Le Lys des Ombres


Empire Hattori, Bâtiment Kage

Année 10 | Printemps
Le Maître des Plaisirs
1

Gracieusement, le Bellâtre se faufilait dans l’immensité du palais impérial, à l’image de la prestigieuse lignée qu’il abritait. D’une élégance naturelle, et comme un habitué des lieux, il se déplaçait avec aisance, tel un poisson dans l’eau. Mais le contraire aurait été surprenant. En tant que fils de l’Okasan, il avait vécu lui aussi au sein de ces murs. Accompagnant sa mère dans sa tâche, observant son futur Empereur et Impératrice grandir. De cette époque, il n’avait pas oublié le moindre couloir, la moindre pièce, le moindre meuble.

Discret et agréable comme la douce brise matinale, le Miwaku admirait silencieusement les changements effectués depuis sa dernière visite. Il se plaisait à discuter intérieurement de la nature fonctionnelle et esthétique de telles modifications. Et il fallait dire que les lieux étaient à l’image de l’Empereur. Sobre dans la grandeur, discrète et efficace dans la régence. Suffisant pour inspirer le respect, sans évoquer l’opulence. Un savant mélange diplomate, efficace, et dissuasif.

Après quelques instants, suffisamment en avance par marque de respect, mais sans excès pour ne pas être désagréable à la royauté, le Bellâtre fut invité à rejoindre le maître des lieux. Convoqué sans qu’on ait pris la peine de lui expliciter la raison de sa venue, bien qu’il se doutât que cela eût rapport avec son récent retour, l’éphèbe avait naturellement répondu présent à l’appel. Et alors que la porte s’ouvrait, le gracieux fit quelques pas, avant de déployer tout son art en un instant, d’une maîtrise parfaite.

Vêtu d’un Kimono de cérémonie d’un bleu azur, orné de bijoux et autres décorations de haute manufacture, le paon bleu déployait son plus beau plumage, dans une chorégraphie révérencielle semblable à l’idée que l’on pouvait se faire de la perfection. Le choix de son costume était à l’image du palais, dans un équilibre rare. Riche et élégant, prenant garde à ne pas franchir la fine barrière presque invisible de l’outrance et de l’extravagance, sans trop d’atours pour afficher un caractère exceptionnel, et avec suffisamment de détails pour ne pas paraître familier, la tenue exprimait d’elle-même l’état d’esprit du Miwaku et de cette entrevue : un rendez-vous privé avec l’Homme le plus important du monde. La seule fantaisie affichée fut un Lys d'or en guise de brochûre, paradant sur la soie à la couleur de la nuit.

Dialogue de personnage
« Votre Majesté. »


La salutation portée par une voix cristalline et respectueux suivis d’un mystifiant silence illustré par un sourire agréable, sonna par sa simple existence la fin de sa démonstration, de cet instant de grâce. Il était à l’image de sa mère, élevant le protocole au rang d’art, chacun de ses gestes finement choisis et exécuté pour être un discours par eux-mêmes. Il n’était pas une femme, mais il demeurait par essence « l’indigne » légataire de sa défunte mère. Il avait observé, copié et avait réussi l’exploit de se distinguer d’elle. Un art rare, précieux, et expliquant la réussite de ses entreprises.

Mais le destin cruel était formel : il demeurait une ombre de par sa naissance, de par son essence. Certains le percevait comme un bâtard, Hattori dans le corps d’un Miwaku, ou encore un paon attrayant mais ne pouvant égaler la sensualité d’un serpent aux yeux d’or, d’autres le voyait comme un élégant personnage insaisissable. Aucun de ces individus n’avaient vraiment raison ou tord, mais tous étaient forcés de reconnaître qu’il dégageait autour de lui une aura étrange et attrayante, évoquant le même questionnement : qui était vraiment Miwaku Raiko, le Faiseur d’Or, le Maître des Plaisirs ?

Publié le 02 Septembre 2020 vers 22h

Raikage

Comme habituellement, le bureau de l'Empereur était parfaitement rangé, chaque outil était à sa place. Le mur était recouvert de plusieurs armes ancestrale ainsi que de nombreux portraits d'anciens régnants aussi moches les uns des autres. Masashi détestait son bureau et il ne pouvait point se sentir à l'aise dans un tel lieu. Depuis quelques heures, le Hattori accumulait les rencontres pour des sujets divers et variés. Bien évidemment, il détestait cela. Habillé de son habituel vêtement de bureau, le Kage portait une chemise noir et un pantalon noir. Rien de plus. À quoi bon disposer d'une arme ? Son corps en était une. Contre toute attente et malgré cette triste journée, le ninja ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine joie... Plusieurs rapports semblaient indiquer que Gareki allait revenir... Masashi n'avait pas eu l'occasion de voir son fils depuis de nombreuses années.

