La journée du champion

Konoha. Mine de rien cela faisait un bail qu'il n'y avait pas mis les pieds, sa dernière mission ayant duré bien trop longtemps. Au départ, il n'était que parti à la chasse d'une créature qui rôderait dans la forêt de Konoha, mais cette chasse l'avait mené à apprendre que cette créature n'était pas seule. Au-delà de leurs frontières, un véritable élevage de ces créatures mi-insectes, mi-bestiales était en place, et certaines avaient dépassé les frontières du Pays du Feu, ce qui a pu les alerter. Après avoir fait demander quelques renforts, ils ont finalement réussi à s'en occuper. L'opération avait été longue, une véritable enquête avait eu lieu pour remonter la piste de cet élevage, et préparer l'assaut. Tout s'était finalement déroulé sans encombre, et ils ont pu tous retourner à Konoha, fêter leur victoire.

Ce genre de mission était de loin son préféré : partir à la chasse d'une créature. Ses qualités en tant qu'archer l'aidaient relativement bien dans cette pratique, dans laquelle il se spécialisait de jours en jours. Et il y prenait goût, par-dessus tout. D'autant plus lorsque l'heure du retour au village était là, où il allait enfin pouvoir souffler un peu, profiter de l'argent qu'il avait empoché, avant de repartir quelques jours plus tard sur une toute nouvelle mission. Le Chûnin appréciait ce rythme de vie, et était plutôt heureux à chacun de ses retours, et principalement de pouvoir retrouvé sa famille.

Dans un sens, c'était assez paradoxal : lorsqu'il rentrait à la maison il était content d'enfin pouvoir souffler, et lorsqu'il partait en mission il était content d'enfin pouvoir souffler. Vous ne voyez pas de quoi il veut parler ? C'est que vous n'avez jamais mis les pieds dans cette maison. Entre sa terrible mère, Uzumaki Mako, qui pourrait faire trembler n'importe quel homme lorsqu'elle était contrariée ; et son petit frère, Uzumaki Seitô, capable d'épuiser n'importe quel être humain normalement constitué par son hyperactivité et son énergie débordante... Il y avait de quoi se sentir à l'étroit, à chaque fois qu'il se retrouvait entre eux deux. À la maison, il était un peu le médiateur. Celui qui attisait les flammes sans y mettre le feu, celui qui essayait, tant bien que mal, d'apaiser la moindre des tensions. À ce niveau, Kenzô tenait plus de son père que de quiconque, alors que Seitô tenait plus de sa mère, la discipline en moins. Entre nous, il faut bien se l'avouer...



C'était dans la poche, une belle bourse de ryôs bien remplie. Il allait pouvoir profiter d'un repos bien mérité. Ou presque. S'il était tranquille, c'était avant qu'on l'informe qu'il devrait aller parler à sa mère le plus vite possible. La Dame de Fer avait, visiblement, demandé à le voir le plus vite possible. Voilà qui ne le rassurait pas. Maintenant qu'il était rentré, il était passé la voir pour comprendre un peu mieux ce qu'il se passait, et le rouquin resta sur le cul avec ses révélations. Déjà... depuis quand elle avait son bureau, au ministère ? Elle avait arrêté sa carrière de ninja à la mort de son père, et maintenant la voilà de nouveau dans la fonction, avec un rôle aussi haut... ? Le jeune homme avait toujours admiré sa mère. Mais depuis cette nuit-là, elle s'était complètement consacré à leur éducation, à eux. Cela n'avait en rien changé son admiration, elle qui avait toujours tout fait pour eux. Si cela était déjà une grande nouvelle, la seconde lui plaisait tout de suite beaucoup moins. Son petit frère, hospitalisé ? Un terrible coup du Maître Hokage, ayant failli de le tuer ? Kenzô n'en revenait tout simplement pas. Elle le rassurait néanmoins, lui expliquant qu'il allait maintenant mieux, et que les choses étaient sur le point de s'arranger, néanmoins un malaise s'installait. Pendant tout ce temps où il était en mission, son petit frère avait côtoyé la mort de si près... ?

