Le soleil était à son zénith, l'extérieur rayonnait par son astre brûlant, mais l'intérieur de ma chambre n'était éclairé que par quelques rayons filtré par mes vieux volets. Je me trouvais assise sur une couverture faite de laine et entreposée a même le sol. Sur lequel se trouvait mon encensoir chargé d'un mélange d'herbe hallucinogène. Cela faisait désormais quelques années que je m'adonnais à ce rite. Il n'avait que pour but de me faire jouir de mes songes les plus inavouables. Il me permettait de rêver de mon tortionnaire. De visualiser ce qu'il me ferait et ce qu'il m'obligerait à faire. Je l'observais, lui, faisant de moi son jouet, son exutoire de colère. Je gouttais du fouet sur mon dos, du baiser incandescent du fer rouge sur ma peau, de l'horrible odeur de ma propre chair brûlée. Entre cauchemar et rêve, je me réveillais à chaque fois, au bord de l'orgasme, une fine pellicule de sueur sur ma peau... J'usais de cet ingénieux procédé à chaque fois que mon désir de masochisme devenait trop... prenant. Mais surtout, lorsque je ne trouvais aucune âme suffisamment tourmenté pour m'offrir ma dose de douleur. Il fallait dire que rare était les individus qui prenaient leurs pieds en amenant son partenaire proche de la mort. Mais, je devais également admettre qu'il était encore plus rare ceux qui jouissaient dans la souffrance.
Pour ce rite, je ne m'habillais que d'une simple brassière et d'une culotte, finissant toujours en nage et baignant dans ma sueur, cela ne valait en aucun cas le coût de salir mes habits. Prête à rejoindre un univers lointain, je faisais percuter a plusieurs reprises deux pierres jusqu'à créer une étincelle dans mon encensoir. Doucement, l'herbe se mettait à se consumer, laissant ainsi échapper une fumée épaisse. Alors, penchant mon visage au-dessus de celui-ci, je prenais de grandes inspirations, jusqu'à sentir mon être tout entier flancher... Puis, mon visage vint percuter la laine de ma couverture... Ainsi, je rentrais en transe.
Je me trouvais dans un lieu froid et dénué de vie avec des murs dépouillés de tout ornements, seulement quelques torches enflammés y logeait. Je frissonnais, vêtu d'une robe en laine légère, teinté de couleur safran. Je regardais autour de moi. De la saleté et des débris en tout genre s'entassait dans les moindres recoins de la pièce ; des tâches diverses constellaient le sol nu. De part et d'autre était entreposée des fouets nettoyés, entretenu, au cuir bien huilé, des fers lustrés, des kunais immaculées, affûtées jusqu'à trancher aussi nettement qu'un rasoir. L'entretien des instruments étaient en totale opposition avec l'état des lieux. Observant mon environnement, j'entendais des murmures se rapprochant dans mon dos, je voulais me retourner, mais cela m'était impossible, j'étais désormais a genou au sol, rien ne pouvait entraver mon corps et pourtant, j'étais comme paralysée. Alors, juste à quelque centimètre derrière moi, les pas s'arrêtaient. Je sentais une main se glisser dans ma chevelure afin de les dénouer avec délicatesse. Dans un murmure, une voix douce et féminine me glissait « Des actes néfastes et douloureux ». Je me mordais la lèvre inférieure afin de retenir mes larmes... Les larmes m'arrivent toujours avant le désir... Alors, les mains de la femme saisissaient désormais mes cheveux sans ménagement, me tirant la face vers l'arrière afin que je puisse apercevoir son visage... Indescriptible, à la fois merveilleux comme le soleil et horrible comme les ténèbres. Tout en gardant sa prise, elle se déplaçait face à moi, puis m'assena un violent coup au visage du dos de la main, si violent que mes oreilles résonnèrent et que je sentais le goût métallique du sang dans ma bouche, ma lèvre inférieure, qui jusqu'à présent je mordais, avait explosé. Une vague de désir m'envahit alors que le sang coulait sur mon menton. Puis sa main vint essuyer mon sang avant de venir se glisser sous ma robe, sous mes dessous, elle était froide, trop froide pour être vivante. Et me fixant d'un regard mort, ma tortionnaire me dit « Tu as été choisis pour être souillée ». Et c'est à partir de là que les choses s'empiraient. Durant plusieurs heures, cette inconnue s'occupa de moi, de me faire à la fois souffrir et jouir. Ma vision était devenue floue sous l'effet de l'épuisement et des larmes, tout mon corps souffrait sous les assauts conjugués de violence et de plaisir. Alors, je sentais mon visage se rapprocher dangereusement du sol et d'une voix lointaine, j'entendais « Je sais que nous nous reverrons ».