Bien évidemment, il était totalement impossible de remarquer la moindre joie dans les yeux jaunâtres du Hattori. L'ancienne ombre était calme, comme à son habitude... Lorsque Raiko prit la parole après être entré avec une certaine discrète, Masashi ne tarda pas à lui répondre :

Dialogue de personnage
« Miwaku Raiko. Je n'ai pas eu la chance de vous voir depuis de nombreux mois.
J'ai même cru comprendre que vous étiez... mort ? »

Le Kage vacillait entre l'ironie et le sérieux. Miwaku Raiko était un membre important du village et un commerçant de taille. Masashi ne pouvait le nier, cet homme avait su trouver sa place et sa mort pourrait être problématique. Durant son absence, de nombreux commerces s'étaient installés, tous plus mauvais les uns des autres. Le Hattori le savait, il était préférable qu'un Miwaku se charge de gérer la partie commerciale de Kumo, Hattori Kazuna venant de prouver son incapacité à le faire...

Dialogue de personnage
« Nous nous retrouvons ici pour discuter de nombreux sujets, Raiko-san. Pour commencer, comment allez-vous ? »

Confortablement placé dans le siège derrière son bureau, Masashi ne se dérangeait pas pour placer ses deux jambes croisées sur la table. La Miwaku se chargeant du ménage n'aimait pas cela, mais le Kage savait se faire excuser en étant plus que généreux. En cette journée, le ninja était plus que cordiale. Effectivement, l'emprisonnement de Kazuka avait été un véritable élément déclencheur à ses yeux...

Publié le 03 Septembre 2020 vers 12h

Le Maître des Plaisirs
1

« Hattori Masashi » se murmurait intérieurement le Bellâtre. Le rapport entre lui et l’Empereur avait toujours était teinté d’incompréhension, si bien qu’il n’appartenait aux deux hommes de connaître la nature profonde de leur relation. Lui-même s’amusait de ces frontières floues, entre rivalité et désir de devenir quelqu’un au sein de l’Empire malgré sa condition. L’ardeur de sa jeunesse lui avait valu quelques suspicions de traîtrise, mais sans jamais se concrétiser. Bien au contraire, il avait même apporté sa contribution personnelle à la chute des masques rouges.

Dialogue de personnage
« Un artifice tristement nécessaire pour me réinventer. Il faut savoir détruire pour renaître sous un nouveau visage, et un mort n’est jamais suspect, ni condamné. L’alibi parfait. »


Le message était subtil, surtout que l’Empereur connaissait le pouvoir si particulier de son clan. Le Miwaku en avait usé et abusé pour se hisser à la tête d’un empire commercial de divertissement. Ici, et au-delà. Il avait adopté de nombreuses façades, comme des sociétés-écrans et noms fallacieux pour parvenir à ses fins. Et au-delà de son empire, il avait traqué sans relâche les reliquats des Masques Rouges, jusqu’au cœur même de cette société secrète. De discrètes lettres et pièces dans les bonnes-mains avaient eu raison de ceux qui avaient un jour osé détruire l’un de ses établissements.

Dialogue de personnage
« La fatigue du devoir accompli est douce mais éreintante, votre Majesté. Renvoyer à l’abysse les rumeurs malaisantes et les relents de corruption et de corrupteurs est un travail à temps plein… »


Le Miwaku afficha un petit sourire mesquin. La vengeance était un plat qui se mangeait froid disait-on, lui préférait en faire un vrai hors-d’œuvre.

