Les opposées

La matinée fraîche d'automne où pour le moment pas un bruit ne se faisait retentir au sein du village. Les portes allaient bientôt être ouverte et les gardes étaient déjà à leur poste. Le soleil se montrait timidement caché derrière de nombreux nuages ce qui annonçait probablement que le mauvais temps pointerait tôt ou tard son bout du nez. Je finissais mes préparations pour pouvoir aller "m'entraîner" ou du moins flemmarder mes chants à l'extérieur du village pour y être tranquille. Tout était là, dans mon sac et autour de ma poitrine. Mais alors que je m'apprêtais à partir j'apercevais une autre femme ou fille ? Au vu de sa taille cela pouvait être plus une jeune qu'une adulte, mais je ne devais pas faire de généralité, car pour une adolescente de mon âge je n'étais pas dans les normes. Je continuais ma marche tout en la dévisageant comme si je l'avais déjà vu quelque part, mais cela devait être le fruit de mon imagination. En revanche, je ne pouvais détacher mon regard rubis de ses cheveux émeraude. Sa couleur était magnifique, mais était-elle vraie ? Je tentais de passer à côté d'elle le plus discrètement possible et j'espérais que celle-ci ne remarquait rien dans mon comportement impoli pour le coup.


Me chuchotais-je à moi même, mais malheureusement avec ma chevelure argenté et mes yeux rouges vifs, je ne passais pas non plus inaperçu...

D'un pas décidé, tout en essayant de rester sensuelle, Sora filait vers les portes de Konoha. Elle avait décidé de consacrer une partie de sa matinée à la recherche d'un terrain d'entraînement plus... privé. Bien sûr, elle aurait pu simplement se rendre au terrain d'entraînement, mais où était l'avantage dans le fait de suer, d'échouer à maîtriser quelque chose devant quelqu'un ? Nulle part. Sora, soit elle allait au terrain d'entraînement en sachant qu'on pourrait constater son aisance si on la regardait, soit elle s'entraînait en secret. Son propre jardin avait souvent suffi à faire l'affaire, mais toutes les techniques ne pouvaient pas être non plus maîtrisées dans un lieu pareil. Et puis, quitte à abîmer le paysage, mieux valait le faire en forêt que chez elle !
Mais, alors qu'elle partait à la recherche, non du grand méchant loup mais d'un lieu adéquat à l'entraînement, elle aperçut une grande fille aux cheveux blancs qui avait l'air de vouloir, elle aussi, se rendre à l'extérieur du village. Bon, c'était déjà mieux qu'un garçon, ceux-ci étant, niveau intelligence, caractère ou force, complètement à la ramasse par rapport à leurs homologues féminins, il fallait bien se l'avouer.
C'était donc bien parti... sauf que la fille ne se gênait pas pour la dévisager. Elle put ainsi voir des yeux bien rouges, aussi originaux que sa couleur de cheveux, des yeux qui la scrutaient. Elle fit semblant de ne rien remarquer... mais qu'est ce qu'elle lui voulait celle-là ? Des leçons de sensualité ?
Au début elle ne broncha pas. Juste l'ignorer, comme s'il s'agissait d'un de ses nombreux admirateurs -qui sait, c'était peut-être le cas ?- ne devrait pas poser de problèmes. Mais lorsqu'elle la vit passer à côté d'elle en essayant apparemment d'être discrète, elle ne put résister et dit, d'un ton dégoulinant d'ironie:

Plutôt sympathique comme premières paroles non ? Cela aurait pu suffire... mais elle se sentit dans l'obligation de rajouter :

Un peu de politesse que diable ! Si la fille aux cheveux blancs voulait comprendre le secret de sa beauté, qu'elle demande ! Qu'elle prenne exemple sur la future plus grande ninja du monde et dise les choses franchement, au lieu de les garder pour elle !

