Une touche de douceur


Empire Hattori, Quartiers claniques

Année 10 | Printemps
Homme de la foudre

C'était le grand jour ! Nori attendait avec impatience l'arrivée de son amant dans ses propres appartements. Il conviait son bel oiseau pour que celui-ci tapisse un nouvel intérieur qui plairait à l'un comme à l'autre. L'Hattori ne se parfumait jamais habituellement, mais pour une fois il faisait exception, car il recevait de la visite et une dès plus importante qu'il pouvait espérer. La dernière fois il laissait le choix au Miwaku qui celui-ci se refusait de faire un choix et décidait d'obéir à son amour. Un jeu auquel l'homme au nom d'algue aimait se prêter. Il prédisposait quelques camélia rouge de ci, de là, ayant comme symbolique l'amour. Son coeur battait la chamade à l'idée de revoir celui qu'il aimait tant et qu'il haïssait aussi. Il ne savait toujours pas pourquoi il lui faisait autant d'effet et que son attirance était puissante envers cet homme. Depuis le jour où le soit disant mort revenait soudainement à la vie venant de nul part, il n'avait plus qu'une idée en tête: rattraper le temps perdu.

Il décidait en ce jour spéciale de se vêtir de façon princier et de coiffer ses cheveux d'un chignon retenu par de simples baguettes. Quant à sa tenue, elle contenait un mélange de rouge, de blanc accompagnée par de jolies bordures dorées. Nori voulait que tout soit parfait jusqu'aux petites sucreries poser sur la table qui était elle aussi bien joli dans ce cadre masculin. Cela ajoutait un peu de douceur dans ce tableau froid que procurait les murs des quartiers de notre homme. Il se demandait encore, comment Raiko allait faire pour ajouter sa petite touche personnel dans ce décor sombre ?

Dialogue de personnage
« Vivement qu'il arrive, je meurs d'impatience... »

Il écoutait alors un joueur de flûte des rues, probablement, jouer sa plainte et sa misère. En position semi allongée sur sa banquette l'homme écoutait attentivement le son de celle-ci et voyageait dans divers souvenirs qui lui paraissaient très lointain.

HRP : https://www.youtube.com/watch?v=xsihxORASks

Publié le 08 Septembre 2020 vers 23h

Le Maître des Plaisirs
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Le Seigneur de l’Ombre, et nouvellement triple Baron du Quartier des Plaisirs, avait un rendez-vous. Il c’était drapé pour l’occasion d’un élégant Kimono bleu et blanc, brodé d’or, et le mettant tout particulièrement en valeur. Élégant et désirable à son habitude, le paon se contempla une dernière fois dans le miroir, ajustant les ultimes détails de sa tenue. Malgré son calme apparent, son corps bouillonnait d’un mélange âcre de colère, d’amertume, mais aussi d’anxiété et d’inquiétude. Il se sentait comme un artiste avant la première de son spectacle. Une énergie similaire coulait dans ses veines.

Le Bellâtre se déplaça jusqu’à l’adresse de son ami, qu’il ne connaissait que trop bien. Une douce mélodie de rue à peine perceptible semblait le guider jusqu’aux profondeurs de l’appartement. Sans difficulté, et sous une ombrelle le protégeant de la fine bruine montagnarde, il se glissa jusqu’à l’entrée de l’antre de son amant. Après un instant de réflexion silencieuse, son doigt vint délicatement faire tinter la clochette, signalant son arrivée. La porte se déroba, laissant ainsi apparaître l’azurée, qui affichait un sourire tendre et agréable.

Dialogue de personnage
« Mon tendre ami, je suis heureux de te revoir. »


Et le Bellâtre déploya sa roue, par une révérence délicate et parfaitement maîtrisé, tel une parade nuptiale. Toute personne le connaissant un temps soi peu était au courant du langage soutenu et des manières nobles du fils de la précédente Okasan. Dans ses gestes, dans ses paroles, il transportait, malgré qu’il soit le dévoyé du clan, l’héritage de sa mère, même si elle avait pu être déçue de lui dans son vivant. Il était des gens qui, tant habitué, ne déployait plus aucun effort pour adopter une telle attitude pouvant s’apparenter pour certain à un calvaire. Non, son entraînement intensif et dans sa tendre jeunesse avait fait de ces nécessités pour se mouvoir dans le palais impérial, une véritable seconde nature. La première étant toujours indéterminée, et mystérieuse, pour le commun des mortels.