Dialogue de personnage
« Surtout quand l’un de vos limiers abois sans comprendre toute la subtilité de mon œuvre. Preuve en est, les insupportables jérémiades misérables d’un moine dont la seule utilité réside dans le fait de détruire les murs et de faire rire les passants avec son pagne ridicule. Shinayaka Ayaki je crois ? Cette parenthèse n’a pas pour objectif de me complaindre de vos très indisciplinés canidés, mais de vous faire un simple constat d’un dévoué citoyen de l’Empire, attristé de rentrer pour le contempler dans un tel état. »


Dialogue de personnage
« Mais nul doute que vous serez satisfait d’entendre que bientôt, toutes ces sordides histoire et commerces de la honte seront bientôt que de simples rumeurs d’ivrognes. »


Le Bellâtre savait comment mettre à mal les commerces de la pègre. Car un établissement ne tourner pas sans son personnel, et sans client. Il suffisait juste alors de couper habilement l’herbe sous leurs pieds, et les achever dans leur chute. L’identité volée du coupable ne serait alors jamais connue, Miwaku Raiko ne faisant que racheter les murs de ces carcasses vides pour les faire renaître, tel un phénix.

Dialogue de personnage
« Et vous, comment allez-vous, Raikage-dôno ? »


Un silence pour la réponse de l’être au sang royal devant lui. Il aurait voulu ajouter « et tenter d’organiser votre conquête du monde avec intelligence, en gouvernant ce peuple de sauvages imbéciles trop idiot pour se rendre compte de leur propre état, et de la finesse de vos actions ? » Mais cela aurait été de trop. Et le Bellâtre le savait, toute vérité n’était pas bonne à dire. Surtout devant l’homme le plus puissant de la planète.

Publié le 04 Septembre 2020 vers 15h

Raikage

Raiko ne changeait nullement, même en tentant vainement de feinter une mort bien dérisoire. Il était toujours aussi tatillon et perfide. Le Miwaku en voulait toujours trop et il n'hésitait point à blesser les individus autour de lui par simple plaisir personnel. Malgré cela, Masashi n'avait pas grand chose à lui reprocher son commerce était relativement fleurissant. Qui plus est, il avait été capable de lier prostitution au luxe, chose essentielle pour préserver une certaine noblesse à ce métier. D'après de nombreux rapports, un Hattori avait vainement tenté quelque chose de similaire et s'était inutilement fait tuer par l'une des terribles jumelles du village... Quel pauvre idiot.

Kazuna était dorénavant en prison et son commerce de drogue conjugué à la prostitution n'avait jamais bien fonctionné pour elle... Un Miwaku devait se charger d'organiser la chose, mais celle-ci devait se faire proprement et avec civisme.

Dialogue de personnage
« Shinayaka Ayaki... Ce nom ne me rappelle absolument rien... J'en parlerai avec Hidemi.
Un limier est libre d'aboyer lorsqu'il n'est pas attaché, je n'ai malheureusement pas le moindre rapport avec votre mésaventure avec cet individu. Malgré cela, il est impératif qu'il apprenne à se contrôler. »

Dialogue de personnage
« J'ai aussi certaines reproches à vous faire part vis à vis de votre gestion ... particulière ? Depuis vos vacances bien méritées, de nombreux membres de votre clan s'amusent à prostituer des jeunes femmes si vous voyez ce que je souhaite vous dire. Par miracle, vous êtes de retour et je vous conseille fortement de rendre visite à vos semblables afin de reprendre le contrôle sur votre activité si convoitée. »

Dialogue de personnage
« C'est une affaire entre Miwaku, je suppose... Les effusions de sang sont facultatives, je souhaite simplement que vous réorganisiez tout cela.. Plus de clandestinité dans ce métier. »

Hidemi avait été clair, plusieurs théâtres du secteur se jouaient d'un certain chaos au sein des différents commerces de Kumo. De jeunes femmes étaient donc prostituées pour correspondre aux goûts morbides de certains Hattori. Masashi détestait cette manière de commercer des êtres vivants, mais ses semblables étaient trop stupides pour réaliser la malfaisance de la chose.

Dialogue de personnage
« Hormis quelques petits désagréments, je me porte plutôt bien. Le village prospère, mais de nombreuses sont encore à réformer. »

Masashi ne le disait pas clairement, mais il comptait, petit à petit, réduire la présence de la drogue dans son village. Les militaires étaient de plus en plus idiots et de plus en plus attirés par les mauvaises choses.

Publié le 06 Septembre 2020 vers 12h

Le Maître des Plaisirs
1

Le Bellâtre se glissa lentement, mais sûrement, jusqu’à un siège devant l’Empereur. De là, il prit discrètement place, dans une posture élégante, écoutant attentivement la réponse de son prestigieux interlocuteur. Visiblement, son visage affichait toujours un sourire agréable, mais intérieurement, l’éphèbe jubilait. Il connaissait Hidemi, il avait conscience de ce qu’elle allait faire à ce moine fou, qui avait osé déranger par ses aboiements la famille impériale. Et nul doute que l’oiseau bleu se poserait non loin de là, pour déguster toutes les minutes de sa longue humiliation.

