol, abandonnant derrière lui qu’un petit amas de terre. Laissant les deux genins réaliser que le combat était bel et bien terminé, attendant que le calme les retrouve, Keisan lâchait enfin le bras de l'épéiste.

Eh bien, il n'avait réellement pas l'impression d'être à sa place ici. Dans ce combat, il faisait un peu tâche, d'autant plus quand il voyait à quel point son partenaire s'était donné dans cet entraînement, comme si sa propre vie en dépendait. Il s'était armé d'une bien trop grande épée pour lui, et redescendait en tournoyant sur lui-même droit sur le professeur. En voyant cela, le garçon avait essayé de le maintenir avec ses fils, en forçant davantage dessus. Il n'avait pas envie de ruiner ses efforts, et y avait mis un peu du sien. Cependant, ce n'était pas très efficace. Le clone de boue avait toujours bien plus de force que lui, et continuait à le traîner au sol. Il avait néanmoins opposé un peu de résistance. Voyant qu'il ne faisait pas le poids face à sa puissance, il arrêta de forcer, et se laissa traîner un peu sur le sol, avant de rompre sa technique après-coup.

Le tourbillonnant rouquin s'était finalement abattu sur sa cible, dans un impact grandiose. Au final, il pouvait voir après quelques secondes que le bras du clone avait été complètement tranché par le coup d'épée, et que Seitô était toujours debout. C'est pas possible, il avait vraiment le même âge que lui ? On ne dirait pas qu'il sortait fraîchement de l'Académie ce phénomène. Il avait même encore assez d'énergie pour faire le fanfaron sur le fait qu'il ait touché, et qu'on allait finalement l'avoir à nous deux.



C'était impressionnant, d'autant plus qu'il repartait immédiatement à l'assaut, alors que le Chikara était encore à terre. D'ailleurs, c'était curieux de voir que c'était lui qui était au sol, et pas les deux autres. Alors qu'il... n'avait quasiment rien fait de ce combat ? Il soupirait à cette idée, et se releva alors, tapant légèrement ses vêtements pour y lever la poussière. Il regardait la scène, analysant les mouvements de son coéquipier et de leur adversaire. Comment pouvait-il l'aider, maintenant ? Ses fils ne marcheront plus sur lui, à moins de le prendre par surprise. Et encore ! Avec sa force, c'était d'autant plus compliqué.

L'enfant aux cheveux blonds se grattait un peu la tête en observant la scène, et il n'avait même pas remarqué que le clone... n'était plus. Il n'était devenu plus qu'un amas de bout, qui jaillissait par moment. De son côté, Keisan avait arrêté Seitô, visiblement en train de faire quelque chose qui ne lui plaisait pas, ou d'interdit ? Il ne savait pas trop, et ne voyait pas vraiment ce que c'était. Il s'approchait un peu, les mains dans les poches, voyant que son partenaire semblait encore et toujours dans le feu de l'action. Il n'était pas possible... absolument increvable.



Il posait cette question en les regardant tous les deux, après s'en être approché.

        Seito n’avait pas vu le véritable maître venir lui enlever ses bombes des mains. Il n’avait même pas remarqué que le clone de boue n’était devenu qu’un amas de poussière. Non, en réalité il était encore habité par une énergie étrange. Un mélange entre une rage combative, et une adrénaline du combat. Un cocktail explosif qui, mine de rien, empêchait le garçon de revenir à la réalité.

Alors que son Sensei le soulevait de plusieurs centimètres du sol, il continuait de bouger comme un schizophrène en pleine crise d’hystérie que l’on essaye de maîtriser pour lui administrer un puissant sédatif. Et il avait de la force le bougre ! Pendant une trentaine de seconde, il se débattait tel un acharné pour finir le combat. Avant de réaliser qu’il était bien terminé. Enfin, son Sensei l’avait rapidement et aisément neutralisé avec son niveau bien supérieure en taïjutsu, donc il n’y avait eu aucun dégât.



Le garçon c’était calmé, avant de regarder en direction du clone, et de prendre, une nouvelle fois, une pose fanfaronne.



Il s’écroula ensuite sur le sol, se laissant simplement tomber.



Puis, après ses quelques secondes de repos, il se remit sur ses deux jambes en une impulsion, avant d’afficher un gros sourire.



Malgré le combat… Il avait encore de l’énergie à revendre.

