Autour d'un thé

Depuis quelques semaines déjà, c'était avec difficulté que Morphée enveloppait de ses bras Shinji. Ses cauchemars étaient de plus en plus récurrent, le submergeant d'avantage chaque nuit de doutes et de craintes. Ne lui laissant aucun répit lors de ses sommeils, ils représentaient à chaque fois la même scène : enfermé dans une cellule, il observait avec peine un combat entre deux démons. L'un était enveloppait de flammes et hurlait avec férocité tandis que celui qui lui faisait face était moins imposant mais arborait de longues canines aiguisées. Quelle signification cachée pouvait bien se trouver derrière tous ces songes ?

Malheureusement, le sabreur n'avait ni le temps ni la motivation pour se consacrer à l'interprétation de ses rêves. Il avait bien une idée sur la question, mais il préférait s'assurer que ses tourmentes n'étaient que passagères. De plus, il avait des tâches bien plus importantes à régler, comme accueillir Kazami par exemple. En effet, le Chûnin avait quelques questions à poser au nouveau bras droit du Hokage et l'avait invité donc en conséquence dans sa demeure.

C'est donc avec une mine fatiguée que Shinji ouvrit la porte lorsque la jeune femme se présenta. Il sourit à la vue de ses cheveux flamboyants.



Pivotant sur ses talons, il se dirigea vers le salon, espérant que la Uzumaki prit l'initiative de le suivre.

Récemment, Kazami avait appris que Shinji voulait la voir. Rapidement, elle se posa plusieurs questions. Etait-ce amical ? Etait ce pour elle ou pour son poste de bras droit qu'il souhaitait la voir ? Avait-il une demande particulière. Bref, comme toutes les femmes, Kazami ne pouvait y voir une simple invitation à passer du temps avec un coéquipier. Il fallait toujours se poser des questions. Toujours.

La jeune rouquine toqua donc à la porte du Kitto. Ce dernier l'accueillit sympathiquement et Kazami se détendit alors immédiatement. Elle pénétra dans la demeure de Shinji tout en répondant :



Kazami fit un petit rire. Taquiner son Shinji avait toujours été son petit plaisir. Mais qui aime bien, châtie bien. Et Kazami appréciait beaucoup Shinji.



La jeune femme observa autour d'elle la décoration d'un air distrait.

Comme le Chûnin l'avait envisagé, ce fut sans gêne que la jeune femme passa le seuil de la porte pour le suivre et c'est à deux qu'ils s'engouffrèrent dans le salon. En tant que aîné, Shinji se devait de respecter la tradition familiale. Ainsi, il ne pouvait déménager de la demeure de ses aïeuls qui se transmettait déjà de père en fils depuis plusieurs générations. La salle de séjour représentait d'ailleurs bien cette règle : mise à part les meubles qui semblaient avoir été récemment installés, la décoration ne semblait pas avoir bougé depuis plusieurs décennies. Shinji espérait que cela ne dépaysagerait pas trop son ancienne collègue.



Le sabreur sourit. Les plaisanteries étaient devenu un jeu habituel entre les deux shinobis. Cela leur permettait de s'évader le temps de quelques secondes des convenances qu'exigeait la hiérarchie. D'un geste de la main, il l'invita à s'installer sur le sofa tandis qu'il servit sur la table deux tasses de thé.



À son tour, il s'installa, mais sur un fauteuil en face de la rouquine.

Kazami ria à la plaisanterie et s'assit sur le sofa que Shinji lui présenta. Il apporta un thé et Kazami eut un sentiment agréable : thé, sofa, ami, n'est ce pas un trio gagnant ?
Lorsque Shinji lui avoua vouloir lui parler de son élève, Kazami fronça les sourcils. Il y avait un problème avec Haruhime ? Avant qu'elle ne puisse formuler une phrase, il lui parla de son équipe. La jeune femme pris donc un air détaché et répondit :



Kazami attrapa sa tasse de thé et bus une gorgée puis ajouta :



La rouquine gloussa légèrement. Elle n'avait aucun doutes pour Haruhime. Elle avait commencé sa formation il n'y a pas si longtemps pourtant elle montrait déjà une capacité impressionnante. Bientôt, elle deviendrait un grand ninja médecin.