Mais alors que je pensais être passer incognito la fille aux cheveux émeraude m'interpellait. D'un ton ironique et surtout railleur, elle notait mon indiscrétion et mon art d'espionnage... Je le savais bien que je n'étais pas discrète, mais il y a des manières un peu plus amicale de le dire. Les joues rougies par l'embarras, je lui donnais ma raison personnelle.




Je lui tendais la main avec un grand sourire.

"Tiens....Une quiche." pensa t'elle en la voyant rougir comme une tomate. Ce constat se dissipa cependant quand la konoha-jin ouvrit la bouche. Ses cheveux ? Et bien au moins, la possible quiche avait très bon goût en ce qui concernait les cheveux. Pour une autre, elle aurait rétorqué que la flatterie ne la mènerait nulle part, mais elle voyait mal celle devant elle, dont le visage était encore rouge de gêne, lui mentir ainsi sans en montrer de signe. Amadouée par ce compliment, qu'elle jugeait donc sincère, son agacement avait diminué, et elle répondit après un instant de silence :

Certes, la couleur était celle qu'aurait eu une vieille mamie de 97 ans, mais on ne pouvait lui reprocher un manque d'originalité. La suite l'interloquait un peu plus. Elles se seraient déjà vues ? Elle fronça les sourcils. Pourtant, une couleur de cheveux pareille, elle s'en souviendrait... Maintenant qu'elle l'avait bien en face, elle constatait qu'elle avait à peu près son âge. La plus simple des possibilités lui vint donc à l'esprit :

Elle n'hésita pas longtemps et attrapa sa main, même si elle, elle n'avait pas un grand sourire. Et bien non finalement, ce n'était pas une quiche, c'était une Gaikotsu. Pas tout à fait la même chose. Au moins, ça expliquait la couleur des yeux et des cheveux....

Jetant un bref coup d’œil vers la forêt, elle reprit la parole :

Selon la réponse, la Gaikotsu pouvait potentiellement rebaisser, ou remonter mais c'était bien plus dur, dans son estime.

Le ton employé par mon locuteur était assez méprisant. Pourtant je ne voyais pas ce que j'avais dit ou fait de mal ? Au moins, elle me remerciait de mon compliment qui était des plus sincères. Elle finissait par demander mon âge en émettant l'hypothèse que nous nous étions probablement rencontrer à l'académie.


L'éducation des Gaikotsu était particulière, ce n'était pas les écoles, mais les anciens du clan qui formaient les plus jeune. Tout cela, Sora de son jolie prénom l'ignorait probablement. Sinon elle ne supposerai pas une hypothèse qu'elle qualifierai potentiellement de futile.


Je la voyais jeter un coup avant de me demander ce que je souhaiter faire à l'extérieur du village.


S'entrainer oui ! Mais elle ne précisait pas quel type d'entrainement de peur de se tourner au ridicule. La chanteuse que je suis, je transportais un sac y contenant mon Koto miniature, mais aussi des flèches. L'arc était située autour de ma poitrine. Si la jeune fille percevait tout ses détails ne sachant pas ce que contient mon cabas, il y a de forte chance qu'elle me proposerait de l'accompagner.


Je m'attendais à une réflexion railleuse, mais pas bien méchante de sa part. J'espérais juste que par nos tailles bien différentes, qu'elle ne pensait pas que je la regardais de haut...

Elle acquiesça, pensive. Pas l'académie donc... alors où ? Enfin, elle se cassait peut-être trop la tête. Elle n'avait aucun souvenir de la fille en face d'elle, et la Gaikotsu elle-même ne parlait que d'une simple impression.... D'ailleurs, la Gaikotsu, si question goût elle était parfaitement au point, elle allait devoir revoir les couleurs.... Son humeur s'était adoucie de plus belle devant le nouveau compliment, mais la suite ? Ses cheveux et ses yeux étaient verts, où était le rapport avec le ciel ? Bon, tant pis....