L'adolescent roux gesticulait dans tous les sens durant une trentaine de seconde. Keisan avait été obligé de prendre les devants pour ne pas se prendre un coup. Qui était les parents de ce môme haut en couleur, et surtout quel genre d’éducation lui avait-on inculqué pour obtenir un tel résultat ? C’était les pensées qui traversaient le crâne du sensei, qui s’était décidé à venir rendre visite à chacun des progéniteurs de la nouvelle équipe. C’était des élèves atypiques, il devait penser à l‘avenir. Sans surprise, Seitô s’excitait de la victoire qu’il célébrait. C’est au sol qu’il dévoilait qu’il avait “prit” ça à son frangin. Apprenant qu’il avait un grand frère, la question était de savoir si son aîné en avait été informé. Pas convaincu, le chef du clan Kitto - clan qui n’était plus que l’ombre de lui-même - saisit immédiatement l'occasion quand ses disciples se questionnaient sur la suite des événements de la rencontre.



Précisait-il en fixant Seitô. Prenant la direction des bancs de repos près de l’aire d’entraînement numéro 9, le barbu sortait de ses poches intérieurs un paquet de cigarette ainsi qu’un briquet, venant baigner l’une d’entre elle dans le foyer portatif, dans un geste expert. Prenant deux-trois bouffée en s’étant assis et en ayant attendu que les deux fraîchement promu genin le suivent, il les lançaient dans une série de devinette.



L’ancien régent de Konoha avait pesé calmement ses mots, mais sa voix qui avait prononcée cette phrase avait l’effet d’une bombe.

La session d'entraînement était donc terminée, visiblement. À moins d'un second round, le garçon allait enfin pouvoir souffler un peu tranquillement. Bien qu'il n'ait pas eu à faire grand-chose, ils avaient réussi cet exercice, consistant à combattre le clone de leur vieux professeur. Si de son côté Seitô fêtait sa victoire dans l'euphorie, Kano se contentait de soupirer et de s'installer tranquillement, assis par terre, en regardant les deux autres d'en-bas. Il était heureux d'avoir réussi, et faisait partager sa joie avec le blondinet.



Ensuite, il restait silencieux, vu qu'ils avaient à parler, à propos des grenades qu'avaient le rouquin, et qui, apparemment, posait problème. Pourquoi se prendre autant la tête pour ça, c'était si grave ? Il n'en savait trop rien, et ce serait bien chiant que son coéquipier se fasse déjà taper sur les doigts pour quelque chose d'aussi futile. Il n'en savait trop rien, et se contenta d'attendre.

Ses pensées étaient ailleurs, alors qu'il baillait un moment, jusqu'au moment où il entendit la voix de Seitô qui en redemandait encore.



Il espérait de tout coeur que le Kitto ne l'écoute pas, et ne rajoute pas un exercice supplémentaire, ou toutes autres difficultés supérieures. Il n'en avait pas envie, c'était déjà un grand effort qu'il avait fait de s'impliquer un tant soit peu dans cet affrontement. Fort heureusement, sa prière fut entendue ! Ils n'avaient qu'à s'asseoir sur les bancs un peu plus loin, et discuter, analyser ce qu'il s'était passé. S'il y tenait, ça devrait pouvoir se faire, non ? C'est ce qu'ils firent donc, et l'enfant aux cheveux blonds s'installa alors, soufflant un peu. Enfin, un peu de repos.

Il écoutait Keisan, qui leur posait une question assez particulière. Combien d'erreurs ont-ils commises ? Qu'est-ce qu'il en savait au juste ? Il fronçait les sourcils, puis son regard se porta sur son camarade du clan Uzumaki. C'était quoi cette question ?



Comme à son habitude, Kano n'avait pas envie de trop réfléchir sur une question, sur laquelle la réponse ne lui venait pas instinctivement. C'était une prise de tête inutile qu'il préférait bien souvent éviter.



Il fronçait toujours les sourcils, il ne comprenait pas vraiment cette démarche. Puis, il s'affalait sur le dossier du banc.



C'est-à-dire, pas grand-chose.

        Rencontrer la famille de Seitô ? Pourquoi pas. Après une longue discussion. Le jeune Genin flamboyant n’aimait pas trop qu’on rencontre sa famille. Non pas parce qu’il en avait honte, mais parce que cela avait trop tendance à le faire passer pour un martyre depuis la mort de son père, mort lors de la guerre civil, combattant de l’unité.

