L'auberge des vérités

La Prêtresse venait de quitter l'auberge, prétextant une communication importante avec un ancien chef Kenketsu, Shizuka en profita pour rejoindre Genichi. Elle devait tout lui dire, il devait comprendre. Toquant à la porte, elle s'empressa de pénétrer dans la chambre de son garde de toujours. Celui-ci était encore bien faible et assez lent et par chance, le groupe avait pour habitude de voyager dans des vieilles charrettes. Ils n'étaient dorénavant plus que 5, trop peu nombreux pour se faire repérer par l'illustre Prêtresse.


Depuis le début du voyage, la discussion était évitée par les deux interlocuteurs. La bataille contre le Prince datait déjà de plus de deux semaines.


Elle se posa sur le lit du Miwaku.


Shizuka aimait son frère plus que quiconque, mais elle savait qu'il ne pouvait plus gouverner. Elle n'était pas vraiment ici pour se justifier, mais plutôt pour en dire plus vis à vis de la suite des événements. Les Kitto ne suivaient plus la Prêtresse et ils rejoindraient tôt ou tard Konoha. Les Kenketsu n'étaient pas des êtres fidèles et il était difficile de considérer cet espèce. Pour autant, l'ancienne figure religieuse du village de la feuille n'était pas dans le faux lorsqu'elle estimait pouvoir faire renaître d'anciennes tribus claniques via les Kenketsu et le jeune Gaikotsu au pouvoir étonnant. De cette façon, le clan Hattori pourrait rapidement surprendre les autres en se servant des anciens pouvoirs claniques.

Cela faisait désormais deux semaines que je m'étais imaginé mort. Deux semaines que j'avais échoué face au Prince. Deux semaines que j'avais frôler l'épuisement complet de mon chakra. Deux semaines que nous étions sur la route en direction de Kumo. J'étais affaiblit, lent, mon corps souffrait autant que mon esprit... Je ne cessais de revivre l'instant que je pensais être mon dernier. Je revivait ce néant... Rien, j'allais mourir et ma vie ne c'était résumé à rien ! Toute ma vie je n'avais été qu'un exécutant, offrant tout mon temps à mes supérieurs, je n'avais créer aucune réelle relation, sauf avec le singe... Hidemi était ma sensei, ni plus, ni moins. Soshi était mon élève, ni plus, ni moins. D'ailleurs, ma propre élève me detestait. Je pouvais le concevoir, je l'avais torturé autant physiquement que psychologiquement afin de créer l'arme que le lapin espérait avoir... Qui était-je, qui était cet enfoirée de cafard hein ? Une arme...
Je ressassais ces idées là lorsque j'entendis toquer à ma porte. D'un simple bruit de gorge, j'invitai Shizuka à pénétrer dans ma chambre alors que j'étais alité, les traits tiré par la fatigue... Et je l'écoutai... Et ce que j'entendis était une véritable aubaine pour mon âme qui souffrait! Peut-être que finalement, j'allais pouvoir changer, j'allais pouvoir donner un semblant de sens à ma vie. Être une arme, j'aimais cela, mais peut-être que finalement, j'allais pouvoir choisir contre qui je voulais la diriger... J'allais pouvoir prendre position !



Je laissai ces quelques mots planés dans la pièce tellement ceux-là me paraissait dingue...

Le Prince se trompait et cette stupide Prêtresse en faisait tout autant. Seul le clan Hattori pouvait dominer ce monde et établir une paix, aussi douloureuse soit-elle... Kumo se devait d'établir des règles pour raisonner ce monde. Il était improbable de continuer de vivre ainsi, il fallait purifier ce continent et détruire les impropres. La femme le savait, son immortalité deviendrait bien rapidement un atout. Observant son ami d'enfance via ses deux yeux rouges rubis, elle prit la parole :


Shizuka soupira en imaginant les prochains jours.



La Hattori était immortelle, la succession n'était même plus une question. Elle vivrait éternellement pour établir une paix. Elle détruirait intégralement les autres Kenketsu et elle soumettrait Konoha. Les villes civiles seront soumises et son Empire ne cesserait de croître. Shizuka posa alors sa main gauche sur le tibia du Miwaku.


Elle se leva alors.


Divisée, la femme était incapable de réellement donner une réponse à ses doutes. Masashi oserait-il ? Était-il si attaché au pouvoir ? Au fond, n'était-ce pas ce qu'il désirait depuis si longtemps ? Il avait été longtemps considéré comme la meilleure des ombres de Kumo, ne s'épanouissait-il pas qu'en fréquentant la mort ? L'héritière n'était nullement certaine d'elle, mais ce monde devait muer. Elle prit alors la direction de la porte.

Ainsi, Shizuka souhaitait régner sur Kumo. Le grand et puissant Masashi détrôné , j'avais du mal à l'imaginer... Mais, je me devais de faire confiance à Shizuka. Finalement, n'était-ce pas également ma seule porte de sortie ? Ma seule façon de vivre ? Comment réagirait Masashi si celui-ci apprenait que je n'était pas retourner au village après ma mission pour servir la Princesse ? Peut-être verrait-il cela d'un bon oeil puisque je restai proche d'elle afin de la protéger, ou alors, verrait-il cela comme une trahison ?







Alors, je regardai la princesse sortir de ma chambre...