C’était un des plaisirs secrets de l’androgyne, il se délectait de la longue agonie de ses adversaires. Il aimait les voir se débattre par la simple force physique, de tromper la petitesse de leur esprit. Il était un adversaire redoutable, pouvant détruire sans même dépenser une once de chakra, pouvant tuer sans même dégainer la moindre lame. Il était un Seigneur de l’Ombre, et sa plus grande force était d’être invisible aux yeux de ses ennemis. Il n’était pas devenu cruel, perfide, et ambitieux par hasard, mais par nécessité. Pour réussir dans l’Empire en tant qu’homme et Miwaku, il fallait savoir se distinguer de tous. C’est d’ailleurs ce qui lui avait valu d’être assis ici, à cette table, à avoir cette conversation avec cet homme.

Le Bellâtre écoutait la complainte du Raikage, qu’il partageait en tout point. Son clan bien-aimé était tombé bien bas pour voir ses si précieuses filles être réduites à devenir de simple putain. L’Okasan actuelle était visiblement inexistante, les barons des vices incontrôlables, les soldats indisciplinés… Masashi perdait-il le contrôle ? Certains y verraient un désastre, une calamité. Mais le Bâtard était du genre à percevoir la situation comme une opportunité. Il appréciait l’œuvre de Masashi, la conquête intelligente. Vaincre sans même devoir dégainer. Hélas, les idiots le servant se complaisait dans leurs toutes-puissances. L’épée de Kumo c’était émoussée. Le pouvoir ne tenait plus qu’à sa réputation. Fort heureusement, le peuple était trop idiot pour briser cette mascarade désorganisée.

Dialogue de personnage
« Permettez-moi de vous rassurer, votre Majesté. Ce voyage était loin d’être aussi oisif qu’il n’y paraît. Ma disparition était une condition sine qua non d’une réussite qui, je vous l’assure, vous apparaîtra comme un indispensable à vos objectifs, et donc aux objectifs de l’Empire. »


L’éphèbe plongea ses yeux azurés dans le regard d’or de l’Empereur. Il avait grandi avec Masashi. Il l’avait étudié, et appris comment il réfléchissait, comment il percevait le monde. Dans un agréable sourire, il commença à dévoiler le premier acte.

Dialogue de personnage
« Raikage-dôno, vous n’êtes pas sans savoir que le quartier des plaisirs, et les barons d’empire criminels s’organisent aujourd’hui en 4 pôles. L’alcool. La drogue. La prostitution. Et le jeu. C’est un équilibre qui fut, et demeure rigoureusement respecté. L’un ayant besoin de l’autre pour survivre, et inversement, la guerre entre ces différentes mafias est plutôt rare, même exceptionnelles. Elles agissent dans une sorte de coopération étrange, un jeu malsain, où chacun défend sa part du gâteau, et essaye de grappiller celle de l’autre. »


Dialogue de personnage
« Je le sais, car je me suis longtemps illustré comme un des Princes de la Prostitution, au grand dam des miens. Sans fondement. Mes établissements et ce pôle furent exemplaires jusqu’à mon « décès ». Une preuve inéluctable de mon efficacité, mais aussi d’une faiblesse dans l’Empire. Rien n’empêche l’un des Princes d’agir contre les intérêts de Kumo, et c’est une des raisons de mon départ. Et de mes actions. La protection de « l’équilibre » qui tenait tant à cœur à mère. Et je demeure, hélas, son unique, et illégitime légataire. L’échec amer de l’Okasan actuelle nous le prouvant sans peine »


La vérité était tout autre. L’Androgyne devait s’illustrer, gagner plus d’influence, plus de pouvoir. Il voulait jouer à ce jeu dangereux, et gagner par-dessus tout. C’était la raison même de son départ. Son leitmotiv. Le reste n’était que façade, mais loin d’être en contradiction avec les intérêts de l’Empire.

