Nuit d'ivresse

Le bordel venait de brûler, Soshi pouvait enfin enlever cet affreux masque de prostituée. Deux choix, soit Kazuna avait était attaqué et était morte, dans ce cas mission accomplie, soit elle avait mis le feu et allait se faire tuer, dans ce cas mission accomplie. Soshi était libéré de ce personnage, faible, doux et exaspérant... Elle pouvait enfin reprendre sa propre peau, celle que Genichi lui avait mis sur le dos.

Cependant, il fallait trouver où aller, et un seul endroit lui vint à l'esprit. La maison de Reika, l'endroit où elle s'était senti le mieux depuis sa chambre dans les tunnels. Alors, en pleine nuit, alors qu'il n'y avait plus âme qui vivent dans Kumo, la belle Miwaku se fit un chemin jusqu'à la demeure de la Hattori.

Une fois devant la porte, la jeune femme s'apprêta à frapper, mais elle eu une légère hésitation... Devait elle entrer ? Devait elle entrer et se faire passer pour une prostituée ? Ou devait elle simplement entrer sans en dire plus. Le caméléon décida de ne pas mentir, Genichi l'aurait sans doute roué de coup pour ça. Mais sans trop le comprendre, Soshi avait confiance en Reika. Elle frappa donc plusieurs fois sur la grande porte de bois.



Il fallut insister longuement avant d'entendre de l'activité dans la maison. Peut-être que la jeune femme dormais, où qu'elle se donnait à l'un de ses rite que Soshi ne comprenait pas. Après quelques minutes d'insistance, la porte s'ouvrit.

Raika avait rapporté un plat préparé par le chef du petit restaurant qui se trouvait à seulement deux rues de chez nous. Nous avions toutes les deux cette passion pour la bouffe et aucune de nous deux ne possédais le moindre talent de cuisinière. Ainsi, nous mangions le plus claire de notre temps des repas issu directement des restaurants. Avant, nous avions Zanshi, cette saloperie de gamine que j'avais acheté en tant qu'esclave. Il lui arrivait de nous concocter quelques repas... mais finalement, elle était mauvaise cuisinière... Le simple fait de repenser à cette petite pute me donnait envie de vomir. Hors de question que je gâche mon repas, surtout que c'était Raika qui avait payé ! Alors, je replongeai le nez dans mon bol, le cul sur le futon et les pieds sur la table basse. Étais-je vraiment entrain de prendre les mimiques de ma jumelle ? Hé merde... Fallait que je me reprenne. Alors, que j'enlevai mes pieds de cette foutue table, plusieurs coups résonna dans la maison. Et comme à chaque fois, avec ma sœur, nous nous engueulions pour savoir qui de nous deux devait se remuer le fessier pour aller voir qui nous dérangeait. Ceci pouvait prendre du temps ,et je devais même avouer que certaine fois, la prise de décision étant trop longue, nous allions ouvrir pour rien... La personne était déjà partie. Alors, de longue minute passèrent avant d'entendre derrière la porte mon nom. C'était Soshi, elle avait décidé de revenir. J'étais étonné. En réalité, je ne m'attendais guère à ce qu'une catain rencontré dans la rue un soir de torture revienne jusqu'ici. Finalement, peut-être m'avait-elle apprécié ? Je me redressai du futon en faisant un regard moqueur à ma sœur, juste pour la faire chier.
Lorsque j'ouvris la porte, j'aperçu la jeune femme qui se tenait devant moi. Au moins, elle avait su patienter durant les longues minutes de discussion avec ma sœur. Pour la deuxième rencontre, j'étais nettement plus habillé, je portais cette longue et large robe couleur caramel ainsi que mes deux boucles d'oreille jaune qui rappelait la couleur de mes yeux.

