ACTE 4 ▬ Misère et misérables

L'homme en blanc

J’emmenais ce gamin après mûre réflexion dans le premier endroit où j'avais terminé mon vagabondage. J'étais moi aussi il y a fort bien longtemps un jeune adolescent, qui, comme lui perdu dans l'immensité de ce monde que je ne connaissais pas a choisi de le découvrir comme symbole de liberté suprême. Enchaînant les paysages plus ou moins attrayants je me retrouvai moi-même, il y a si longtemps, dans cet endroit, dans ce village qui n'en était qu'un parmi tant d'autre dans cette grande citée où les âmes perdues de pauvres gens s'égaraient et n'en sortaient jamais.


Là j'avais découvert mon réel but dans le monde, ce qui serait plus facile avec ce gamin c'est qu'il avait déjà choisi de me suivre, il était déjà motivé à combattre l'anarchie en quête de paix, mais je voulais être sûr qu'il savait ce qu'il défendait et qu'il n'imaginait pas la tâche facile ! Les personnes à défendre seront nombreuses et un gamin n'en ayant conscience ne pouvait pas faire partie d'un projet que je nourrissais depuis déjà tant d'années !

Dialogue de personnage
« Voici Ame no kuni, une terre où réside les miséreux n'ayant pas eut la chance de naître dans un village, ou encore la chance de n'avoir subis les flammes de Kumo !
Ces personnes sont celles qu'en tant que défenseur de la paix tu devras défendre ! Je ne peux pas te demander de suivre un objectif aussi abstrait qu'une paix utopique, je ne suis pas de ceux-là. Mais je peux te montrer la misère qui m'accable de honte ! »


Les gens autour de nous ne portaient même pas attention à nos dires. Nous leur avions apporté des ressources et nous n'allions pas tarder à leur porter. Pour le moment nous étions simplement là, discutant de notre avenir, ou plutôt, de l'avenir de ce gamin ! Serait-il capable de porter le poids qu'est la misère de ces personnes ?

Publié il y a moins d'un mois


Je sortais d'un paysage chaleureux, trop désertique et j'entrais dans un paysage bien plus chaotique encore. A peine le changement de territoire fut-il traversé que des gouttes se mirent à couler sur nos faciès et que nos pas se mirent à s'enfoncer dans la terre qui s'était changée en boue.

J'aimais ce genre de paysage, c'était le genre de contraste que je recherchais dans ce monde, des choses si improbables qu'elles me faisaient rêver. Mais quelque chose me disait qu'un ciel qui pleurait des larmes à longueur d'années ne pouvait pas abriter une population pleine d'espoir et de joie.

J'avais vu juste, voilà que se trouvait devant moi Âme, un pays où s'étendait une citée de pauvreté. Il n'y avait là que délinquance, misère, tristesse et larmes. Je n'observais là que des âmes égarées sous le puissant fracas de la pluie cherchant tant bien que mal d'entrevoir le soleil d'entre les murs de ces bidonvilles.

L'homme qui m'accompagnait commença à me parler de ce pays. Il me racontait que ces hommes n'étaient pas de simples personnes dans la mouise, mais aussi ceux pour lesquels il fallait être prêt à ce battre, ceux que par paix il signifiait protéger en partie ! Cette vision était très difficile à accepter pour moi, moi qui n'avait été qu'un orphelin de guerre, qu'un parricide ! Comment pouvais-je protéger des personnes qui n'avaient rien depuis la naissance, même pas de soleil sous lequel se plaindre ?!

Dialogue de personnage
« Je ne sais pas.... Je ne sais pas si je serais capable de porter cette responsabilité. »


Disais-je la voix tremblante, baissant la tête vers le sol, recherchant au plus profond de moi la force de relever la tête et d'hausser les épaules face à cet obstacle ! Pour l'instant je ne sentais sur mon dos que mon âme qui elle aussi semblait se perdre sous les frappes que m'assénaient ces cristaux des cieux.... Étais-je assez fort ?

Publié il y a moins d'un mois

L'homme en blanc

Alors que le gamin semblait se perdre dans l'immensité de cette misère j'approchais ma main de son crâne maintenant abaissé vers le sol et le passé. Frottant ses cheveux avec une délicatesse qui ne m'était pas très familière j'ajouta avec un sourire plus ou moins prononcé :

Dialogue de personnage
« Je n'en attend pas autant de toi gamin, ne t'inquiète pas !