Dialogue de personnage
« À défaut d’être le chef de mon clan et de parler en leur nom, je vous présente mes humbles excuses. J’aurais dû être plus exigent avec Asae. Plus clairvoyant. Elle n’a malheureusement pas hérité de mes talents, ni de ma verve, et encore moins de celle de mère. La pauvre enfant égarée m’apparaît difficilement corrigible, hélas… Le destin se jouant de nous, je suis né de peu avec la mauvaise génétique. Je ferais néanmoins ce qui est en mon pouvoir pour apporter l'ordre sans effusion de sang facultative, comme vous me l’avez demandé. »


Sans sang, mais pas sans poison, meurtre, et pot de vin. L’Empereur ordonnait, mais il n’avait pas précisé les moyens d’intervention. Subtilement, Raiko avançait ses arguments pour également « réformer » le clan des Miwaku. Mettre fin à cette règle ridicule et sexiste d’avoir une femme comme unique critère pour être « chef ».

Dialogue de personnage
« Mais je compte bien vous apporter plus que simplement l'ordre dans le proxénétisme... »


Dialogue de personnage
« Savez-vous, parmi ces 4 pôles, quelle est l’interface qui les relie toutes ? »


Le deuxième acte venait de s’ouvrir. Sur une simple question, l’éphèbe laissa s’écouler un silence éloquent avant d’y apporter lui-même une réponse.

Dialogue de personnage
« Le jeu. »


Dialogue de personnage
« Aucun des ces services ne se trouve si facilement et aisément. Les endroits de plaisirs, tels les casinos, les théâtres, et autres, sont de parfaits endroits pour faire pont entre clientèle et marchands. Pas uniquement des « produits », mais également de personnes, des idéaux… Cette interface est indispensable, une nécessité. Comment assurer alors la mainmise de l’Empire sur ladite interface où tout se joue ? Tout cet équilibre, toute cette organisation, de système si bien huilé dans les mains d’un seul prince Marchand… »


Le Bellâtre afficha un sourire mesquin. Son regard faisait démonstration de toute sa perfidie, de la supériorité de son intelligence sur le commun des mortels.

Dialogue de personnage
« Vous avez manifestement compris… Permettez moi de rectifier mes précédentes paroles. L’équilibre des pôles étaient respectés, jusqu’à aujourd’hui. »


Miwaku Raiko, le Bâtard. Il était véritable un Hattori dans le corps d’un Miwaku. Une monstruosité intelligente, perfide et discrète, prêt à tout pour parvenir à ses fins et à l’affut de la moindre faille.

Dialogue de personnage
« Le « Prince » du jeu n’est plus. Où plutôt, vous l’avez devant vous. Tout comme le Prince de la Prostitution. Et bientôt, le Prince de l’alcool et de la drogue. Il ne subsistera que le « Maître des Plaisirs ». Il est temps que Kumo reprenne ce qui lui appartient de droit. L’Ingérence criminelle n’est plus tolérable, comme vous l’avez si bien dit. Les Masques rouges ont joué, et ils ont perdu. Et croyez-moi, ils ne ressusciteront pas. Au moment opportun, tout vous sera dévoilé. Toutes les cartes vous seront en mains. »


Et Miwaku Raiko deviendra quelqu’un d’incontournable. Deux longues années de préparations, à attendre les bonnes opportunités, à murmurer aux oreilles des bonnes personnes, à intimider, à trahir… Pour en arriver à aujourd’hui. Au début de son apogée. De sa juste ascension, qu’il arracherait aux griffes du destin.

Dialogue de personnage
« Je ne pouvais vous dévoiler mon plan, la menace des masques rouges étant si omnipotente, et risquer ainsi de le compromettre. Mais maintenant qu'elle se trouve fort heureusement écartée, je suis libre de me confier à vous. »


En partie, tout du moins. Même s'il se permettait de dévoiler son plan, l'éphèbe gardait les détails et la suite secrets. Le Bellâtre laissa un silence, laissant le Raikage s’exprimer, et commenter la situation.

