Retour au bercail

Le soleil haut dans le ciel, parsemé de quelques nuages et d'une légère brise rafraîchissant l'atmosphère. Aucun doute, il était bien chez lui. Après tant de temps asbent c'est comme si rien n'avait changé, en apparence seulement. De nouvelles têtes, et des anciennes, se faisaient apercevoir tandis les regards se tournaient vers l'homme qui pénétrait à l'instant l'enceinte du village. Ce dernier s'arrêtait un court instant, les yeux clos, il prend une large inspiration pour se remémorer les odeurs et les sensations qui n'étaient jusque là qu'un vague souvenirs dans sa mémoire. L'homme replace son sac de voyage, aux allures de vieux baluchons, sur son épaule et reprend sa marche silencieusement.

Il salua les quelques passants d'un simple hochement de tête et poursuivit sa route en ligne droite, jusqu'à l'immense bureau de l'Hokage qui n'avait pas perdu de sa splendeur. Marche par marche il gravit cette ascension en se rappelant la raison de son retour. Car après ce long périple il devait revenir faire honneur à son village et à son statut de shinobi en effectuant des missions ou des services pour son pays. Azukiyo arriva alors jusqu'à la porte donnant sur le bureau personnel du chef du village et toqua de quelques brefs coups sur la porte en bois. Il n'attendit pas son reste pour rentrer et saluer l'ami qu'il pensait revoir.



L'homme s'arrêta dans sa phrase, le regard plissé vers celui qui se tient derrière le bureau. Il plaça machinalement une main sur la poignée de son katana attaché à son flanc gauche, mais les doigts ne se refermaient pas sur celle-ci. Un rictus se dessina alors sur son visage. Sans connaître l'individu en face de lui il pouvait toutefois en juger sa provenance de part la couleur significative de ses cheveux. Un Uzumaki à la tête du village ? Un comble ... Pensa-t-il alors.

Une journée comme les autres derrière son bureau de Hokage. Lui qui était guerrier dans l'âme, Kimino ne supportait pas l'ennui que représentait la paperasse de ce poste, mais il adorait être Hokage. Il faut dire qu'il ne pouvait que faire mieux que le dernier Uzumaki à ce poste, Gekido Uzumaki, qui avait quitté son poste après une tentative de génocide envers les Chikara il y a trois ans de cela. Puis ensuite il y eu Shinji qui avait laissé tout ce travail en retard à Kimino. Depuis le départ du Kitto, le jeune Uzumaki avait la tête dans les dossiers.

Alors qu'il était concentré sur un dossier épineux, la porte de son bureau s'ouvrit sans que personne n'ait frappé, et un homme qu'il ne connaissait pas, et qui plus ai qui mettait sa main en garde sur son Katana apparu en face de lui. Kimino ne le connaissait pas, mais il voyait cet prothèse. Il avait vu cela dans les dossiers des ninja du village.



Kimino allait droit au but, il fallait dire que le Chikara n'avait pas fait preuve de la plus grande politesse, donc Kimino n'allait pas non plus se montrer trop poli.

Il avance dans la pièce de quelques pas lents, se promenant presque, dans le bureau. De temps à autre il tapotte un doigt sur un vase ou un objet de la décoration qui lui est inconnu. Le nouveau n'avait pas traîné à apporter sa petite touche personnalisée visiblement. Sans doute pour bien montrer au village qu'un autre Hokage faisait place, ou était-ce sinon pour provoquer simplement le deuxième clan le plus puissant de Konoha ?



Une pointe d'ironie dans la voix pour taquiner le rouquin bien plus jeune que lui et pourtant déjà enseveli de responsabilités. Mais peut-être que ce dernier s'en sortait bien ; ça il allait en juger au fil de leur ... collaboration. A la question de son supérieur il stoppe sa marche et le regarde.



Mais comme on dit, nouvelle tête nouvelle coutume. Il lâcha un léger soupire et répondit plus convenablement au Hokage, il n'était pas l'heure de faire des vagues.

Cet homme le montrait bien, il n'avait aucun respect pour le jeune Hokage. Cela n'était pas étonnant, cette génération que ce soit Uzumaki et Chikara n'ont pas appris à vivre ensemble, et cet homme n'était pas tombé sur le bon Hokage. Car oui maintenant, il y avait deux Hokage Kimino, le Hokage Uzumaki et Tsubasa, la Hokage Chikara. L'homme ne savait pas cela, et ce n'est pas Kimino qui allait lui apprendre, en tout cas pas temps qu'il serait condescendant de la sorte.



