Une visite intempestive

La seconde patrouille de la journée, Tekunoroji n'était plus la ville portuaire d'antan, elle possédait plutôt l'allure d'une gigantesque capitale. Le lieu était bien différent de Kumo ou de tout village militarisé. Ici, les gens semblaient idiots de bonheur et béants de liberté. De quoi dégoûter Hidemi au plus haut point. Elle n'était pas très friand des villes commerciales et elle n'avait su visiter cet endroit que deux fois. Généralement, les Shinobi préfèrent rester dans les environs sans pénétrer au coeur de la cité. Camouflés sous une cape avec capuche, les deux compères traversaient le lieu avec grande quiétude. Tout en observant les Samurai géraient un vol à l'étalage, la femme prit la parole :



Observant les bâtiments sur plus de 4 étages, elle reprit :



Des jeunes traînaient dans la ville, l'un frappant dans un caillou tout en riant et les autres semblant discuter de relations quelconques avec des filles quelconques. Hidemi observa une rue dans l'ombre, c'était par là. Elle s'arrêta pour prononcer quelques mots avant de s'y engouffrer.

C'était une véritable nouveauté pour Genichi, il n'avait jamais pénétré dans une ville de ce genre. Tout lui semblait... différent. Les samouraïs qui devaient protéger les civils ressemblaient plus à des faiblards qu'autres choses. Le masqué ne comprenait pas comment un civil pouvait avoir plus confiance en ces types qu'en des ninjas chevronnés comme lui. Caché sous sa capuche, il observait l'altercation entre la milice et le voleur. Il était quelques peu déboussolé, cette ville était tout simplement ... étrange. Même les habitants semblaient différents.



Tout cela était incompréhensible pour Genichi. D'ailleurs, peut-être devrait-il montrer aux habitants la différence de puissance entre eux et lui-même afin de les ramener à la raison... Non, il avait une mission à effectuer, ramener Chizue. Cela devra attendre une prochaine fois...
Caché sous sa capuche, Genichi tiqua lorsqu'il entendu que la petite était "protégé" par des civils. Il tourna le visage et regarda au travers des orifices de son masque, sa sensei.



L'air quelques peu pensifs, il reprit:

Pour Hidemi, les Miwaku n'étaient que le pâle reflet de la société. Les femmes étaient observatrices et les hommes ne savaient pas voir plus loin que le présent. Elle ne lui en voulait pas, il était jeune et il souhaitait bien faire. Malgré tout, la Hattori savait voir la perfection d'une milice sans Chakra. Les civils semblaient voir la vie par l'argent, il était donc possible d'acheter des combattants. Les Shinobi sont bien trop instables, le simple fait de discuter avec le Raikage était un risque énorme de perdre un membre ou sa vie. Avant d'ouvrir la porte du bâtiment, elle redressa ses lunettes en disant :



La femme était réaliste, elle savait parfaitement que l'argent était dorénavant le coeur de la guerre. Et les ressources créées par les villages étaient bien trop faibles, ils ne pouvaient que vendre des services relativement simples : la guerre.



La porte ouverte, elle se mit à escalader les escaliers métalliques. Après deux étages, ils arrivèrent face à une porte. Elle toqua. Un homme ouvrit la porte. Il se mit à sourire en voyant Hidemi.



Hidemi sembla agacée par les dires de l'homme :



Malgré l'air froid de la femme, l'homme se mit à sourire et s'en alla dans la salle attenante. Elle ramena une petite fille de deux ans. Brune aux yeux jaunes. Une Hattori sans le moindre doute.





L'homme fit signe à la petite de suivre les deux compères. Dans un premier temps, elle refusa et après un minimum d'insistance de la part de l'homme, elle se rapprocha naturellement vers Genichi. Il faut dire que l'air sévère de la femme ne devait pas participer à sa sociabilité. Elle se retourna.





