Shinji l'avait rappelé lors de son discours d'investiture, l'Hokage était la clé de voûte du Pays du Feu. Ainsi, on attendait beaucoup de sa part et il avait l'impression qu'il devait être sur tous les fronts et se montrer à n'importe quel moment de la journée. Ses nouvelles journées ressemblaient à ça : le matin, il accueillait dans son bureau tous les citoyens désireux de lui soumettre une requête ; le midi, il devait s'occuper des rapports de missions des shinobis rentrés et envoyer les nouvelles missives ; l'apres-midi était réservée à la gestion administrative du village (les trucs chiants) et le soir on l'attendait aux inaugurations et autres cérémonies. Autant vous dire que au bout de quelques jours, notre nouvel Hokage était complètement lessivé. Il avait besoin de repos, et vous allez trouver ça paradoxal, mais ce qui le relaxait vraiment, c'était l'entraînement. Il en avait tellement plus l'occasion que chaque fois qu'il se retrouvait à faire chauffer ses muscles, il avait l'impression de fuir le quotidien. Et ça lui faisait un bien fou.
Ainsi, ce matin-là et quelques heures avant ses rendez-vous habituels, il décida de se rendre sur le terrain d'entraînement. Il fut toutefois surpris de voir qu'aussi tôt dans la matinée, des shinobis avaient déjà commencé leur entraînement. Lorsqu'en s'approchant, il remarqua qu'il s'agissait de deux jeunes garçons qui avaient décidé de s'affronter, il eut un mouvement de recul et se positionna entre plusieurs arbres. Il voulait d'abord les épier avant de se faire remarquer.
Aux physiques des deux jeunes hommes, il n'eut aucun mal à comprendre que le roux était un Uzumaki et le blond un Chikara. Ce dernier semblait toutefois beaucoup plus fragile que le premier qui, à la surprise de notre Hokage, avait déjà une bonne maîtrise du ninjutsu. Toutefois, sa morale semblait être corrompue. Il ne se comportait pas encore comme un véritable shinobi.
Shinji décida d'apparaître quand le Chikara tomba au sol, après avoir perdu beaucoup de sang. Il s'interposa entre le corps inanimé et son assaillant. Tandis qu'il tournait le dos au rouquin pour prendre dans ses bras le vaincu, sa cape blanche où était inscrit son titre d'Hokage flottait au vent.
« Je ne sais pas ce qu'on t'a appris, mais l'honneur veut qu'on n'attaque pas un adversaire qui est déjà au sol - d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un combat amical. »
Toujours dos à l'Uzumaki, les yeux de l'Hokage se posèrent sur le gamin qu'il tenait maintenant dans ses bras.
« Il n'est pas grièvement blessé mais il a besoin d'être conduit à l'hôpital.
Suis-moi. »
Le ton de sa voix montrait qu'il ne lui laissait pas le choix.