Tel une pièce qu’il ne connaissait que trop bien, le Miwaku attendit qu’on l’invite à entrer. Lorsque cela sera fait, et après avoir élégamment remercié son hôte, le Bellâtre s’enfoncerai dans l’antre du fauve, ne laissant derrière lui qu’une odeur de groseille et de lilas. Une fois la porte close, il serait à la merci du maître des lieux. Une tension monta en lui, cette anticipation lui rappelait des souvenirs lointains.

Publié le 28 Septembre 2020 vers 22h

Homme de la foudre

Le tintement de la cloche. Doux son mélodieux qui annonçait l'arrivée d'un être aimé. Quelqu'un que l'on chérissait, couvrait de cadeaux, dansait, riait, pleurait, haïssait et réconciliait. Nori ouvrait la porte de sa tanière et invitait l'homme parfumé au Lilas et Groseilles à entrer. Celui-ci faisait une magnifique parade qui éveillait l'instinct chasseur du mâle qui se tenait face à lui. L'oiseau bleu pénétrait dans l'antre du "sauvage".

Dialogue de personnage
« Le plaisir est partagé, mon bien aimé. »


L'Hattori attirait à lui par la main l'homme qu'il aimait et haïssait à la fois, lui déposant un léger baiser sur son front et le fixant droit dans ses magnifiques yeux qui ne pouvaient dissimulés à la fois le désir et le rejet. Il desserrait son étreinte et proposait à la douce colombe de s'installer à sa table pour discuter des futurs travaux à apporter dans ce petit appartement. Lui servant du thé Camomille, il posait la tasse à côté des sucreries misent plus tôt pour son tendre. Par la suite, l'homme prédisposait plusieurs échantillons de teintes différentes pour les murs, la tapisserie et même le peu de carrelage que possédait l'endroit. Et lui demandait son avis tout en buvant du thé qu'il avait préparé de tout son cœur en sachant qu'il conviait cet être tant désiré.

Dialogue de personnage
« Que penses-tu de cette couleur-ci ? Un peu comme les "violettes des bois". Ca pourrait égayer ses murs froids. »

Est-ce que le Miwaku percevait tous les petits messages que l'homme de la foudre essayait de lui faire passer. Autant la magnifique sonnette, que la mise en place du logement qu'il aimerait partager avec son amant. Ce rêve était proche, mais tellement éloigné par la réalité des choses. Il était inconcevable de se reproduire avec quelqu'un d'un autre clan pour un Hattori. Et l'homosexualité était un sujet des plus tabou, surtout lorsqu'il s'agissait de deux hommes. Personne n'osait défier les jumelles sur ce thème, car elles étaient le fantasme de tous ces ignobles pervers. Un frisson d'effroi parcourait l'homme en pensant à cela et tentait de s'enlever cette horrible image de la tête en observant chaque détail de son oiseau qu'il tenait en cage. Toujours ce même parfum enivrant rappelant des moments de nostalgies à Nori... Il finissait par s'assoir à côté de Raiko attendant de savoir ce qu'il en pensait.

Publié le 29 Septembre 2020 vers 22h

Le Maître des Plaisirs
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La main à peine tendue, le Bellâtre se fit attirer tel un aimant jusque dans les bras de son bien aimé. Une douceur volatile, qui n’eût pour effet que d’attiser les braises de cet amour qui semblait éternel. Douloureuse plaisanterie du destin, le temps sous forme d’année n’avait eu de cesse que d’attiser dans le cœur du Bellâtre les flammes ardentes de l’amour et de la jalousie, sans jamais les éteindre.

Suite à sa proposition, l’oiseau azuré se posa sur le canapé, et se fit servir un thé à la camomille, ainsi que quelques douceurs. Il en saisi une de sa douce main, et la porte à sa bouche. Fine, fruité, et parfaitement sucrée à son goût. Son partenaire du jour et de ses nuits n’avait donc pas oublié les goûts si particuliers du Bellâtre pour les pâtisseries. Rien de trop sucré, et rien de trop neutre. Le goût fruité par excellence.

