S’il y avait une personne ? Seitô n’en savait rien. Il savait qu’il y avait de très bons épéistes au village de la feuille, mais il ne savait pas vraiment à qui s’adresser. Après tout, il ne connaissait pas vraiment les meilleurs de manière personnelle. Et pour cause, il n’était qu’un Genin, fraîchement promu, en attente de faire ses preuves !
« Dis pas que tu n’es pas utile ! J’ai appris pleins de trucs avec toi durant l’entraînement ! »
Lui disait-il avec un grand sourire, le regard obnubilé par la surveillance de sa viande sur le grill.
« Il est super cool ! C’est mon Sensei ! Il a une blessure à l’œil lui aussi ! Franchement, vous avez tous les deux la grande classe ! »
Le jeune Genin disait cela d’un air particulièrement convaincu, alors que son camarade lui répondait.
« Ah ouais ? Moi à chaque combat, je me donne à fond, au moins je ne regrette rien ! Même si je perds ! »
Puis, il retourna la viande une énième fois, avant d’appuyer dessus, et de s’écrier, la bouche pleine de salive.
« Oh ! C’est prêt ! ITADAKIMASUUUUU ! »
Et d’engloutir pas moins de trois morceaux de bacon d’une seule bouchée. Petit garçon, mais gros appétit. Enfin, cela ne l’empêchait pas de suivre la conversation, d’une oreille un peu distraite… Jusqu’à ce que son regard se posa de nouveau sur son camarade, lorsqu’il parla de sa blessure.
« Je sais pas pour les filles, mon frère il m’a juste dit que ça fais cool quand y en a plein autour de toi. »
Puis, il entama une de ses côtes de bœuf, la dévorant, comme à son habitude, bien trop rapidement.
« Après être victime d’un fort, on veut soit même devenir fort pour pas que cela arrive de nouveau, nan ? Et du coup, la victime devient un héros surpuissant, qui va pouvoir vaincre son agresseur. Et comme ça, il protège les potentielles victimes qui du coup, sont heureuses. Y a que les mecs forts qui peuvent décider du bonheur ou du malheur des gens plus faibles que lui. »
Après avoir bu un grand verre d’eau, il continua.
« Moi, c’est différent. Mon papa, il me disait toujours que la défaite est la plus riche des victoires, donc je sais que cela va me rendre plus fort. Alors du coup, je peux difficilement être malheureux, car même si je perds, je sais qu’il me suffit de recommencer, encore et encore, jusqu’à réussir. C’est pour ça que je ne pense pas que tu devrais avoir honte ou désirer un visage « normal ». Moi je t’admire. T’es plus fort que moi, et tu as survécu à une technique méga-balèze. Ça fait très super-héros. J’aime bien. Tu ne penses pas que tu devrais l’aimer, toi aussi ? »
Il lui disait ça avec un sourire assez innocent, manquant un peu de tact, mais étant dans une vérité qui lui semblait évidente, il était quasi-impossible pour le jeune adolescent de prendre des gants.