Soshi fut soulagé de voir la belle Reika lui ouvrir, au moins elle tenait parole, et le caméléon allait pouvoir se réfugier chez elle ce soir. Rapidement les deux entrèrent dans la maison. Raika avait déjà quitté le salon, ce n'est donc pas maintenant que Soshi allait se rendre compte que Reika avait une jumelle, cela pourrait laissé lieux à des situations plus que cocasses. Maintenant, les deux jeunes femmes était dans la chambre de Reika, cette fois serait sans doute moins agréable.

Soshi était agité, mais le simple fait d'être dans cette pièce l'avait calmé. Elle allait dire à son amie qui elle était, mais il allait lui falloir du courage pour ça, et peut-être qu'elle ne lui dirait pas ce soir. De plus l'oeil de la Miwaku avait viré au bleu, coquard du à son combat contre Maeda un peu plus tôt.



La jeune femme avala sa salive et dit.



Elle avait dit avec toi, et pas ici. Était ce intentionnel ? Ou simplement son subconscient qui parlait pour elle. En tout cas Reika devait avoir plein d'informations en tête et cela à une vitesse folle. Soshi retira sa veste, pour ne plus être qu'en pantalon et haut noir sans Manche, c'était sa tenu de combat, celle qu'elle avait mis pour aller arracher la langue de se chef de gang plus tôt dans la soirée, il lui restait d'ailleurs un peu de sang sécher souples ongles et sur les vêtements, Reika était habitué à l'hémoglobine, elle le remarquerait.



Le caméléon avait ce visage, sans émotion, vide, sans sourire, le visage greffé par Genichi. Rien à voir avec la jeune femme qui avait donné des vêtements à Reika. Toute la gentillesse avait disparu dans l'incendie, mais bizarrement cette amitié naissante était restée dans l'esprit de la Miwaku.

Nous nous retrouvions toutes les deux enfermées dans ma chambre. Ceci aurait pu rappeler certaines soirées pyjama que les adolescentes faisaient entre elles, mais, je n'avais jamais fait ce genre de chose, très tôt, trop tôt ? Raika et moi-même étions devenues des armes au service de Kumo. Rapidement, Soshi quémanda les herbes, les fameuses, celle qui lui avait permit de s'endormir et de connaître un repos mentale la dernière fois. J'émis un petit gloussement, fier que mon mélange lui avait plu et je me mis au travail, à genou devant l'encensoir. Je tassais l'herbe dans celui-ci en écoutant la catain qui me racontait que le bordel avait brûlé. Fais chier... C'était l'un des seules endroits à proposer des services masochistes... Il me resterait le salon de Sekutsu... La lueur du feu qui émanait de mon briquet illuminait mon visage satisfait alors que les herbes commençait à enfumé doucement la pièce.





Je me retournai vers la femme qui se trouvait désormais en pantalon et en haut noir devant moi. Elle c'était déjà mise à son aise. Et alors que je me rapprochai d'elle afin de m'asseoir à ses côtés. Je distinguai enfin son coquart. Je n'avais pas vraiment pris le temps de la regarder jusqu'à présent. Qu'avait-il pu lui arriver ? Et de surprise en surprise, je distinguai du sang séché sur ses habits... Hum... Tout cela devenait intéressant.





Le visage de cette femme avait changé, ou était donc passé la jeune pute joyeuse qui lui offrait des habits ? Elle avait troqué sa joie contre un sérieux bien trop inquiétant...

Il fallait arrêter de mentir maintenant. Même si Soshi entendait la voix de Genichi dans sa tête, lui disant qu'elle serait puni, qu'elle n'était pas une bonne arme, elle sen fichait. Elle avait perdu Genichi de vue depuis longtemps, et Saru également, depuis trop longtemps. Maeda c'était avéré être un idiot, il ne restait plus que Reika pour Soshi. Alors c'était décidé, ce soir elle allait avoir toute la vérité. Une fois que les herbes eurent commencer à embaumer la pièce, la belle Miwaku prit la parole pour répondre à son amie.



Soshi espérait que Reika ne réagisse pas trop mal. Et qu'elle n'était pas le genre de Hattori qui allait la traiter comme une esclave en apprenant qu'elle était Miwaku.