Ni une ni deux, il saluait sa mère en l'embrassant sur le front, et alla retrouver le jeune blessé. L'Uzumaki n'aimait pas du tout ça, savoir son petit frère avec autant de problèmes, alors qu'il n'était pas là. Avec lui, il avait toujours été ce grand-frère cool et protecteur. Un peu le grand-frère poule si vous voulez. Lorsqu'il faisait une connerie, il avait tendance à le couvrir et tenter de la réparer avant que sa mère ne s'en aperçoive. Généralement, sa seule crainte en partant en mission était de se dire qu'il n'y aurait personne pour calmer ces deux têtes brûlées... pas de se dire que son petit frère avait risqué de mourir.

Une fois à l'hôpital, le jeune homme demanda à voir son cadet. On lui indiquait sa chambre, apparemment il n'était plus obligé de rester à l'hôpital, et était libre de sortir. Son état s'était amélioré, et c'était tant mieux. Devant la porte de sa chambre, il n'hésita pas un instant et toquait à la porte, et une fois averti il rentrait à l'intérieur.

Seitô était là, et il lui fit un sourire tout en croisant les bras.



Kenzô aimait bien l'appeler ainsi. Pour lui, il était son petit champion. Cela sonnait tout de même mieux que « voleur de grenades », après tout.



Soupirant, il s'avançait vers lui, et reprit son sourire.



Il sortit sa bourse bien rempli, la faisant sauter dans sa main. Un bling bling bien singulier vint se faire entendre, provenant de cette bourse.

Quelque temps s’était écoulé depuis l’incident. Et celui que l’on surnommait la tornade de feu de Konoha allait bien mieux qu’auparavant. L’entraînement de Kimino, sa demande de pardon, le soutien de son meilleur ami Kano… Beaucoup de choses avaient pu entrer dans l’équation de sa guérison. Alors, certes, il n’était pas guéri. Du moins, pas totalement. Mais au moins, il pouvait se déplacer et effectuer des activités banales ne demandant que peu d’effort sans trop de problèmes. Un monde le séparait dès lors du début de son calvaire, et forcément, cela jouait sur son moral.

Alors certes, l’Uzumaki ne pouvait plus s’entraîner avec l’intensité qu’il adoptait auparavant. Il ne pouvait également plus malaxer du chakra sans ressentir de désagréable petit picotement dans ses canaux, et il avait commencé à stagner. La récupération naturelle de son corps ne progressait plus. Enfin, plus visiblement. Seule l’opération restait son dernier espoir de retrouver sa vie de Shinobi, sans vraiment qu’il ne sache si elle serait la solution. Et dans sa tête, trottait une question : et si non ? Et s’il ne guérissait jamais de son état ? Et s’il finissait par devoir retourner à la vie civile ?

De nombreuses questions qui pouvaient se résumer par : quoi faire de sa vie si jamais il ne pouvait pas devenir Ninja ? Pendant son temps de pause, l’ex-Genin avait pu entreprendre de nouvelles activités. Notamment la musique, qu’il appréciait particulièrement. Un des seuls points réellement positifs de sa convalescence fut la découverte d’une vieille guitare dans un coin de l’hôpital, appartenant à un vieillard qui lui apprit alors quelques notes, et comment en jouer. C’était une des seules activités qui lui permettait de rester concentrer sans jamais se disperser. De sortir et de se délivrer de son état sans jamais avoir besoin de bouger. Et avec le temps, il était devenu plutôt bon, puisqu’au fond, il n’avait pas grand-chose d’autre à faire lorsque Kano n’était pas avec lui.

Le rouquin était alors concentré sur ses accords quand une voix masculine s’adressa à lui. « Yo, Champion »… Wait a minute. Le gamin s’arrêta alors comme si un fantôme lui avait adressé la parole. Il était enfin de retour ? Relevant la tête, notre jeune héros afficha un grand sourire sincère et heureux. C’était lui, c’était bien lui, son esprit ne lui avait pas jouer des tours ! Il était de retour ! Son frère était enfin là.



Le rouquin déposa alors sa guitare sur le côté, avant de littéralement fondre sur son frère. Oui, il était en forme. Presque aussi en forme qu’avant. Fort heureusement, des années d’expérience à réceptionner le « petit monstre » en pleine course portaient littéralement ses fruits pour Kenzô, qui n’avait pas plus bouger que ça. Mais ce petit sprint soudain avait eu manifestement un coût. Seitô respirait bien plus que de raison pour reprendre son souffle.



Les étoiles brillaient dans les yeux du Genin, qui s’approcha alors pour récupérer des baskets.



Le regard de Seitô croisa la guitare.



