HRP : Comme c'est la fin de mon Naka, je me permet un RP à la deuxième personne parce que... Parce que j'étais inspirée et je vous fluk. Assassins.
Tu es là, tu as froid. Que t'arrive-t-il ? Tu essayes de te débattre mais tu sens ton corps s'enfoncer un peu plus dans l'obscurité. Ta vue est trouble, un voile se dresse entre toi et le reste du monde. Tu suffoques, plongé dans cet océan qui t'aspire et t'attire inexorablement vers le fond. Est-ce la fin ? Tu t'inquiètes, tu paniques. Tu ne contrôles plus rien. Tu aimerais crier, tu en es incapable.
Au loin, tu entends leurs voix. À tous. Tous ceux qui ont fait de ta vie ce qu'elle est, du petit boulanger de la troisième rue à cet ennemi que tu as tué. De ce voisin aigri à celle de Qazéa. Toutes résonnent et bourdonnent. Tu ne les comprends pas. Que disent-elles ? Tu entends ton nom dans tout ce brouhaha.
Nakatsu.
Tu reconnaîtras toujours cette voix. La voix de cette fille, de cet enfant qui t'a guidé autrefois, de cette femme qui te guide une dernière fois.
Douloureusement, tes yeux s'ouvrent et son visage t'apparaît. Ce visage. Tu es étrangement content de le voir. Mais où es-tu ? Ton cou semble prisonnier et tes muscles te font mal. Tu respires, mais douloureusement. Elle s'excuse. De quoi ?
La mémoire te revient, tu sais qui tu es. Un traitre, l'ennemi d'une nation, son ennemi. Ça te fait mal mais tu ne dis rien. Tu n'y arrive pas. Elle t'annonce que tu vas mourir maintenant. Mourir. À l'entente de ce mot, tu as un mouvement de recul et t'ouvres un peu la nuque sur cette mâchoire d'acier qui l'entoure. Sa main se pose sur ton front. Tu ne sais pas pourquoi mais ça t'apaise.
Un nombre incalculable de mots, de phrases et de confidences assaillent ton esprit. Il y a tant de choses que tu aimerais lui dire, lui avouer, à elle. Tu ouvres la bouche mais rien ne sort. Toujours rien. Es-tu devenu muet ? Vas-tu emporter tout ça dans ta tombe ? Non. Tu dois parler. Parle.
"… Ka...za...mi..."
Trois syllabes qui te brûlent la gorge et t'assèchent le palet. Chaque seconde qui passe est plus douloureuse que la précédente. Tu sais que le sablier qui représente ta vie est désormais vidé. Péniblement, tu concentres tout ce qui te reste dans tes lèvres et lui offre un dernier sourire. Le plus beau que tu puisses lui faire. Tu ne lui en veux pas, tu étais déjà mort, à l'intérieur. Ta mémoire grave une dernière fois ses traits si fins pour ne plus jamais les oublier. Ce souvenir, tu l'emporteras avec toi.
Tu soupires une dernière fois et te laisses emporter dans les ténèbres. Tu n'as plus envie de te débattre, tu as eu ce que tu voulais. Tu t'en vas le sourire aux lèvres. Tu t'en vas l'attendre patiemment, là-haut. Tu sais que tu la verras, tu espères juste qu'elle ne t'oubliera pas.
Tu n'auras plus jamais froid.