« Bonjour étranger. Qu'avez-vous à proposer ? Cette dentelle ira à merveille. Non, je vous propose autre chose. Je vous déleste de ce tissu gracieusement et je ne tue pas votre femme devant vous pour ensuite vous faire agoniser lentement. Qu'en dites-vous ? »
Le marchand était tétanisé par mes paroles. Ce ne devait pas être tous les jours qu'on devait se faire menacer de mort par une femme. Je prenais son silence comme une affirmation à ma question. Avec un petit sourire charmeur, je me saisis de la dentelle et partie. Si ma puissance pouvait me servir à ne pas payer autant en profiter, surtout vu son âge, il ne devait lui rester qu'une petite dizaine d'années devant lui.
J'avais trouvé une bonne route. Cela faisait trois jours que j'étais campée dans ces bois et sans le savoir au début, ce chemin était une route commerçante. Une aubaine qui me permettait de rafler un bon nombre de produits et totalement gratuitement. Évidemment, quelques-uns voulaient se défendre, mais ils se résignaient rapidement quand ils se rendaient compte de leur faiblesse. Heureusement pour eux, je ne voulais pas trop attirer l'attention, et je ne pouvais me permettre que de leur faire peur. Tuer ou blesser ne ferait que ramener une armada d'hommes en arme.
Un bon défouloir, certes, mais c'était surtout le meilleur moyen pour avoir ma tête mise à prix. Si tel était le cas, j'allais avoir l'ensemble des chasseurs de prime sur le dos. Une femme qui est décime un peloton de garde ne pouvait avoir qu'une prime élevé pour avoir le plaisir de me brûler vive sur la place d'un marché.
La seule chose inconfortable de cet endroit était de ne pouvoir me nourrir réellement. Enfin, si, mais uniquement d'animaux qui me débectaient. J'avais pu trouver un sanglier qui allait me faire quelques jours, mais la pestilence et le goût de son sang était une immondice. Dès que je partirais d'ici, il me faudrait trouver de la vraie nourriture, c'était une certitude.
Non loin de-là se trouvait une rivière, le prochain charriot n'allait arriver que vers la nuit tombée, ou bien le lendemain, ce qui me laissait du temps. Retirant mon armure, puis mes habits, je pénétrais dans l'eau afin de me délasser. Je rêvais de pouvoir avoir une maison avec tout le confort que ca pouvait engendrer, mais les personnes de mon clan ne pouvaient avoir cette chance. Nous étions traqués comme des bêtes, souvent à cause de la peur que l'on instaurait chez le commun du mortel. Avoir une habitation reviendrait à mettre un viseur sur nous et avoir une armée devant notre porte. La meilleure défense était d'être nomade et de souvent changer de lieu. Seuls quelque rares, tel que moi, se permettait de rester au même endroit durant quelques jours, mais la plupart du clan restait en perpétuel mouvement.
La pénombre commençait à tomber et il était temps de se sécher. Nue, je cherchais ma serviette dans mon bagage afin de me sécher. Une fois fait, mon armure allait retrouver sa place. Les dorures ressortaient avec la lumière oranges du crépuscule, tandis que le noir prenait un coté violacé durant ce moment de la journée. La plus grosse partie était remise, je remettais ma cape, puis mon boa de fourrure de renard et pour finir mes gantelets. Elle ne s'était pas allégée entre temps, c'était certain.
HRP :
Mon sanglier m'attendait pour m'en servir une petite goutte. Avec mon senbon, je perçais un trou dans le cou de l'animal. De mon bagage, un bambou creux me servait de paille. Autant, je n'avais aucun mal à planté mes crocs sur un homme ou une femme, mais un animal... C'était totalement différent, si bien que ça me donnait l'impression d'être comme les rumeurs le disent sur nous, des bêtes sanguinaires. Le goût était vraiment atroce, mais je devais m'en contenter à mon grand regret.
Cependant, une odeur attira mon attention.