En sursautant, je venais de revenir au monde réel, mon cerveau subissait le martellement habituelle que laissait comme effet désagréable les herbes. Je pris quelques minutes, dans le vague avant de me rasseoir et me rendre compte que mon corps n'avait subi aucun réel traumatisme. Couverte de sueur, dans une pièce enfumée, les astres lumineux - qui avant le rite transperçait les volets – avaient quasiment disparu. Combien de temps avais je passée inconsciente ? Vraisemblablement plusieurs heures. Baignant dans ma propre sueur, je me relevai doucement cherchant à rejoindre le petit coffre en bois entreposé dans le recoin de ma chambre. Je devais m’agripper a tout ce que je pouvais trouver sur mon passage afin de ne pas perdre mon équilibre. Alors, je sortis l’un de mes objets favoris, mon fouet. Ce songe bien obscure avait fait grimper un désirs ardent en moi, alors qu’il avait pour objectif de l’atténuer. Je n’avais qu’un seul désire : souffrir. Je gardais cet outils rangé précieusement dans sa boite pour ce genre de situation. Les moments où mes pulsions seraient si forte que je serais prête à me confier au premier sadique que je croisais. Le problème, c’était que lorsque j’étais dans un tel état, je devenais totalement incontrôlable. Et chaque coup que je recevais n’était généralement pas suffisant. Alors, la déception me transformait en la tortionnaire et faisait payer au centuple les coups reçu. Autant dire, que cela finissait en un véritable carnage. Finalement se fouet, était ma camisole, celui qui me permettait de m’assouvir seule, avant que le désir ne devienne trop grand.
J’ôtai rapidement ma brassière que je lançai sur un tas de linge sale au coin de ma chambre. Avant d’élancer avec précision le fouet dans mon dos, le claquement si violent couvrit durant quelques seconde mon cris de douleur. Constamment, lors du premier ressentit douloureux je pensais que j’allais mourir, mon souffle se bloquait dans ma gorge, j’entendais un cri étouffé sans comprendre que celui-ci venais de moi. Puis vint le second coup, puis le troisième. Jusqu’à ce que mon corps me trahit, s'accommodant à la douleur de ma chairs torturée, détrempé de désir et de sang. Alors là, le plaisir montait, inexorablement. Bien que je me déchirai la peau, que je me saignai à la limite de la mort… Je priai pour que cela ne s'arrête jamais, mais finalement, mon bras perdais en puissance et je finissais par m'arrêter et c'était à cet instant que je me retrouvai à lutter contre les ultimes sursauts de désir... Quelle créature étais-je pour éprouver du désir pour mon propre avilissement, béni – ou salie, cela dépendra de vos penchant - par les mains de la mort elle-même.
Moins d’une dizaine de coup me suffisait pour jouir. Il fallait avouer que j’avais des années d’expérience dans le maniement du fouet sur ma propre personne.
J’étais à bout de souffle, essouffler de mon orgasme et par la douleur. La partie la moins plaisante dans tout cela, c’était l’après, lorsque je me retrouvai épuiser, les jambes tremblante et que je me devais de nettoyer le sang. Le problème du fouet, c’est que chaque coup faisait gicler des tas de gouttelette, sur le sol, le mur, le plafond, de partout. Et le moins drôle, c’est que sa séchait rapidement, trop rapidement. Après chaque séance, je me retrouvais à récurer ma chambre comme une tarée, bien que finalement, les tâches perduraient. Ainsi, je pouvais dire que j’avais véritablement donné de ma personne pour la décoration de cette pièce. Des milliers de gouttelettes éparpillé. Par moment, je me considérais comme une artiste. Certes, une artiste au goût particulier, mais une artiste malgré tout !
Mon dos était en charpie, je ne pouvais le voir, mais je le ressentais. Ma souplesse permettais de venir inspecter chacune de mes plaies à l’aide de mes doigts. Je sentais le sang couler le long de ma peau terminant sa course sur mes fesses. Dans ma boite à malice se cachait constamment un bandage afin de couvrir mes plaies et éviter que le sang ne salisse l’entièreté de l’appartement.
Je n’étais vêtu que d’une simple culotte noire et de mon bandage lorsque je quittai ma chambre. J’adorai au-delà de tout me pavaner entièrement nue. Une question de liberté mais également qu’il était pénible de frisonner de plaisirs lorsque ma chemise effleurait mes plaies à vif, ahhh qu’elle fardeau d’être une masochiste... Si les mœurs étaient différent, il était certain que je me baladerai dans les rues dans le plus simple appareil. Ici, j’étais libre de le faire, certes je vivais avec ma sœur mais, étant donné qu’elle était ma parfaite jumelle, je n’avais rien à cacher qu’elle ne pouvait voir sur elle-même.
Les herbes hallucinogène avait comme effet secondaire d’ouvrir l’appétit. Et là, actuellement, mon ventre criait famine mais je mettais toujours mis comme règle d’or : le nettoyage avant le nourrissage. Je traversai le salon dans un sens sans voir âme qui vive, avant de le reparcourir dans l’autre sens équipé d’un seau d’eau et d’un vieux chiffon usé.
Je frotta, encore et encore. Chaque mouvement tiraillait sur les plaies de mon dos ravivant une légère flamme de plaisir en moi. Au fur et à mesure, l’eau translucide du seau virait doucement au rouge. Ce nettoyage ressemblait à un entraînement, chauffant le muscle de mes bras. De la sueur commençait à perler entre mes seins et sur mon front lorsque je terminai cette besogne.
Enfin, j’allais pouvoir venir retourner au salon et me restaurer.
Publié le 04 Juin 2020 vers 18h