L'inconnu.




Emiha Mykio était mon nom. J'étais la fille d'un père et d'une mère marchands. Nous passions nos journées sur les routes à visiter ces terres, à passer dans les différents hameaux qui étaient éparpillés aux quatre vents. Vingt-cinq ans que je vivais ainsi et je pouvais être fière d'avoir vu le monde et ses merveilles, plus que les gens sédentaire. Du plus loin, que je me souvienne, j'avais toujours été en déplacement. Dormant à la belle étoile ou dans des auberges, chassant avec des collets pour ma mère et moi, l'arc pour mon père, une vie qui était nomade, mais qui nous convenait amplement. Les patelins que nous visitions nous accueillaient toujours à bras ouvert, comme s'ils nous attendaient comme des messies. En même temps, c'était l'un des rares contacts avec d'autres gens qu'ils avaient et nous pouvions transporter de tout pour améliorer leur quotidien. Il fallait bien le dire, nous faisions partie d'une catégorie de personnes aisée, malgré le fait de n'avoir qu'une roulotte en guise de toit. Les ventes fonctionnaient peu importe ou nous nous rendions, et même des fois, sur le bord d'un chemin.

Cela faisait trois jours que nous étions repartis des précédentes habitations. La tournée était terminée et nous devions retourner sur les plages noires pour récupérer du sable de même couleur. Un client nous en avait commandé pour un cadeau à sa femme. D'après lui, en le travaillant correctement, on pouvait en faire une sorte de pierre noire qui ressemblait à de l'obsidienne.

Les plaines des terres du milieu, certain l'appelaient "les plaines de Kusa", d'autres "la plaine plate", plusieurs noms qui ne nous était pas inconnu. Le soleil sans nuage réchauffait l'air, mais faisait mal aux yeux. La couleur bleu turquoise n'aimait pas vraiment les fortes luminosités. Une petite brise caressait mon visage et virevoltant mes cheveux blancs argentés.

*Je vais encore avoir des nœuds, pff*

Ils étaient très longs et le vent qui les faisait se mouvoir à leur guise avait la fâcheuse tendance à me les emmêler. Au loin, je voyais un marcheur encapuchonné. Il devait avoir chaud avec cette chaleur assez pesante. Déjà qu'avec ma tenue légère, je transpirais, alors lui, recouvert d'une veste, ce devait être une étuve. Au fur et à mesure que nous avancions, je remarquais que l'inconnu ne bougeait plus, comme s'il nous attendait. Un client peut-être ? C'est alors que mon père s'arrêta pour lui demander s'il avait besoin de quelque chose.

HRP : ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=tKOKwfp6Y18



Quelle ne fut pas ma stupeur en voyant les yeux dans l'ombre de la capuche. La couleur rouges d'un rubis vif et un teint blafard. Ce n'était pas tous les jours que l'on voyait ça.

Dialogue de personnage
« Ca va monsieur ? Vous semblez ne pas être bien ? Vous avez besoin d'un médicament peut-être ? On a tout ce qu'il faut comme plante pour les soins en tout genre. Je vais voir ce que je peux vous proposer. »


Comme à mon habitude, je m'empressais de proposer nos produits, mais ce n'était pas la seule raison. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais mal à l'aise en présence de cet homme. Comme si quelque chose d'affreux allait arriver, je préparais mon bâton. Une très belle pièce résistante qui m'avait bien aidé à me défendre contre la Truandaille. Je laissais mes parents s'occuper de cet homme peu loquace pendant que je cherchais quelques remèdes dans la caravane.

*Ah ! Ca ! Ce devrait être efficace si jamais...*

Un bruit avait retenu mon attention. Je me retournais et l'effroi me saisit. Mes parents ruisselaient de sang... C'était le leurs. Comment ? Qui ? Quoi ? J'étais perdu. C'est alors qu'une voix glaciale se fit entendre.

Dialogue de personnage
« Fillette sors de là, ca sera rapide. Tu m'as l'air d'être à mon goût. Ne t'en fais pas. Je serais rapide. »

J'avais peur. Il allait me faire mal, me tuer, je le savais. Je ne voulais pas, je voulais venger mes parents. Comment avait-il pu faire ça. La peur, la tristesse se transformaient peu à peu en colère, puis en haine. Je ne voulais que sa mort. Je me saisis de mon arme de bois et sortie par-derrière pour me présenter face à lui.

Dialogue de personnage
« Je ne sais pas qui vous êtes, mais vous allez me le payer. AHHHH !!! »


Je me jetais sur lui, donnant des coups avec mon bâton en visant la moindre parcelle de son corps. Il esquivait sans avoir de peine, mais je me devais de les venger. Cette fois, j'utilisais les deux cotés de mon arme pour lui laisser encore moins de temps de réponses, mais cela avait pour conséquence de devoir me rapprocher. Rien y faisait... Je n'arrivais pas à le toucher.

*Réfléchis Emi... Trouve un moyen et vite.*

Passant de droite à gauche et de gauche à droite telle une danse, feintant des coups qui, je le savais, n'aurait pas de résultat, je cherchais une ouverture. La fatigue commençait à me prendre peu à peu. Ce combat ne devait pas s'éterniser, il fallait une solution, une ouverture.

*Je sais !!*

Dans un merveilleux tour de passe-passe, je me saisis d'une pierre pour la lancer au visage. J'espérais qu'elle occuperait un minimum son attention. C'est alors que j'attaquais avec l'allonge de mon arme. Avec surprise, la pointe du bout de bois frappa son buste avec une bonne intensité. C'était maintenant ou jamais. Avec toute ma rage, je me jetais à corps perdu pour en finir.

Il avait disparu. Sans même que je ne m'en aperçoive, je le sentais derrière moi. Comment avait-il pu faire ça en une fraction de seconde ? C'était la fin ? Je sentis un violent coup et perdis connaissance. Ca y est, la mort allait frapper.

Publié le 31 Octobre 2020 vers 16h