Blessure Démonique

J'étais actuellement dans mes appartements, allongé sur mon lit, en compagnie d'une femme. Et, bien que nous étions seul, je ne m'étais jamais senti aussi mal en point. Et, cela n'avait rien à voir avec le fait que nous étions encore tout deux habillés. En effet, j'étais mal en point depuis la visite, inopportune, du monstre qui sommeillait en moi -et que ne c'était pas manifesté depuis son emprisonnement voila sept ans. Ainsi, mon œil, duquel coulait encore quelques larmes écarlates, me brûlait. Une impression d’écartèlement provenait de ma cicatrice à l’œil et j'avais encore du mal à parler. Par ailleurs, l'ensemble de mes muscles étaient engourdis et cela avait forcé la jeune Kazami à m'aider à marcher jusqu'ici. Décidément, je lui avais montré une piètre image de son Kage aujourd'hui. Un homme enclin à la haine, incapable de prendre une décision convenable et surtout, incapable d'en finir avec un homme qui avait trahis le village.



Cette phrase se mit à retentir en moi comme un écho. Ce monstre avait raison sur un point, je me devais de protéger ma famille. Mais, qui était-elle. Qui méritait ma protection ? En temps que Kage, je me devais de répondre que l'ensemble du village était ma famille mais, je ne ressentais pas cela. Je ne pouvais pas encore dire cela. Au fond de moi une rancœur profonde me disait que seul les Uzumaki méritait d'être appelé famille et qu'eux seul devait être protégé. Cette créature avait raison, j'avais encore beaucoup de la haine, de rage, à l'encontre du clan Chikara. Mais, après tout, elle avait passé sept longues années à m'observer de l'intérieur. A comprendre qui j'étais, qui je voulais devenir et comment je réagissait. Elle avait compris que mon cœur gardait de la colère au fond de lui. Et que cette colère ne cherchait qu'une seule chose: sortir et se déchaîner. Et, derrière mon tempérament froid, calculateur, je cherchait simplement à masquer cette colère.

Cependant, c'était également à cause de cette colère, cette rage, que j'avais embrassé les idéaux de la prêtresse. Je voulais vraiment que ces combats cesse. Que les miens ne soit plus victime de ces tueries sanguinaires. Et j'étais également devenu Kage pour cette raison. Et, bien que mon clan primait -et j'en étais à présent pleinement conscience- je désirais aussi que Konoha prospère.

Je tourna la tête et je vis Kazami. Ses yeux me regardaient avec une inquiétude presque palpable. Elle semblait -presque- folle inquiète. Était-ce la perte de Nakatsu qui la rendait ainsi. Elle ne souhaite, sans doute, pas perdre une nouvelle personne aujourd'hui. Alors, dans un effort presque sur-humain, je me mis à essayer de lui dire que j'avais seulement besoin de repos. Que mon esprit était aussi fatigué que mon corps et qu'une nuit de sommeil était la solution. Seulement seul quelque mot purent sortir de ma bouche:



Je me mis à allonger mon bras. Je voulais lui faire signe de partir mais je n'y arriverais pas. Je pus seulement lui attraper la jambe. Décidément, j'ai bien faible...

Gekido semblait souffrir d'une douleur que la jeune ninja-médecin ne comprenait pas. Kazami était là, impuissante face à son Kage malade. C'était loin du rêve qu'elle s'était fixé ... Loin de son objectif d'être la meilleure ninja médecin du monde ...
L'Hokage parla avec difficulté, ou plutôt émis des sons. La rouquine fronça les sourcils, essayant d'en comprendre le sens. Voulait-il qu'il parte ?



Elle alla chercher un linge quelque part, qu'elle humidifia avec un peu d'eau froide et vint le déposer sur le front de Kage. Les vieilles méthodes sont toujours les meilleures. Elle lui fit un petit sourire en coin pour le rassurer puis elle alla s'installer sur le fauteuil juste à côté du lit.

Elle avait déjà abandonné son ami, elle ne pouvait pas perdre son Kage. Que se passerait-il si son coeur arrêtait de battre ? Si quelqu'un venait et profitait de sa faiblesse pour le tuer ? Non. Elle ne le laisserai pas seule. De toute façon, elle n'avait aucune envie de dormir. L'image Nakatsu mourant dans ses mains revenait sans cesses. Non, c'était donc impossible de partir pour elle. Kazami savait que le Kage n'allait pas insister parce que de toute façon il n'en avait pas la force.