Tandis que la rouquine s'exprimait, Shinji l'observait, se concentrant sur le moindre détail de son visage, de son corps. Il ne savait pas quoi exactement, mais quelque chose semblait avoir changé chez elle. La fillette qu'il avait rencontré au détour d'une ruelle sombre se présentait maintenant comme une jeune femme qui s'affirmait et qui paraissait maîtresse de ses propres décisions. Un constat qui fit doucement sourire le sabreur.



Le Chûnin soupira. Rares étaient ceux qui osaient démissionner, à cause de la pression sociale, mais leurs raisons n'étaient que justifiées. Toute le monde n'était pas prêt à se sacrifier pour l'honneur de sa nation.



Shinji jeta à son interlocutrice un clin d'oeil amical.

Shinji la trouvait rude mais Kazami avait l'impression de ne dire que la vérité. Sumika n'avait jamais été faites pour être ninja. Ou le monde ninja n'était pas fait pour Sumika, cela revenait au même de toute façon. La rouquine se contenta d'hausser les épaules à sa remarques tout en buvant une gorgée de thé.

Il lui demanda alors les futilités d'usages dont Kazami répondit en souriant :



Elle le pointa alors du doigt avec un sourire malicieux :



Kazami éclata de son rire cristallin face à sa propre plaisanterie.

Ce que Shinji donnerait pour se trouver à la place de la jeune femme ! Il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il n'avait pas franchi les grandes portes du village ou exécuter une mission périlleuse, comme si l'Hokage souhaitait le garder captif dans cette immense prison de feuilles qu'était Konoha.



C'était une plaisanterie, bien entendu. La rouquine avait toujours fait preuve d'une grande force physique et mentale. Une chose que le sabreur ne pouvait nier.



L'était-il véritablement ? La routine ne faisait que s'accentuer d'avantage chaque jour, et c'était avec dépit qu'il enchaînait les petites missions et les entraînements.

Kazami fit une moue face à la réponse de Shinji où il expliqua qu'il était pas mal occupé.



Elle lui fit un petit sourire confiante. Shinji était son coéquipier depuis un long moment. Ils avaient vécu des tas de choses ensemble ... Les vampires, la rebellion de Sayan... Elle se sentait lié à son destin. Ils avaient progressé ensemble et le fait de le voir plus démuni qu'elle aujourd'hui lui donnait un sentiment de culpabilité.



Kazami gloussa comme une ado à sa petite pique. Elle parlait par là de Misao bien entendu, une jeune Hattori qui était venu à Konoha et qui avait bien discuté avec Shinji. Les deux allaient bien ensemble, et Kazami avait un faible pour les couples romantiques de la sorte.

En plus de sa fonction de capitaine, la rouquine lui conseilla de prendre un élève et de jouer le professeur. Une proposition qui fit grimacer le jeune homme.



Il ne pouvait le nier, Shinji se voyait mal prendre un jeune oisillon sous son aile. Son caractère solitaire se mariait mal avec l'explosion hormonale que pouvaient avoir certains nouveaux shinobis et en tant que grand taciturne, il se voyait mal courir après un novice en manque d'action. De plus, il était déjà à la tête d'une équipe dont la gestion demandait une grande patience, notamment à cause de la présence de son rival. Shinji ne voulait pas d'un deuxiène adolescent en furie.

Kazami vint ensuite à parler d'un voyage à Kumo.. et de Misao, un sujet qui fit rougir - sans qu'il ne puisse se cacher - le sabreur.



Même si il devait admettre qu'elle avait un certain charme, ils ne s'étaient rencontrés qu'une fois et le principal problème était qu'elle restait une Hattori. On ne pouvait jamais déceler leurs véritables intentions.

Shinji rejeta son idée d'être sensei immédiatement. Il était vrai que le chuunin était plutôt solitaire, mais Kazami était certaine qu'il avait beaucoup de chose à transmettre. Tant pi, elle insisterait une prochaine fois.

A peine eut-elle parlé de Kumo que Shinji se mis à rougir, prouvant les théories de la rouquine. Cette dernière ne put s'empêcher de lui faire un petit sourire mi-amical, m-moqueur. Après tout, elle adorait taquiner son ami !



L'air de rien, Kazami continua de boire son thé, un petit sourire en coin toujours présent. Ainsi, Shinji avait craqué pour la petite Kumo-jin ... S'en était presque mignon. Dommage que les relations avec Kumo soit encore instable. Qui sait quand les deux amoureux se reverrons ?

Ne voulant pas mettre mal à l'aise son ami pour autant elle revint au sujet principal :