Je ne suis pas assez fou pour croire qu'un p'tit idiot comme toi pourrait porter un poids si lourd aussi rapidement. Je te demande juste d'observer, de prendre en compte et de ne pas oublier ! »


J'ajouta après quelques secondes de pause :

Dialogue de personnage
« N'oublie surtout pas gamin, la mémoire est la seule chose qui nous permet d'apprendre de nos erreurs. »


Lui mettant un petit coup sur le derrière du crâne je terminai en disant :

Dialogue de personnage
« Aller relève ta tête et affronte l'avenir au lieu de te perdre dans tes pensées ! Se morfondre dans le présent ne t'aidera pas à assurer ton avenir, au contraire.... Et dieu sait que je parle en connaissance de cause ! »

Publié il y a moins d'un mois


J'écoutais les paroles de cet ami qui partageait mon voyage et me guidait. Il me rassurait, j'avais toujours eu peur de ne pas être assez fort et personne ne m'avait jamais réconforté à ce niveau-là. On m'avait toujours dit "Sois plus fort !" "Bas-toi ou meurs !", toute ma vie on m'avait dit de me battre, de porter le poids sur mes épaules sans ne jamais avoir le temps de réfléchir à ce poids que je portais depuis déjà de si longues années.

Finalement il me rassurait, je savais que je serais capable de me battre pour porter ce fardeau un jour sans hésiter. Mais pour le moment je n'étais prêt qu'à en porter une partie. Après tout c'était bel et bien normal, j'étais jeune, immature, idiot et faible, comment pourrais-je porter la misère de tant de personnes sur mes épaules de petit garçon ?!

Relevant la tête, observant les visages aigris de ces personnes j'essuyai mon hésitation. Il était temps de suivre tête baissé cet homme. Il était digne de confiance, après tout il m'était déjà devenu indispensable,..... en tant que guide et....frère !

Où irons-nous ensuite ?

Publié il y a moins d'un mois

L'homme en blanc

Alors que le petit semblait reprendre ses esprits je commençais à réfléchir à la suite. Car j'avais fait ici ce que je souhaitais entre autre faire, mais il restait à lui montrer que ces gens malgré la pauvreté n'étaient pas de mauvais bougres. Joignant une vieille amie à moi, dans sa petite bicoque délabrée nous entrions chez elle. Elle était très contente de me voir, réjouie, normal, elle était ce qui se rapprochait le plus d'une mère pour moi, c'était une personne magnifique.

Dialogue de personnage
« SHIRO-CHI ! Ca fait longtemps ! Rentre rentre !

Ô mais ce petit gamin qui te suit,... tu serais devenu un homme ?! »


Alors que j'enlevais ma capuche pour la première fois devant ce gamin je répondais à la vieille femme :

Dialogue de personnage
« Arigota 'ba-chan !

Hé hé hé ! Ouais j'suis devenu un homme ! Mais ce gamin n'est pas le mien, j'enfanterais un truc plus beau que ce p'ti pleurnichard quand même !

Dit bonjour Jin-kun. »


La jeune femme nous proposa de nous installer à table, ce que nous fîmes sans réfléchir. C'était une vieille et pauvre femme tout à fait respectable et adorable. Elle avait un énorme sens maternel et très généreuse malgré sa situation financière. Je comptais sur elle pour montrer la bonté de ces gens malgré la misère dans laquelle ils se trouvaient.

Publié il y a moins d'un mois


Nous nous dirigions alors sous ces torrents de pluies vers une bicoque à peine étanche dans laquelle une plus ou moins jeune femme nous accueillait avec sa chevelure blonde, ses yeux bleus et un sourire transcendant mon imagination. Comment pouvait-elle sourire comme ça, ICI, alors que moi-même je n'y arrivais pas dans un pays comme Konoha ?

J'avais honte, en entrant je ne voyais qu'un exemple de plus de l'enfant pourri gâté que j'avais été sans ne jamais m'en rendre compte. Malgré tout je n'étais pas non plus à aduler, je n'avais qu'un père lâche, une mère inconnue ainsi qu'une enfance délabrée. Mais à côté de cette femme qui gardait le sourire dans un tel paysage de misère. Dans une maison qui ne tenait même pas la pluie, sur une table bancale !... Comment pouvais-je la regarder en face.

Après les paroles de celui qui m'accompagnait, j'esquissais honteusement un petit :

Dialogue de personnage
« Ohayo gozaimasu ! »


Ce à quoi la vieille femme me répondit, grattant ma tête d'une main délicate et agréable à la fois :

Dialogue de personnage
« N'ais pas peur petit ! J'mange que ceux qui font plus d'un mètre soixante quinze !

Héhé et toi méfie toi Shiro, si l'envie m'en prenant BWAHAHAHAH ! »


Elle était folle, gaie, joyeuse mais à la fois délicate et réconfortante malgré toutes les contraintes autour d'elle. C'était donc ça une mère,... Après tout peut-être ici pourrais-je apprendre quelque chose, et peut-être trouverais-je une mère adoptive ?... il était beau d'espéré !