Publié le 06 Septembre 2020 vers 20h

Raikage

Dialogue de personnage
« Sais-tu pourquoi les quartiers malsains subsistent, Raiko ? Pour saouler les idiots et corrompre les faibles. L'Empire n'est nullement menacé par de telles idioties... Les masques rouges tomberont et ils renaîtront sous une nouvelle forme. Depuis toujours, mes prédécesseurs se battent contre le peuple pour imposer un règlement et éviter la révolte. Voici le résultat... De nombreux morts et des victimes inutiles... Des cérémonies bafouées par le sang... Et surtout, une inégalité plus importante que par le passé. Kumo n'est pas un village victime de sa criminalité, Kumo régule le sentiment d'appartenance tout en régulant correctement le désir stupide et redondant de vouloir se révolter. Cet équilibre est aussi factice que les masques rouges. Des créations logiques suite à des politiques du passé, mais qui n'existent que dans le simple intérêt de calmer les foules. »

Le ton de Masashi était calme, mais sec. Raiko n'était qu'une marionnette, qu'il le souhaite ou non et qu'il désire l'admettre ou non. Les petits jeux au sein de Kumo n'étaient que des occupations pour les ignares et les dégénérés. Les nobles et les intellectuels n'étaient nullement intéressés par de tels désirs. Le village appartenait uniquement à la famille dirigeante et celle-ci avait tout contrôle. Masashi n'avait pas la moindre crainte des masques rouges, il souhaitait juste prouver l'inutilité de la rébellion en se servant de ce groupement et en l’incorporant à l'Empire, prouvant ainsi que les plus colériques pouvaient se soumettre. Un dirigeant devait admettre l'existence du mal et l'admettre. Suite à cela, il pouvait tenter de le détruire par la force ou attendre qu'il se courbe face à son inefficacité.

Dialogue de personnage
« Si jouer aux billes est un plaisir pour toi, je te laisse évidemment te défouler dans tes magouilles de l'ombre. Malgré tout, je dois te rappeler que ton rôle au sein du village est plus complexe que cela. Tu vas devoir séduire de nombreuses contrées en mon nom et je ne peux me permettre d'être représenté par un joueur de cartes. Kumo ne courbera pas face aux crimes, mais tes petites magouilles pourraient bien perturber nos ennemis. La division, c'est un moyen efficace d'éviter des victimes inutiles. »

Dialogue de personnage
« Vis à vis de tes magouilles, je te demande d'arrêter totalement les jeux de l'ombre. Je veux dorénavant que l'Empire annexe petit à petit les activités illégales. Quant à la prostitution, tu connais parfaitement mon avis sur le sujet. Elle ne doit plus se faire clandestinement. Il est temps de modifier la manière de procéder. Nos lois peuvent se modifier si, en contrepartie, nos rues deviennent propres.
En contrepartie, tu gagneras une certaine légitimité et tu pourras, sous la réserve de l'acceptation du gouvernement, disposer de militaires pour les tâches les plus ingrates... Comme celle consistant à se débarrasser des petits proxénètes s'amusant à prostituer des Miwaku ne le désirant pas. »

Masashi continuait à observer son interlocuteur, qu'en pensait-il ? Était-il d'accord avec cela ? Raiko s'en rendait sûrement compte, il en gagnait autant qu'il en perdait. Dans un sens, il gagnait une certaine sécurité, mais il perdait un contrôle total de ses commerces. Avait-il le choix ? Absolument pas.

Publié le 10 Octobre 2020 vers 16h

Le Maître des Plaisirs
1

Le temps de l’oisiveté de Kumo face au crime était définitivement révolu. Si le crime avait pris une place telle que l’Empereur en personne souhaitant s’en occuper, c’était que des projets plus importants commençaient à prendre place. Mais quoi exactement ? Nul ne le savait mieux que son interlocuteur. Sans surprise, le Bellâtre écoutait l’Empereur lui répéter les règles d’un jeu qu’il ne connaissait que trop bien. Les plaisirs : le jeu, l’alcool, la drogue, et la prostitution, n’était que les composantes formant la formule de l’opium du peuple. A défaut d’une religion, d’une croyance, ou d’un autre artifice, qui serait alors incompatible avec l’image de la toute-puissance du clan Hattori. Un équilibre fin, mais que le Bellâtre ne connaissait que trop bien.

Le ton employé ne laissait place à aucun doute : il s’agissait d’un test. L’Empereur avait des projets pour le Maître des Ombres. Lui, où la personne qui suivait sur sa liste, tout dépendait de la réponse de l’éphèbe aux demandes du détenteur du droit divin. Car si un pouvoir devait définir celui d’une divinité, n’était-il pas celui de pouvoir condamner le destin d’un homme d’un claquement de doigt ? Par pur caprice ? N’était-ce pas là l’atour d’un Dieu dans le corps d’un homme ?