Et l’unité avait gagné, comme le prouvait cette équipe.

Après de longues explications pédagogiques de l’ancien, les Genin eurent beaucoup le temps de discuter de ce qui venait de ce passer. Seitô, surtout, eu tout le temps qui lui fallait pour poser une demi-douzaine de centaine de questions. Parfois précise, parfois farfelue, parfois intime, il fallait dire que le gamin était « méga-giga-super-méga-curieux » concernant son sensei, qui lui aussi, on pourrait dire, était considéré comme un héros.

S’il savait.

S’il avait su que le Kitto, dans l’avenir, n’allait leur enseigner que le strict minimum pour la survie, qu’il allait, non pas devenir une source de savoir et d’accomplissement, mais de frustration, l’Uzumaki serait probablement moins enjoués qu’il ne l’est actuellement.

Il allait prendre du retard sur ses camarades de l’académie. Son rêve allait devenir de plus en plus inaccessibles, alors que d’autres épéistes allaient prendre de l’avance. Pourtant, il ne cessera pas de s’entraîner et de redoubler d’effort. Kano allait demeurer son coéquipier, et son ami, et ensemble, ils allaient au-devant d’une année mouvementée. Il pourrait vaciller, mais il ne s’éteindrait jamais.

Car en lui brûlait la flamme de la volonté du feu.

Il venait d’un clan exceptionnel, avec des gens connus, des héros, des criminels. Mais il allait se faire un nom. Ainsi commence la chronique de Seitô Uzumaki, celui qui deviendra peut-être la future fine lame de Konoha. Et qui sait, peut-être même du monde ?

Mais pour l’instant, il reste juste un garçon qui poursuit ses rêves.

Les deux élèves et leur nouveau professeur discutaient donc, au sujet du premier exercice qu'ils venaient d'accomplir, mais aussi de leur avenir en tant que trio de ninjas. La discussion se faisait en très majeure partie entre le vieux et le rouquin, puisque le blondinet au bonnet ne posa pratiquement aucune question, et se contentait de les écouter, attendant patiemment que leur entretien ne se termine. Il n'avait qu'une hâte : celle de rentrer chez lui. Après l'effort, le réconfort dit-on, non ? Mais... de quels efforts on parle au juste ?

Néanmoins, les choses ne se passèrent pas comme prévu à l'avenir, car Keisan n'était que très rarement avec eux. Il leur avait appris des trucs, pour qu'ils puissent survivre dans leur nouvelle vie de ninjas, mais pas grand-chose de plus. L'homme avait d'autres préoccupations, malheureusement plus importantes que celle de s'occuper de ses deux jeunes élèves. La dure vie d'un ninja de haut niveau, avec de grandes responsabilités sans doute... ce qui confirmait que le Chikara ne voulait pas arriver un jour à un niveau comme le sien : il préférait largement fuir toutes ses responsabilités qui pourraient l'attendre un jour.

Plusieurs mois passèrent, sans qu'il n'eut quasiment plus aucune nouvelle de leur ancien sensei. À ce jour, l'équipe n'était plus, et sans doute qu'on finira par leur attribuer un nouveau professeur, vu que les choses n'allaient pas en s'arrangeant. Qu'a fait le Chikara pendant tout ce temps ? Les gens sauraient tenter de répondre qu'il a dormi, ce qui n'est pas faux, mais en réalité, il s'est tout de même entraîné dans quelques domaines. Las de l'entraînement de son père, pour maîtriser le don de son clan, il a trouvé une alternative pour avoir la paix, celle de se consacrer dans les quelques arts qu'il commençait à maîtriser, à savoir son talent de senseur et les arts médicaux, et dans lesquelles son père n'y connaissait rien. Comme ça, il ne pouvait plus l'entraîner, tout comme il ne pouvait pas le forcer puisqu'il s'entraînait dans son coin. Une nuisance en moins, il s'était débarrassé d'une bonne source de pression, et pouvait donc se reposer bien plus tranquillement.

Concernant son coéquipier, Seitô, il l'avait quant à lui revu depuis le temps, et il ne faisait aucun doute qu'ils se reverraient encore plus lorsqu'un nouveau professeur leur serait attribué, car il ne faisait aucun doute que les deux garçons se retrouveraient dans la même équipe, d'autant plus qu'ils se connaissent déjà mieux maintenant. Toujours aussi hyperactif, la paresse de Kano a été mise à rude épreuve à ses côtés...