3 années s’étaient écoulées...
La silhouette d’un souvenir se consumait pour laisser la découverte d’une nouvelle réalité. Un homme à la tenue vétuste sortait de l’ombre de la forêt de Konoha, une lame à sa ceinture. Un kimono encrassé et abimé. La chevelure longue et libre à l’air semblait être, elle, bien plus soignée que la tenue de l’ancien juunin de Konoha.
Des années s’étaient écoulées depuis son départ précipité. Au retour de la mission de rencontre avec Moji notamment, et après la poursuite de Kazami Uzumaki. Des questions s’étaient ouvertes, et des vérités s’étaient affranchies des leurres jusqu’alors tendus par les dirigeants. Un monde peuplé de mystère s’étalait à perte de vue tandis que les misérables hommes s’entassaient communément dans des organisations futiles, appelées « village ». Konoha n’en n’avait été jusque-là que le triste reflet, terni d’encore davantage de souillure, par les abominations endormies et dissimulées par les autorités.
Quelle vérité accepter alors pour un homme de la pensée de Seijuro ? Lui, qui était affilié depuis toujours à son aïeul Jirou. Quid de ce géant rencontré ? Quid de cet homme encore plus irréel, celui-là même à l’initiation des tourments du juunin ? Un chakra oppressant, démentiel et écrasant, d’une dorure sans pareille. Son apparition brutale, écrasant complètement les mesures humaines, anéantissant complètement la confiance de tout homme. Pourquoi était-il intervenu pour sauver la maudite et misérable vermine ? Et comment pouvait-il à ce point surpasser la fine lame pour ne pas même venir à considérer sa présence. Un instant présent, le suivant assommé par la présence de cet « homme ». Il avait promis un tournoi, qui n’eut jamais lieu. Pour quelle raison ? Seijuro n’était-il pas à la hauteur pour y participer ? Quelques mois s’étaient écoulés, et le Kitto avait décidé en désaccord avec Shinji de partir du village, asservir son besoin de connaissance et de découverte. Une discorde froide s’était installée entre les deux hommes, Shinji considérant l’utilité de Seijuro comme ineffable pour le village, et Seijuro se désharmonisant à chaque jour des décisions prises pour Konoha.
Il était parti, sans prévenir personne d’autre. Et son voyage initiatique prenait désormais fin. Il était de retour après de longs jours de recherche, de longs jours de voyages et de découvertes. Le monde était si vaste, et si mystérieux. Bien plus que l’apprentissage illusoire de tous les différents grimoires qu’arborait la bibliothèque du village. Les hommes n’étaient pas tous égaux, et les villages shinobis n’étaient vraisemblablement pas l’unique manière de vivre. Seijuro avait cependant trouvé des réponses, mais il avait également ouvert de nouvelles questions. Pourquoi revenait-il ? Qu’espérait-il à ce retour ? Son départ et son absence étaient gage d’une quête personnelle, d’un besoin ancien de renouveler avec ses convictions. Les différents événements précédant son départ avaient été des éléments profondément perturbant pour le shinobi. Il ne reconnaissait plus la politique de ses compères, il ne reconnaissait plus le visage du village caché de la feuille. Alors pourquoi revenir après tant de temps ? Avait-il vraiment pour espoir de retrouver une politique plus convaincante ? Mais, ses racines étaient profondément encrées à Konoha. Il le savait, son chemin, sa volonté, son destin lui donnait rendez-vous en ces lieux.
Qu’advenait-il de Keisan ? Imawara ? Et tous ces autres ? Qui était encore en vie ? Que penseraient-il de l’ex-juunin après une si longue absence ?
Seijuro n’était définitivement plus le même. Son regard et sa posture avaient changé. Il n’était désormais plus cet orgueil intarissable au vif ressentiment. Il était parti, en tant qu’âme et qu’être en perdition, chevauchant les contrées de ses propres désaccords. Il revenait plus assagi, mais encore bien plus déterminé. Ses convictions s’étaient renforcées, et son habilité n’avait en aucun point flétri. Il était l’incarnation même d’une détermination sans faille, un regard fermé, méchant, et toujours empli d’orgueil. Ses pas, écrasant puissamment le sol à l’approche des portes du village.
« HALTE-LA ! L’étranger ! Qui es-tu ? »
Relevant doucement la tête envers le braillard vociférant de trop. Fallait-il vraiment qu’il se présente ? Lui, le « célèbre » Seijuro ? L’avait-on à ce point oublié ? Il n’était pas question pour lui de perdre son temps ni de son énergie dans une pseudo-réponse. Il ne démontrait aucune sorte d’agressivité, sa posture était assurée. Il marchait lentement vers les portes.
« J’ai dit HALTE-LA !!! »
Un kunai fut lancé et se planta à quelques millimètres du pied dominant de Seijuro. Comme une menace à ne pas franchir davantage de distance. Les portes étaient hautes, aucun visage ne se faisait apparent. Visiblement, des shinobis senseurs étaient affiliés à la surveillance du village. En soit, c’était une bonne chose. Mais qu’avaient-ils osé faire ? Menacer le Kitto ? Plier l’échine…
« Seijuro Kitto ! Juunin de Konoha ! »
Un pas de plus vers l’avant, de nouveau un son crispant et transperçant l’air à de multiples reprises, cette fois-ci les kunais lancés étaient en direction même du nouvel arrivant. Odieux effrontés, l’âme d’un oublié n’était-elle pas autorisée à pénétrer de nouveau dans l’enceinte du village ? Quelle était cette nouvelle forme d’accueil ? Main sur le fourreau, dégainant brutalement son katana pour parer les puissants projectiles.
« Aucun Kitto n’est connu sous ce nom ! »
Comment ? Était-ce cela, Konoha ? Puisqu’il ne semblait pas être possible de pénétrer dans l’enceinte du village, alors il allait devoir forcer l’entrée. Une vague puissante de chakra retentit et s’exsuffla tout autour de l’ancien Juunin du village. Le sabre armé, il s’apprêtait à donner l’assaut.