Dialogue de personnage
« Si tel est le souhait de la couronne impériale… Vos désirs sont des ordres, Votre Majesté. J’annexerai en votre nom le reste des barons, et vous remercie de m’offrir une place de choix en tant que Diplomate de l’Empire auprès des puissances étrangères. »


Les projets du Bellâtre étaient loin d’être incompatibles avec les désirs de l’Empereur. Tout n’était qu’une question de couverture, et d’interprétation. Pas de jeu dans l’ombre ? Il créerait alors des clubs très privés, restreints, pour satisfaire le désir d’exclusivité, de danger de ses ouailles. Des filles et des hommes de compagnies tous consentant ? L’appât du gain créerait ce consentement des dites-filles et hommes nécessaires à la tâche. Ce qui, en soit, était déjà le cas dans les établissements de l’oiseau azuré.

Dialogue de personnage
« Puis-je vous émettre une suggestion, Hattori-dôno ? »


L’Oiseau affichait un doux sourire agréable.

Dialogue de personnage
« Permettez-moi de créer une corporation marchande, et passons des accords officiels entre l’Empire et cette nouvelle corporation. Chacun aura le choix de nous rejoindre, ou de rester indépendant. Épargnons les commerces portant le sigle de la corporation, et étouffons les rebelles par une série de taxes. Cela les poussera tous à nous rejoindre, et à céder les titres de propriété. Ainsi, les propriétaires deviendront simplement des gestionnaires, et il est plus aisé de déloger un mauvais gestionnaire qu’un mauvais propriétaire. Une fois dans la corporation, ils devront se plier à nos règles… Et par conséquent, à vos exigences. »


Et à celle du Maître des Plaisirs…. Mais le Bellâtre occulta cet état de fait.

Dialogue de personnage
« Un simple accord, et je m’occuperai avec plaisir des démarches administratives relatives à la création d’une telle entreprise… »

Un engagement qu’il tiendrait, pour sûr.

Dialogue de personnage
« Toutefois, si vous me permettez un dernier conseil, il serait peut-être également opportun de faire le point sur la gestion désastreuse du clan Miwaku par l’Okasan actuelle, Asae. Je peux certes réparer ces erreurs de débutantes, mais il est certains que rien ne serait arrivé à l’époque de Mère. Peut-être devrions-nous réfléchir à un nouveau dirigeant pour le clan, et par conséquent, à un nouveau statut ? Malheureusement, il n’existe, à ma connaissance, et mit à part moi-même et la concernée, personne n’ayant reçu une telle éducation. Et la loi exige malheureusement une discrimination par le sexe… »


Le Bâtard fixa l’Empereur.

Dialogue de personnage
« Loi que vous pourriez bien évidemment changer, et approuver un successeur plus à même de guider le clan vers un avenir meilleur ? N'est-ce pas là la concrétisation de vos dessins pour l'Empire, Votre Majesté. »

Publié il y a moins d'un mois

Raikage

Cet imbécile était aussi borné que Kazuna. Il ne pensait qu'à sa petite personne et à son petit pouvoir. Masashi l'avait écouté dans un premier temps pour finalement se morfondre à chaque nouvelle phrase prononcée. Raiko n'était plus que perfidie et il ne cherchait qu'à voler l'héritage de sa défunte mère. Il n'avait même pas le courage d'avouer sa principale faute, celle de ne pas être capable d'aimer sa mère d'un amour véritable.

Dialogue de personnage
« Non. Les traditions perdureront et tu ne seras pas celui qui changera le clan Miwaku. Je t'offre une chance, tu devrais la saisir au lieu d'en quémander plus encore. »

Dialogue de personnage
« Ta mère, Chihiro-san, était une femme honorable. Une femme qui mérite ton respect et ton admiration, Miwaku. »

Le Kage ne prit pas la peine de lui répondre davantage, Raiko venait de briser totalement le contact précédemment instauré.

Dialogue de personnage
« Tu peux disposer. »

Le Miwaku avait été testé et il venait malheureusement de se rater lamentablement. Masashi prendrait soin de prévenir les troupes accompagnant cette couleuvre. Kazuna était bien meilleure que lui, qu'espérait-il ? Changer le monde en un jour ? Il avait énormément gagné dans cette conversation pour finalement tout perdre.