Dialogue de personnage
« Le violet est également une couleur froide, très cher. Si tu veux quel soit détonante, il faut la casser avec un taupe. Un mur ici peint en violette des bois, et le reste en taupe. Le clair offre cette sensation de profondeur et de luminosité, tandis que le violet donnera un peu de « saveur » au tout. Si tu cherches à faire dans les couleurs vives, le rouge est une bonne couleur. Avec un blanc cassé, cela pourrait faire une belle pièce… »


La décoration de cet appartement était un joli prétexte, mais le Miwaku avait autre chose en tête. Il se détourna du dépliant des couleurs, et plongea son regard azuré dans les yeux d’or de son compagnon.

Dialogue de personnage
« Je te connais depuis longtemps, ma petite algue. Hattori Nori n’est pas homme à refaire sa décoration, et à demander conseil pour changer son antre. Alors dit-moi, qu’elle heureuse élue partagera ta demeure ? Une énième conquête ? Un mariage en quête désespéré d’un héritier ? »


Le ton était faussement mielleux. Le Bellâtre affichait un sourire doux, mais son ton laissait à voir qu’il était affecté, peut-être même blessé. Lorsqu’il était dans cette situation, il savait se montrer particulièrement incisif. Alors, il approcha son regard à quelques centimètres du propriétaire des lieux, son souffle frôlant le sien.

Dialogue de personnage
« Où dans l’optique d’une invitation pour Hattori Kuraso peut-être ? Le lien qui vous unit est clairement intime, et dépasse loin le rapport standard qu’il existe entre les Hattori de même sexe. »


La tonalité faussement interrogative laissait entendre une quasi-certitude. Le Miwaku était contrarié, et il n’oubliait jamais rien.

Publié il y a moins d'un mois

Homme de la foudre

Les deux regards se croisaient. Celui qui jetait un froid au coup de foudre le blâmait indirectement de ses agissements et de ses dernières paroles lors des échanges entre Kuraso, Raiko et Nori.

Dialogue de personnage
« Tu connais mon passé mieux que n'importe qui, ô bel oiseau. Ca me fend le cœur que tu puisses penser de telles choses. »

L'Algue souriait à la jalousie de son amant, ça le rendait tellement mignon. Une pointe amusé, il le prenait son hôte par son menton avant de lui déposer un énième baiser voler sur son front.

Dialogue de personnage
« Toujours aussi jaloux mon amour. Mais permets moi pour une fois d'ôter quelques doutes dans ton esprit. »

Il l'enlaçait tendrement dans ses bras laissant la couleur vive de son kimono prendre plus de place que celle de son charmant compagnon. Toujours le regard plongé dans le sien Nori ajoutait:

Dialogue de personnage
« Pour commencer Kuraso est mon petit frère adoptif. Hors de question d'avoir une relation sexuelle quelconque avec lui. Je ne voulais pas t'en parler de suite sachant tes réactions. Et je ne mettais pas tromper. Maintenant que tu le sais, libre à toi de juger comme bon te semble. Je connais mes sentiments. »

Enlaçant un peu plus fortement pour lui empêcher tout échappatoire, Nori glissait sa tête à l'oreille de son amant.

Dialogue de personnage
« Et la seule conquête que je veux réellement est déjà présente dans cette pièce. »

L'homme de la foudre lui mordillait cette même oreille pour lui exprimer son désir charnel avant de desserrer son étreinte pour fixer son oiseau en cage droit dans les yeux. Un moyen de le déstabiliser, un petit moment coquin entre les deux hommes, mais un jeu à double tranchant et dangereux, voir même interdit au sein de Kumo.

Dialogue de personnage
« Tu as raison sur une chose. Je ne t'ai pas fait venir seulement pour parler décoration, mais aussi pour passer du temps auprès de toi. Tu es l'élu de mon antre. Un choix qui peut s'avérer me coûter cher. Pas en argent, mais en pouvoir. Alors bel oiseau ? As-tu fait ton choix depuis la dernière fois que je suis venu te parler dans ton "palace" ? »

La dernière fois que Nori apportait cette fameuse sonnette de réception, il donnait à Raiko un choix important pour leur relation. S'en souvenait-il ?

Publié il y a moins d'un mois

Le Maître des Plaisirs
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Les feux de la jalousie avaient rapidement pris sur les braises presque éteintes de la passion de Raiko. En un instant, cette simple rencontre avait eu un effet détonant. Le Bellâtre était un être empli de jalousie. On lui avait tant de fois agité sous ses yeux des belles choses qu’il n’aurait jamais. Le pouvoir, le prestige, l’amour, le bonheur. Miwaku Raiko, le honni du clan, était un homme qui devait se contenter de n’être qu’un outil de maître.