Alors qu'elle veillait sur son Kage, Kazami commença à réfléchir ... De quel mal souffrait le Kage ? Il n'y avait pas eut de combat, ce n'était donc pas une fatigue extrême lié à une trop grande dépense de chakra ... Non, c'était autre chose, mais quoi ? Gekido ne semblait pas paniquer, c'était sans doutes qu'il avait l'habitude de ces maux ... La rouquine serra les dents. C'était pas le moment de la lâcher !

Contrairement à ce que j'avais essayé de lui faire comprendre, Kazami préféra rester avec moi dans la chambre plutôt que partir et me laisser me reposer seul. Peut-être avait-elle compris que je voulais rester seul avec elle. A moins qu'elle face semblant d'avoir mal compris, pensais-je. Décidément, cet état de faiblesse ne m'arrangeais guère. Non seulement je ne pouvais pas faire comprendre clairement à mes ninja ce que j'attendaient d'eux mais en plus ils avaient une bonne raison de ne pas m'obéir.

Soudain, peut de temps après que Kazami ce soit installé dans le fauteuil près de mon lit, la douleur que j'éprouvais au niveau de l’œil s'intensifia. Elle semblait se propager à tout mon corps, crispant mes muscles à son contacts. Ainsi, rapidement, je sentis l'ensemble de mes muscles se contracter et se raidir. De désarroi, j'avais agrippé, dans mes mains, la couverture sur laquelle j'avais été déposé. Je la serrais si fort que j'avais l'impression de serrer mon poing nu.



Ces mots étaient sorti de ma bouche aussi péniblement que la première fois. Cependant, j'avais essayé d'être le plus clair possible. Après tout, ma vie en dépendait peut-être.

A peine Kazami fut-elle dans le fauteuil qu'une nouvelle crise apparut. Gekido semblait se tordre de douleur. La rouquine, paniquée, se leva et alla au chevet de son Kage.



Mais comment ? Comment aider ? Elle aurait aimé appeler au secours, faire quelque chose ... Elle posa sa main sur ses bras et tenta une caresse pour le calmer en tentative désespérée.



Quoi ? Mais ... c'était n'importe quoi, elle n'allait pas ôter de l'énergie à cet homme qui semblait justement en manquer ! Elle fronça les sourcils un instant puis pris la décision. L'hokage savait mieux qu'elle comment il se sentait et puis elle n'avait rien d'autre à proposer.



Elle découpa le haut de Gekido avec son Irousaku puis écarta les vêtements pour avoir accès directement à la peau. Elle ne put s'empêcher de remarquer la musculature importante du Hokage. Mais sans attendre, elle démarra l'extraction du chakra par cette technique qui avait tué son amant.

Mais alors qu'elle s'attendait à devoir extirper ce qui restait de chakra à cet homme en tirant dessus, elle eut à peine a débloquer un tenketsu qu'un énorme afflux de chakra s'en échappa. Elle fut tellement surprise qu'elle fit un bond en arrière. C'était quoi ce bordel ?
Elle revint à la charge et se concentra pour cet exercice difficile. Elle libéra ainsi une grande quantité de chakra. De temps en temps elle regardait le visage de Gekido, voyant qu'il reprenait un peu des couleurs, cela semblait marcher.

Gekido repoussa violemment Kazami contre le mur le plus proche. En vidant le Chakra du Hokage, elle venait de laisser une chance au démon de prendre le contrôle de ce corps. Malgré ça, sa présence servait réellement à ranimer le Kage entre la vie et la mort depuis l'aspiration de son Chakra. D'un ton peu rassurant, elle s'exprima avec une voix mi féminine mi masculine :



Enoshima releva le haut de son corps et regarda avec insistance la femme. Une fois les pieds au sol, elle se leva et se rapprocha de Kazami :



Avec violence, le monstre frappa dans le mur se trouvant à sa droite. Un trou de plus de 40 centimètres de diamètre en résulta. Gekido retomba sur son lit. Le démon venait de rendre l'emprise du corps.
Enoshima désespérait, le Hokage restait-il toujours aussi faible d'esprit ?

