Une promenade anodine

Accompagnée de ses servantes de sa successeuse, la Okasan décida de parcourir les ruelles de Kumo dans le simple objectif de rencontrer les passants. Pour une fois, elle n'était pas transportée par un Jinrikisha, son médecin exigeant que la vieille femme marche une demi-heure par jour. Le fait de pouvoir constater ce soleil sans avoir à travailler était un véritable bonheur pour la matriarche du clan Miwaku. Âgée, la femme ne voyait plus le même monde que par le passé et quand elle constata que deux individus poursuivaient une jeune fille, elle réagit :


Son ton était sec, plus que jamais. Elle détestait cette manière procéder et elle savait bien que les individus n'allaient pas se gêner pour fouetter cette fillette. La Okasan était malade, plus que son médecin ne lui disait et au fond d'elle, elle ressentait ce mal grandir... Les deux Miwaku se retrouvèrent bien idiots et ne surent quoi faire.


La femme âgée maquillée comme quiconque sourit alors, laissant ainsi entrevoir ses dents recouvertes de charbon noir. Bien que fidèle des coutumes, Chihiro n'avait jamais été fan du fait de se colorer les dents...



La vieille femme avait ce don particulier pour mettre des mots sur des choses anodines. La vérité était tout autre, Chihiro faisait ce qu'elle voulait et personne ne pouvait lui dicter comme traiter un enfant. Son fils, Raiko, avait été la plus grande erreur de sa vie et elle souhaitait rattraper cette erreur plus que tout au monde. La jeune fille ne tarda pas à rejoindre le groupe, la femme lui proposa alors sa main blanchâtre. Une Miwaku tendait une ombrelle au-dessus de la tête de la vieille, celle-ci semblait étrangement contente d'elle.

Ça sentait les ennuis à plein nez et Kazuko le savait très bien ! Elle avait encore une fois désobéi et fait preuve de mécontentement sur la condition des Miwaku envers ses ainés. Deux individus du clan se mettaient à la pourchasser dans tout le quartier clanique, mais la jeune fille rusée prenait des passages peu commun et connu de tous.



Kazuko se dirigeait le plus discrètement possible vers la grande place du quartier, mais à son grand malheur l'un des hommes lui attrapait le bras.



A peine les deux hommes du même clan l'avaient attrapé qu'ils étaient contraint de relâcher Kazuko sous les ordres de l'Okasan. Celle-ci tendait sa main vers la jeune demoiselle et lui proposait une promenade auprès d'elle et d'une autre jeune fille du nom d'Asae. Les pommettes rouges et les yeux pétillants de voir la dame âgée lui venir en aide, la jeune Miwaku acceptait la proposition.



Kazuko le voyait bien que la femme âgée marchait avec grande difficulté. Elle lui tenait la main pour l'aider et lui servir de canne.



Adressant son plus beau sourire. La petite Miwaku se tournait ensuite vers Asae.

La Okasan s'appuya que légèrement sur la jeune femme, il était mal perçu pour une femme Miwaku de trop se courber. Le petit convoi reprit alors sa route avec lenteur.



Elle regarda alors son interlocutrice avec un air taquin. La Okasan le savait, être membre de son clan n'était pas toujours simple.


Asae se rappela alors de ses jeunes années et de cette chance incommensurable de devenir une ninja.


La Okasan observa Asae avec surprise. N'était-elle pas au courant que ceci n'était pas un choix ? Les Miwaku étaient classés à 4 ans, généralement trop jeunes pour réellement se spécialiser...

La question posée par Dame Asae était bien étrange. Ne connaissait-elle pas les coutumes des Miwaku ? Kazuko n'osait pas rétorquer de façon trop abrupte et s'adoucis en se disant que la jeune fille ne devait pas avoir certaine connaissance. Peut-être était-elle une Hattori ? Après quand on ne connait pas l'on ne peut juger sans savoir le comment du pourquoi.





Kazuko était encore très admirative vers Dame Okasan et ne pouvait s'empêcher de le lui dire.



La jeune enfant se rendait compte qu'elle était très bavarde envers une dame de grande importance. Elle se taisait un instant et continuait la promenade accompagnée des deux femmes et de leurs suivantes. Un peu plus loin, Kazuko, Dame Asae et Dame Okasan atteignaient un petit jardin très fleuri. Les couleurs plus belle les unes que les autres et un banc plutôt ancien se trouvait sur le chemin.



