Rapport Impérial

La réunion avec Raiko t'avait légèrement agacée. Il commence un peu trop à se croire au-dessus des lois en voulant prendre possession de la pègre par la fourberie. Il était certes le fils de l’Okasan, mais il semble avoir perdu de vue l'objectif initial de sa mère en ayant en tête sa conquête de pouvoir. Grandir parmi les Hattori peut voiler la face et tu en sais quelque chose. Tu avais toi aussi cette tendance à regarder de haut les Miwaku. La seule différence est que tu voulais les voir reprendre un rôle potable et non pas les asservir comme il l’a fait. Tu passes devant le bureau de Yuhei qui vient à peine d’être remis en état et cela te provoque une petite pointe d’adrénaline en te faisant repenser à la visite de l’espion de l’empereur. Tu te demandais si le Raikage était au courant de tout ce qui se passait dans son empire. Il est vrai qu’il est occupé et que chaques petits larcins n'avaient pas à lui être rapporté, mais tu avais un doute sur les rapports que pouvait faire son chien de garde. Tu savais qu’il n’était pas là pour l’instant et qu’à son retour, les choses reprendraient leur cours. Deux Miwaku problématiques qui méritent d’être remis à leur place. Tu passes dans la salle de vie et vois une des domestiques qui s’occupe du linge de ton frère. Il te vient alors une idée saugrenue, mais qui méritait d’être mise en œuvre tout de même. Tu t'approches d’elle en souriant.


Ton sourire ne laisse rien transparaître et malgré ton statut dans ce manoir, tu n’en reste pas moins un esclave. Il n’est pas si rare que tu participes aux tâches ménagères. Il faut cependant être plus insistant pour que tu le fasses. La femme te regarde d’un air étrange et hésite à te donner les kimonos du maître de maison. Tu fais mine d’être dans l’embarras.







La sévérité de la Kunoichi n’était pas une simple légende et les autres savaient que tu esquivait tous moyens de la mettre en colère. Tu attrapes alors les kimonos et te diriges dans la chambre de ton ainé. Il n’était pas là, rien d'anormal jusqu’à là. Mais tu ranges une partie de ses vêtements et prends avec toi les habilles susceptibles d’être portées par le jeune maître Hattori en présence de l’empereur. Il est précautionneux, tu prends des habits qui te permettent d’être assez libre de tes mouvements tout en étant présentable. Tu attrapes ses vieux katanas et pars dans ta chambre en prenant soin d’esquiver les membres du manoir. Une fois seul, tu prends ensuite des parchemins et t’en recouvre de la tête aux pieds. Tu te concentres un instant et prends l’apparence de Yuhei qui porte les vêtements que tu avais empruntés. Tu vas te regarder dans le miroir et tu es satisfait. Si tu enlèves le petit sourire sur ton visage, la ressemblance est à s’y méprendre. Tu n’attends pas un instant de plus, tu attaches ses katanas et pars de la demeure en imitant son air taciturne. Une fois devant la porte du palais impérial, tu n’as pas trop de mal à entrer. Tu prends soin d’esquiver chaque regard comme le fait Yuhei. Rien de compliqué pour toi, tu as juste besoin de décaler tes yeux de quelques centimètres pour que les gens soient dans le périphérique. Tu arrives devant les portes du bureau impérial. Tu fais une rapide inclinaison pour saluer les gardes et fixes un point invisible.



Tu restes impassible et n'affiche aucune émotion. Tu fais simplement en sorte que ton regard soit déterminé. C'était le cas après tout, mais les raisons derrières étaient différentes. Tu devais faire en sorte d'être parfait dans ton rôle. Si tu venais à manquer de concentration dans ta petite scène, tu ne donnais pas cher de ce qui allait t'arriver. Masashi n'allait pas apprécier qu'un Miwaku prenne la place de son disciple sans raison valable. Il fallait faire vite. Ils se concertent un instant et l’un d’entre eux frappe à la porte.

