Touche pas aux n'Ainés !

Une nouvelle fois, les trompettes du devoir se firent entendre. Comme envoûtée par ce chant impérieux et puissant, la kunoichi abandonna avec hâte ses tâches. Cette docilité soudaine était dictée par sa loyauté sans faille et son obéissance aveugle. Docile et fière, l'orgueilleuse faisait de ses missions ponctuelles, une preuve de son engagement et de la valeur de son clan. Chacun de ses actes était forgé dans cette ancienne résolution : plus jamais, elle ne devra salir son sang. En effet, le fantôme de ce funeste jour était devenu, au fil du temps, un rappel vigoureux de son devoir d'exemplarité. Ainsi, d'un pas vif et déterminé, la quarantenaire exécuta les consignes inscrites sur la missive.

La convocation se voulait claire et concise, la guerrière devait se rendre au plus vite au bureau des missions. L'expérience de la belle lui dictait qu'un tel impératif ne pouvait se traduire que par une seule chose : des vies humaines étaient en jeu. A cette pensée, Kagero accéléra le pas comme emportée par sa bonté et son besoin vorace d'aider les autres. Volant à travers les ruelles, cette ombre évitait soigneusement tous les passants. Une telle dextérité relevait d'un entraînement rigoureux et quotidien. La femme à la silhouette délicate dissimulait d'ordinaire de telles capacités, mais aujourd'hui, elle n'en avait pas le luxe. Le visage fermé et assailli par l'inquiétude, elle arriva au bout de plusieurs minutes à sa destination. Comme à son habitude, elle prit le soin de ne parler à personne et de seulement se diriger vers une boîte en bois, dissimulé dans un coin de la pièce. Usant d'une clef jusqu'alors dissimulée, la téméraire retira son ordre de mission. Par ce procédé, elle faisait une grande économie de temps et d'effort : un entretien était bien souvent superflu et contre-productif. Alors qu'un message concis et facilement destructible était bien plus efficient à ses yeux. Les termes de cet écrit étaient les suivants :

Confrères, la maison de repos des anciens de Kumo vient d'être vandalisée. La porte fut fracturée et une vieille femme est dans le coma. C'est une honte pour Kumo. Une infirmière dit avoir reconnu du Ninjutsu Doton sans pouvoir reconnaître les agresseurs. Cette attaque fut rapide. Rien de bien important a été volé. Enquêtez et débusquez cet ennemi de l'Empire.

Après lecture et incinération du papier, Kagero se pressa de rejoindre la porte principale de Kumo. Son expérience lui susurrait que là-bas, elle trouverait ses compagnons de route. C'était souvent comme cela que ses missions commençaient : une réunion sommaire et riche en information. Ne perdant pas plus de temps, elle et ses habits noirs de jets traversèrent promptement les mètres qui la séparaient du lieu de rendez-vous. Finalement, après cette course haletante, elle attendit en silence que ses partenaires se dévoilent. Afin de faciliter la reconnaissance, la Kunoichi s'était plantée en plein milieu de la route, raide comme un poteau et imperturbable. Le flot des itinérants semblait l'éviter, comme intimidé par cette discipline de fer.

Lorsque Nori demandait une mission, il ne pensait pas être en tête pour tenir compagnie à d'autres membres de clans différents. Cela l'ennuyait énormément et n'en avait aucune envie d'être de la partie. Il s'entraînait pour la guerre et non pour chercher ou débusquer un ennemi qui mettait une vieille dame dans un coma. Cela lui semblait totalement dérisoire pour faire appel à cet être supérieur de la racaille. Avant de se mettre en route pour partir accompagné de trois membres, il terminait ses préparatifs avec minutie. Dans un long silence, soupirant de devoir avoir une présence féminine il se hâtait de partir. Qui disait femme, disait ennui.
Une fois arrivé à la porte principale du village, il pouvait constater qu'un piquet se tenait au milieu de la route.


Quand l'homme de la foudre n'était pas de bonne humeur, la politesse il n'en usait et tenter de sympathiser avec lui, ce n'était pas la peine non plus.


Il attendait donc avec la Miwaku que les autres membres pointaient leur bout du nez et que la mission soit le plus rapidement bouclée pour passer à quelques choses de plus intéressant.

Dans le calme et la solitude de sa demeure, le jeune Shinobi méditait a genoux, le visage baigné par la lumière du soleil filtrant à travers le grand shôji menant à son jardin. C'est en entendant le bruit caractéristique des pas qui résonnaient en cadence, venant tout droit de la petite allée qui précède sa porte d'entrée qu'il ouvrit lentement les yeux. Quelqu'un approchait...