Publié il y a moins d'un mois

L'homme en blanc

Alors que la vieille femme nous invitait à dîner je la regardais peu à peu et semblait ne voir qu'une esquisse un peu plus vieille de l'ancienne femme que j'avais auparavant vu. J'étais jeune, j'avais environ seize-ans peut-être un peu plus, qu'en sais-je, lorsque je suis venu la voir pour la dernière fois. Elle était radieuse, elle devait avoir un peu plus de la vingtaine et bien moins que la trentaine, je l'adorais. Elle m'avait recueilli dans ce pays de misère, elle m'avait nourri sans pouvoir parvenir elle-même à ses besoins, mais elle l'avait fait.

Sa générosité était celle d'un dieu et sa gentillesse était celle d'un ange. Pourquoi était-elle née dans ce taudis,... je ne savais pas. Mais avec le temps j'imaginais que tout ceci n'était pas arrivé par hasard, pourquoi avais-je rencontré une si belle personne dans un taudis ? Pourquoi avais-je quitté un pays que j'adorais et décidé de voyager à travers le monde ? Il y avait des raisons à tout ça et je pensais que j'avais rencontré cette femme pour donner raison à mes idéaux, pour être poussé par sa gentillesse afin qu'un jour, je puisse espérer revoir son sourire dans une maison qui ne laissait pas des gouttelettes tomber sur le sol.


Je suis un homme niais, je suis un homme très idiot et candide, il y a bien des choses qui font de moi un piètre révolutionnaire, mais il y avait aussi tant en moi qui me poussait à aller de l'avant. J'étais idiot, niais et candide justement parce que seulement un abruti pouvait croire qu'il pourrait changer le monde ! C'était là qui j'étais, l'abruti du siècle, celui qui mourrait sûrement en premier, mais comme dit un philosophe même quand un homme meurt, l'idée ou l'image qu'il représentait n'en devient que plus forte et demeure dans l'éternité ! Je veux être ce genre d'Homme, je veux me battre pour le faible, je veux être le Robin des bois de ces pauvres gens... Mais pour cela il me faudra bien un petit Jean à mes côtés et peut-être même un frère Tuck ! Finalement je ne veux pas seulement être cet Homme, je le serais !



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La jeune femme, moi et Jin discutions à table comme de petits fous, elle était gentille, adorable et acceptait Jin comme un petit frère de ma personne. Celui-ci avait déjà laissé tombé sa timidité pour s'apprêter au jeu de cette dernière, peut-être lui-même commençait-il à l'apprécier... Je savais que j'avais bien fait d'amener ce gamin ici, après tout il ne pourrait qu'en sortir plus fort et de plus je serais là pour l'aider à relever la tête si jamais cette dernière venait à regarder le sol une nouvelle fois....

C'était une belle journée de misère, magnifique....

Publié il y a moins d'un mois


Alors que la jeune femme venait de nous inviter à table une longue discussion s'élança à propos de ce qu'il nous était arrivé, les conditions de notre rencontre,... Tant de banalités, si peu de paroles tristes et sérieuses, pas d'inquiétude, seulement des paroles dignes de celles d'une famille. J'étais ému. Mais en plus de m'émouvoir tout cela me confirmait une chose :

Je voulais faire parti du projet de mon ami, il avait un cœur pur, de bonnes intentions et savait les transmettre. Rien qu'en quelques heures il m'avait fait oublié toutes mes rancoeurs et m'avait apporté un but. Moi qui avait déjà tant de détermination à ne rien faire mis à part vivre, aujourd'hui je choisissais de m'enfermer dans une voie. La voie qu'avait choisit Shiro, je choisissais la même !

La liberté était quelque chose d'inégalable, mais j'étais le genre de personnes incapables d'ignorer des personnes dans de telles conditions. Incapable de vivre ma liberté sachant que des personnes vivent si misérablement. Je ne pouvais accepter cette injustice et je comptais réparer cette dernière tout comme toutes les autres qui m'étaient inconnus. Oui c'était arrogant et idéaliste, mais n'était-ce pas notre rôle en tant qu'abrutis de croire à des idéaux idiots ?! Je voulais y croire !

J'étais maintenant éveillé, je savais qui je voulais être et qui j'allais être. J'allais être l'homme qui sauverait ces personnes, par la force ou bien par la diplomatie ça je m'en contre-carrais mais ce que je souhaitais c'était qu'en plus d'installer une paix durable je voulais abolir la misère de ces gens. Après je n'étais pas idiot au point de croire à une égalité parfaite, il y aura toujours puissants et faibles. Mais je souhaitais que les faibles soient capables de sourire et de vivre gaiement, et que les forts aident les faibles...



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Finalement nous sortions de cette ville, la tête haute, prêts à affronter notre destinée et à accomplir nos idéaux. Ici nous annoncions la création d'une armée d'Idéalistes. Nous en étions les deux premiers membres mais nous ne pensions tout deux pas une seule secondes que nous serions les derniers....

La paix n'est pas l'absence de guerre, c'est une vertu, un état d'esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice.
                Baruch Spinoza

Publié il y a moins d'un mois