L'homme ne s'attendait sûrement pas à faire face à l'Impératrice, celle-ci aimait surprendre et le Kage étant dernièrement aussi volatile qu'un adolescent, il n'était pas bien difficile pour elle de réaliser ce petit jeu. L'homme convié était un Hattori reconnu par son village et il était surtout le fils de Hattori Buichi, celui qui s'était rebellé contre Kumo et qui avait été le créateur des masques rouges. Shizuka doutait fortement de la politique de son frère, mais elle décida de faire avec..


La femme était seule, la prêtresse devait rencontrer un espion dans les alentours de Kumo. Face à l'homme, elle s'approcha alors de lui pour l'épier de plus proche.

Tu rentres dans la pièce et reste surpris de voir l’impératrice. Tu ne bouges pas un cil pour rester impassible comme le serait le jeune maître Hattori que tu imites. Tu t’inclines pour la saluer et regarder dans sa direction.


Tu restes droit et fixe un point invisible dans l’espace de la pièce. Tu la vois s’approcher de toi et fais un léger mouvement pour indiquer ne pas apprécier qu’elle soit si proche de toi. Yuhei n'appréciait que peu le contact physique des gens et tu te doutais qu’il n’allait pas se montrer à l’aise en présence de l’impératrice qui lui tourne autour pour l’examiner. Elle mentionne le fait que tu sois plus grand depuis la dernière fois qu’elle l’a vue. Tu es certain de ne pas t’être trompé dans les mensurations et prend simplement une inspiration sans lâcher le point que tu fixais depuis un moment maintenant.


Tu positionnes tes mains dans ton dos ne lâchant pas son point de vue et serres légèrement la mâchoire en avalant ta salive pour indiquer un certain malaise à cause de cette proximité.

La femme ne pouvait pas réellement le cacher, le jeune homme était un peu bizarre, il était sûrement inquiet de la considération de la femme au sujet de son père et de sa potentielle implication dans l'enlèvement de la Princesse. Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, Masashi s'était sûrement chargé de lui faire comprendre que Hattori Buichi n'était pas un modèle et qu'il était préférable de choisir une voie plus appropriée que celle du désir de pouvoir. Yūhei était sûrement stressé et craignait une mauvaise réaction de la femme, celle-ci était souvent considérée comme particulièrement capricieuse depuis son retour.

Elle s'écarta alors en direction d'un étagère afin d'y observer un vase bleuâtre. Le dos retourné, elle reprit alors :


Était-ce la véritable signification du grade d'Impératrice ? Shizuka n'y pensait pas par le passé, mais elle ne semblait plus pouvoir préserver le moindre lien amical avec quiconque dorénavant...

Il était évident qu’elle parlait de la dernière fois qu’elle l’avait vue. Tu t’insultes mentalement avant de te dire que cette réponse ne serait pas si étrange venant de ton maître après tout. Le second degré n’était pas sa spécialité et il manquait parfois de comprendre ce qui était logique pour d’autres. Tu te contentes de répondre simplement en hochant la tête simplement.



Tu savais que la relation avec l’impératrice n’était pas aussi amicale qu’avec l’empereur. Buichi n’était pas très apprécié de la régente et sa confiance en Yuhei était pour le moins très fine. Tu marchais sur des œufs et tu ne voulais pas faire de faux pas. Un mot de travers pourrait porter préjudice à toi, mais aussi à celui à qui tu empruntes l’apparence. Tu doutes de t'en sortir sans un sermon sévère si tu sors du bureau et en annonçant ce que tu as fait à Yuhei. Elle note ta gêne en s’éloignant, tu adoptes alors une attitude plus relaxée tout en gardant en tête que le jeune maître Hattori n’est pas vraiment du genre à se détendre de trop pour autant. Tu ne fais que desserrer ta mâchoire et rabaisser tes épaules. Tu restes solennel malgré l’appellation “ami” de la femme qui t’accueille dans le bureau impérial. Tu savais que ton aîné n'apprécie que peu les comparaisons avec Buichi et tu préfères esquiver le sujet. Le passé reste dans le passé et ce traître n’a plus à être mentionné après tout.