La violence du coup se fit en deux temps, une fois avec le poing de Gekido et une fois contre le mur. Kazami hurla. D'abord de surprise, puis de douleur. Mais qu'est ce qu'il se passait ? Pourquoi venait-il de lui mettre un coup de la sorte ? Une violence, inouïe. Elle savait qu'il était Kage, mais quand même, il était de son clan ! Avant que Kazami pu comprendre quoi que ce soit, Gekido se mis à parler. Ce n'était pas sa voix habituelle. Celle la glaçait le sang, vous rongeait les os et l'âme. Un peu comme celle de l'Autre.

Il parla de lui à la troisième personne, ce qui était étrange. Kazami fronça les sourcils. L'homme se leva et vint vers elle. Que faire ? Elle savait qu'elle n'était pas de taille. Un coup de poing partit à côté d'elle mais elle sentit quand même l'onde de choc.



Kazami sentait la voix qui résonnait dans sa tête, comme si elle était omniprésente. N'en pouvant plus de cette pression fénoménale, elle hurla :



L'Hokage retomba sur son lit comme une poupée de chiffon. La rouquine resta accroupie contre le mur encore un instant sans bouger. Que son coeur se calme, qu'elle arrive de nouveau à respirer. Elle n'était pas passée très loin de la mort.





La rouquine se leva alors et regarda le corps. Il semblait inconscient. Elle s'en approcha doucement, avec prudence, et d'une main douce elle le bougea un peu :

Kazami était penché au dessus de mon lit, au dessus de moi. Et, malgré ma douleur je pouvait sentir l'odeur de son parfum. C'était une odeur légère, fruité et éphémère. Il n'y avait aucune comparaison possible, cette odeur était -à mon sens- unique. C'était le parfum de Kazami. Et, alors qu'elle déchirait avec minutie le haut de mes vêtements, une nouvelle vague de douleur s'empara de mon corps. Kazami devait agir vite. Il en allait de mon bien être. Soudain, je sentis mon chakra bouillonner. Puis, avant même que je suis puisse m'en apercevoir, mon chakra commençais à disparaître de mon corps. Lentement, je me sentais glisser vers un sommeil profond.

Autour de moi, tout était que noir. Aussi noir qu'une nuit sans lune, sans étoile. Il était impossible de distinguer ciel et terre. Et, à l'endroit où l'horizon aurait du se trouver, il n'y avait rien. Absolument rien. J'étais dans le noir. Un noir total et absolu. Aucune lumière. Aucune lumière. Cette obscurité n'était en rien rassurante surtout qu'il m'était impossible de voir où je marchais et vers où je me dirigeais. S'il y avait un trou devant, il m'était impossible de le voir. Je marchais à l'aveugle.

Et, alors que je marchais, j'eux la sensation de tomber. Tomber indéfiniment. Tomber dans un abîme sans fin. Cependant, il y avait bien une fin à cet abîme...

J'étais étendu sur mon lit, dans le sens de la largeur. J'avais bougé, à priori, et pourtant je ne me souvenais de rien. Au dessus de moi, Kazami me regardait avec un regard inquiet -et interrogatif. Sa main, qui trouvait au niveau de mon pectoral droit, faisait de petit aller-retour horizontaux. Avait-elle cherché à me réveillé. Que c'était-il passé ? Mais ma réflexion fut interrompu par l'arriver d'un ninja



Son visage se figea. Il se mit à rougir et grommela une excuse avant de repartir en direction de la porte. Quel intervention inutile, pensais-je. Cependant, il avait parlé d'un bruit sourd. M'étais-je fais attaqué. Etais-ce pour cette raison que je n'avais plus souvenir de rien et que Kazami semblait si soulagé de me voir émerger ?

Me relevant avec lenteur, je vis, après avoir tourné la tête sur le côté, qu'un trou d'un diamètre important se trouvait sur le mur. Que c'était-il passé. Kazami me devait quelques explications !

Après une brève intervention inutile d'un des gardes, l'Hokage repris ses idées et se redressa. Kazami eut un soupir de soulagement. Il était revenu à lui, son vrai lui. Ses muscles étaient encore tendu et ses jambes tremblantes mais elle était rassurée.



Il ne se souvenait donc de rien ? Elle devait donc raconter ce qu'il s'était passé ? Et s'il ne la croyait pas ? Devait-elle avouer à son Kage sa faiblesse ? Qui sait comment il réagira ?