Il lâcha un petit rire, plutôt peu fière.



Le Genin prit alors la direction de la sortie de l’hôpital.



Il pointa alors une rue adjacente.



Il n’avait même pas attendue la réponse qu’il avançait déjà direction de la rue. Mais pas d’inquiétude, son frère était déjà au courant. Au final, Seitô n’avait pas réellement changé de l’intérieur. Peut-être juste un poil plus calme.

S'il y avait bien quelque chose qui n'avait pas changé, depuis son départ, c'était bien le débit de paroles qu'il était capable de dire, en seulement si peu de temps. Est-ce que cela lui avait manqué pour autant ? Absolument pas. Cela faisait partie intégralement de son caractère, et pour rien au monde il aimerait le changer. Au contraire ! Non seulement cela lui rappelait de bons souvenirs, mais en plus il aimait voir son petit frère heureux comme ça. À ce niveau-là, il ressemblait bien à sa mère ! Ils parlaient beaucoup, bien que les discours qu'ils tenaient étaient différents les uns des autres. Pour autant, il appréciait ses moments. Tant qu'il ne perdait pas le fil de la conversation !

Autre chose le fit néanmoins tiquer : sa respiration. Lorsqu'il avait couru vers lui, le souffle de son petit frère était bien plus prononcé que d'ordinaire. Il ne le soulevait pas, mais voyait bien qu'il n'était pas si bien qu'il n'y paraissait. L'attaque qu'il avait subit avait été violente, ce qui agaçait fortement l'Uzumaki. Il n'avait pas été là au moment où son frère en avait eu le plus besoin, c'était rageant.



Il riait de bon coeur avec lui, en écoutant tout ce qu'il avait à dire. Il lui racontait qu'il était désormais l'élève du Hokage, celui qui l'avait bien amoché. Mais il avait visiblement réussi à lui pardonner son excès de colère, c'était bien lui ça. Tant mieux. Nul doute que Kimino n'avait jamais voulu réellement le blesser. Si jamais il finissait par complètement guérir, cette histoire ne serait donc qu'un lointain souvenir, une épreuve que son jeune frère aurait réussi à surmonter. Dans ce sens, il serait fier de lui. Il l'est déjà tout court, d'ailleurs.

Ensuite il lui parlait de son meilleur ami, le petit Chikara aux cheveux blonds. Il est vrai que depuis leur rencontre, les deux étaient devenus inséparables, alors que leurs caractères n'avaient absolument rien à voir. Kenzô n'aurait pas forcément misé sur une si profonde amitié entre eux deux, mais visiblement il était bien content que ce soit ainsi. Quoique, il avait souvenir les avoir vu bien s'entendre, très jeune. C'était il y a longtemps, certes... Apparemment, il serait devenu un bon médecin ? Nul doute que l'état actuel de Seitô y était pour quelque chose dans sa progression soudaine. Et puis, il s'était arrêté de s'endormir de partout, à tout bout de champ ? Même s'il blaguait dessus, c'est vrai que Kano avait cette fâcheuse manie à s'endormir un peu de partout... Même pour lui, c'était une épreuve à surmonter finalement, bien que moindre.

Kenzô lui mit une main dans ses cheveux, ébouriffant légèrement, sans pour autant le décoiffer.



Il lui faisait un petit clin d'oeil.



À savoir, lui. Maintenant, allait-il continuer sur cette lancée, maintenant que la fin du cauchemar approchait ? Difficile à dire, mais ce n'était pas ses oignons après tout. Parce qu'aujourd'hui, c'était une journée qu'entre frères, uniquement.

La suite le surprenait pas mal néanmoins ! Seitô faire de la musique ? C'est vrai qu'il le voyait bien pratiquer un instrument, cela lui donnait une certaine classe et il savait son frère aimer les choses classes. S'il n'avait pas eu cet arrêt imposé, il ne serait peut-être pas découvert ce talent. Il lui parlait aussi de leur mère, ce qui le fit rire.



Il disait cela en blaguant, mais n'en pensant pas moins pour autant. Dans le fond, il savait que si sa mère reprenait du service, c'est que les choses n'allaient pas aussi bien qu'il n'y paraissait. Il n'aimait pas ça.



Et d'ailleurs, c'est ce qu'il voulait ? Une guitare ? Il est vrai que celle qu'il avait vu dans sa chambre n'était plus toute jeune.



