HRP : Post en cours : Désolééééé pour l'attente
Une défense impériale qui triomphait dans sa fonction, sans l'ombre d'une faille. C'était ainsi qu'avait souhaité se porter le jeu de Keisan. Une stratégie à l'apparence simpliste, mais qui demandait en secret un véritable esprit de réflexion. Mesurer chaque perte au profit d'un pas vers l'avant, et ce à chaque instant du jeu. Et sans nul doute, c'était la meilleure des options à prendre contre ce jeu agressif au possible que présentait Seijuro. Le roi avait fini par être protégé d'une façon où une suite ne s'en suivrait que d'un suicide incontrôlé. L'intérêt que présenta Seijuro au jeu se dénuda soudainement, quelques mots prononcés dans le marbre d'une opposition, puis une révélation très franche, trop franche peut-être. Comment pouvoir mesurer toute la grandeur de l'ambition d'un homme si ce n'est en mesurant l'intensité de son regard. Ce jour-là, c'était un regard plein d'espoir, un regard définitivement marqué de volonté qu'avait affiché le vieil homme. Il était sérieux.
La foule commençait à se languir du jeu, alors que les coups s’enchaînaient, le jeu avait été relativement fermé pour une volonté sans sacrifice. Il en était là du côté du jeune Kitto, une apparence de froideur sans commune mesure avec bon nombre des compagnons, une apparence dure, qui ne transgressait que par une agressivité à certains moments mordante voire presque sanglante. Mais, dans la profondeur de ses songes, il n'y avait jamais eu qu'un jeu souhaitant brimer les sacrifices, et il en était de même pour sa conception du monde. Au final, n'avait-il pas été marqué par les empreinte d'une réputation de pacifique ? Ou, cette idée n'avait-elle jamais été que morte-née, à la confusion d'une volonté d'un futur amarré avec la sollicitude de ses pairs ? En ce jour de fête, personne n'aurait pu le dire, et pourtant, c'était de ses viscères même que Seijuro en plaida. Son jeu n'avait cessé de se construire petit à petit, prenant le temps de traîner du pied par moment, et laissant inlassablement des indices d'une configuration, prévisible au final. Les prochains coups seraient les derniers, à n'en pas douter. Le vieil homme avait fini par se livrer, peut-être de moitié, peut-être d'un quart seulement, mais il était temps pour Seijuro de marquer également son esprit, lui faire comprendre dans toute sa chair à quelle point il pouvait supporter cette pensée partager, lui faire saisir le sens même qu'il donnait aux notions de confiance et de confession. Par les prochains coups, il allait lui témoigner de tout son respect, et de toute sa volonté ferme d'avancer dans un sens depuis trop longtemps proscrit. La stratégie s'était installée suffisamment pour que chaque prochain coups fasse tressaillir la défense jusqu'alors parfaite de son désormais souhaité compagnon.
« Il y a confusion vieil homme sur cette clé de voûte dont je te parle. A mon sens, comme je l'ai énoncé une première fois, les Kitto ont toujours été et seront toujours la clé de voûte du village de Konoha. Mais, je vais peut-être préciser mes propos, pour que ceux-ci finissent au final par adhérer aux tiens, tant je comprends ton sens. Jusqu'à présent, malgré les victoires, c'est le village tout entièrement composé de ses 3 clans que je considère comme un échec. L'histoire, aussi vague puisse-t-elle être, ne s'est jamais remise de la guerre fratricide dont Konoha a été le lieu même. D'une quête de pouvoir, à la quête de richesse et de prospérité, aucun des trois clans n'a su imposer un véritable regard posé sur des objectifs fixés pour le bien de tous. Et c'était à ce moment-même que je considère que nous en étions la clé de voûte. Je n'ai jamais eu un seul doute dans la certitude que notre clan regorge de talents variés en tout sens, de talents s'exprimant en chacun différemment, plus que nul part ailleurs. La clé de voûte était, à mes yeux, en nous depuis tout ce temps, en les mains de nos prédécesseurs, qui, dans leur passé n'ont pris leur responsabilité. La faute est, ô combien leur, de s'être terré de peur, et d'avoir