La journée commence pour toi et tu te lèves d'un coup d'un seul à la première lueur du soleil au travers de ta fenêtre. Tu te diriges aveuglément vers la cuisine pour te faire un café bien serrer, car la nuit fut courte.
On venait de te demander un meuble immense avec des détails extrêmement précis qui nécessitait une concentration et une consommation de chakra importante. Tu n'avais pas totalement récupéré et une heure ou deux de plus de sommeil n'aurait pas été de trop.
Tu savais déjà ce qui t'attendait aujourd'hui et appréhendais en sirotant calmement ton café en regardant le village se réveiller.
Une fois la caféine intégrée à ton corps, tu t'étires dans ton salon histoire de ne pas te froisser un muscle en soulevant une planche dans la journée.
Tu te diriges lentement vers la salle de bain et appliques avec attention les bandages sur ton corps. Un rituel dont tu avais maintenant pris l'habitude d'effectuer depuis bien trop d'années.
La fuite vers Konoha t'avait fait le plus grand bien, la mer n'était pas ta meilleure amie, mais rien ne vaut la bonne vieille terre ferme et solide.
"Solide", c'est d'ailleurs un terme que les gens utilisaient pour te décrire sur les années passées sur ces bateaux. Pourquoi ? Tu ne le sais pas vraiment. Ton corps était maintenant couvert de brûlures et cicatrices et ne semblait pas vraiment capable de soulever autre chose qu'une boite à outils. Aurais-tu loupé le réel sens de ce mot ?
Tu contemples le bandage camoufler tes brûlures petit à petit, et arrive à le moment de ton visage, c'est le plus délicat! Non pas par souci médical, mais d'esthétisme.
Car oui, tu venais tout juste de changer de coiffure et tu tenais à l'exhiber au grand jour. Ton métier ne te permet pas réellement de mettre des vêtements plus sympathiques qu'un baggy aux couleurs militaires.
Les dreads sont attachées, il est temps pour toi d'aller travailler. Tu prends soin de vérifier que tes bandages sont bien attachés et prend la route de l'établi qui se trouve au rez de chausser. Autant dire que la route n'est pas très longue.
Tu ouvres la porte pour montrer que le magasin est ouvert, et sort l'écriteau que tu vas placer à quelques pas histoire d'augmenter la visibilité et d'attirer les clients.
Tu hoches la tête satisfaite de son emplacement et retournes vers ton établi.
Tu places en exposition une décoration en bois de chêne à l'effigie des hokages pour prouver tes compétences.
Tu enlèves la poussière des sets d'assiettes en bois et passes un coup de chiffon sur les baguettes avant de te diriger vers le fond de la boutique : ton établi.
Tu regardes ta liste de commandes et y vois principalement des demandes de tables et de chaises basses pour les salles de vie de la part des habitants des clans voisins.
La seule chose qui semblait sortir du commun était probablement cette boite à bijoux décorée d'une feuille et qui devait être laquée pour les finitions.
Tu décides d'en faire la dernière pièce de ta journée, histoire de décompresser.
La matinée se passe et tu avances dans tes travaux, un client passe de temps à autre et tu le conseilles comme il se doit. Il repart souvent avec le sourire, et une babiole pour décorer le genkan.
En fin d'après-midi, les enfants aiment bien passer vers ton magasin pour voir les nouveaux casses-tête que tu concoctais pendant tes pauses.
« Tsuba-nee! Tu as fait quoi aujourd'hui ? »
Tu lèves la tête et souris en voyant les petites têtes apparaître à la fenêtre de présentation.
« Ha? Tu penses pouvoir le réussir aujourd'hui ?
»
Le jeune garçon, fanfaronne devant ses amis et répond plein de confiance.
« Bien sûr, la dernière fois, c'était pour laisser aux autres leur chance !
»
Tu rigoles en posant la pièce sur laquelle tu es en train de travailler et avance vers le présentoir. Tu t'accoudes et hausse un sourcil avant de te reculer d'un pas et chercher un objet au niveau de son genou droit.
Elle sort alors une petite pyramide en bois qu'elle pose devant les enfants.
« Et bien, j'attends de voir comment tu vas me défaire cette pyramide et arriver au trésor alors!! »
Les enfants regardent la sculpture dans tous les sens et semblent déjà en pleine réfection. Tu les regardes, amusée, ils s'atèlent à la tâche avec la plus grande des déterminations, car, à la clef, ils auraient le droit à une pâtisserie faite maison. Tu t'en sortais bien en ébénisterie, mais tu ne te débrouillais pas mal non plus en cuisine, ce ne fut pas un apprentissage de tout repos cela dit.
Tu reprends ton travail, car il ne te reste pas grand chose à finir pour la journée, ensuite, ce ne sera que des couverts et cela ne prendrait pas beaucoup de temps.
Après dix minutes, la boite à bijoux est enfin terminée, tu n'as plus qu'à la laquer et la laisser sécher avant de joindre le client qui te l'a commandé.
Tu prépares le vernis quand un des jeunes t'appelle !
« Tsuba-nee, Tsuba-nee! Ca y est!! »
Tu reviens vers eux et ils avaient en effet bien démonté la pyramide, il restait cependant quelques "pierres" à enlever, mais le trésor était visible. C'était une sculpture de loup d'environ trois centimètres.
« Bravo! Ce n'est pas complètement découvert, mais vous avez bien travaillé aujourd'hui ! »
Ils sautent de joie et se félicitent mutuellement, pendant que tu vas chercher la récompense pour leur dur labeur.
Ils prennent chacun leur pâtisserie et remercient la jeune ébéniste avant d'aller jouer sur la place.
Tu les regardes partir en courant, fière de leur butin et retourne vernir la boite.
Une fois cette tâche terminée, tu souffles, car tout est fini pour les commandes, aujourd'hui sera une journée plutôt calme et tu pourras te reposer.
Tu commences à ranger l'établit quand tu entends un client entrer.
Tu te retournes et es un peu surprise de voir un jeune homme, il à l'air d'être bien plus jeune que toi, une dizaine d'année à vue de nez.
Un Chikara? Il est plutôt bronzé pour un membre de ce clan pourtant. Quoiqu'il en soit, le temps fait que les cultures se mélangent et tu passes rapidement outre ce détail.
Tu lui souris et l'accueil comme il se doit.
« Bonjour, Kotaro-san n'est-ce pas? Vous avez besoin de cet objet rapidement ? J'allais fermer la boutique d'ici une petite heure. Et quand vous demandez de vous aider... Est-ce que vous voulez un kit le faire vous-même ou que je m'en occupe... En laissant croire que c'est fait par vos soins ? »
Tu hausses les épaules et rigole pour détendre l'atmosphère, car tu le sens pour le moins stressé.
« C'est une demande que j'ai beaucoup plus souvent qu'on ne le pense ! »