Se laissant guider par le nouveau guitariste de Konoha, ils se retrouvèrent rapidement devant la boutique d'un marchand, spécialisé en musique.



De son côté, il allait donc voir le marchand pour discuter avec lui, lui expliquant la situation. Il voulait, pour son frère, la meilleure des guitares, la plus pratique pour lui et sa taille, en prenant en considération qu'il allait encore grandir, mais aussi tout ce qu'il fallait savoir sur l'entretien d'un instrument comme celui-ci. Cela passait par l'acquisition d'un étui adapté à sa guitare, des cordes de rechange, etc. Il lui prendrait tout ce qui sera nécessaire.

Raisonnable ? Quoi ? Bon, de toute manière, le jeune rouquin faisait confiance à son frangin pour prendre en charge cette partie de l’opération. En vérité, Seitô n’avait jamais vraiment fait preuve de raison. Il était un adolescent passionné par ce qu’il faisait. Il n’était pas bête, c’est juste qu’il n’avait pas vraiment de mesure ou de limite lorsqu’il s’engageait dans quelque chose. C’était comme ça. Soit il se donnait à deux cent cinquante pourcents, soit rien. Le flamboyant rouquin n’avait pas encore compris le véritable sens de « juste mesure ». Et oui, il était devenu l’élève du Hokage, après avoir été « l’élève » du Régent Kitto-dôno.



Le Genin passa ses mains derrière la tête, toujours tout sourire.



À ces mots, l’Uzumaki mima la chose en prenant un air de zombie, avant d’exploser de rire. Son frère avait cet effet de lui faire un bien fou. Et quant au fait que sa maman n’aurait plus trop le temps de surveiller ses bêtises…



Et il fit un clin d’œil à son frère.



Et encore un fou rire. La famille, lorsqu’elle était unie comme celle de Seitô, n’avait pas de prix. Peu après, ils arrivèrent au magasin de musique, alors que son frère discutait avec le Marchand, le jeune Uzumaki se promenait dans les rayons. Et rapidement, son regard se fit attirer vers une guitare avec une forme un peu étrange. On lui expliqua rapidement qu’il s’agissait d’une guitare dite « electrique ». Il n’en fallu pas plus d’une seconde pour convaincre l’Uzumaki.



L’Uzumaki récupéra la guitare blanche, noire et dorée qu’il avait choisi, et malaxa très légèrement du chakra Raiton pour l’alimenter. Une rareté au sein du clan Uzumaki, et même au sein de Konoha tout court. Peu de gens maîtrisait une telle affinité. Alors que de légers arcs électriques parcourait sa crinière rouge, flamboyant genin fit quelques accords, et tomba directement sous le charme du son que produisait l’instrument. Un véritable « coup de foudre ».



Et il recommença à faire quelques accords. C’était la vérité, le jeune Uzumaki était plutôt doué. Et surtout, étonnamment calme et concentré pour la « pile électrique » qu’il était. Au sens littéral du terme. L’Uzumaki produisait un véritable courant électrique qui alimentait la guitare sans aucun problème. Visiblement, elle était faite pour lui.

Le grand frère écoutait son cadet avec un petit sourire au bout des lèvres. Il avait raison, il s'était tout de même calmé avec le temps. Le petit garnement devenait grand au fil des jours, et un jour il sera un grand shinobi. Il avait l'étoffe des meilleurs à ses yeux, le seul obstacle restant réellement était son propre rétablissement. Une blessure terrible, mais qui au final avait apporté au garçon de bonnes choses, comme une certaine maturité grandissante. Comme quoi, chaque épreuve avait son lot de récompenses.

À sa remarque concernant son ami, Kenzô riait de bon coeur. Au moins, il le prenait bien cette opération, et semblait avoir confiance en ceux qui vont s'occuper de lui. Pour lui, il était désormais évident que cela réussira, que ce n'était donc plus qu'une question de temps. Bientôt le retour à une vie normale, à sa vie de shinobi. Il avait hâte pour lui.



Si bien que lorsqu'il disait lui-même qu'il s'était calmé, il ne pouvait être que d'accord avec lui.



S'il était un peu plus présent, peut-être qu'il aurait plus l'occasion de lui en faire profiter également. De toute manière, leur mère ne pouvait plus leur reprochait ça, maintenant.

