Imaginez un monde ou rien ni personne n'a de forme, de couleurs, tout ce que vous êtes capable de voir n'est que de l'ombre, comme un rêve ou il n'y a rien. C'est précisément le monde dans lequel vit Yin, tel qu'une personne aveugle le voit. Vous ne pouvez vous fier qu'aux odeurs, sons, à votre sens du touché et votre instinct. Arriveriez-vous à le supporter ?
C'est la question que se pose tout les jours cette jeune Gaikotsu, faible au possible. Elle est incapable de se battre, son corps frêle est bien trop sujet aux blessures et sa cécité n'est qu'un problème de plus dans cette longue liste récapitulative de son inutilité en tant que Ninja. Malgré-ça, Yin n'a jamais perdu le sourire. C'est ainsi que sa vie se déroule, sans aucun réel objectif ni chemin à suivre, mais elle l'accepte, car c'est son destin. Comme la majeur partie de ses journées, elle les passe à balader dans la ville, afin de pouvoir la connaître par cœur. Sa seule capacité était son côté sensoriel, et passer de nombreuses fois devant les mêmes endroits lui permettait de s'en souvenir et de les noter, comme une carte érigée par la mémoire. Sauf qu'aujourd'hui, c'est un peu différent.
Après quelques heures de marche, Yin s'arrêta pour fixer le ciel et réfléchir. Elle le faisait assez souvent, comme pour évacuer ses doutes, laisser ce ciel invisible pour elle faire le travail. Tout à coup, elle fût percutée par une personne, tombant au sol misérablement pour y rester quelques secondes, avant de se relever tout doucement sans perdre son sourire un seul instant. Elle écoutait les excuses de la personne, tout en essayant d'imaginer de quoi elle avait l'air. Elle se tourna vers lui pour courber légèrement son dos, dans un geste de pardon.
« Ce n'est rien. Je suis Gaikotsu Yin, une genin toute aussi simple. Ne vous en faites pas, c'est ma faute, ma cécité cause bien plus de problèmes que vous ne pouvez l'imaginer. »
Le pardon, la compréhension, un sourire sans faille, c'était ainsi que Yin vivait. Dans la paix la plus totale, son seul talent en tant qu'humain était de pouvoir rendre les gens heureux, d'une manière ou d'une autre.