Tout à coup Soshi semblait plus charismatique, mais surtout beaucoup plus dangereuse. Elle esquissa quand même un petit sourire gêné en direction de Reika... Histoire de lui faire comprendre qu'elle était là en amie. Les herbes commençait à lui donner chaud, à lui tourner la tête. La jumelle avait du mettre une dose plus importante. Elle se sentait flotter, mais restait sur ses gardes au cas où la belle Hattori eu décider de l'attaquer.

Ceci fit une surprise étonnante. Ainsi, Soshi la catin était en réalité Soshi la shinobi. Je rigolai doucement, je n'allais nullement tenir rigueur du mensonge que cette femme m'avait servit. Elle était en mission pour Kumo, et j'avais conscience que moi aussi j'aurai menti à de nombreuse personne si les ordres reçu m'en obligeaient. Je me laissai donc tomber en arrière sur le lit à côté de la Miwaku. Une membre du clan faible, dans mes appartements, ceci aurait répugné plus d'un Hattori, mais, j'étais spéciale... Bien évidemment, j'avais conscience de la supériorité de mon clan, je savais et aimais être une reine au sein de ce village grâce au sang qui coulait dans mes veines. J'étais une Hattori fière et supérieur, mais pourtant, j'étais capable de sympathiser avec quiconque du moment que l'on me considérait avec le respect.





Je tendis mon bras en direction des cheveux de la femme, venant caresser ces pointes.





Je retirai ma main de ses cheveux délicatement, ramenant mes bras derrière ma nuque.





Je regardais les volutes de fumée naviguer dans la chambre, consciente que ceci m'apporterai un calme intérieur.

Reika ne semblait pas prendre mal, le fait que Soshi lui avait menti. C'était une bonne chose, parce que elle n'avait pas du tout envie de passer la nuit dehors. Et les herbes lui montait déjà à la tête, elle voulait se laissé aller complètement avant de reprendre du service. Un an de prostitution forcées, cela méritait bien une nuit de décompression. Encore une fois les deux jeunes femmes se retrouvait dans le même lit de manière complètement chaste. Elle n'était pas compatible sexuellement, et c'était une bonne chose, leur amitié ne serait jamais entaché par ce genre de chose.



Une arme, une femme dépourvu de sentiment d'empathie, était-ce une bonne chose ? Oui ! Sans aucun doute, il lui avait appris à survivre et à supporter ce monde, ce qui lui avait permis de ne jamais griller sa couverture, mis à part avec Maeda. Les deux jeunes femmes allongées l'une à côté de l'autre, les herbes donnant affreusement chaud à Soshi. La joie de pouvoir rester. Elle se tourna sur le côté et vint tendrement apposer le bout de ses lèvres sur celle de Reika. Une baiser trop tendre pour donner du plaisir à la Hattori... À moins que cette tendresse ne crée des sentiments étranges en elle. Pour Soshi, c'était un baiser de gratitude.



Les enfants qu'on enlève à un jeune âge, privée d'affection, grandissant dans la souffrance et la torture. Une nuit avec un câlin, et la voilà devenu accro. Si Reika prenait plaisir dans la douleur, Soshi le prenait dans la tendresse extrême, dans le platonique. On l'avait trop forcée, elle ne voulait plus de sexe... Juste de la tendresse et de la douceur.



Elle attendait la réponse de Reika. Elle voulait l'entendre dire "on s'en fou, on est amie." Quelles sentiments etrangz pour Soshi, cette espèce d'amour platonique, presque fraternel... Pas comme Saru, elle avait chaud qu contact de Saru, elle avait des envie. Avec Reika, elle voulait juste se blottir contre elle...

Cette femme connaissait Genichi et je l'enviai presque de cela. J'aurais aimé rencontrer celui que l'on nomme le cafard. Le seul homme de renom issu du clan Miwaku. Les ragots évoquent un homme aux multiples tâches noirâtre qui aurait fait un véritable carnage lors de la guerre contre les Kirijin. Il n'était pas le seul à avoir agit de la sorte, mais, dans le clan des Miwaku, ceci était rare... J'avais déjà essayé de créer une rencontre inopinée avec ce ninja, mais ceci c'était soldé par un échec. Il fallait avouer que cet homme était discret, trop discret...





