Le Hokage confirmait au même instant son avis identique à celui du Jônin sur le résultat de la mission. Malheureusement pour les pertes, le dossier de la mission était à présent bouclé et Azukiyo allait pour prendre congé de son supérieur lorsque celui-ci étaya son ressenti sur sa prise de poste. Le Chikara ignorait comment celle-ci s'était officiellement déroulée, étant en voyage lors cet évènement, mais depuis son retour il avait eut quelques occasions de constater les décisions du chef du village, ainsi que de le voir à l'oeuvre dans une lutte d'égo, lorsqu'Azukiyo rentra au pays.
L'homme au bras reconstitué fut d'abord surpris de la confession que lui faisait l'Uzumaki. "Il nous fait quoi le rouquin ? Une dépression ? Un peu jeune pour la crise de la quarantaine." Pensa-t-il en premier lieu en fixant le Hokage d'un regard interloqué. Mais le Jônin allait de surprise en surprise en écoutant les déboirs de Kimino et la confiance abrupte qu'il plaçait en Azukiyo. Non pas que le Chikara était indigne de confiance, c'était un Chikara quand même, un homme d'honneure. Mais c'était aussi pour cette même raison qu'Azukiyo ne comprenait le geste de l'Uzumaki. Leur clan s'opposaient depuis des générations ; et même si les querelles avaient cessées, les blessures du passés, elles, restaient sous forme de plaies ouvertes. Oh bien sûr Kimino luttait contre cette guerre civile qui n'amenait que le déchirement de Konoha, mais cela n'empêchait pas à la pillule d'être difficilement digérable pour les plus anciens.
Azukiyo tourna le dos au chef du village. Il porta une main contre le bois de sa prothèse, lourd fardeau que le destin de ces batailles clanniques lui avait laissé, alors que l'idée de lui répondre sèchement lui traversa l'esprit. Va pleurnicher auprès de ton oncle, aurait-il pu dire à une certaine époque. Mais Azukiyo viellit, enfin mûrit, lui aussi. Depuis son retour il fut contraint de travailler avec des Uzumaki et des Kirishitan, des personnes qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, qui auraient pu le trahir à la moindre occasion (c'est ce qu'auraient fait certains Uzumaki de son temps) mais à la place une confiance et un esprit d'équipe s'installa instinctivement. Tous ces gens rencontrés, ils n'étaient plus de tels ou tels clans, mais comme lui, des Konohajins. "Bordel."
Le Jônin souffla bruyamment par les narines avant de se retourner et d'attraper une chaise en bois. Il la souleva du sol pour faire tomber la parepasse qui siégeait dessus sans ménagement et la reposa d'un coup sec, le dossier face au bureau. L'homme enfourcha l'assise et plaqua ses avant-bras sur le dossier avant de foudroyer le Hokage du regard. Il allait devoir trouver les mots justes.
C'était pas gagné.


« On ne sait jamais ce dont la vie nous réserve et parfois on saisit des occasions qu'on pense inespérées pour notre avenir alors qu'on les regrette lourdement des années plus tard. Il ne faut jamais regretté nos choix. Et toi encore moins. Ce sont eux qui nous forgent. Et toi encore plus. T'es pas juste un type qu'on a affublé d'un chapeau -moche en plus- pour être le drapeau du Village ni le bouc-émissaire. Chacune de tes décisions peut nous envoyer à la mort. Exactement comme un chef d'équipe ; à la différence que lui, il tuera moins de subordonnés. Et pourtant en sachant cela, on continue de t'écouter causer, on revient tous les jours pour repartir au front se prendre des shuriken dans l'cul. Tu crois qu'on fait ça pour quoi ? Pour toi ? Va pas croire gamin. Pour Konoha ? Non plus. Tu veux savoir mon avis ? Konoha je m'en tamponne comme de la dernière moisson. Le village ne serait pas là que ça changerait rien à ma vie. Parce que Konoha, c'est pas un pays, c'est pas un village, c'est un peuple. »
Il pointa Kimino du doigt en appuyant son regard.
« Et toi gamin, t'es notre putain de dernier rempart. Si on tombe tous, c'est pour nous protéger tous. Si on tombe tous, c'est à toi que revient la charge de refonder un nouveau peuple. T'as jamais laissé personne derrière ; et si tu tournais la tête pour regarder par ta putain de fenêtre tu verrais que derrière toi c'est pas un tas de cadavres, ce sont des gens, qui compte sur toi comme tu peux compter sur eux. Alors ne nous claque pas entre les doigts parce qu'un bras je sais réparer, mais pas un rouquin dans ton genre. »