Se levant dans le calme qui le caractérise, il fit volte face pour se diriger vers sa porte et ouvrir cette dernière. Pris par surprise alors qu'il s'apprêtait à manifester sa présence, le messager eut un léger temps de stupeur puis il inclina le buste en tendant au maître des lieux une missive en déclarant fort d'une voix solennelle:



Takai pris possession du courrier avec flegme, répondant d'une voix calme et monotone.



Il savait pertinemment de quoi il en retournait, ou du moins il avait son idée lorsqu'il brisa le sceau de l'enveloppe alors que le facteur avait déjà fait demi-tour et s'éloignait. Le Shinobi libéra le papier de son écrin et ses pupilles bordées de jaune parcoururent la brève convocation en un éclair. Il attrapa alors son matériel, sanglant son sabre court dans son dos, puis parti sans tarder d'un pas calme et régulier, mains dans les poches, en direction de l'entrée principale du village.

Sur le chemin, alors qu'il progressait dans les rues familières de Kumo, il se demanda à qui il allait être associé. Cela faisait un certain temps qu'il n'avait plus fait équipe avec d'autres Shinobis, et il espérait quelque part avoir à faire à des membres de son clan. Quoi qu'il en soit il aurait bientôt la réponse puisqu'il approchait de l'entrée du village.

Au milieu du chemin il aperçut deux silhouettes desquelles il s'approcha de son pas lent en affichant une expression neutre et impassible. Lorsqu'il fut assez proche, il planta son regard doré dans celui de la Kunoichi puis dans celui du Shinobi. Elle n'était pas de son clan, il remarqua également qu'elle devait avoir un certain âge en revanche l'autre devait être un Hattori. De sa voix aussi monotone que son expression, il se présenta:



Ni enjoué ni contrarié, le Hattori savait que la mission et le village passaient avant tout. Ses états d'âmes quant aux membres de son équipe n'avaient pas d'importance et ils se devaient de tous coopérer au mieux. Cependant il accordait plus volontiers sa confiance aux membres de son clan.

Le soleil c'était levé encore bien tôt ce matin, déployant ainsi une autre journée très chaude. Comme à son habitude, Kaemon débutait ses journées avec une longue séance de Yoga, pour l'étirement, suivis d'une séance de méditation, afin de connecter son corps et son esprit. Il appréciait la chaleur du soleil sur sa peau, le plus de fois possible, puisqu'il se souvenait bien souvent de son enfance dans les grottes de Kumo, entraîné tel un soldat. Ses souvenirs ne lui faisait ni chaud, ni froid. Enfin, c'était ce qu'il souhaitait se faire croire. Au fond de lui, malgré qu'on l'est endoctriné à n'être qu'une arme sans émotion, Kaemon enviait l'esprit de famille au sein des clans du village et espérait quelque chose de semblable pour les siens, malgré qu'ils ne soient pas lié par le sang. Depuis quelques temps, les Shinayaka étaient maintenant reconnu comme un clan '' officiel '' au sein du village et ce pas vers l'avant lui faisait bien plaisir, lui qui a déployé tant d'effort pour retrouver la majorité des siens par le passé, accompagné de Hattori Yomei, son maître.

Plongé dans ses pensées, Kaemon fut interpeller par un bruit près de sa demeure. Après avoir repris ses esprits, il aperçu un représentant du Raikage qui lui soumit un parchemin avec pour inscription, les détails concernant une mission. Kaemon est un combattant et un ninja redoutable, sa force était souvent convoité lors des missions afin de renforcir un groupe. Il pu voir sur le mémo que le groupe serait formé de deux Hattori et d'une Miwaku. Outre Yomei et le Raikage, biensûr, Kaemon n'avait encore jamais réellement eu de lien avec d'autre Hattori, mais il s'attendait à ce qu'ils possèdent naturellement le même type de caractère, très déterminés et fonceurs. Sinon, il n'avait encore jamais été en mission ou même en contact avec une Miwaku jusqu'à présent, lui qui, en dehors de ses missions, recherche la tranquillité. L'heure et l'endroit du rendez-vous étaient fixés, un peu plus tard dans la journée, aux portes du village. Le Shinayaka pu donc se préparer tranquillement et se dirigea en direction du point de rendez-vous lorsque le moment fut venu.

Quelques minutes de marche plus tard, Kaemon fit son apparition aux portes du village, il pu voir le trio de ninja qui allait l'accompagner pour cette mission. Une femme menue, cela devait être la Miwaku, mais étrangement elle ne portait pas le maquillage traditionnel des femmes de son clan, en fait, elle possédait un look plus guerrière. Au final, rien de bien important pour Kaemon, suffisait qu'elle soit capable de se rendre utile afin de mener à bien la mission. Son regard se déposa ensuite sur les deux autres membres du quatuor, un jeune homme et un qui semblait plus âgé. Les deux possédaient des caractéristiques classiques des Hattori, cheveux noir, yeux jaunes. Ils semblaient à priori avoir la même taille que Kaemon, peut-être un poil plus grand, mais ce dernier était plus costaud, dû aux entraînements rigoureux auxquelles ils fut soumit depuis son plus jeune âge.