Tu prends le temps de respirer un instant et de déglutir, car parler autant aura asséché ta gorge. Il n’était pas un grand bavard et tout lâché d’un coup serait plutôt suspect. Tu prends une inspiration avant de reprendre.



Tu arrêtes de parler et t'inclines solennellement.


Tu te redresses et ne lâches pas l’horizon d’un iota.

Cet homme était bien moins amical que par le passé, il semblait même froid. Masashi semblait pourtant dire qu'il était proche de ce garçon, était-ce une preuve d'une quelconque méfiance ? L'Impératrice n'en était pas certaine, mais elle ne pouvait guère en parler librement pour le moment... Malgré ce soin particulier à garder une distance béante verbalement, le Hattori craignait nullement de se confier. Ce fait était plus qu'intéressant, il prouvait une certaine fidélité. Les informations étaient nombreuses et intéressantes, de nombreuses choses étaient à changer au sein de Kumo.


Miwaku Raiko, une énième vermine de Kumo. Shizuka prenait grand soin de le garder en vie pour offrir une fenêtre de tir idéale dans quelques années, mais l'homme semblait décidément trop gourmand et sa manière de faire était finalement bien trop visible. La jeune femme le connaissait bien, elle voyait en lui qu'une énième copie de la vipère qu'était Hattori Kazuna...


La femme s'était retournée en parlant, elle faisait dorénavant face à l'individu. Elle n'était pas spécialement surprise par tout cela, mais elle s'inquiétait sincèrement au sujet du clan des voyants... La Prêtresse disait-elle vraie ? Cette famille est-elle en train de mener l'Empire vers sa propre perte ? Shizuka ne voulait pas y croire, elle comptait bien faire son possible pour ramener les pêcheurs vers les eaux écarlates.


Du moins, dans la limite du possible... L'Empereur ne savait pas tout et il n'était pas apte à gouverner sur un Empire. Masashi était un combattant et il était bien trop occupé à veiller à la transmission en délaissant totalement son devoir en tant que purificateur. La femme en était dorénavant certaine, il était plus que temps pour elle de trouver les bons soutiens, cet homme en était-il un ? Elle reprit :

Une fois ton petit discours terminé, tu ne lâches pas ce point, mais tu laisses naturellement tes épaules se relâcher sans vraiment t’en rendre compte. Tu ne savais pas si ton interprétation de Yuhei était correcte, mais au vu de la réaction de l'impératrice, tu penses que tu n’en t’en ai pas trop mal sorti. Il a pour habitude d’être plus que droit au travail et imposer des distances professionnelles, même pour toi. Elle semble prendre conscience de tout ce que tu lui a dit. Qu’elle agisse dessus ou non, ce n'était plus de ton ressort, mais les informations ont été données et c’est le plus important à tes yeux. Tu écoutes en silence. Elle mentionne le fait d’aller parler à Azamuku, ce qui est jubilatoire pour toi, mais tu t’efforces de ravaler ta joie. Tu en feras un spectacle hors des murs du palais. Tu caches ta surprise quand elle propose de donner la tâche de récupérer les cartels à Yuhei. Il aime faire le ménage dans Kumo, ce ne sera pas vraiment différent d’une interpellation classique. Seulement, à plus grande échelle, disons.





Tu savais que cette nouvelle allait faire grincer des dents ton frère. Il n’aimait pas faire le gestionnaire, mais simplement s’occuper des petites frappes de Kumo. C’était probablement ce pourquoi, il allait t’en vouloir le plus. Mais le passage sur les Miwaku te fait régir. Tu retiens ta propre réflexion concernant l’esclavagisme. Pour toi, ce n’est pas qu’une simple impression, il est bel et bien réel, mais était-ce le but premier du couple impérial ? Tu n’en savais pas et ses mots semblaient indiquer que son but n’était pas d’avoir un clan d’esclaves. Les propos peuvent parfois se déformer, mais tu préfères simplement n’émettre qu’un doute sur ce point et répondre calmement.