Elle prit alors un peu de temps pour réfléchir à comment elle allait le lui dire puis, d'une voix douce elle lui expliqua calmement :



Kazami commençait à pleurer, elle n'en pouvait plus de toutes ses histoires. Elle prit son visage dans ses mains pour se calmer et continua, en sanglotant encore un peu :



La rouquine venait de réaliser : c'était de sa faute. Sa technique avait révélé la créature. C'était vraiment la pire des ninja-médecin. Kazami releva la tête pour regarder de ses yeux humides le visage de Gekido et deviner ainsi quelle serait sa sentence.

Kazami était en larme. Alors, sans vraiment réfléchir, j'avança vers la jeune femme afin de la prendre dans mes bras. Je ne souhaitais qu'une chose, qu'elle cesse de pleurer. Qu'elle se calme. Je n'aimais pas la voir ainsi. Je n'aimais voir aucune femme de mon clan être ainsi. Mon côté sexiste et machiste y était certainement pour quelque chose puisque je me sentais obligé de la protéger. C'était mon rôle d'homme que de protéger ceux et celle qui ne pouvait le faire seul. Je me sentais obligé de toute les protéger et, bien que je me rendais compte que de nombreuses femmes de ce clan avaient assez forte pour ce défendre seul, je ne voulais perdre aucune d'entre elle. Protège ta famille m'avait-elle dit, pensais-je. Et c'était ce que je me devais de faire.

Il me fut impossible combien de temps je l'avais ainsi gardé dans mes bras. Quelques secondes ? Quelques minutes ? Cependant, durant ce labs de temps, je compris que de cette femme avait vécu de nombreuses choses aujourd'hui. Trop de chose sans doute pour reprendre le service actif, dans l'immédiat, elle devait se reposer. Et, si ce n'était dormir, elle devait au moins se reposer. Ainsi, et bien que mes muscles étaient encore endoloris, je la pris dans mes bras et la déposa sur le lit.

Lorsque Gekido s'avança vers elle, Kazami eut un mouvement de recul. Elle avait encore peur de lui, sans le vouloir. Mais finalement il la prit dans ses bras. D'abord, elle fut tendue et mal à l'aise. Après tout, c'était le Kage. Puis elle eut se sentiment de sécurité, elle se sentait comme une poupée de porcelaine dans ses grands bras musclés. Doucement, elle commença à se détendre.

Quel genre d'étreinte était-ce ? De l'amitié ? De la paternité ? De l'amour ? Kazami n'avait aucune réponse à cela, mais au final, elle ne souciait pas, ce qui comptait, c'était ce sentiment de sécurité. Plus rien ne pouvait lui arriver. C'est vrai qu'elle était fatiguée. Aussi, elle sentit à peine qu'il la souleva comme une plume pour l'allonger sur son lit. Les draps étaient doux et encore chaud à l'emplacement où s'était allongé Gekido avant.

Elle regarda le visage du Hokage une dernière fois avant de s'enfoncer dans son sommeil. Tous ces événements c'étaient passé en une nuit. Une nuit blanche pourtant très sombre, sanguinaire. La trahison, le meurtre, le démon. Kazami eut un sommeil agité de cauchemars, tous plus étranges les uns que les autres.

Kazami venait de fermer les yeux. Sans doute, dormait-elle déjà alors que je me dirigeais vers la porte. J'espérais, de tout cœur, que son sommeil ne soit ni agité ni gâché par les événements -tragique- de cette nuit. Repensant à Nakatsu, celui qui avait guidé les vampires à l'intérieur de Konoha, je me mis à espérer qu'elle ne se mette pas à rêver de lui. Je ne souhaitait pas qu'elle revoie son visage, qu'elle ré-assiste à sa mort. Après tout, elle avait mérité de dormir sereinement.

Alors que j'étais devant la porte, près à l'ouvrir, je regarda de nouveau en direction de mon lit, là où dormait Kazami. Mon cœur se serra à l'idée de la laisser seule dans cette immense chambre. Cependant, je la savais en sécurité. Après tout, deux gardes gardaient la porte nuit et jours.



Protège ta famille m'avait dit le démon. Et, c'était ce que je comptais faire. Protéger ma famille et ceux qui m'étais chère. Et, pour ce faire, je devais connaître les desseins de celle qui se faisait appeler Sana.