Un air naturellement sévère s'affichait sur le visage du Shinayaka qui restait muet, comme la plupart du temps. Il souhaitait plutôt regarder, écouter, analyser, afin de voir qui prendrait les commandes du groupe et de quel façon, par la force ? Par proposition ? Au moment nécessaire et si le besoin se faisait sentir, Kaemon n'aurait aucun problème à s'imposer, mais pour l'instant, il restait dans le siège passager. Le groupe étant maintenant complet, ils pourront finalement partir afin d'enquêter sur cette drôle d'histoire.

Ses iris opales tournées vers l'horizon, la Geisha semblait appartenir à un autre monde. Les éléments glissaient sur elle et sa beauté naturelle contrastait avec le décor. Telle une vigie mythologique, son immobilité la fit ressembler à une statue, un sphinx à taille humaine. Certains passant y voyaient là une représentation artistique singulière, une nouvelle excentricité propre aux artistes Miwaku. Impassible à ses regards curieux, la brune se contenta d'attendre ses camarades. Que ce soit le bruit de l'éveil de la nature, les cris des marchands itinérants ou les injonctions des gardes, rien ne vint perturber cette étrange méditation. Concentrée et prompt au combat, les réflexes de la kunoichi étaient à leur paroxysme.

C'est alors que le défilé commença. En peu de temps, trois individus vinrent à sa rencontre. Face à cette marée masculine, Kagero ne put cacher sa déception. Elle le savait, la présence de deux Hattori et l'absence d'autres Miwaku ne pourraient signifier qu'une chose : elle allait être déconsidérée et méprisée. C'était toujours ainsi avec les hommes privilégiés, ils étouffaient leur humanité au profit de leur ego de mâle alpha... Acceptant ce destin avec fatalisme, la médecin se contenta de faire face à ses partenaires. Puis, avec distinction et grâce, elle les salua respectueusement. Cette révérence était certes quelque peu humiliante, mais nécessaire dans ce monde.



Le corps raide et docile, la kunoichi était suspendu à la décision de ses maîtres de circonstance. Son expérience lui dictait ce comportement, après tout, une femme Miwaku autoritaire et meneuse n'était pas du goût de tout le monde.

Tous était au point de rendez-vous. Ce n'était pas trop tôt, car le "mâle Alpha" commençait à s'ennuyer fermement. La gueuse prenait la parole pour dire quelque chose d'intelligent, partir pour trouver cette vieille femme comateuse et retrouver la pourriture qui se permettait de s'en prendre aux petites vieilles.


Nori sortait son autorisation et se dirigeait déjà vers la porte afin de quitter les lieux. Il ne fallait pas oublier que nous faisions parti d'un des villages militaires les plus strictes et qu'il était impossible de sortir sans réel motif. Tout était sous contrôle. L'homme de la foudre scrutait ensuite l'équipe que Masashi lui refourguait. Une Miwaku, un Shinayaka et un confrère. Par chance, il y avait plus d'homme dans l'équipe que de femmes, il ne pouvait les supporter. Toujours à chouiner, séduire, manipuler pour mieux te planter le couteau aiguisé qui t'attendait depuis le début. Voilà l'image de la femme qu'éprouvait notre homme et ceux pour n'importe quel clan. Une fois de l'autre côté de la porte il ajoutait à ses "compagnons".

C'est dans un silence consensuel que le dernier membre de la petite équipe les avaient rejoint. Takai le considéra de son regard froid pendant un temps. Un Shinayaka... parfait pour apporter une force de frappe a leur groupe que le jeune Shinobi du clan Hattori trouvait des plus équilibré.

Il ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire en coin vicieux, amusé par le désarroi visible sur le visage de la seule femme du groupe. Cependant lorsqu'elle prit la parole et l'initiative par la même occasion, il comprit mieux sa présence dans le groupe. Après tout il en fallait du cran pour être là et faire ce qu'elle faisait, une qualité qu'il ne pouvait que respecter. Et puis c'était une ninja médecin, ses talents étaient les bienvenus.

L'autre Hattori avait également approuvé les paroles de la dame, au moins il était rassuré: Ses compagnons étaient des personnes sensées. Sans quitter pour autant son air légèrement narquois, Takai acquiesça d'un léger signe de tête avant d'ajouter sur un ton glacial.