Alors que nous étions tout deux allongée l'une à côté de l'autre, Soshi vint m'embrasser. Je lui rendis son baiser, sans une once de désir sexuel. J'acceptai seulement la tendresse de l'instant, bien que ceci ne soit pas dans ma nature. Ce simple baiser ne m'apporta rien, mais si cela pouvait rendre heureuse Soshi, je n'allais pas lui refuser.





J'ouvris mes bras à la Miwaku, lui laissant la liberté de venir poser sa tête contre mon corps. J'étais ce genre de femme. Celle qui pouvait prendre en pitié une âme égarée, celle qui pouvait aimer quiconque, me prendre d'affection pour le premier venu. Mais, j'étais instable et cela, nul ne le savait au premier instant. Une simple phrase, un simple geste mal placé pouvait me faire rentrer en furie et me donner l'envie de buter quiconque se mettrait sur mon chemin... Saloperie d'émotion, je les ressentais tous, mais trop intensément ! Par chance pour Soshi, pour le moment, j'étais bien disposé à offrir du réconfort et elle se montrait agréable avec moi.

Soshi ne se fit pas prier pour venir se blottir la tête sur la poitrine de Reika. Elle se sentait bien contre elle. Étrangement bien ? Non c'était sans doute l'herbe, quoi d'autre ? Le contact de la belle Hattori avait le don de toujours totalement détendre la Miwaku. Elle faisait en sorte de ne pas relever le fait qu'elle l'avait appeler inférieur plusieurs fois. Et de toute façon c'était comme ça à Kumo. Cette notion d'amitié était tellement étrange, le respect dans un sens, une forte supériorité. Mais cela convenait à la belle Miwaku.

Bien blotti contre Reika la jeune femme commençait à ressentir la chaleur des herbes, mais elle ne voulait pas se décoller, au contraire, elle durcit un peu leur étreinte, venant empoigner la belle Hattori au point de lui faire un bleu au bras. Collant son corps au siens avant de l'embrasser à nouveau tendrement.



Soshi la fixa avec fermeté, elle était sérieuse, elle aimer cette douceur que Reika pouvait lui donner. Elle lui faisait mal, en la serrant, mais sans le faire exprès, elle avait juste besoin de se contact. Leur relation était étrange et sur la corde entre la platonisme et la passion ardente pour la Miwaku. Soshi était en sueur, mais rien n'aurait pu la sortir de cette étreinte.

J'acceptai la douceur que m'offrait Soshi sans ronchonner. Ce n'était pas mon dada habituellement, mon penchant était ailleurs. Mais pour autant, ceci ne me dérangerai pas. Du moins, pour le moment. Peut-être savait-elle qu'un jour, l'excès de douceur me lasserait puisque celle-ci finit par m'étreindre plus férocement, jusqu'à me créer une légère douleur au bras. La souffrance n'était pas suffisamment violente pour me contraindre à refréner un élan de plaisir, mais ceci rendait l'enlacement plus agréable pour moi.

Alors que Soshi m'embrassait à nouveau, je ne pus me retenir de lui mordiller la lèvre inférieure. Cela n'avait nullement pour objectif de la faire souffrir, mais simplement d'améliorer ce baiser. Je sentais la chaleur grimper en moi. Les herbes commençaient enfin à me faire effet. Une goutte de sueur perla entre ma poitrine alors que je laissai retomber ma tête en arrière.








Je ne connaissais Soshi que trop peu, mais je pressenti que notre union allait perdurer dans le temps... Du moins, tant que Soshi saurait garder son rôle et sa place... J'étais comme ça. J'aimais les gens, jusqu'au jour où ceux-là dépassaient une limite qui pouvait évoluer de manière étonnante...