Rapport de Mission #485

Plusieurs semaines après leur départ, le duo improbable autant par l'âge que par le clan rentre finalement au village. Ils passent les immenses portes, exténué par un long voyage que les terres arides de Suna n'ont pas épargné. Sans compter le fait qu'ils avaient frôlé la mort dans le temple, les deux shinobis avaient du redoubler de vigilance, car ils n'étaient que la moitié d'eux-mêmes pour affronter le voyage retour. Tomohiko digérait l'important manque de chakra et même si le gamin avait repris du poil de la bête, il était conscient que seul il ne ferait pas long feu si ils se faisaient attaquer. Car Azukiyo de son côté n'avait plus qu'un bras valide, sa prothèse ayant éclaté lors de l'exploration du temple. Et bien que le samouraï pouvait toujours se battre et se défendre avec un seul bras et son katana, le duo était clairement diminué si l'un deux ne pouvait utiliser de mûdras.

Après avoir joué et surjoué la carte de la prudence, leur périple se termina aux portes du village qu'ils n'étaient pas peu fiers de retrouver. Le Jônin libéra le Chûnin de ses obligations et lui ordonna un passage chez les ninja-médecins, souvent requis après chaque fin de mission. Quant à lui il gravit les escaliers menant au bureau du rouquin, qu'il avait hâte de revoir pour une unique raison : lui coller son rapport sous le nez en confirmant le bon retour des deux Shinobis. L'homme traverse les différents couloirs, se faisant parfois dévisager par d'autres collègues ninjas. C'est vrai qu'il pouvait paraître salement amoché, avec sa longue cape recouverte de tâches de sang, de sueur et de poussière, recouvrant son bras manquant alors que son autre membre était recouvert d'une flopée de bandages dues aux brûlures de son jutsu. Une fois devant la porte du bureau, il toque de sa main libre.

Kimino était surmené, les derniers jours avait été extrêmement éprouvant, les pires depuis le début de son règne. C'est avec le visage extrêmement fatigué et l'air pensif que le chef du village caché de la feuille se rendit à son bureau ce matin là. Imawara et Kaori n'étaient pas rentré de Kiri alors que cela aurait dû être fait depuis longtemps maintenant. Azukiyo et Tomohiko n'étaient pas rentré non plus. Si le jeune Kirishitan mourrait Risako ne pardonnerait jamais à Kimino, pas après les derniers jours.

Perdu dans ses pensées, le jeune homme fit réveiller par le bruit de quelqu'un qui frappe à sa porte.



Azukiyo, voilà enfin une bonne nouvelle. Enfin il l'espérait car il n'y avait personne avec lui. Le Uzumaki et le Chikara se fixèrent quelque seconde en silence et ce fût le Hokage qui vint briser le silence.



Le Hokage espérait que les nouvelles allait être bonne, il en avait vraiment besoin.

Le Jônin rentre dans le bureau à la réponse du Hokage au travers la porte. Il juge tout aussi rapidement le lieu, toujours aussi encombré de paperasse, que son interlocuteur devant lui dont la mine de déterré pourrait réveiller les morts. A la remarque du supérieur, Azukiyo lance un regard sur son bras manquant puis retourne porter son attention sur Kimino avant de pousser un sifflement ironique, habillé d'un léger rictus moqueur qu'il porte au coin des lèvres. Il se fout de ma gueule ? Il a vu la sienne ?



Oui, les habitudes reviennent au galop.



Le shinobi regarde à gauche et à droite de sa position. Repérant une chaise encombrée, il la débarrasse d'un geste vif et s'installe dessus, posant son dernier bras sur ses cuisses. Et sans vraiment laisser le Hokage répondre à cette question rhétorique, il enchaîne :



L'homme fronce les sourcils, pour confronté son interlocuteur à des réponses et ajoute :

Comme à son habitude Azukiyo etait charmant, mais le Hokage était heureux d'avoir enfin une bonne nouvelle, il ne releva rien de ce que le Chikara avait pu dire, mis à part à propos du temple.



C'était le moment où Kimino allait faire prendre plus de responsabilités au Chikara au sein du village. Il avait fait ses preuves avec cette mission.



Kimino se passa les mains sur le visage et enchaîna.





Kimino resta quelque seconde à réfléchir, puis il dit.

Azukiyo écouta les faits passés pendant son absence, ne réagissant que par des mimiques du visage. Il tiqua plus particulièrement sur l'attaque de Konoha avec un air sérieux, emprunté aux chefs de guerre, et le trait d'humour particulier du Hokage qui lui tira un regard accusateur vers Kimino. Durant ces quelques semaines d'absence Konoha s'était donc fait attaqué et était devenue une garderie pour un village détruit. Ca faisait beaucoup à encaisser ; surtout si les deux affaires étaient liées. Mais comment le prouver ? Si Kumo était en effet à l'origine de l'attaque envers Konoha ; avaient-ils aussi prévu le rameutage de la marmaille dans l'enceinte du village caché ? Dans quel but ? Affaiblir les forces d'un Konoha déjà bien maigres depuis sa reconstruction ? Alors que celles de Kumo ne cessaient certainement pas d'accroitre ; après tout ils ont toujours été d'une force militaire impressionnante.

Mais trève de spéculations, à l'heure où le Hokage s'apprêtait à peut-être faire la plus grande erreur de sa vie. Etait-il devenu fou ? Nommer un Chikara, clan ennemi des Uzumaki, comme conseiller ? Il était clair que l'expertise du shinobi pouvait lui être d'une grande aide, mais cette décision pouvait aussi provoquer sa chute. Car les rancoeurs des deux clans n'étaient pas toutes entièrement pansées. Face à la promotion collée entre les deux yeux, Azukiyo ne cache pas un léger rire sarcastique caché entre ses lèvres tirées. "Quand Gokoro va l'apprendre celle-là ... Ton neveu fait du zèle."

Après cette brève interlude, l'homme nouvellement nommé responsable de la sécurité blablabla, se leva silencieusement de sa chaise et planta son regard dans celui de son supérieur.



Il tourna les talons et enjamba une pile de papiers derrière laquelle il s'arrêta un instant pour saluer le Hokage ; avec le même respect qu'à l'accoutumée : pas de courbettes, un simple geste de la main alors qu'il tournait le dos au chef du village. Mais cette fois-ci il la garda levée, paume ouverte et doigts écartés par dessous les bandages.



C'était le temps nécessaire pour se refaire un nouveau membre. Suite à celà il abaissa sa main sur la poignée pour quitter le bureau sans plus de futiles paroles.