Matsuo écouta le Hokage et resta dans le bureau du chef du Pays du Feu. Ses premiers mots l’intriguèrent, il s’exécuta donc, s’asseyant comme il lui avait ordonné. Après une telle mission, une nouvelle si importante pouvait bel et bien le faire chanceler. Tout ouïe il resta suspendu aux lèvres de maître Kimino. La suite fut à la hauteur de de ce que Kimino leur avait promis …
Kanashisa ?!! Au village ! Mais surtout vivante ?!! Mais qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Les yeux tout écarquillés il s’apprêta à faire une grande scène mais Shimazu le devança. Il hocha frénétiquement de la tête à toutes les protestations de son sensei.
« -Oui, c’est impossible. I M P O S S I B L E ! Elle est morte dans mes bras sous les coups de Masaru. »
« -Dans mes bras j’vous dis !! Maître, expliquez-lui. Elle était morte. Elle est morte. Elle a même une plaque ici, au temple du village. »
Comprenant que le Hokage ne plaisantait pas, au regard de ses deux aînés il se calma de lui-même. Encore une fois il s’était emporté et ses émotions l’avaient submergé. Il s’inclina :
« -Veuillez me pardonner. J’ai dépassé les bornes. »
Son cerveau était en ébullition. Il se souvenait parfaitement de ce jour-là. La prise d’otage de la jeune fille par le monstre Masaru, le mauvais coup qu’elle avait pris, sa tentative de sauvetage et la fuite. Il se souvenait encore du poids de sa défunte camarade dans ses bras alors qu’ils quittaient à toute vitesse le repaire. Lorsqu’ils s’étaient arrêtés pour étudier l’état de Kana ils avaient pu constater qu’elle était décédée …
Ça avait été le pire jour de la vie de Matsuo, encore plus funeste que le jour où une bande d’Uzumaki enragés avaient massacré sa famille sous ses yeux, où ils l’avaient laissé pour mort. La mort de Kana était pire que la tentative de génocide du clan Chikara aux yeux de Matsuo car lors du génocide il était trop faible pour se défendre, mais ce jour-là il était genin, il maîtrisait des techniques ninja. Il avait essayé de la protéger mais elle était quand même morte …
Depuis, il s’était entraîné dur. Depuis, une lueur malsaine habitait ses yeux, la vengeance avait été un moteur puissant, il avait énormément progressé grâce à elle. Il avait même inventé un jutsu, rien que pour se venger de Masaru. Mais après il avait rencontré le Hokage, il lui avait ouvert les yeux, il lui avait dit que la vengeance n’était pas un moteur mais un frein. Ce fut à cette époque que la lueur malsaine le quitta. Il avait ensuite rencontré Hinae, elle lui avait appris à manipuler des pantins contre la promesse qu’il ne s’en servirait que pour servir la paix. Là il progressa vraiment. Il passa de longues journées à mettre au point des pantins ultrasophistiqués, à inventer des procédés d’ingénierie nouveaux, à tester tout un tas de prototypes. Grâce à tous ses efforts il fit ses preuves, enchaîna les missions et parvint à devenir chuunin.
L’élément déclencheur avait été la mort de Kana. Alors si elle n’y était pas passé ça signifiait qu’il avait fait tout ça … Pour rien ?! D’autant plus que Masaru avait déjà été tué, il n’avait pas pu compléter sa vengeance. Toutes ses convictions venaient d’être balayées d’un coup d’un seul …
Totalement avachi sur sa chaise il se redressa et commença à réfléchir. Comment est-ce que ça pouvait être possible ? Des idées farfelues germèrent dans sa tête :
-
« Et si c’était un ninja ennemi qui nous tendait un piège pour s’infiltrer dans le village ? Et si c’était un des hommes de Gekido ? »
Soudain il se souvint d’un détail, de quelque chose d’étrange qui s’était produit un peu avant la mort de Kana, lors de leur rencontre avec Masaru …
« -Vous vous souvenez maître, Masaru voulait à tout prix faire des expériences sur une Uzumaki, sur Kana ! C’est un Gaikusto … Nan, un Gatruc … un ? Oui c’est ça un Gaikotsu. Leur pouvoir de clan c’est de ranimer les morts. Et si … Et s’il avait finalement réussi à faire des expériences sur elle ? »
Ensuite il acquiesça aux mots de Shimazu. Oui, le mieux restait d’aller vérifier par eux même qu’elle était en vie. Il se leva, un peu chancelant.
« -Merci maître Hokage. Je crois que je vais prendre quelques jours de repos moi aussi.
»