La journée n’était pas terminée, et pourtant, Miyu ne se voyait pas résister encore longtemps à l’appel des bras de Morphée. Sa fatigue, elle la devait à l’Hokage. Depuis que ce dernier avait sonné le début de l’ère de l’Unité, tous les shinobis du village étaient réquisitionnés et envoyés aux quatre coins du pays pour assurer la stabilité de la Nation. La kunoichi s’était donc retrouvée à faire des allers retours partout dans la région, tantôt pour aider à la construction d’un village tantôt pour chasser des bandits. Elle était tellement épuisée que certaines de ses pauses sur les routes se terminaient en siestes, ce qui n'était pas vraiment la chose la plus sûre en ces temps. Elle fut donc heureuse de pénétrer à nouveau dans le village, avec la certitude que sa journée était bien terminée. Elle allait pouvoir profiter d'une nuit complète, sa première depuis des semaines, avant de repartir en mission le lendemain.
Avant de se rendre à son appartement, Miyu préféra faire un arrêt à l'épicerie d'abord. La jeune femme avait l'habitude, une fois rentrée de mission, de dévaliser ses placards et de terminer toute la nourriture qu'elle pouvait trouver. Or, elle avait déjà tout mangé après son dernier retour et elle avait bien peur de retrouver son frigidaire aussi vide que son ventre. Or, celle qu'on surnommait habituellement « la peste rouge » était capable de rentrer dans une rage folle si elle n'avait rien à se mettre sous la dent, et ses voisins pourraient en subir les conséquences.
L'épicerie semblait vide, ce qui lui permit d'éviter les jugements éventuels d'autres clients. Elle prit un panier et commença à le remplir de tous les articles qu'elle trouvait un tant soi peu comestible. Toutefois, alors qu'elle tourna après une étagère pour se rendre dans une nouvelle allée, elle se fit percuter de plein fouet par une autre personne. Elle n'eut pas le temps de se rattraper et elle tomba sur les fesses. Dans sa chute, son panier se renversa sur le sol. Elle n'y croyait pas ses yeux : venait-on vraiment de l'agresser alors qu'elle faisait juste ses cours ? Le jeune homme, comme pour la narguer, lui tendit la main. Elle la repoussa d'un revers de la sienne.
« Tu peux ne pas faire attention, enfoiré !?
Je n'ai pas besoin de ton aide pour me relever ! »
Tout en se remettant debout, elle regarda plus attentivement son assaillant pour l'examiner. A son bandeau frontal, il semblait lui aussi être un shinobi.
« J'espère que tu n'es pas aussi maladroit avec un kunaï entre tes mains... »