Le doux baiser sur le front couplé à sa douce embrassade fit faillir les défenses de l’éphèbe, pourtant si solide et impénétrable. Pendant un instant, il profita de cet instant de douceur volée au destin pour poser délicatement sa tête dans le cou de son amant. Mais l’esprit de domination des Hattori n’avait aucune limite… Cet instant de douceur fut rompu par une étreinte plus tonique, et des mots de conquérant, suivis d’une première escarmouche passionnelle.

Le corps du Bellâtre se raidit. La tactique du conquérant était bien trop efficace. À quoi bon ses années en exil pour se retrouver ici, une nouvelle fois, dans ces bras ? Ce monde était distordu. Son histoire n’était qu’une succession de farce de ce destin cruel, qui jouait littéralement avec lui. N’avait-il rien retenu ? Alors comme un miroir, le Bellâtre devint le reflet du Hattori. Il ne s’échappa pas, il restait là, poser sur son oreille.

Dialogue de personnage
« N’as-tu rien appris, Hattori Nori ? »


La main délicate du Bellâtre se frayant un chemin sur le torse de l’homme, pour finalement se poser sur sa nuque.

Dialogue de personnage
« Le choix n’a jamais appartenu à la proie. Le Roi ordonne, et le servant obéis. »


Le Bellâtre déposa un doux baiser dans le cou de son envahisseur. Que pouvait-il faire de plus ?

Dialogue de personnage
« Rien n’a changé depuis tant d’années. Et rien n’a changé depuis la dernière fois. Le jeu est toujours le même. Les règles sont toujours les mêmes. Nous ne faisons que tricher en aparté… »


Soudainement, le Bellâtre fit basculer le Hattori, et posa sa paume sur son cœur. Il le fixait, d’un regard mélancolique. Désormais à califourchon sur l’homme, il le fixait, presque désespéré.

Dialogue de personnage
« Pourquoi distilles-tu l’espoir en moi de connaître une autre fin ? Pourquoi me donnes-tu l’illusion d’avoir le choix ? Es-tu homme si cruel que tu ne vois en moi qu’un jeu distrayant ? Te moquerais-tu du honni du clan ? Lui ferais-tu, à ton tour, miroiter un amour qu’il n’obtiendra jamais ? T’apporte-t-il une quelconque jouissance ? Jubiles-tu face à son chagrin ? »


D’un geste gracieux, le Miwaku dégaina un éventail particulier sous son Kimono de soie, qu’il posa délicatement sur le coup du Hattori. La pression était toutefois suffisante pour paraître presque… Délicatement menaçante. L’outil du Bellâtre était loin d’être anodin. L’éventail était en vérité une arme aiguisée, et ses lames étaient toute prêtes à trancher le cou du Conquérant.

Dialogue de personnage
« Qu’est-ce que cela te fait, Hattori Nori ? Qu’est-ce que cela te fait de sentir cette lame sous ta gorge ? Qu’est-ce que cela te fait de sentir qu’autrui dispose de ta vie comme il l’entend ? Que je pourrais y mettre un terme par pur caprice ? Songerais-tu maintenant de passer une vie entière sous ce joug sans jamais te plaindre, sans jamais perdre ton sourire ? »


Le ton du Bellâtre était calme et clair comme de l’eau de roche. Son regard ne laissait transparaître qu’un vide abyssal, un abîme de souffrance. Le jeu d’acteur était parfait. L’instant dramatique à son paroxysme.

Dialogue de personnage
« Pourquoi daignerai-je à accorder du crédit à l’homme qui n’a jamais eu le courage de montrer son vrai visage ? »


Le regard glacial du bellâtre transperçait le regard d’or du Hattori. Dans cette scène théâtrale se jouait quelque chose de bien plus profond.

Le reflet d’un miroir brisé.


Publié il y a moins d'un mois

Homme de la foudre

L'Hattori se laissait faire sans rien dire. Son bel oisillon lui mettait une patte sur son cou pour lui faire comprendre qu'il n'était pas maître de ses choix. Ses magnifiques yeux montraient son "vide abyssal" et toute la douleur qu'il endurait par la faute de Nori.