Le jeune homme méprisait profondément quiconque avait osé s'attaquer aux siens avec autant de lâcheté, c'était déshonorant pour le grand Raikage et donc pour son prestigieux clan. Heureusement il savait qu'ils auraient bientôt l'occasion de laver son honneur en lui montrant qu'on ne s'attaque pas à Kumo et aux Hattori sans représailles.

Faisant face à leur destination, il attrapa de la main droite la sangle en bandoulière sur son épaule, à laquelle était attachée sa sarbacane. Il emboita le pas à l'autre membre de son clan, présentant son autorisation pour quitter le village, et ne broncha pas à la dernière remarque de celui-ci, elle ne lui était clairement pas adressée. Son regard doré était maintenant devenu déterminé et plus froid que la glace, les traits fermés et sévères sous les quelques mèches noires qui traversaient son front.

Peu de temps suite à son arrivé, la seule femme du groupe sentit le besoin de s'inclinée face aux autres suite à sa présentation. Kaemon savait que trop bien pourquoi elle ressentait ce besoin, les Miwaku, tout comme les Shinayaka étaient évalués comme des moins que rien au sein de ce village, sauf que pour les femmes Miwaku, c'était encore pire. Dégoûté par ce ressentiment d'obligeance de la part de la jeune femme, Kaemon décida, contre son gré, de briser son silence et de se présenter, tout en prenant bien soin de s'incliner encore plus bas que la femme Miwaku, afin de faire comprendre aux membres masculins du clan Hattori, qu'il fallait considérer cette femme.



Dit-il de sa voix grave, sur un ton neutre et impartial, tout en se relevant. Subtile flèche en direction des Hattori, la puissance du Shinayaka lui donnait la confiance nécessaire pour se permettre ce genre de chose. Il se doutait bien que le Miwaku ne remarquerait surement pas le geste posé, mais au fond de lui, il était heureux d'avoir tenu à ses valeurs.

À peine quelques instants plus tard, le Shinayaka fût plus que content lorsqu'il entendit la femme prendre la parole pour donner les directives, caractère d'autant plus inhabituel de la part d'une femme de son clan. Les directives étaient clairs et sensées. Pour Kaemon, qu'elles viennent de la part d'une femme ou non, ça ne lui avait aucune importance, du moment qu'elles étaient réfléchies.

Suite aux présentations de tous, Kaemon savait maintenant que la Miwaku, Kagero, était un Kunoichi médecin et adepte du Taijutsu, ce qui s'avérait toujours utile lors d'une mission ou sur un champs de bataille, raison de plus pour que les hommes Hattori la respecte, du moins, selon lui. Par logique, Kaemon déduit que les deux autres étaient des combattants, de par leurs non-explications, avec lui, ça faisait donc trois. Un médecin avec un Shinayaka qui sont axés sur le combat corps à corps et deux Hattori qui, normalement, sont plus adepte du Ninjutsu moyenne distance, il s'agissait-là d'un groupe bien imaginé par le Raikage.

Kaemon continuait d'observer le groupe interagir, alors qu'il se rendait compte que l'un des deux Hattori, le plus vieux des deux, semblait vouloir imposer son rythme de par la '' force '', alors que la Miwaku, elle, semblait optée pour une approche plus démocrate. Au fond de lui, Kaemon avait un sourire narquois lorsqu'il entendit le plus vieux des deux Hattori, indiquer qu'il n'attendrait personne qui ralentirait le groupe. Au fond de lui, il savait très bien qu'au niveau physique, cet homme finirait au minimum deuxième. Le Shinayaka possédait d'ailleurs un drôle de sentiment à l'égard de cet homme, sans toutefois n'avoir rien de bien grave à lui reprocher pour le moment. Il allait toutefois garder le groupe sous surveillance, d'un œil extérieur, décernant immédiatement une source de combustible possible entre la Miwaku qui ne souhaite pas être prise à la légère et le Hattori qui semble posséder les traits les plus forts de son clans. Ce jolie petit mélange pouvait hélas mener rapidement à une explosion qui en résulterait à un échec de la mission, Kaemon ferait alors tout en son pouvoir pour apaiser la flamme.

Pour le moment, les préparatifs avaient été effectués par tout les membres du groupe et Kaemon ne jugeait pas nécessaire de s'exprimer davantage que sa présentation distinctive, les troupes démarrèrent alors expéditions en directions du lieux où le crime fût commit, afin d'en apprendre plus sur la situation. Kaemon s'assurait de suivre le plus vieux des deux Hattori du regard, sans toutefois que quoi que ce soit ne semble suspicieux. Après tout, ils étaient tous dans la même équipe afin que résoudre ce malheureux incident.