Cela faisait longtemps que la Quadragénaire avait parcouru les couloirs du ministère en tant que Jônin. Presque 5 ans. Son air était d’une tranquillité presque inquiétante. Les rumeurs de couloir étaient effacées par son pas assuré, s’appliquant à claquer le sol avec ses bottines. C’était ça, le véritable respect. C’était ça, le véritable pouvoir. Et non pas faire une pitoyable démonstration de force face à quelqu’un était deux fois plus jeune, et peut-être dix fois moins fort.
Elle s’avançait vers le bureau de l’Hokage Kimino. Et cette fois-ci, pas seulement en tant que Jônin, mais en tant que membre du Clan Uzumaki, et mère. Kimino avait blessé son fils, et tel une mère qui défend son enfant, elle comptait bien lui rappeler que toute personne se pensant au-dessus des lois de la république, même si cette personne était un des Hokage, ne pouvait s’en sortir impunément.
La jeune femme arriva devant le bureau. Elle toqua exactement trois-fois. Lorsqu’on lui fit signe d’entrer, elle s’avança, et son regard croisa celui du presque assassin de son fils. À ce moment, elle se demanda a qu’elle sauce elle mangerait cette petite chose qui se croyait grande, et adulte. À la sauce aigre-douce. Mais peut-être que celle-ci serait vraiment trop amer pour le « roi » dans sa tour.
« Maître Hokage Kimino-San. »
Elle s’approcha dans le bureau, d’un pas lent, observant son environnement. Malgré son envie de massacrer ce petit merdeux qui apprenait à faire sur le pot alors qu’elle tranchait des gorges et brûlait des maisons, elle ne laissait rien transparaître. Peut-être juste un froid glacial digne des terres de Yuki no Kuni. Et son air était d’un calme inquiétant au vu de la situation. N’importe quelle mère aurait défoncer cette porte pour réclamer vengeance.
« Je vous avoue que cela fait bien longtemps que je n’avais pas mis les pieds ici. Cela me rendrait presque nostalgique... »
Elle s’avança vers Kimino, lentement, et d’un pas assuré, tel un prédateur s’avançant vers sa proie.
« Je crois que c’était il y a 4 ans, presque 5. Après le massacre Chikara, ou mon défunt mari fut tué pour avoir défendu la cause qui lui semblait juste. C’est-à-dire l’unité. Et vous savez ce qui est le plus terrible dans toute cette histoire ? »
Elle fixa Kimino d’un air encore plus froid que les plaines de Yuki no Kuni en pleins hivers, presque mauvais.
« Que tous les coupables de ce massacre, même soi-disant embrigadé, n’eurent pas eu le courage d’abandonner cette carrière en reconnaissant leur faiblesse d’esprit. Un manque cruel de discernement, et de courage, qui fait littéralement et cruellement défaut à ces soi-disant « ninjas d’élite ». Mais, il faut du courage pour reconnaître ses erreurs. C'est d'ailleurs le seul chemin possible vers l'amélioration et la rédemption pour eux. Et puis, tout le monde n’a pas ces qualités essentielles, et n'est pas capable de les développer, n’est-ce pas ? Ce qui est encore plus terrible lorsque ces derniers atteignent les sphères décisionnelles les plus importante. »
Elle fit un petit ricanement. Il le savait, elle le visait directement.
« C’est pour ça que l’on devient adulte uniquement lorsqu’on a plus besoin de sa Maman pour corriger ses erreurs. Rattraper les catastrophes, comme je ne sais pas moi, une guerre civile, une crise interne aux portes d’une guerre sanglante pouvant faire s’effondrer la nation du feu. Guider ses pas, pour lui faire assumer les conséquences de ses actes. Pas forcément sa mère biologique, certaines sont d’ailleurs très mauvaises, cela peut-être une femme, une Sensei. Une figure féminine d’autorité, si vous préférez, Kimino-san. »
Elle faisait clairement référence à Kazami Uzumaki, qui avait sauvé son fils, et peut-être évité par là une crise sans précédent. Puis, son petit sourire et sa bonne humeur se changèrent de nouveau en regard noir, accusateur.
« Je viens vous dire que je reprends du service. Je crois que Konoha , et que le clan Uzumaki, à défaut d’avoir un bon représentant et un bon dirigeant, a besoin d’une mère, voyez-vous ? Et comme je pense avoir de l’expérience avec les petits garnements, étant mère de deux garçons, je devrais m’en sortir comme un chef pour calmer les grands enfants que sont les ninjas de la feuille. N’est-ce pas ? »
Elle lui fit un petit sourire, faisant les 100 pas dans la pièce, ne fixant le grand enfant qu’à des moments stratégiques, lui faisant bien comprendre qu’on parlait de lui.
« Ce n’est pas comme si vous étiez en position de négocier. Et ce n’est pas parce que l’Uzumaki-dôno n’est pas là qu’il faut croire que c’est la fête au village, et que les grand peuvent racketter et agresser impunément les petits, que l’anarchie doit s’instiller dans notre quotidien, et que la violence doit s’installer dans le rapport d’autorité, inégal par essence. Vous êtes un grand garçon, vous devriez comprendre ça… Enfin, c’est ce que les gens croient tout du moins. »
Elle s’avanca vers la porte du Hokage, la verrouillant à double tour. De nouveau, son regard changea.
« Même si cela est en trains de changer. Maintenant que j’ai parlé en tant que Shinobi à son Hokage, permettez que je parle de Membre Aînée du clan Uzumaki au grand adolescent que vous êtes, puisque manifestement, vous n’avez pas atteint la sagesse et le discernement de l’âge adulte. »
Elle se tourna vers lui, avant de s’asseoir sur la chaise, juste en face.
« Je suis curieuse d’entendre ce que le quasi-assassin de mon fils, et presque auteur d’un clanicide, a à me dire. »
Elle fit un ricanement.
« On dirait presque que je parle de Gekido Uzumaki, vous savez, ce monstre que nombre de personne veulent la tête, vous ne trouvez pas ? »
Avant de fixer intensément Kimino, avec un regard lourd de sens.. Et tout le monde n’a pas ces qualités essentielles, n’est-ce pas ? Ce qui est encore plus terrible lorsque ces derniers atteignent les sphères décisionnelles les plus importantes.