Une fois dans la boutique, Kenzô discutait donc avec le marchand, alors que Seitô faisait le tour des rayons. Il revenait bien assez vite avec une belle guitare dite électrique, noire blanche et dorée. L'archer l'observait attentivement, c'est vrai qu'elle lui allait plutôt bien, il avait fait un bon choix. Le marchand confirmait d'ailleurs la qualité de celle-ci. Ce serait donc elle. Mais alors qu'il se demandait ce qui serait le mieux pour qu'il puisse alimenter sa guitare sans trop de matériel, le voilà qu'il trouvait de lui-même une solution plutôt atypique. Il utilisait son propre chakra, un chakra électrique ? Sacré Seitô, il n'avait encore jamais vu une telle prouesse au sein du village. Généralement, c'était plutôt vers les Kumojins que l'on trouvait ce genre de capacités.



Il l’écoutait faire quelques accords, et sentait son jeune frère réellement en harmonie avec son instrument, comme si cette guitare lui était prédestinée. Et puis, de ce qu'il entendait, il savait ce qu'il faisait, et était même plutôt bon ! Il ne plaisantait pas lorsqu'il disait avoir appris pendant quelques temps, il avait même un certain talent. C'était donc bon, il allait lui acheter.



Il regardait un moment Seitô, et le connaissant il préférait prendre des précautions...



Il regardait son frère avec un sourire, ça allait déjà lui coûter bien cher, mais c'était pour une bonne raison. Il avait d'ailleurs une idée, qu'il n'avait même pas partagé avec son frère encore.





Kenzô regardait son petit frère, curieux de sa réponse.

Le flamboyant Genin lui fit un clin d’œil espiègle, avant de foncer vers les rayons des guitares. À la remarque de son frère sur le Raiton, il ria de bon cœur avant d’enchaîner.



Au pire, il pourrait peut-être envisager la carrière de générateur électrique de poche ? Non, en vérité, celle de musicien le faisait plus triper. Et puis, guitariste et chanteur, c’était quelque chose de vraiment classe non ? Et il fallait le dire, le jeune adolescent à la chevelure flamboyante adorait les choses classes, stylées, ou qu’il trouvait simplement cool. C’était une de ses préoccupations d’ailleurs. Seitô prenait toujours soin de son apparence, de savoir s’il s’habillait de manière tendance tout en respectant et trouvant son propre style. Une véritable victime de la mode.

Et apparemment, cela allait jusqu’au choix de son instrument de musique. Visiblement, ça aussi, ça ne changerait jamais. L’apparence et le style avaient une importance visiblement prépondérante dans la vie du Genin, rythmant souvent ses achats… Et effectivement, même dans le choix de son médiator et des cordes. Le jeune Uzumaki faisait attention à tous les détails.



Puis, il fit la grimace.



Avant de rire de bon cœur.



Au final, l’Uzumaki était toujours mué par cette envie de faire plaisir à son prochain, surtout au plus démunis, suivant les précepts que son père lui avait léguer. Certes, il ne s’agissait pas ici de protéger les plus faibles que soit, mais de simplement les soutenir et leur rendre le sourire. Une motivation d’un jeune héros en herbe. Pour ça, le Genin n’agissait pas dans le but de devenir populaire, simplement parce qu’il trouvait qu’être un héros des temps modernes était… Très classe. Rien de plus, rien de moins.

Alors autant dire qu’à la proposition de son frère.



Et le jeune homme prit de l’élan, avant de glisser sur ses genoux tout en faisant quelques accords, laissant derrière lui un peu d’étincelles.



Et il se releva, éteignant son chakra électrique.



Il était tout sourire, avant de ranger sa guitare dans son étui et de la poster sur son dos.



Il le savait, les armes, c’était la seconde passion de Seitô. Surtout les épées. Et les rumeurs d’articles rares comme les armes n’échappaient pas à l’Uzumaki. Pas même à l’hôpital.

Même s'il lui souriait, cela annonçait clairement qu'il ne laisserait pas un infirmier s'en prendre à lui pour cause qu'il fait trop de bruit. Dans quel monde vivrait-on, si on ne laisse plus nos jeunes vivre leur passion, sans qu'ils ne craignent une sanction immédiatement.