fui, comme tu l'as si bien mentionné, à plusieurs reprises. Je crois fermement que les plus grands talents de médiation reposent en paix dans le regard de nos frères. Je crois fermement que la puissance, aussi bien des Uzumakis que des Chikaras, n'a d'égale grandeur quand ceux-ci se serrent les coudes. Mais je crois pour autant, qu'aucun d'entre eux n'a plus de légitimité à dominer que nous, les Kitto. La sagesse n'est pas une vertu qui s'acquière réellement au fil du temps. Aujourd'hui, je ne me voilerais pas la face, tant ma faiblesse est grande. Je n'ai pas l'ombre de la toute-puissance de notre désigné Hokage. Mais, aujourd'hui je ne me voilerais pas la face, si je ne décide pas d'agir, pour la cause de notre clan, c'est en partie de ma responsabilité que l'histoire de village finira par se calciner d'elle-même. Jusqu'à présent, les deux parties dominantes n'ont su, gérer positivement le village. Et c'est en ce sens, que je considère les Kitto comme la clé de voûte, une troisième présence qui doit orienter Konoha comme un corps unique, doté d'un équilibre sans égal. »
Certains mots avait résonné dans un murmure comme un véritable fracas aux oreilles du jeune Kitto. La volonté sincère d'équilibrer les puissances au pouvoir par la renaissance d'un Hokage Chikara, et la volonté même d'introduire une notion en tout âge noyée et oubliée... Le Hokage Kitto... C'était là, des mots qui n'auraient su être effacés. Jusqu'à quel point chacun pouvait-il prendre rendez-vous avec son destin ?
« J'entends véritablement ton discours d'un stimulus fasciné. Mais, il n'y a de compréhension que dans l'aplanissement total et irrémédiable des doutes qui m'emportent. Aujourd'hui, les Chikara se taisent dans un silence qui les affaiblit. Qui peux-tu voir, en ces heures, comme digne représentant du sommet ? Mieux encore, tu me soumets en toute franchise ton désir de prendre la main, pour nous porter vers une hauteur jamais promise. Mais quelle en est ta légitimité ? Comment pourrais-tu me convaincre et me persuader en ces lieux-mêmes, de m'en remettre totalement à ta personne ? J'éprouve du respect pour l'homme que tu es Keisan, un ressenti troublant tant il en est fulgurant. Mais, les paroles ne sont que les mots doux pour transmettre les pensées de son âme. Et ce n'est pas par le biais de pensées que tu forgeras cet idéal en mon esprit, mais bien par la pesée lourde d'une promesse à tenir tes mots par des actes forts. »
Il n'y avait aucune animosité dans la voix de Seijuro, seulement un désir d'approfondir les mots portés par son interlocuteur. Comment, dans la faiblesse actuelle du clan, comptait-il s'y prendre, pour dénaturer la position même des Kitto ? Comment comptait-il s'y prendre pour faire valoir son intérêt, aux yeux d'une hiérarchie sourde et aveugle quant au fait concernant le pacifique clan de renom ?
« Si tu trouves en ce tournoi le premier pas pour ton ascension, alors laisse moi le comprendre. »
Désormais la parole appartiendrait à Keisan, il n'y aurait de suite que si celui-ci trouvait les bonnes mesures à accorder dans un discours de logique, comme ils avaient su s'entretenir jusque là. Seijuro y trouvait un certain apaisement. Découvrir un homme dont les ambitions coïncide véritablement avec les siennes pouvait à la fois être un défaut, mais également un réel avantage. L'un semblait être un homme de lumière, tandis que le second préférait se tapisser dans l'ombre. Le but final était le même, sans rivalité. Et c'était ce qui importait dans le fond. Mais, Seijuro se souhaita pas se souffler de cette seule manière, prouver au vieil homme qu'il était aussi un homme qui porterait de ses bras le futur n'était pas une option. Un témoignage pour chacun qui se jurait de manière opposée. Keisan devrait trouver les mots justes, creusant doucement à l'oreille de son cadet une véritable aspiration, individuelle et commune. Seijuro quant à lui, ne porterait que de sagesse ses mots, ses ambitions seraient appliquées au sein de son jeu. Ses prochains coups allaient en être la plus véritable des confidences.