Elle descendit les escaliers en accélérant le pas. Genichi allait sûrement devoir porter la petite pour qu'elle puisse suivre. Durant des heures, la Hattori préféra se taire. La sortie de la ville fut rapide et sans la moindre embûche. Une mission difficile pour l'honneur de la Hattori. Au soir tombant, aux abords de la ville, elle décida d'installer un campement pour se reposer. Le retour allait être plus difficile, une enfant était présente. Elle s'adressa à Genichi :



La petite était déjà endormie. Le frère de Hidemi avait prit soin de préparer un sac comprenant de la nourriture et de quoi habiller la jeune fille du Raikage.

Une espèce dangereuse... Voilà les termes employés par Hidemi... Dangereux... Cela, Genichi le comprenait, lui même se considérait dangereux pour autrui. Il ne répondit à ces propos que par un hochement de tête. Suite à quoi il monta des escaliers faits de ferraille. Hidemi toqua, contre toute attente, celui qui ouvrit la porte se trouvait être le frère cadet de Hidemi, du moins c'est ce que laissait penser l'expression utilisée par celui-ci... Ainsi, la froide femme possédait donc une famille. Genichi la voyait comme une femme seule, sans parents, sans conjoints ou sans fratrie, visiblement, il faisait fausse route. L'homme masqué suivi les ordres à la lettre, il ne prononça pas le moindre mot, ni même la moindre salutation, il était présent, mais en quelques sortes: invisible. Hidemi n'entra dans aucune véritable discussion, nous étions la pour Chizue, point final... Étrange comme relation familiale... La petite arriva. Chose étonnante -ou non, vue la sociabilité de la femme- la jeune fille s'approcha instinctivement de Genichi. Peut-être voyait-elle en l'homme masqué une sorte de sécurité quelconque. Seulement quelques dizaines de minutes s'écoula entre le moment où les deux protagonistes frappa à la porte et le moment où ils quittèrent les lieux. Tout cela fut rapide. Il devait désormais rentrer à Kumo. Chizue n'étant âgé que de deux ans, elle était dans l'incapacité de suivre la cadence des deux ninjas. Alors Genichi, attrapa la fille et la porta. Cela lui rappela le jour où il dû porter Saru dans le désert de Suna car celui-ci était à bout de force... Contrairement au singe, la petite fille était un poids plume.
Genichi murmura au travers de son masque à l'oreille de Chizue:



Alors, ils se mirent à enchaîner les kilomètres afin de rejoindre au plus vite Kumo... Le trajet se fit dans un lourd silence, chose non inhabituelle pour le duo. Après plusieurs heures de marche intensive. Hidemi décida que le groupe passerait la nuit ici. Une fois le campement installé. Genichi alluma un feu de camps avec quelques brindille trouvé au alentours. La fille du Raikage s'endormit rapidement. Même si celle-ci ne marchait pas, le stresse l'avait probablement mise à bout de force.
C'est une fois installé autour du petit feu que Hidemi invita Genichi à lui poser des questions...



Il retira son masque, chose courante désormais lorsqu'il ne se retrouvait qu'avec sa sensei.

Kizaru était une erreur de la nature. Il ne possédait pas la moindre trace d'énergie spirituelle en son corps, il représentait la preuve de l'évolution humaine, du moins... Sa régression. Une honte pour un Hattori. Repensant à cet être difforme, elle se mit à soupirer.



Hidemi en savait bien plus que la majorité sur le père de Masashi, peut-être même plus que lui-même. Cet homme représentait, dans l'éthique, une honte. Malgré tout, il avait été un grand cachottier et était très bon pour camoufler les erreurs commises par ses soins.



La Hattori se mit à sourire pour ensuite saisir une noix et la croquer. Décidément, Kizaru possédait une vie bien plus simple que la sienne. Cette histoire n'était pas importante, mais elle éprouvait une certaine satisfaction d'enfin avouer une faiblesse à son élève. Genichi semblait d'ailleurs s’inquiéter pour la petite. Elle redressa ses lunettes.



Hidemi se mit à penser à Kazuna. D'ailleurs, celle-ci était sûrement dans le crâne du chef Hattori en ce moment. Pourquoi ne pas l’exécuter ? Quel était l'objectif ? Les partisans du front offensif étaient-ils pour cette femme ? D'après l'intendante, ce temps était révolu, elle avait longuement travaillé pour changer les mentalités. Malgré tout, elle s'inquiétait pour Masashi, elle semblait surtout l'observer plonger dans un jeu de plus en plus risqué et il semblait y prendre plaisir... La femme s'allongea, la chaleur des flammes semblait la relaxer. Elle ferma les yeux tout en écoutant le moindre bruit suspect. Dormir était impossible, l'être le plus précieux était sous la responsabilité de la femme.