Publié il y a moins d'un mois

Le Maître des Plaisirs
1

Les traditions… Le Bellâtre n’haussa même pas le sourcil, malgré le dégoût intérieur qu’il ressentait. Vraiment, c’était là la réponse de celui qui se présentait comme un grand progressiste ? Qui avait pu bien être à l’origine d’une telle tradition ? Une femme exécrable pour sûr. Exécrable et stupide. Le sexe n’était vecteur d’aucun talent, d’aucune assurance. Le clan des Geisha allait donc se laisser mourir dans la servitude éternelle, avec une femme à sa tête trop faible pour pouvoir protéger les siens.

De son point de vue, Masashi commettait une terrible erreur stratégique. Asae n’avait, finalement, jamais dévoilé ne serait-ce qu’un seul talent dans sa gestion du clan. Son seul mérite avait été de savoir se muet dans une obédience aussi horripilante que stupide, et d’être une femme. Asae n’avait, finalement, pas reçu l’approbation de sa mère. Asae n’avait même pas réussi à être dans son ombre. Elle n’était qu’un néant, un vide, un misérable gâchis. Une erreure. Mais la vision de la grande Okasan qu’était sa mère était morte avec elle. Seul le Proxénète en avait connaissance.

Dialogue de personnage
« Il sera fait selon vos désirs, Majesté. »


« Du moins, selon mon interprétation ». Le Maître des plaisirs était obéissant comme il devait l’être ; suffisamment pour ne pas paraître insolent, mais sans excès de zèle pour ne pas voir son esprit devenir servile comme la plupart des simples d’esprit errants dans ses rues à la recherche de pouvoir. Du pouvoir à ne plus savoir qu’en faire, et comment l’utiliser à bon escient hormis, de la puissance brute à en perdre l’esprit. À supposer qu’il y en avait un à l’origine.

Le Bellâtre fit alors une belle révérence, tout aussi distingué. Mais avant de quitter la pièce, il fixa le Maître de l’Empire avec un simple sourire.

Dialogue de personnage
« C’est bien parce que je respecte ma mère et que je l’admire que je souhaite respecter au mieux ses dernières paroles. Croyez-vous sincèrement qu’elle aurait approuvé une femme qui ne sait même pas protéger les siens ? Qu’elle aurait apprécié le déséquilibre mettant à mal l’innocence des notres sous le silence morbide d’une Okasan désemparée… ? »


Le Bellâtre enfonça la poignée de porte et commença à l’ouvrir. Il se retirait, comme on lui avait demandé.

Dialogue de personnage
« Si c’est le cas, vous ne pouvez prétendre la connaître. J’ai bien des défauts, je l’ai souvent déçue, mais je n’ai jamais trahi sa parole. »


Dialogue de personnage
« Asae n’est qu’un échec. Mère le savait, elle me l’a confié avant sa mort. Je le sais, et c’est pourquoi je vous le confie sans pour autant l’ébruiter. Et même aujourd’hui, je me garderai de le faire. »


Le Bellâtre était désormais à l’extérieur de la pièce, seul son visage dépassait de la porte. Il filait comme l’eau dans le lit d’une rivière.

Dialogue de personnage
« Réfléchissez, Votre « Majesté ». Pendant ce temps, je m’occuperai du mieux que possible de la propreté de nos rues. »


Les déchets Hattori, il n’y pouvait rien y faire. Mais du reste…

Publié il y a moins d'un mois

Raikage

Avant que cet idiot ne s'échappe, le Kage prit la parole :

Dialogue de personnage
« Elle ne semblait pas dire la même chose lors de ses dernières heures. Malheureusement, tu n'étais nullement intéressé par la mort de ta propre mère. Miwaku Chihiro croyait en Miwaku Asae. Que tu ne le veuilles ou non. Je ne dis pas que notre Okasan est idéale, je dis juste que tu l'es encore moins, Raiko. »

Il releva la tête et observa une dernière fois le stupide fille de son ancienne nounou et reprit :

Dialogue de personnage
« Tu ne mérites pas ta mère, Miwaku Raiko. Tu n'as pas su hériter de sa sagesse et de son instinct. Tu ne vises que le pouvoir, j'ai l'impression d'être en face de cette vipère de Hattori Kazuna. »

Dialogue de personnage
« Nous nous reverrons certainement. Durant cette période, profites-en pour songer à ta place au sein de village. »

L'individu s'enfuit alors comme le serpent d'eau douce qu'il était...

Publié il y a moins d'un mois