Une négociation fructueuse.


Contrées adjacentes, Désert de Kaze

Année -405 | Printemps

Ca faisait maintenant deux jours que j'avais quitté la bicoque en bois avec ses poules et je venais de traverser la rivière qui servait un peu de frontière entre les deux régions. Passant de la nature florissante, d'arbres datant de temps immémoriaux et de plaines à perte de vue, à une zone où le sable avait pris les pleins pouvoirs. Une légende racontait que dans les profondeurs du sable se trouvait un immense serpent qui ne sortait qu'une fois tous les cinq cents. Ce dernier aurait les propriétés de donner une puissance décuplée. Bien sûr, cela ne restait qu'un simple texte très ancien. Peut-être était-ce un allumé qui avait écrit ça ?

Le sable, je n'aimais pas ça. C'est grossier et ça rentre partout. S'il y avait bien un endroit où je ne pourrais pas vivre, c'était bien ce maudit désert. Je suivais les instructions pour rejoindre le village qui se trouvait en sous-sol. Au moins, il n'avait pas la problématique de l'extérieur et des intrusions. Le rocher en forme de sabre était là, enfin avec de l'imagination, on pouvait apercevoir cette arme. Je devais prendre à droite. Le vent soufflait et faisait virevolter les grains un peu partout. Je plissais les yeux pour éviter que ça ne les atteignent réduisant mon champ de vision. Le rocher rouge, le chemin se dessinait peu à peu, il ne me manquait plus que de prendre à gauche et de trouver l'arche de pierre. La marche était fatigante, le sable demandait plus d'effort et ce vent... Je maudissais cet endroit. L'arc de pierre était devant moi, enfin. Je me plaçais dessous et mis ma main sur la pierre pour insuffler un peu de chakra. Une trappe devant moi s'était ouverte avec un escalier. Une chose était certaine, c'est que ces hommes étaient malins pour se cacher du reste du monde.

Descendant les marches, la luminosité du soleil faisait place à l'éclairage des torches.

-Kenketsu-san, nous vous attendions. Comment, c'est passé votre voyage ? Suivez-moi, je vous prie, notre chef vous attend.



C'était un homme d'une grande stature, imposant, qui avait l'aspect d'un farouche guerrier. Sans dire un mot, je le suivais dans les méandres des couloirs, un véritable labyrinthe pour quiconque n'était pas de leur village. C'était sûrement fait exprès en guise de défense et d'anti-échappatoire. Je me retrouvais devant une porte dorée que l'homme m'ouvrit en m'indiquant de rentrer.

-Bienvenue dans notre havre de sécurité. Cher Dame Kenketsu, je suis ravie de vous voir. Laissez-moi vous offrir un rafraîchissement. Asseyez-vous, je vous en prie. Bienvenue chez les Atarakushia.

Le chef de ce clan était une personne vraiment quelconque, joviale à première vue, mais j'avais appris à ne jamais sous-estimer une personne, et encore moins un chef de clan. Il pouvait très bien cacher son jeu.

Dialogue de personnage
« Oh ! Merci à vous ! C'est très aimable Atarakushia-san. Et merci de l'accueil. Emiha Kenketsu, hajimemashite. Je suis ravie que nous puissions avoir cette entrevue. »


Le dirigeant de ce sous-terrain apportait de quoi boire et de la pitance. Il m'expliquait qu'ici, toute négociation se faisait autour d'un repas. Heureusement pour moi que je n'avais rien mangé. À ma surprise, je m'attendais à de la nourriture classique sur la table, mais non. De son côté, du poulet, du bœuf et autres agréments, quant à moi, on m'avait apporté plusieurs carafes de sang. De son éloquence, le patron des lieux m'expliquait qu'il y avait du sang de poulet, de bœufs et autres animaux, mais une de sang humain d'un volontaire.

Dialogue de personnage
« C'est très aimable à vous d'avoir pensé à tout cela, j'espère que votre subalterne n'en mourra pas. Cela me dérangerait. Si vous le voulez bien, je vais commencer. Vous n'êtes pas censé ignorer que nous avons plusieurs endroits ou nous chassons et que nous avons un taux de réussite très élevé. Très rare sont les proies qui nous ont échappés. De ce fait, nous avons la possibilité de récupérer des objets, des matériaux et autres produits divers. Nous avons également la possibilité de chasser du bétail. Dans ce coin du monde, il n'y en a pas à foison, que je sache.

Ce que nous vous proposons est un accord commercial principalement. Nous avons besoin de minerai que vous exploitez. Pour faire simple, nous vous ramenons du bétail sur pied, et vous nous fournissez en minerai. Qu'en dites-vous ? »


Le meneur des Atarakushia mangeait et tandis que je prenais une gorgé de sang de poulet. Je ne sais pas pourquoi, mais si un jour, je devais me priver de sang humain, celui de volaille était mon second dans la liste. Il me regardait, son visage montrait une certaine réflexion et acquiesça.

-Très bien, nous allons faire ainsi, le marcher est équitable à mon sens. En revanche, je vous veux, vous et votre clan en tant que soutient armée. Nous avons quelques soucis récemment avec un groupe voisin. Ils ont la fâcheuse manie de creuser des galerie pour nous voler nos exploitations. Ils arrivent et repartent avec nos ressources. Ils m'exècrent. Le jour où nous décidons de les faire tomber dans la noirceur des ténèbres, je veux votre soutien. Nous récupérions nos minéraux, et nous vous laisserons leurs possessions. Cela vous convient-il ?



C'était une aubaine. J'essayais de voir ou ce trouvait le piège, mais je n'en voyais aucun. Il savait que nous avions une force armée amplement supérieur à la sienne, puis dans son intérêt, il était absurde de vouloir nous doubler.

Dialogue de personnage
« Eh bien ! Ca me va, très cher. Me proposer un pillage dans les règles et en plus de pouvoir faire des réserves de nourriture sur tout un clan. C'est très bien. Bien sûr, si nous vous quérissons, il est évidant que vous nous prêterez main forte. Cela va de soi. »


Mon visage se mit à changer radicalement.

Dialogue de personnage
« En revanche, j'espère que vous tiendrez parole sur le point de ne prendre que vos minéraux. Vous connaissez mon clan et c'est pour cela que vous m'avez proposé cela, ne l'oubliez pas. »


Je repris une lampée avant de poursuivre sans attendre la moindre réponse.

Dialogue de personnage
« Bien dans ce cas, nous sommes d'accord sur cet échange fructueux. Nous allons rédiger tous ça et je l'apporterais au conseil. »


Les papiers étaient signés de part et d'autre des parties désormais allié commerciaux. Remerciant mon hôte, le papier dans l'intérieur de mon armure, je suivis à nouveau l'homme vers la sortie pour retrouver les miens.

Publié le 30 Octobre 2020 vers 22h