Genichi écouta attentivement l'histoire d'Hidemi sans prononcer le moindre mot, il était en quelques sortes absorbé par ces dires. Il est vrai que le Miwaku ne connaissait pratiquement rien de la vie de sa Sensei, elle ne parlait pas souvent d'elle, elle restait discrètes sur tout ce qu'il la concernait. Cela l'étonna d'ailleurs, qu'elle se livre de la sorte. Mais cela lui fit extrêmement plaisir, si elle le faisait, c'est qu'elle avait probablement réellement confiance en lui.

Il ne reposa aucune question au sujet de cette histoire, sous la peur de braquer sa sensei par son idiotie. Il préférait se contenter de cela et espérer qu'un autre jour elle se livre à nouveau plutôt que de risquer à tout faire capoter par une phrase déplacée et ne plus jamais entre d'histoire concernant sa Sensei. Les relations sociales n'étaient vraiment pas son fort...

Puis Hidemi évoqua le sujet de Chizue, remettant toute sa confiance en leur véritable Raikage: Masashi. Genichi en était certain également, qui mieux que le Raikage pourrait savoir qui serait apte à surveiller sa fille...



Puis la Kunoichi finit par s'allonger proche du feu de camp. Genichi renfila son masque et se mit en position du lotus, le regard rivé sur les flammes, pensif, il était attentif à tous les bruits environnants...

[Quelques heures passa...]

Un bruit, il venait d'entendre un bruit, aucun doute, une branche venait de craquer à seulement quelques mètres d'eux. Ni une ni deux il passa de position du lotus à debout prêt à combattre... Il avait une mission, protéger la fille de son Raikage et il ne laisserait rien lui arriver...

Proche de la capitale, Borodari et son équipe d'intervention n'allait pas tarder à fixer le réel intérêt de cette visite. Portant fièrement sa moustache, le gouverneur était en voyage de nuit avec trois Samurai possédant d'étonnantes capacités. En approchant d'un campement éclairé, le gouverneur de la citadelle ne s'était pas empêché à observer l'endroit sans la moindre crainte. L'endroit recueillant des Kumojins, l'homme décida de participer à ce campement d'infortune. En approchant, le campement entier se réveilla instantanément, encore un énième don de ninja. Tout en s'approchant, il prit la parole :



Il se mit à sourire en observant l'un de ses camarades. Il s'en alla. L'homme aux nombreuses récompenses se mit à dire :



Un Miwaku ne pouvait pas réellement comprendre l'importance de Borodari, mais sa simple présence semblait faire hésiter Hidemi à prononcer le moindre mot.

Hidemi reconnaissait parfaitement cet homme, son portait permettait de créer une communication efficace quant à son peuple. Reconnu comme froid et ambitieux, la femme tentait de comprendre si l'hasard en était réellement un. Le gouverneur de la citadelle n'avait aucune raison de sortir d'un buisson de cette façon. La chance semblait porter préjudice à la pauvre femme, cet homme était-il un Miwaku transformé ? C'était peu probable, il fallait connaître son visage, l'examiner en détail, le ressentir... Il y avait très peu de chance pour qu'un Miwaku puisse posséder cette occasion. Elle redressa ses lunettes, posa son regard sur la petite Hattori et se mit à regarder le gouverneur avec une certaine méfiance.



La femme ne savait pas spécialement quoi dire de plus, l'homme installait un campement sans réellement attendre le moindre avis. Savait-il pour Chizue ? Était-il ici pour la récupérer ? Souhaitait-il prévenir Kumo ? Hidemi était perdue, mais elle se préparait psychologiquement au combat.