Une énième boutade à son encontre, qui ne manqua pas de le faire rire une nouvelle fois. Malgré cela, il n'avait pas l'air de se préoccuper de ce qu'on pourrait bien lui reprocher s'il venait à jouer à l'hôpital, n'ayant qu'à coeur le bien-être de ceux qui l'entourent. C'était lui tout craché ça. Leur père pouvait être fier de lui, son héritage ne s'est pas perdu avec sa mort. Au contraire, même. Seitô était le digne héritier de son père.

La nouvelle surprise de Kenzô faisait mouche, et plaisait tout particulièrement à l'éclair rouge de Konoha, un nouveau surnom qu'il venait de lui sortir. Il avait donc délaissé la tornade pour l'éclair, un parfait raccord avec sa toute nouvelle aptitude. Et il le disait avec une telle assurance que cela ne pouvait être que classe. Encore une fois, c'était lui tout craché. Jusque dans ses actions, à glisser à même le sol tout en manipulant son instrument. Il était doué.



Kenzô réglait donc ce qu'il y avait à régler, pour l'achat de son frère et ses nouveaux cours particuliers. Puis il saluait le marchand alors qu'ils sortaient de la boutique.

Son frangin lui proposait de passer par l'armurerie, justifiant qu'il devait avoir pas mal de choses à acheter vu qu'il venait de rentrer de mission. Puis, il donnait la véritable raison, en parlant d'une arme "méga-giga-rare". Sacré Seitô, c'était surtout pour ça. Mais cela le faisait bien rire, et il ne relevait pas plus que nécessaire, acceptant sa proposition. L'archer lui montrait alors son arc, qui n'était plus tout jeune maintenant.



Il lui montrait alors des traces de ses combats sur son arc.



Bon, la bête n'était pas aussi grosse qu'il prétendait, mais elle avait une sacrée dentition, ça oui. Il lui montrait justement qu'à son coup, il avait une collier qu'il avait lui-même construit, à partir d'une corde de son arc et une dent de cette fameuse créature. C'était un peu rustique, mais cela lui plaisait bien comme trophée.



Et il espérait que ce soit dans ses moyens. Bien qu'il ne pensait pas qu'il y ait de problème, tout dépendait de la valeur de cette arme. Au pire, il négocierait le prix, qui sait.

L’Uzumaki fit un clin d’œil complice à son frère. Niveau bruit, il avait raison. C’était une tornade, un éclair. On l’entendait arriver. Et souvent de loin. Mais il pouvait compter sur son frère en toute situation pour le sortir d’un mauvais pas ! En fait, Kenzô avait plus hérité du calme de son père et de l’esprit stratège de sa mère. Alors que Seitô avait reçu la volonté de sa Mère, et le sens aigüe de la Justice de son père. Bref, chacun avait eu une part de l’héritage. Mais une chose était certaine, même dans les moments les plus critiques, son frère était toujours présent. Et alors que le marchand le conviait à son cours de mercredi, le petit rouquin se mit en salut militaire.



Et enfin, ils se mirent en route, le rouquin fort de sa nouvelle Guitare, dans un étui qu’il portait dans son dos. Sur la route, son frère le questionna un peu plus sur le fameux armurier.



L’Uzumaki mimait des mouvements semblables à des coups de poignard dans le vent sans vraiment se rendre compte que sa proposition pouvait être… plutôt viable. Il fixa l’arc de son frère, et eut des étoiles dans les yeux. La morsure de son arc était immense, et la dent gigantesque.



L’Uzumaki lui faisait un clin d’œil espiègle. « Vanter », « draguer », « être fier » … Le mot d’ordre était clair : il ne fallait pas que la nouvelle passe inaperçue. Mais en ayant connaissance de comment son petit frère était bavard, la nouvelle allait probablement circuler en moins d’une semaine.

Et alors qu’il marchait tranquillement, la question de Kenzô fit briller le regard de Seitô d’un éclat particulier.



Le Genin écartait les bras en largeur. Mouais… Peu de chance, mais l’espoir « faisait vivre ». Sauf que la petite quinte de toux qui suivait son discours le rappela rapidement à la réalité…



Le gamin afficha de nouveau un air… plutôt triste, traînant son pied contre le sol. Ce qu’il avait vécu avec son frère était hors du temps. Et c’était comme si ce brutal retour à la réalité l’avait fatigué.

Après quelques instants, ils arrivèrent au stand ambulant. Seitô fixa les armes, et en une fraction de seconde, il pointa l’épée particulière du stand. Elle n’était pas forcément mise en valeur, mais le jeune Uzumaki était un expert en métaux rares et lames.





