Esquissant alors un sourire, il prit la direction indiquée par la cheffe de son village. Sa bonté d'âme n'était pas uniquement une simple rumeur, en effet, elle se montrait tout à fait à l'écoute des personnes de son clan, malgré l'heure tardive et la fatigue qui devait l'ensevelir. Une pensée morbide venait à l'esprit du jeune garçon, imaginons qu'une personne avec des idées malsaines viennent frapper à sa porte et qu'il décide de mettre un terme à son existence. Même si elle est redoutable, un shinobi aussi expérimenté qu'elle pourrait profiter de sa gentillesse. De plus, elle n'est plus à l'apogée de sa puissance, la cécité rongeant ses yeux petit à petit, mais d'une part, Ego pensait que vu sa jeunesse, elle peut très bien surmonter cela et pourrait renforcer sa communion avec la nature, ainsi la faisant devenir encore plus forte, sage, habile et elle sentirait si une personne avec une once de hostilité envers elle. Douce et apaisante, était la voix rauque de la dame, elle mit un terme à ses divagations en posant une question rhétorique sur la manière de gouverner.
« "Je pense que vous avez raison. Il est primordial pour un chef de prendre soin de ses habitants. Nous sommes les bourgeons protégées par l'ombre de vos majestueux feuillages, filtrant alors la dangereuse lumière du soleil pour que nous ayons juste assez de luminosité pour fleurir ainsi que mûrir. »
Malgré de sombres songes, les intentions du garnement n'étaient pas hostiles en qui que ce soit, il continuait alors de longer l'espace laissé par l'épouse du Pasteur, tout en observant l'architecture et les diverses décorations traditionnelles qui étaient posées sur les murs. Sans dire un mot, le jeune garçon la suivait, amusé voir même très intéressé de découvrir ces lieux qui sont très importants pour la direction de leur visage. Ses mains moites d'excitation longeaient son corps, de manière relativement désinvolte, il les enfonça à son habitude dans les poches de sa tunique orientale. Une fois arrivé à la pièce, il se mit sur le côté, hésitant sur ce qu'il devait faire. Puis, Risako s'est légèrement affalée sur la banquette du fauteuil, il se mit à sourire, se détendant un peu, il prit alors un siège, faisant de même, arborant de manière mimétique, une attitude à la fois décontractée et sérieuse. Fermant les yeux, il prit une longue inspiration afin de faire le vide dans son esprit, il inclina son dos et croisa ses mains. Ainsi, il commença à exposer ses idées.
« Je n'ai jamais vraiment été en accord avec les préceptes de la religion de notre clan, j'admire la nature, mais je vous trouve bien trop souple et je ne peux pas comprendre l'humilité et la douceur dont vous faite preuve. Je ne comprends pas la clémence de notre nation envers le reste du monde. La nature est un immense trésor, que l'humanité s'approprie sans même essayer de la comprendre. Je vois le monde comme une immense bibliothèque, ces hommes là marchent sur ses livres, au lieu de les lire. C'est aberrant de voir que bien des remèdes à leur maux ce trouve là, juste sous leur pieds et qu'ils s'obstinent à les ignorer. Nous traitants alors comme des personnes barbares et primitives, sous prétexte que nous adorons Mère-Nature, mais enfin je me demande qui est le plus barbare entre celui qui va étudier les fleurs de la forêt et ceux qui vont encourager la déforestation. »
Il fit alors une pause dans son discours afin de reprendre sa respiration ainsi que de regarder si son interlocutrice est encore respective à son discours. Les bougies de la pièce semblaient s'affoler à cause d'un courant d'air, ravivant alors l'intensité du feu. Il ouvra ses yeux pour afficher un visage bien plus implacable.
« Vous savez, je pense que notre nation est la seule qui soit pure aux yeux de notre mère, je pense, que devrions purifier le monde de cette perfidie. »
Soulignant la contradiction dans son esprit, il reprit un air candide aussitôt.
« Mais d'une part, j'aimerais quand même suivre ma voie, afin de voir si il reste du bon dans l'humanité, c'est pour cela que j'aimerais devenir fort, assez fort pour pouvoir traverser l'océan et découvrir les autres nations. »
En effet, Ego avait une manière radicale qui n'était pas conforme aux idéaux plus où moins pacifistes de son peuple, mais au fond de lui, la bonté de Mariana resurgit, il est quand même prêt à donner leur chances aux personnes ne faisant pas parti de son clan. Il a vraiment besoin de recevoir une réponse, pour savoir quoi penser, quoi faire et si sa volonté est juste.