Dialogue de personnage
« Si c'est toi qui la tiens alors ça me va. Je n'ai pas à me plaindre et me contenterai de te sourire jusqu'à ce que tu décides d'y mettre un terme. »

L'homme affichait un sourire sincère. De sa main douce et chaude, il caressait la joue de sa colombe pour lui effacer les larmes qui apparaissaient et de son autre main, il frôlait la main posé sur son cou. Puis, il remontait par le bras avant de la glisser dans le dos de son amant. Il pouvait ainsi la rapprochait de lui ce qui faisait une légère entaille à sa gorge, laissant quelques gouttes de son sang transparaitre.

Dialogue de personnage
« Je sais bien tout le mal que je t'ai causé et à l'heure actuelle je m'en excuse. Tu souhaites voir mon véritable visage ? »

Un sourire un peu plus taquin se dessinait sur les lèvres de l'Hattori. Il ne pouvait pas contenir son excitation et son hôte s'en apercevait bientôt. Sa main glissait du visage passant par la cou et arrivant au torse avec une sensualité à en donner des frissons de plaisirs. Dans son élan Nori saisissait le poignet qui menaçait de lui trancher sa gorge avant de l'enlever et de le désarmé. Il finissait enfin par attirer sa douce colombe un peu plus contre lui encore avant de lui déposer un baiser sur ses lèvres. Mélangeant ainsi brutalité et douceur et laissant paraitre ce tableau un peu paradoxal.

Publié il y a moins d'un mois

Le Maître des Plaisirs
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Dans cette position de supériorité absolue, le Bellâtre fixait de son regard de glace son amant de toujours. Sa lame sous sa gorge, sa vie sous son joug. En un instant, il avait le pouvoir de balayer son existence. Le cœur de l’oiseau azuré ne fit qu’un bon dans sa poitrine, tandis que sa gorge se nouait au rythme du temps. Chaques secondes rendait l’événement plus troublant encore que des sentiments contraires et incompatibles naissaient en lui.

D’un part, le Bellâtre se sentait soulager. Comme si on le reconnaissait enfin à sa juste valeur. Comme s’il se trouvait à sa juste place, en haut, parmi les grands. Il n’était plus un Miwaku, mais il était Raiko, un être intelligent et sachant manier les mots aussi aisément que le plus grand des guerriers manipulait sa lame. D’autre part, il se sentait dépité. Cet instant précis n’était qu’une illusion de son esprit. Il était loin de détenir la vie de Nori entre ses mains. La sphère privée n’empêchait pas qu’un Miwaku ne pouvait prendre la vie d’un Hattori sans conséquence. Ensuite, il se sentait coupable. Coupable de ressentir ce soulagement. Et inquiet. Il avait peur. Peur de le perdre. Sans comprendre vraiment pourquoi.

Une larme s’écoula du visage du Bellâtre. Son masque habituel était en train de se fendre, une énième fois, sous les caresses du Hattori. Chacun de ses mouvements doux provoquait d’agréable frissons parcourant son corps, le faisant peu à peu défaillir et brisant le reste de sa garde. Dans cette position, l’oiseau azuré ne pouvait que ressentir la protubérance grandissante de son amant, qu’il enviait avec crainte. Il en avait tant envie, et pourtant, il savait que le lendemain, cette illusion d’amour disparaîtrait avec les rayons du soleil. Une énième souffrance marquant le reste de son cœur meurtri.

L’éphèbe se laissa faire, et fut désarmé d’un mouvement habile, avant d’être attiré irrémédiablement dans les bras de son amant. Avec une douceur sauvage, les lèvres de l’azurée touchèrent celle de l’homme de la foudre, provoquant des étincelles de désirs, et électrifiant les corps de tensions familières, mais pourtant à l’instar des premiers jours de passion. D’une main habile et délicate, le Bellâtre fit glisser le Kimono de son amant pour libérer son torse des tissus l’enveloppant. Toujours dans un baiser épris de passion, l’éphèbe se libéra également du haut de ses vêtements, et se laissa basculer par la même occasion sur le dos. Le bellâtre se hissa alors à son oreille, déposant un doux baiser, et lui murmura.

Dialogue de personnage
« J’ai toujours lu en toi comme dans un livre ouvert, ma petite algue… »


Pour la première fois, depuis longtemps, le Bellâtre souriait avec sincérité. Un sourire taquin, et intime, qui fut suivi d’un doux baiser sur les lèvres de son amant. À moitié dénudé sur ce canapé, à l’abri des regards, les deux ingénus se livrait de nouveau à un vol pur et simple, à la barbe de tous. Un instant volé au destin, le défiant une énième fois.

Publié il y a moins d'un mois