La sortie de la Vipère

Cela faisait cinq ans que les Shinayaka avaient officiellement rejoint le village caché de Kumo et cinq ans que Maeda faisait partie de ce village. Dès son arrivée on lui avait trouvé un poste, il n’avait alors que dix-huit ans. On avait décidé de l’affecté en tant que chef de section dans la prison de Kumo.

Pendant cinq ans il avait vécu à moitié enfermé sous le sol de son village d’adoption, reclu, ne sortant qu’en de rares occasions … La prison était un endroit effroyable, la seule lumière qui parvenait aux prisonniers et était la faible lueur des torches, certains prisonniers, captifs depuis de (trop) nombreuses années, étaient devenus aveugles. La prison de Kumo n’était pas une prison classique, les sorties de cellules étaient rarissimes, presque miraculeuses, et on ne parle même pas des fins de peines ou des évasions …

En cinq ans Maeda avait exploré de fond en comble la prison et en connaissait tous les recoins par cœur, il était capable de réciter les noms des captifs de chaque étage et connaissait la plupart de leurs manies. Maeda était en poste dans les niveaux les plus bas, dans les profondeurs de Kumo. Là-bas tous les prisonniers étaient littéralement affublés d’entraves et de chaînes. Un seul prisonnier dérogeait à la règle. Une prisonnière plutôt, Kazuna Hattori, la fameuse Vipère de Kumo. Elle était enfermée depuis environ un an, et ne faisait pas de grabuge. Maeda ne l’appréciait pas, elle avait assassiné la femme du Raikage et avait été la chef des masques-rouges, fervents opposants de ce dernier.

C’était donc à moitié étonné qu’il descendit la chercher, un supérieur hiérarchique qu’il n’avait jamais vu auparavant s’était présenté à lui et lui avait demandé d’emmener la Vipère de Kumo et de la tenir sous bonne garde, il en allait de sa vie, au dehors de la prison par un passage tenu plus que secret. Ce passage était connu d’une mince poignée de personnes, même Maeda qui ne connaissait rien d’autre que la prison de Kumo n’était pas au courant l’heure d’avant.

Toujours aussi dépité, il passa devant chacune des nombreuses cellules de la prison sans mot dire. Seul le son de ses pas animait les sinistres couloirs de pierres des entrailles de Kumo … Il arriva enfin devant la cellule de Kazuna Hattori. Le Kumojin saisi son trousseau de clés et après une brève étude de ces dernières il en fit glisser une dans le trou de la serrure. Il y eu un craquement sonore, cela devait faire un bon moment que cette porte n’avait pas été ouverte …

Il pénétra dans la cellule et tout en saisissant une paire de menottes il dit :



Maeda referma les menottes dans le dos de sa prisonnière, et grâce à un jutsu made in Shinayaka son bras gauche s’enroula tel un serpent autour du corps de la Vipère de Kumo. Le comble non ? Sur un ton absent il dit :



A vrai dire, il n’en avait pas grand-chose à faire de la vie de sa prisonnière, au contraire, l’idée même de lui tordre le cou était presque réjouissante …

Une journée comme une autre comme il en était le cas depuis presque trois ans. Certes, Kazuna avait eu ce petit moment de liberté qui lui avait valu sa main droite, mais sinon, cela faisait trois ans qu'elle était en prison entre Kiri et Kumo. On peu dire qu'elle avait espéré mieux de sa vie. Il fallait croire que le sort en était jeté, Masashi avait sans doute décidé de la laissé pourrir en prison avec l'espoir de sortir un jour, l'empêchant de se suicider. S'il avait fait ça, on pouvait dire que c'était vraiment tordu, car si elle savait ne pas sortir, la jeune femme mettrait fin à ses jours, mais si elle avait un doute, elle ne prendrait pas le risque de se suicider. Les gens la faisait trop vite des raccourcies dans ce village, la jeune femme n'avait pas tué Shizuka, elle était juste responsable de sa disparition... Et de la disparition d'Asae. Mais elle n'avait tué aucune de ses deux jeunes femmes. Alors que la journée paraissait être comme les autres, un crâne d'oeuf fit son apparition. Sans rien dire, et sans trop comprendre ce qui était en train de se passer, la jeune femme se retrouva en dehors de sa cellule, avec un bras élastique dégoutant autour de son corps, compriment ses formes à l'intérieur de son Kimono.



Kazuna n'avait plus rien à perdre, et elle ne supportait pas d'être traité de la sorte, c'était encore une fois sa fierté Hattori qui prenait le dessus. Quelqu'un d'un clan inférieur venant la traité comme une esclave, c'était inacceptable. Même si elle avait fait mine d'être d'accord avec ce jeune Kokujo, il n'en était rien. Les Hattori même les prisonniers, devraient toujours être supérieur aux autres clans de ce monde. C'est le corps complètement entravé, que la vipère de Kumo montait une à une les marches des cachots. Elle était loin d'être libre, et peut être ne sortirait elle tout simplement pas ce soir, mais pouvoir simplement marcher plus de trois pas à la suite sans tourner en rond était un véritable plaisir.