Cela faisait maintenant trois longs mois qu'Hakizura avait accueilli sous son toit le gamin borgne incapable et l'homme croisé avec un jaguar en fureur. Trois mois que celui-ci avait user du Mokuton pour agrandir les lieux, en autre, ajouter une pièce qui servait de chambre commune pour les deux nouveaux élèves, une salle de méditation, une salle d'entraînement et une cuisine faisant également office de salle à manger. Au centre de ses différentes structures, toutes indépendantes les unes des autres, existait une cours centrale dont nul homme venu de l'extérieur pouvait en avoir un aperçu puisque des remparts faites de bois avait également été installé afin d'éloigner les regards curieux... Désormais, Hadô et Tomohiko vivait en ermite, coupé de tout échange avec le monde extérieur.
Le soleil n'était visible qu'au loin, à l'horizon, lorsque le vieillard émergea. Chaque matin, Hakizura se relevait de sa paillasse à la même heure, cela faisait de nombreuses années qu'il procédait ainsi et pas un jour il n'avait manqué son horaire. Depuis leurs arrivées, les deux protagonistes qu'il avait recruté en tant qu'élève avait dû se soumettre à la même routine, tout était organisé, toute chose avait son heure et son planning à respecter... Alors, celui qui se faisait appeler Ojiji enfila sa large et ample tunique noir et partit en direction de la salle de méditation. Comme chaque matin, celui-ci arrivait plusieurs longues minutes avant ses élèves et s'asseyait à même le sol, les fesses reposant sur ses mollets, se laissant aller à de nombreux questionnement en son être intérieur...
Lorsque la porte s'ouvrit et que les deux individus fit leurs apparitions, Hakizura releva son visage et lança un regard en leur direction, son ton sévère n'avait pas changé, toujours fidèle à lui même. Au premier abord, il n'inspirait nullement la sympathie, uniquement la rudesse, mais lorsque les personnes se laissaient aller à tenter de rentrer dans son univers, il était possible d'apercevoir l'amour qu'il avait pour son prochain...
Le vieillard s'était redressé, mit en position et se mit à enchaîner de nombreux mouvements, chacun avait son intérêt et devait être exécuté avec souplesse et précision. Chaque enchaînement était répété trois fois. La première, à vitesse normal, avait pour simple but de corriger les positions, la deuxième, avec rapidité, pour travailler le dynamisme corporel, la troisième et dernière fois, avec lenteur afin de travailler la circulation du chakra... Le rituel matinal: le Tai-Chi, avait pour objectif de malaxer chaque organe corporel et ainsi entretenir la santé des trois hommes, sans parler des nombreux bien fait que cela avait sur le flux du chakra, la coordination et une dimension spirituelle...
Après une longue heure de pratique, le ventre vide, Hakizura venait de terminer son dernier enchaînement et se retourna en direction de ses élèves.
Les trois protagonistes arriva donc dans la pièce qui servit de cuisine. Dans une des casseroles reposait un potage au légume préparé la veille, avec cela était proposé du pain rassit de plusieurs jours. Le repas n'était pas des plus savoureux mais avait la qualité d'être remplit en vitamine. Assis sur une chaise, le vieillard avait décidé aujourd'hui d'annoncer que la Cheffe du village, Risako, avait été attaqué et avait perdu la vue lors de l'affrontement. Tomohiko et Hadô était dans l'ignorance totale concernant les actualités du monde extérieur et Hakizura choisissait chacune des informations qu'il voulait transmettre et par dessus tout, quand est-ce qu'il voulait les transmettre...
« J'ai quelques nouvelles du village à vous transmettre... Risako-Sama fut attaqué par un ennemie dont la provenance est inconnu... Lors de cet affrontement, elle perdit la vue... Ceci semble irrémédiable, ainsi, elle passera le reste de sa vie dans la pénombre... »
Hakizura marqua un tant d'arrêt avant de reprendre afin de laisser au deux élèves le temps d'assimiler l'information.
« Ce que l'on doit retenir de cela est que nous ne sommes pas à l'abri de nous retrouver avec un handicap certain au cours de notre vie... Mais nous sommes des guerriers et un guerrier doit être capable de continuer le combat qu'importe la situation.
Perdre la capacité visuel lors d'un affrontement est une possibilité, alors, ne nous laissons pas surprendre pas un tel événement... »
« C'est pour cela que j'ai décidé que sur les jours à venir, vous allez vivre tel un aveugle... »