Les premiers rayons du soleil passaient au travers de la charpente en mauvais état et se posant sur le visage du jeune garçon qui finit par se réveiller de cette gêne quotidienne.
Un nouveau jour commence et ce dernier ne semble pas plus enchanté que cela. Il reste allonger sur son matelas à même le sol et regarde le plafond pendant quelques minutes avant de se redresser et se diriger vers la fenêtre pour ouvrir le volet. Le seul avantage de dormir dans ce grenier était probablement la vue, c’est pourquoi il pose sa tête sur le rebord et contemple la fin du lever du soleil et le village de Kumo prendre vit.
Il prend une grande inspiration et soupir, la fin de l’aurore ne voulait dire qu’une chose, le chef de famille ce réveil à son tour, il faut donc descendre aider aux tâches ménagères.
Il secoue la tête et se positionne devant son miroir pour se recoiffer et remettre son kimono blanc devenu gris avec la saleté et bien trop grand pour lui en état.
Il prend soin de marcher délicatement dans les escaliers afin de ne pas faire grincer les marches, il avait l’avantage d’être léger et cette tâche lui était facile. Une fois au rez-de-chaussée, il se dirige vers la cuisine et saisi au passage un marche pied pour pouvoir atteindre le placard contenant les bols qu’il va ensuite poser sur la table dans la pièce centrale de la maison. Il retourne par la suite dans la cuisine et entend en arrière-fond la famille se lever, il se contente de sortir ce qu’il faut pour que la famille déjeune. Lorsqu’ils arrivent tous dans la pièce de vie, Nobuhisa s’incline silencieusement jusqu’à ce qu’ils soient tous installés et repart dans la cuisine s’installer à une table sur laquelle il prendra son repas. Un bol de riz et de maigres accompagnements tels qu’une sardine et des légumes. Il entend les voix de la pièce voisine, mais ne distingue pas tous les mots, il finit rapidement son repas et lave sa vaisselle avant de débarrasser la table familiale.
C’était sans compter sur son kimono sur lequel il marche avant de tomber et de briser un des bols.
A peine eut-il le temps de tomber qu’il se redresse et effectue un dogeza, il savait que ce qui allait arriver par la suite ne serait pas agréable.
« Je suis désolé, pardonnez-moi ! »
Il ne décolle pas son front du sol, mais sent une aura pesante émanant de la famille. La mère pose son pied sur son flanc droit et le pousse assez fortement pour qu’il soit propulsé à un mètre.
« Bon à rien, tu n’arrives même pas à une tâche aussi simple. »
Nobuhisa, reprend sa position d’excuse sans dire un mot.
Il se lève, mais garde la tête baissée, sachant que s’il croisait le regard de sa mère, il subirait sa colère de nouveau. Il monte dans sa chambre et prend le temps de respirer à nouveau avant de se poser devant sa fenêtre et d’observer le monde extérieur. Il ne mit pas longtemps avant de sortir de sa rêverie, car il entendait plus d’agitation que d’ordinaire à l’étage inférieur. Il s’approche de la porte pour écouter.
Quelle idée tu as eu de nous ramener ton bâtard? Sa mère n’en veut pas, pourquoi en voudrais-je ?
Il ne connaissait que trop bien le son de ces mots qu’il avait pris l’habitude d’évincer de sa mémoire.
« Écoute-moi ! Je n’allais pas le laisser mourir de faim dans la rue non plus ! Ce n’est qu’un enfant ! »
Il était rare que son père prenne sa défense mais il avait l’avantage de le faire de manière sincère.
« Te rends-tu compte de l’image que cela apporte à notre famille ? Je ne supporte plus les regards quand nous sortons ! »
Le cœur noué, le garçon serre les poings et repasse en mémoire les rares moments où il pouvait encore sortir et profiter de l’air frais qui lui manquait de plus en plus.
« Je ne veux plus voir cet enfant, fais en ce qu’il te plaît, mais je ne veux plus de lui sous mon toit ! »
Le cœur battant, effrayé d’être abandonné pour de bon, l’enfant fût prit d’une idée aussi subite que folle.
Il se retourne vers la fenêtre et décide de s’enfuir.
Un abandon ou la fuite... Tels étaient ces deux options, mais dans la dernière il se trouvait une excuse. Il passe sa jambe par la fenêtre et arrive sur le toit, il reste figé l’espace d’un instant et regarde une derrière lui, plein de doutes et d’hésitation. Le vent souffle alors délicatement dans ses cheveux qui flottent légèrement devant son visage. Il tourne alors la tête pour se mettre face à la brise et aperçoit le village.
Cette vision d’espace et d’inconnu résonne en lui et il avance alors sans plus se poser de questions.
Il prend soin de marcher délicatement sur la toiture, gère aussi bien que possible sa balance avec le vent et l’instabilité du bois fragilisé par les intempéries.
Chacun de ses pas lui apporte une dose d’adrénaline supplémentaire et dans ses oreilles, le garçon n’entendait que les battements de son cœur.
Il saute sur les toitures du voisinage et s’éloigne de sa prison à l’apparence de famille.
Passant près d’un arbre Nobuhisa y saute pour se poser sur la terre ferme. Après avoir déambulé plusieurs heures, il se trouve alors sur une place, mais celle-ci semble bien différente des quartiers Miwaku. Plus propre, plus lumineuse, plus impériale.
C’était le quartier du clan Hattori. Son souffle se coupe de nouveau et guette autour de lui, il ne semblait pas s’être trop fait remarquer. L’enfant décide de partir avant de finir dans un cachot ou revendu à un Hattori, il recule lentement et part en courant dans une ruelle en prenant garde de regarder derrière lui.
Erreur de sa part, car il n’avait pas vu la personne sortant de la ruelle et la percute.
Le jeune garçon tombe au sol, il n’était pas bien compliqué d’accomplir cet acte au vu de sa corpulence, il ouvre les yeux après le choc et lève les yeux.
Un enfant, il semblait plus âgé et sa tenue indiquait une appartenance à la branche impériale.
Son sang se glace et s’il n’était pas déjà pâle, il aurait été possible de voir son teint s’éclaircir d’avantage. Il tente de parler, mais rien ne sort de sa bouche, il se contente de déglutir et regroupe ses dernières forces pour prendre une posture d’excuses et attendre que son sort soit réglé.