Son regard s'était attardé sur l'arme que la Gaikotsu portait autour de la poitrine. Sans vraiment attendre de réponse, elle reprit :

Pour ne pas dire "d'un autre temps", c'était curieux de voir qu'il y avait encore une personne pour utiliser encore pareil outil... Mais bon, c'était toujours mieux que du taijutsu, c'était un art qui demandait un minimum de dextérité, de rigueur, de maîtrise de soi.... En somme, un art qu'un gros tas de muscles sans cervelle - et encore elle était gentille en parlant de muscles - comme Uzumaki Seitô ne pourrait jamais maîtriser.

Elle n'avait pas été moqueuse ou méprisante en demandant cela. Neutre, si on devait la définir, avec une curiosité polie. Un domaine, c'était peu, mais si on y excellait, ça passait.

Elle lui jeta un coup d’œil critique, son regard s'attardant à nouveau sur l'arc. Elle n'hésita pas longtemps à proposer à la Gaikotsu ce qui était resté sur le bout de sa langue depuis qu'elle l'avait vu porter ce curieux objet....

Cette fille faisait froid dans le dos à m'observer à son tour. Ce n'était pas bien difficile de savoir quel chemin j'empruntais pour un minimum combattre dans le besoin. Sora me posait quelques questions, d'un ton neutre, auxquelles je répondais avec sympathie.


Pas besoin de détailler plus pour la fille aux cheveux émeraude. Elle me paraissait être une personne qui ne passait pas par quatre chemin. Autant faire au plus court et précis possible. Et maintenant la proposition de l'accompagner. Hum... Tant pis pour mes chants, de travailler un peu plus l'art de la flèche ne me fera pas de mal.




J'étais moi même curieuse de savoir ce que la Chikara avait dans les trippes... dans le ventre. C'est moins glauque. Je serais certainement très surprise de sa prestation, car si elle se battait comme elle prenait soin d'elle. Elle sera potentiellement une magnifique femme ninja plus tard. J'en étais convaincue.

Un seul domaine, elle avait intérêt à y exceller... mais elle était incapable, disait-elle, de jauger son niveau. Donc soit très faible et donc honteuse, soit moyenne et simplement timide.... ou très forte et humble. Elle pariait plutôt sur les deux premières hypothèses.

Bon, ce que la Gaikotsu ne savait pas, c'est qu'elle risquait d'abîmer un peu le terrain.... Pas trop, elle ne voulait pas se faire attraper par les forestiers, mais il y aurait peut-être quelque dégâts... Donc recommander un coin sympa, qu'elle appréciait et où elle passait beaucoup de temps, si elle avait su, elle ne l'aurait sans doute pas fait....
Elle fronça légèrement les sourcils. La nouvelle technique qu'elle essayait de maîtriser, elle n'allait sûrement pas lui montrer puisqu'elle détesterait rater son coup devant quelqu'un, qui plus est une fille qu'elle venait de rencontrer... Mais elle hocha finalement la tête. Une ou deux techniques qu'elle maîtrisait déjà parfaitement, c'était possible.

Elle n'allait pas non plus montrer l'étendue de ses capacités et gâcher trop son chakra, mais ce serait sans doute suffisant pour impressionner l'archère.

Maintenant que l'archère se rendait compte que toutes les deux allaient user des arts shinobis, elle n'allait peut-être plus lui recommander les mêmes coins, ceux où elle avait dit passer une grande partie de ses journées.... à quoi d'ailleurs ? S'entraîner à l'arc, sans doute....

Toujours enjouée malgré ma timidité, je souriais à Sora et commençait à entamer le pas en direction des portes du village. En revanche, je ne pouvais pas l'emmener là où je m'entrainais pour mes chants, mais je pouvais la rediriger vers mes coins préférés pour faire du tire à l'arc. La suite allait être amusante, peut-être que je venais de me faire une nouvelle amie, qui sait ?