Des hommes apparut, précisément au nombre de quatre. Des samouraï semblable à ceux vu au cours de la journée à l'intérieur de la ville. Un seul sortait du lot, le chef très probablement puisque c'était celui-ci qui prit la parole et semblait parler pour l'ensemble du groupe. La cinquantaine passée, environ un mètre soixante-dix, carrure massif. La supériorité numérique couplé au fait qu'il y avait de grandes chances que ceux là connaisse les environs géographiques faisaient qu'ils avaient un net avantage sur les Kumojins. Genichi analysait le personnage et la situation en quelques secondes, bien que le Miwaku, de manière générale n'était pas un intellect, il avait été longuement formé à la stratégie des combats et l'analyse des situations à risque.

L'homme, selon ces dires, n'était intéressé que par le feu lui permettant de faire cuire sa viande. Genichi se remémorisa les règles de bases: Règle numéro un: Tout le monde ment. Règle numéro deux: Agissez en gardant à l'esprit la règle numéro un.

Genichi fixait au travers de son masque l'homme moustachu. Il ne pouvait jeter le moindre regard en direction de la petite Chizue, si son attention était portée vers elle au premier signe de danger, cela donnerait de suite l'information que la fille était importante. L'ignorer était la meilleure solution. Puis son regard se mit à suivre tant bien que mal l'homme qui avait été désigné comme chef cuistot et qui quitta l'assemblée. La pénombre rendit le suivi difficile, mais ce que les yeux ne peuvent voir, les oreilles peuvent entendre... Il écouta attentivement...

Le masqué était plongé dans le silence complet, pas la moindre parole, pas le moindre mouvement. Le calme physique à l'état pur, c'était son cerveau qui devait fonctionner à plein régime... Au moindre mouvement agressif, Genichi répondrait par une violence extrême... Nul ne devait approcher de la fille du Raikage !

L'homme semblait garder un certain plaisir à s'imposer au sein du campement improvisé. Gardant un calme olympien, il ne semblait pas du tout craindre pour sa vie. Son cuisinier venait de poser une biche sur le feu. Burodari observa l'enfant en train de dormir, un Samurai posa son sac assez violemment à la gauche du cuisinier. Le gouverneur se mit à dire :



Le Samurai hocha de la tête pour ensuite s'écarter. Attendant face au feu et posé sur un rondin de bois, le chef de la citadelle semblait heureux.



Le gouverneur n'était pas pressé, il observait sa viande cuire dans le plus grand des silences.

L'hasard était une chose totalement absurde. Le monde ne pouvait pas se baser sur du hasard. Effectivement, il n'était que le fruit de l'incompréhension de l'homme et il était dénué de sens d'écouter cette partie de nous semblant s'excuser par des inepties de son manque de savoir. Hidemi n'était pas calme, mais elle faisait de son possible pour le paraître. Cet homme n'avait pas à être ici. Il était parfaitement habillé contrairement à ses compères. Il ne se battait sûrement pas lors des conflits en terre sauvage malgré, d'après les dires, un talent certain quant à la manipulation du sabre. Dans la pénombre, elle redressa de nouveau ses lunettes :



La Hattori osait le plus librement du monde, elle ne pouvait se priver de cette occasion semblant être faite pour elle. Oui, elle devait comprendre la raison de ce déplacement pour pouvoir mieux s'en servir. L'hasard était un principe absurde, mais rien n'empêchait de l'utiliser à bon escient.

Hidemi et l'homme moustachu discutait, pour le moment, aucun mouvement suspect ne semblait se préparer... Peut-être que cette rencontre était effectivement dû uniquement au hasard et que personne ne voulait du mal à quiconque... C'était une possibilité, mais il fallait mieux se préparer au pire et vivre le meilleur que l'inverse. Genichi resta tapis dans un silence de plomb, debout, proche du feu et de la petite Chizue qui semblait encore endormie. Son regard alternait entre l'homme moustachu et ses sous fifres et Hidemi, il analysait les réactions de chacun.
Genichi voulait s'assurer qu'aucun groupe de renfort n'était dans les horizons, alors il se concentra sur son chakra et celui des autres personnes environnante, une fois prit connaissance de la marque énergétique de chacun. Il rechercha au-alentour si d'autres personnes arpentaient les parages. Négatif, ils étaient seuls. Si jamais un combat devait éclater, ça sera deux contre quatre...