Cet homme était connu de réputation pour être un guerrier, aillant participé à de nombreuse bataille. Et ce bras, Gokoro, l'oncle de Kimino n'avait pas arrêté de lui rabâcher toute son adolescence qu'il avait coupé le bras de cet homme au combat.



Un petit sourire narquois se dessina au coin des lèvres de Kimino. Il ne craignait pas du tout l'homme en face de lui, et pour cause, il n'était pas Hokage aussi jeune par hasard.

"Mes" hommes. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre. A l'entendre dire on croirait qu'Azukiyo était apparenté au clan Uzumaki. Il ne manquerait plus qu'il dise "mon" village ce petit insolent.



Mais bref passons sur cet échange de politesse qui se termina sur un ricanement ironique de la part du shinobi.



Ajouta-t-il tout en écoutant ce que l'Hokage avait à lui dire, trouvant par ailleurs le passage sur le grand guerrier loin d'être désagréable. Ce qui n'était pas la même pour la suite de ses paroles qui provoqua chez l'homme une vague de colère. Il se retint de dégainer pour inculquer le respect à cet petit jeune mais ce n'était ni le moment ni l'image à donner. D'autant plus que ce n'était pas pour rien que l'on qualifie l'Hokage de "l'homme le plus fort du village". Même si il n'était pas question uniquement de puissance brute, c'était un ensemble à ne pas sous-estimer chez un jeune homme qui possédait ce titre ; même pour un Uzumaki.

La seule réaction à la provocation de l'Hokage fut un serrage du poing de la prothèse sur le manche du katana qui grinça légèrement sous la pression des faux-doigts.

Kimino avait bien l'intention de se faire respecter par le Chikara. Et d'ailleurs, quand il le vit serrer le point sur le manche de son Katana, Kimino lui dit quelques mots en gardant un ton froid et distant.



Kimino se leva de son bureau, et passa doucement de l'autre côté pour faire face au vieux Chikara. Cet homme était tout de même un guerrier respectable, et Kimino ne voulait pas trop se le mettre à dos.



Kimino s'avança pour faire face à son compatriote, il le fixa dans les yeux et dit.

Il aurait été curieux de connaître le niveau du jeunot et cette occasion de pouvoir lui botter le train était trop belle. Il sourit un instant à la proposition de duel mais se définissant comme plus sage que l'Hokage lui-même il relâcha la pression de la prothèse sur son arme.



Azukiyo le regarda se redresser pour se placer devant lui. Les deux paons restent droits face à face tout en se défiant du regard.



Son expression se fit moins froide et ironique, tentant vers non pas de la sympathie mais un semblant, histoire de calmer les ardeurs du rouquins.



Ajouta-t-il comme une ouverture vers une collaboration, purement professionnelle.



Répondit le shinobi en guise d'acceptation de la mission.



Oui bon, le semblant de sympathie à ses limites. Il ne faisait que répondre au fait qu'il s'était décrit comme le mauvais Hokage précédement. Simple plaisanterie mais pas forcément aux goûts de tous.

Kimino rigola face au refus de l'homme face à lui. Il était bon pour faire le pain, mais au moment de passer à l'action, il n'y avait plus personne. Alors avec un petit sourire narquois le jeune Hokage lui dit.



Puis lui tournant le dos sans le moindre respect Kimino retourna s'assoir et dit au Chikara.



Voici le premier vrai compliment que Kimino faisait à Azukiyo. Cet homme avait vu tellement de bataille qu'il pourra juger rapidement de la qualité du jeune homme, et de sa capacité à protéger d'éventuelles élèves.



Kimino lui montra la porte de la main et lui dit.

Et il lui rendit son sourire avec le même enthousiame narquois, tout en ajoutant quelques mots tandis qu'il lui faisait dos.



Le shinobi écoutait attentivement les consignes de la mission. Celles-ci pouvaient s'avérer plus que vitales après tout. Il passa outre le compliment dissimulé, son expérience n'était pas lié à un quelconque talent, c'était un fait acquis au fil du temps.



Il sous-entendait par là qu'il ne ferait pas de cadeau à son partenaire de mission afin de voir ce qu'il avait dans les trippes, et que le métal fera couler le sang si quelque chose viendrait compromettre la réussite de la mission. Sans un mot de plus il tourna les talons et quitta le bureau, avant de fermer la porte il lança tout de même une dernière phrase à l'Uzumaki.



Et le shinobi rejoignit ses quartiers pour se préparer au départ du lendemain.