Le discours du Marchand avait réussi à faire de nouveau sourire le rouquin, qui attrapa le manche de la lame pour faire quelques moulinets avec.



Il la passa dans son autre main, étant ambidextre, et il fit de nouveaux quelques mouvements.



Et il inspectait la lame d’un œil attentif.







Malgré son discours précédent, et son état, le rouquin n’avait pas lâché le précieux exemplaire de la Lame noire. Son âme d’épéiste résonnait encore profondément dans son cœur.

Après ça, il voyait les étoiles dans les yeux de son frère, suite à sa petite histoire. Plus gros qu'un grizzly ? Peut-être pas. Mais la taille ne faisait pas tout. Au sein de la forêt de Konoha, une mauvaise rencontre avec la mauvaise bête pouvait vite tourner au cauchemar. Et les plus intimidantes n'étaient pas forcément les plus dangereuses. Un jour, il devrait peut-être se lancer dans l'écriture d'un bestiaire les concernant, afin de mieux prévenir les jeunes des dangers de celle-ci. Ils étaient à l'abri, au sein du village, mais au-delà c'était déjà une toute autre paire de manches.

Kenzô était néanmoins content de voir que son anecdote avait plu à son frère. Il avait toujours aimé lui raconter un peu ses missions, il s'en sentait fier, mais aussi appréciait toujours son enthousiasme lorsqu'il l'écoutait. Le garçon ne lui répondait pas, le laissant aller à son imagination, puis il rangeait son arc, qui était bon pour se faire changer maintenant.

Il écoutait à son tour, attentivement, les explications de son cadet, concernant l'arme dont il parlait. Une arme luisante ? Kenzô se demandait s'il la voulait pour la puissance qu'elle pourrait détenir, ou plutôt pour le style que lui procurerait une arme lumineuse, telle un sabre laser -drôle d'idée au passage-. Et la réponse lui paraissait assez évidente, en soi. Et avec son Raïton, il disait pouvoir amplifier cela. Kenzô lui adressait un sourire, mais fut pris de court lorsqu'il enchaînait. Il pouvait le faire... C'est vrai que le garçon n'était pas encore rétabli, sans aucune garantie que ce soit le cas un jour. Seulement, il ne devait pas perdre espoir. Il passait son bras autour de son cou, le tirant un peu vers lui.



Il le regardait ensuite.



Cette histoire de guerrier devenant plus fort ainsi lui rappelait étrangement une BD qu'il avait lue lorsqu'il était plus jeune, une histoire de guerriers venues d'une civilisation extraterrestre, et de boules de cristal. Enfin, là n'était pas le sujet.

Arrivant chez ce marchand, son petit frère avait bien vite repéré quelle était l'arme rare qu'il convoitait, et s'en suivit une discussion entre le marchand et lui. Une arme qui enregistre le chakra, une arme défensive et utilitaire ? On était bien loin de l'arme qui allait briser des murs de cinq mètres comme lui avait vendu Seitô, mais pour autant cette arme était plutôt intéressante, et dénoterait bien de l'arsenal qu'il possédait. Dans tous les cas, il s'essayait déjà à manier cette arme, et montrait qu'il en connaissait bien un rayon sur l'artisanat des armes. Sacré Seitô.



À en juger le regard qu'il lui portait, la réponse lui semblait évidente, si bien qu'il continuait.



Si le discours précédent de Seitô montrait son incertitude au sujet de son avenir, Kenzô tenait à lui rappeler ce qu'il deviendrait, dans le futur. Lui rappeler quelle était son ambition.

Le marchand et lui discutèrent alors du prix, et c'était dans ses moyens. Enfin, dans ce qu'il lui restait. Entre la guitare, ses cours particuliers, et maintenant cette arme rare, la bourse qu'il avait obtenu suite à sa mission longue de plusieurs mois venait de drastiquement diminuer. Il n'avait déjà plus grand-chose. Dure vie, mais pour son frère, il le referait encore si nécessaire. Il s'arrangeait d'ailleurs aussi pour faire changer son arc, avec quelque chose de plus performant et neuf que ce qu'il avait actuellement. Après avoir fait le plein dans tout ce qu'il avait besoin, il se retournait vers son petit frère.



Suite à quoi il lui faisait un clin d'œil, espérant que ses paroles lui redonnent le sourire.