Casino oui, mais Royale !

Ainsi son amie ne s’était jamais rendue dans un casino. Tant mieux, il pourrait lui faire découvrir les choses passionnantes qu’on y trouvait. Avec un grand sourire il se leva en même temps que Soshi, ce fut ce moment qu’elle choisit pour le taquiner. Sans perdre son calme, il répondit tout naturellement :


Suite à quoi il la prit par le bras comme il commençait à en avoir l’habitude et l’emmena à travers toute la ville. Ils quittèrent les bas-fonds rejoignirent les quartiers plus civilisés de Kumo. Cela le mettait mal à l’aise. Il avait peur de croiser l’un de ses anciens camarades. Il y avait peu de chances que cela arrive et quand bien même, il avait changé du tout au tout physiquement, même si un tatouage de dragon ornait toujours sa face.

Il était aussi mal à l’aise car ça le forçait à quitter son antre des bas-fonds. Petit à petit il s’y était habitué, venant même à les considérer comme un foyer. Et quand on est un rat on n’aime pas quitter son trou. Mais il se faisait violence afin de changer les idées de son amie. Tout fier de lui il entama la conversation :


Ils parvinrent enfin dans le quartier le plus huppé de Kumo et Maeda scruta les bâtiments. Cela faisait un moment qu’il n’était pas venu. Tout ce dont il se souvenait c’était que le casino était un énorme bâtiment d’où s’échappaient tout un tas de sons : de la musique, des bruitages de machines, les cris de joie ou de désespoir … Finalement il ferma les yeux et se laissa guider par ses oreilles. Cette stratégie ne fut pas vaine puisqu’il parvint à rejoindre ainsi le fameux casino. Il déclara à Soshi, toujours à son bras :


Le Shinayaka avait des étoiles plein les yeux. Lors de sa formation on l’avait emmené une fois ici et il en avait gardé un excellent souvenir. Il n’y avait jamais remis les pieds car ses finances ne lui permettaient pas de pouvoir faire grand-chose ici mais maintenant qu’il bossait pour Kazuna les choses étaient différentes. Il tâta sa bourse pleine à ras-bord de pièces d’or et entra dans le casino.

C'était donc à Soshi de décider si c'était oui ou non un rencard ? Et bien elle en déciderait en fin de soirée, suivant le comportement de Maeda. La jeune femme eu un léger pincement au cœur en arrivant dans le centre ville. Tout ce monde, toute ces lumières, elle qui était habitué aux tunnels, et aux bas quartiers, elle se sentait comme un papillons de nuit face à une lanterne. Elle sera un peu plus fort le bras du Shinayaka. Bizarrement, elle trouvait sa présence apaisante et réconfortante.

Après de longues minutes à batifoler dans le centre du village, les deux arrivèrent au casino. Maeda n'avait pas menti, et Soshi avait des étoiles plein les yeux. Elle n'avait jamais vu un endroit pareil. Et en jetant un coup d'oeil rapide, aucun homme n'était un ancien client. Elle se souvenait de tous les visages, n'étant pas réellement consentante au fond d'elle, elle ne pouvait les oublier.



La jeune femme semblait émerveillée, et elle se laissait guider par le jeune homme. Les machines à sous, le tintement des pièces d'or et d'argent tombants, tout ceci était hypnotique. La jeune femme avait passé une journée et une nuit pleine de violence, de stress. Maeda avait réussi à tout balayer.



Soshi était émerveillée, mais elle était également un peu perdu, comme une enfant dans un magasin de jouets, ne sachant pas par où commencer. Elle avait cette lueur enfantine, et ce petit sourire sincère sur le visage. Maeda ne l'avait jamais vu avec une expression aussi sincère, il pourrait donc voir un peu plus à quel point elle jouait au quotidien.

Maeda s’exécuta sans broncher en montrant à sa compagne d’un soir comment fonctionnait la machine magique. Tous deux eurent des étoiles plein les yeux en voyant qu’ils venaient de gagner plus d’argent que ce qu’ils avaient mis au début. Ils continuèrent à piocher dans la bourse du Shinayaka en naviguant d’une machine à l’autre jusqu’à en être lassés. Ils déambulèrent encore un moment dans le casino, jouant au black jack puis au poker ainsi qu’à d’autres jeux exotiques jusqu’à une heure assez avancée de la nuit.

Lorsqu’ils finirent par quitter cet endroit de marbre, d’or et de magie il était tôt. Le jour ne tarderait pas à se lever. Ils prirent le chemin du retour vers le bordel. L’heure matinale fit qu’ils ne croisèrent pas grand monde avant d’arriver aux bas-fonds. On voyait un grand panache de fumée s’élever depuis le territoire de Kazuna, en l’apercevant les deux shinobis se regardèrent et d’un regard conclurent de rentrer au plus vite jusqu’au bordel.

