La maison des bois.


Printemps ? C'était normalement la saison en cours. À part la pluie, rien ne permettait de l'affirmer et les températures n'étaient pas très élevées non plus. Cela faisait cinq jours que je faisais la route vers l'ouest pour rejoindre le désert. Au moins, j'aurais un peu de beau temps, la pluie commençait à sérieusement me miner le moral. Heureusement, je me trouvais dans une forêt assez dense qui me protégeait un peu des averses. Je devais rendre visite à un hameau souterrain pour essayer de trouver un début de bonne entente commercial, mais aussi un pacte de non-agression ou d'alliance. C'était à moi de gérer les négociations. Cependant, il me restait encore pas mal de chemin à parcourir.

La nuit faisait son apparition et j'allais une fois encore devoir me reposer comme je pouvais pour me protéger de ces intempéries énervantes. C'est à ce moment qu'au loin, à travers les arbres, une lumière attirait mon attention. Je me dépêchais de me rejoindre pour découvrir quatre maisonnettes au beau milieu d'une petite clairière. Des gens habitaient ici ? Ce n'était pas commun. Je m'approchais de l'une des maisons et toquais à la porte.

Dialogue de personnage
« Y a quelqu'un ? S'il vous plaît ? Je ne vous veux aucun mal. Je ne suis pas là en ennemi. »


J'entendais des mouvements derrière la plaque de bois servant de porte. Une lumière m'aveugla lorsque cette dernière s'ouvrit à la volée. Un homme d'une trentaine d'années à peu près me pointait avec une fourche.

-Qui êtes-vous ? C'est vous qui nous avez volés, c'est ça ?! Je m'en vais vous le faire payer !



L'homme était incontestablement dans un état d'énervement. Je me reculais pour éviter me prendre un coup de pique et essayait de le résonner.

Dialogue de personnage
« Vous vous trompez, je n'ai rien volé. Je ne suis qu'une voyageuse. Si, j'étais la personne qui vous avait volé, croyez-vous que je me serrais présentée à vous, à votre porte, en toquant ? Calmez-vous, je vous en prie. Je me nomme Emiha. »


Le regard de l'homme devint moins hargneux et baissa son arme.

-Veuillez m'excuser. Ca fait trois fois cette semaine que je me fais voler mes poules. J'en ai marre et ca me rend tendu. Moi, c'est Yashi. Que faites-vous ici ? Et pourquoi venir frapper à ma porte ?



Je lui expliquais que je n'étais qu'une voyageuse parcourant le monde, cherchant des sites d'une civilisation passé, des artefacts ayant pu faire l'objet de culte ou même des traces de prouesse technologique d'antan. Bien sûr, tout n'était que mensonge, mais Yashi avait l'air d'y croire. Je continuais mon récit en lui demandant l'hospitalité pour la nuit. Il était réticent, mais après lui avoir conté mes déboires et lui avoir proposé une petite somme compensatrice, Yashi acceptait. Enfin, j'allais pouvoir me délasser un peu. Je retirais ma cape, mes gantelets et autres protections. C'est au coin du feu que je tentais de me sécher. L'hôte me tendit des vêtements pour me changer. J'allais pouvoir retirer le restant de mon accoutrement et me prélasser près de l'âtre pour sécher mon corps et mes effets personnels.



La discussion était plaisante. Il me racontait les soucis avec ces voleurs et l'histoire des bicoques perdu en forêt. Tous étaient de la même famille qui avait décidé de vivre reclus pour éviter la société, mais des brigands avaient découvert les habitations et se faisait un plaisir de les piller. Cela me peinait pour eux. Il ne demandait rien à personne, et encore... Des orchidoclaste venaient s'en prendre à eux. L'heure pour Yashi de sombrer dans les bras de Morphée était arrivée et s'en alla rejoindre son lit. Le sofa était pour moi. Le feu crépitait, mes affaires ne dégoulinaient plus d'eau ce qui me semblait une bonne avancée pour les retrouver sèche le lendemain. Je m'allongeais et commençais à somnoler comme à mon habitude. Je ne dormais jamais réellement, j'étais comme en transe entre le conscient et l'inconscient qui me permettait d'être toujours aux aguets.

Un bruit grinçant s'était fait entendre derrière la maison. Je repris vite mes esprits et me dirigeais vers la fenêtre. Je pouvais voir une ombre dans l'enclos des poules. Les brigands étaient là. La lueur des flammes éclairait suffisamment l'extérieur pour sortir et les faire décamper.

Dialogue de personnage
« Héé ! Les gueux ! Dégagez ou vos vies s'achèvent ici. »


Un rire, puis deux se firent entendre à travers l'obscurité.

-Retourne à l'intérieur la puterelle ou on va te faire très mal.



Décidément, un manque d'éducation était flagrant.

Dialogue de personnage
« On ne parle pas comme ça à une dame. Venez ! Je vous attends, bande d'ignares. »


Le ton était donné. Une hachette me passa juste à coté et se planta dans le bois de la maison. Il voulait vraiment jouer à ce petit jeu, très bien, alors j'allais y jouer aussi. Je me saisis du manche et allais m'en servir contre eux. Ils me donnaient une arme, que demander de plus. Je sautais du perron vers les voleurs et dans la pénombre, un fracas de fer se faisait entendre. Des coups, des cris, des bruits de fractures et plus rien. Ce n'était même pas une mise en bouche et m'avait même ennuyé. Je me saisis des corps pour les amener plus loin et les jeter dans une rivière. Le courant se chargerait d'eux. La lueur était faible, mes pas me menaient de nouveau vers la bâtisse de Yashi. Le calme était revenu dans cette clairière. Je ruisselais une fois encore et me mise nue sous la couverture pour mettre au sec les habits que l'on m'avait prêtés.

Le jour avait pointé. Yashi avait préparé un petit repas. S'en suivit une discussion dès plus classique, comme s'il n'avait rien entendu de ce qu'il s'était passé durant la nuit. D'un coté, cela m'arrangeait, ça m'évitait les explications. Mes affaires n'avait plus une once d'humidité, et la pluie avait cessé malgré le ciel encore chargé de nuage menaçant. Je remerciais mon hôte avant de partir. La marche reprenait et c'est avec un étonnement que Yashi me criait un "Merci". Je comprenais qu'il avait tout entendu, voir vu, mais qu'il n'en avait pas pris compte. C'est avec une petite satisfaction que je repartais vers le désert.

HRP :
Définition :
Orchidoclaste : "casse-couille"
Puterelle : Jeune prostitué

Publié le 30 Octobre 2020 vers 02h