Soshi était rentré dans le jeu du Hattori en jouant la jeune femme vulnérable et peureuse, et il fallait dire que son jeu d'acteur n'était pas en reste, elle se montrait des plus convaincantes. Takai saisit alors délicatement la main qui caressait sa joue, y déposant un baiser en la plongeant son regard doré dans ses yeux d'émeraude.
« ça n'arrivera pas mon amour, nous sommes en sécurité ici. Et je te protégerais. »
Jouant le jeune époux naïf et faible mais dévoué, il poursuivit son repas en tête à tête avec la kunoichi. Les échanges avec l'aubergistes étaient restés brefs et superficiels, mais ils avaient déjà tâter le terrain et pris la température. Gagner entièrement sa confiance et obtenir des confessions ne serait qu'un question de temps. Ils profitèrent donc de leur dîner, qui n'était pas parmi les plus raffinés mais qui avait le mérite de proposer des produits frais en bonne quantité.
Une fois le repas terminé, les faux amants se levèrent et Takai se dirigea vers l'aubergiste afin de régler le repas et leur première nuit par la même occasion. Il aborda l'homme lorsqu'il fut seul, s'assurant que personne ne pourrait les entendre, afin de donner d'avantage de crédibilité à son petit jeu. Se saisissant d'un montant de Ryos sensiblement supérieur à ce qu'ils devaient régler, il les passa sous la manche à l'aubergiste, jetant des petits regards autour pour mimer l'inconfort.
« Le petit supplément...c'est pour votre discrétion, au cas où des shinobis de Kumo vous poseraient des questions. Je vous en supplies, nous ne faisons rien de mal... »
L'homme resta silencieux, il observa le Hattori pendant quelque secondes puis accepta l'argent toujours sans rien dire. Cela ne prouvait rien, il avait certes accepté l'argent mais rien n'indiquait s'il comptait les couvrir ou pas. Cependant si il ne les dénonçait pas dans les prochains jours il serait déjà relativement suspect.
Lorsque Takai entra dans la chambre, la Miwaku lui indiqua qu'il fallait continuer le jeu par sécurité. Il était du même avis et ne comptait pas sortir de son rôle tant qu'ils n'auraient pas les infos dont ils avaient besoin. Il passa une main dans les cheveux de Soshi et sans sortir de son personnage, lui expliqua à mi-voix en lui adressant un regard complice.
« J'ai payé l'aubergiste, et j'ai acheté sa discrétion. Au cas où quelqu'un chercherait à nous retrouver. »
L'instant d'après les deux kumojins s'enlaçaient, tous deux à moitié dénudés sous la couette. Le jeune homme faisait preuve d'un self control étonnant, visiblement très professionnel. Et s'il ne s'était absolument pas gêné pour admirer la beauté de la kunoichi, il ne voulait pas en profiter pour aller plus que loin que nécessaire et abuser des circonstances sans son consentement. Sans doute un comportement étrange pour un Hattori, de son âge qui plus est, mais il n'avait jamais été comme les autres. Rapidement ils s'endormirent tous les deux, un vrai shinobi connait l'importance du sommeil et sait en profiter tant que c'est encore possible.
Après quelque temps, Takai fut réveillé par une certaine agitation à ses côtés. Soshi semblait soudainement tourmentée et sa respiration haletante trahissait une certaine panique. Il entendit ses pas se diriger vers la salle de bain puis de l'eau couler depuis cette même pièce, que lui arrivait-il ? Sur ses gardes, le Hattori qui émergeait à peine de son profond sommeil, quitta à son tour le lit pour aller la rejoindre. Cela pouvait être un simple cauchemar ou une maladie comme cela pouvait être un empoisonnement volontaire. Tout était possible et Takai le savait en tant que shinobi. Arrivant calmement dans la salle de bain, il décida d'abord de juger de l'état de la Miwaku, s'approchant et arrivant à ses côtés en posant une main délicate et rassurante dans son dos. Il n'avait pas besoin de sortir de son rôle. Si elle était malade, ce serait un simple geste réconfortant et rien de plus. Si elle était sous l'influence d'un poison ou d'un genjutsu qui la pousserait à l'attaquer, il était au contact et prêt à la neutraliser, aucune option n'était exclue dans la tête du Hattori.
« Qu'est-ce qui t'arrives ? Est-ce que tout va bien ? »
Il la fixait et analysait les traits de son visage. Elle semblait éprouvée mais pas vraiment agressive ou sous emprise, elle semblait toujours être elle-même. Elle n'avait pas vomi donc probablement pas une indigestion, faisait-elle des cauchemars ou était-ce autre chose ? Takai connaissait le don spécial des Miwaku mais c'était un phénomène assez rare et évidemment il n'y avait jamais assisté.