Demandait la jeune Miwaku turbulente et maladroite dans sa façon d'être auprès de ces nobles dames.

Être Okasan n'est jamais chose aisée, surtout dans l'actuel Kumo. Pour tout dire, la femme n'avait jamais été la parfaite représentante pour ce titre, mais elle avait su s'imposer au fil des années. Dorénavant, elle veillait à préserver la sérénité de Kumo en préparant Miwaku Asae à prendre sa succession. Malgré cela, la vieille femme ne pouvait se leurrer la face, son clan allait changer. Son fils ne tarderait pas à se faire entendre et à déstabiliser le village en son intégralité. Du moins, c'est ce qu'elle se répétait jour et nuit... Raiko était un démon, un homme ne souhaitant se complaire que dans le mal et dans les vices. Cette fillette était tout son contraire. Pour sûr, cette demoiselle ne devait pas travailler pour les ignobles proxénètes Miwaku. Le petit cortège s'approchant, Kazuko se mit à parler et à complimenter la Okasan.


Elle observa alors une fleur bleuâtre qui jonchait un banc dans le petit jardin.


Soudainement, la petite Miwaku proposa une pause, Okasan accepta en souriant. Initialement, une Miwaku ne devait pas sourire en s'habillant de la sorte, mais la vieille femme était suffisamment âgée pour mettre de côté quelques règles.


Avec une certaine lenteur, elle prit alors place dans le banc. Asae fit un signe à une accompagnante et celle-ci déballa un petit sac. De nombreux moshi y étaient soigneusement rangés. Elle présenta le tout face à la vielle femme.


Elle en apporta un à sa bouche et le savoura. Encore une chance qu'une Okasan ne devait pas faire dans un tel lieu. Asae l'observait avec une certaine tendresse.

Kazuko acceptait le moshi offert par la vieille dame. Elle le dégustait d'une passion dévorante jusqu'à en avoir les larmes aux yeux tant le bonbon était bon.



La jeune fille se tournait alors vers Asae.



L'enfant se taisait d'un coup et se rappelait en l'espace de quelques secondes où était sa place. Elle avait profiter suffisamment de la compagnie des deux dames et ne devait en abuser d'avantage. Fixant ses pieds au sol, honteuse de se réjouir autant face à de nouvelles découvertes et connaissances, la jeune fille reprenait la parole en se levant.





La jeune Miwaku s'inclinait poliment et remercier mille et une fois encore, les deux dames et leur servante pour cette petite promenade. Pour l'heure, Kazuko devait se hâter ou le châtiment qu'elle risquait d'avoir serait encore plus sévère que celui de la dernière fois. Il fallait dire que les anciens avaient de très bonnes idées de corvées et innovaient de vieilles punitions pour les remettre au goût de la nouvelle génération. Cela importait peu la jeune fille, car c'était une habituée, une enfant turbulente et insolente que l'on ne pouvait dompter. Une personnalité forte et plus fraiche que les vieilles croûtes qui s'épuiseront bien assez vite de leur petit jeu avant elle !

Chose relativement rare, Asae venait de troquer son air insatisfait et introverti pour un sourire plus jovial. La prochaine Okasan le savait, l'avenir allait être prometteur et elle devait veiller sur l'héritage de Miwaku Chihiro.


Le Raikage était pourtant un grand défenseur du clan des Geishas, mais son avis n'était malheureusement pour modifier des années de servitude. Il était dépassé par son propre peuple. La vieille Okasan le savait mieux que quiconque, le monde ne tarderait pas à changer. Les Hattori finiraient pas accepter la présence des Miwaku comme des coéquipiers et non comme de simples outils de plaisir.



Pour le moment, Asae n'avait nullement le remplacement en tête, elle était si jeune et pas encore Okasan, donc pourquoi y penser ? Chihiro était plus expérimentée et elle savait qu'elle avait été trop longue à choisir une remplaçante, marquant ainsi une coupure entre deux génération pendant de nombreuses années. Les deux femmes observèrent la jeune fille s'éloigner.