Shizuka avait son avis sur le sujet, le clan des Geishas était important au sein de Kumo et il lui permettait surtout de garder une certaine distance avec la Prêtresse... Celle-ci semblait vouer une certaine crainte envers les lecteurs du futur, était-ce pour une raison précise ? L'Impératrice ne le savait pas, mais elle voulait garder cette carte en main contre cette femme si mystérieuse. La sœur de Hattori Masashi se mit alors à marcher dans la salle, elle détestait rester sur place lors d'une réflexion. D'une manière étonnante, elle semblait parcourir la même distance répétitivement.


Elle reprit son souffle et s'arrêta pour observer l'homme.



Et cette phrase n'était nullement anodine, Shizuka en savait plus sur le monde que son homologue Hattori. La Prêtresse était clair, il fallait que l'Empire gouverne pour offrir une chance au Yuukan de s'en sortir sur le long terme. Pour son fils, la femme était prête à faire des sacrifices et couper quelques têtes n'était nullement un problème pour elle. Elle n'était plus la même qu'auparavant et elle savait parfaitement qu'elle devait réunir le monde, d'une façon ou d'une autre.

Vous étiez au moins d’accords sur l’idée que les cartels devaient être réduits à néant, mais l’important pour l’instant été de couper les têtes pensantes et de les remplacer avec des gens fiables et capables de réduire à néant ce mal qui ronge l’empire par sa bassesse d’action. La ligne sur l’esclavagisme à dû être rajoutée par la suite de l’arrivée au pouvoir des Hattori par ceux qui trouvaient ça plus arrangeant. De ton point de vue, peu de Hattori voyaient en ce clan asservi autre chose que du vulgaire bétail. Mais ce détail d’égalité ou servitude se réglera par lui-même en se débarrassant du principal vendeur. Tu ne savais pas qui prévoyait une révolte ou non, mais tu es certain de voir ton clan s’agiter bien plus ces derniers temps. Il commence à se lasser de se faire marcher dessus impunément. Les écoles divergent, mais tu avais une idée de qui aller voir pour discuter d’une possible alliance. Il ne fallait pas faire le moindre faux pas, la mort sera au tournant. Tu hoches simplement la tête.



L’Okasan était encore et toujours un sujet important, bien qu’un chef soit nécessaire, tu te demandes s’il ne valait pas mieux la laissée et simplement changer de cheffe pour faire en sorte de changer de manière de penser. Tu effaces cette idée de ta tête, tu n’as pas vraiment d’intérêt avec ce plan. Tu cherches simplement à faire avancer les choses et faire en sorte de retrouver un minimum de droit au sein de cet empire que tu veux protéger. Il va falloir redoubler d’efforts pour qu’ils calment leurs ardeurs et viennent simplement discuter.



Tu hoches une nouvelle fois la tête et enlèves les mains de ton dos avant de t'incliner une nouvelle fois.



Tu fais un pas en arrière et passe la porte sans en dire un mot. Tu traverses les couloirs du palais et une fois dehors tu lâches un soupir rassuré. Tu ne perds pas de temps et te diriges vers le manoir de Yuhei pour lui expliquer ce qu’il vient de se passer. Tu fais un détour par ta chambre pour te défaire de ton jutsu. Tu es un peu faiblard, tu es rassuré de ne pas avoir eu plus à dire, tu n’allais pas tarder à arriver à bout de tes forces pour maintenir ce jutsu. Tu te débarrasses de tous les parchemins qui recouvrent ton corps et t’étires.

Alors que l'énigmatique femme rentrait afin de discuter avec l'Impératrice, elle croisa un jeune individu dans les couloirs du ministère. Intégralement recouverte de sa cape noirâtre, la femme au regard violet s'arrêta.


La femme reprit alors sa marche sans même attendre la réponse de l'individu. Celui-ci ne semblait pas avoir perçu la politesse déguisée de la terrible prêtresse de Konoha... Du moins, pour le moment... Il tilterait sûrement plus tard en se remémorant cette courte discussion. Suite à cela, l'ancienne Konohajin pénétra dans le bureau de l'Impératrice.