Sur place les badauds formaient une chaîne pour tenter d’éteindre l’incendie qui s’était propagé aux bâtiments alentours. Quelques ninjas de Kumo utilisateurs du Suiton luttaient contre les flammes, en vain. Il ne restait plus rien du quartier général de Kazuna. En se renseignant les deux shinobi apprirent que personne n’avait survécu dans le bordel.

Un début de panique commença chez Maeda. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir devenir si le bordel partait en flammes et que Kazuna avait disparu ? Il ne pourrait sans doute pas reprendre son ancien poste dans les prisons. Qu’allait-il faire ? Quitter Kumo et se faire mercenaire ? Et Soshi dans tout ça ? Maintenant qu’il y pensait c’était louche. Dans la journée il l’avait pris en filature et il avait vu qu’elle avait retrouvé un complice, plus tard dans la soirée elle l’avait emmené loin du territoire de Kazuna. Elle n’avait même pas bronché quand il l’avait emmené au casino, normal : ça arrangeait bien ses maîtres. Maeda loin, Kazuna était quasiment sans défense. Il y avait bien les « masques rouges », mais ce n’était qu’un ramassis d’incapables.

Il prit Soshi à part :

Une nuit parfaite, formidable. Soshi avait décidé, c'était un rencard, et si tout continuait à se passer ainsi, Maeda ne dormirait pas seul. Cependant tout fût loin de se passer de la même façon que le reste de la soirée. Une fois sorti du casino, la jeune femme et le Shinayaka furent témoins d'un événement qui mettait fin à la mission de Soshi. Un événement grâce auquel elle n'était plus prostitué. Un très léger sourire se dessina sur son visage, mais il disparu bien vite quand celui qui aurait pu devenir son amant la prit à part. Serieusement ? Il venait vraiment de l'accuser ? Et bien il pouvait toujours se lever tôt pour avoir de nouveau une quelconque chance avec le caméléon.



Elle avait tord, mais peu importe, elle ne faisait plus parti de ce monde. Sa mission était de surveiller Kazuna dans le bordel. Le bordel n'était plus, la mission non plus. Alors elle leva son majeur en direction de Maeda et lui dit.



Elle était déçu, et elle quitta les lieux. Elle ne pouvait pas aller voir Hidemi ce soir, pas avant d'avoir plus d'informations. Mais elle devait dormir avant, elle n'avait qu'un seul endroit où aller. Reika lui avait dit de venir quand elle voulait. Elle ne jouaitbplus son rôle, elle avait perdu son regard doux, elle n'avait plus que le regard que lui avait façonné le cafard. Ce soir, elle dormirait avec la belle Hattori, et demain elle improviserait. Elle ne se souciait plus du rat, il l'avait blessée, elle n'avait pas l'intention de le revoir... Elle n'aurait peut-être pas le choix, mais ça ne serait plus jamais par plaisir.

Ainsi elle réfutait son accusation. Tant pis, pour lui toute cette affaire était trop louche pour que ses accusations ne soient pas vraies, ou alors ce serait un hasard énorme. E N O R M E ! Il aurait pu l’attaquer, comme la veille quand il avait compris qu’elle espionnait Kazuna pour le compte de Kumo ou d’autres maîtres puissants, des ennemis de Kazuna en somme. Cependant, lors de leur affrontement quelque chose s’était passé. Désormais il la considérait comme une égale, il avait donc trop de respect pour l’attaquer comme ça. Peut-être pouvait-il la considérer comme une amie ?

Bon, et puis il y avait quand même un bon nombre de témoins et de ninjas de Kumo, s’il bougeait une oreille aucun doute que toutes les forces spéciales de l’Empire lui tomberaient dessus dans la minute. Et aussi puissant soit-il ça pourrait quand même être un peu juste …

C’était la première fois depuis très longtemps qu’il pouvait appeler quelqu’un comme ça. Depuis qu’il avait quitté le camp d’entraînement des Shinayaka il n’avait trouvé personne d’autre que Soshi, personne d’autre ne le comprenait autant, personne d’autre ne l’égalait.

Il regarda Soshi partir et murmura :


Une fois qu’elle fut hors de sa vue il tourna vers le bordel. Celui-ci finissait de brûler. L’ex-Kumojin posa son gros cul de guerrier empoté devant le bâtiment en flamme et le regarda partir en fumée, réfléchissant à tout un tas de choses. Désormais il était impossible pour lui de retourner dans les geôles, ça il en était certain. Il ne pouvait pas non plus retourner travailler pour Kumo. Maintenant que Kazuna était partie en fumée en même temps que son bordel il n’avait nulle part où aller.

Il ne savait pas quoi faire. Rester à Kumo et se terrer dans les sous-terrain comme le sale rat qu’il était ? Tenter de quitter l’Empire et jouer les mercenaires ? Cette option lui plaisait déjà plus, mais ce serait peut-être ardu de quitter le village sans se faire prendre, même lui en était conscient. Ne sachant pas quoi faire il resta là longtemps, un évènement finirait bien par arriver. Il sortit une clope de sa poche et l'alluma grâce au feu du brasier. Au fond, peut-être qu’il espérait que les Kumojins l’embarquent …