« Sae ?
Sympathique comme prénom. »
Comme pressenti, la femme tentait de mettre fin aux jours du vampire. L'homme en souriait. Il pourrait se servir de son Doton. Il pourrait user d'un stratagème foireux. Il pourrait aussi se faire exploser, lui qui n'avait pas été entièrement fouillé. Mais, l'impact serait moindre. Pire, il mourrait comme un kamikaze, comme quelqu'un d'agressif. Qu'importe, la mort est certaine. Le chakra semblant s'évaporer, Ikuro reprit :
« Ton Kage, tu mérites sûrement sa place.
Les beaux jours doivent appartenir à ceux qui font le sale boulot.
Je ne crois pas en l'enfer. Je revivrai ailleurs.
La vie est éternelle. »
L'homme se laissa mourir. Il approchait de la vie. De la perfection. De la fin. Du renouvellement. Bien qu'il lui fut impossible de se venger, il souriait. Le futur est trop sombre pour vouloir y vivre. Sa soeur, son père et sa mère n'étaient plus là depuis bien trop longtemps. Cette vie était dénuée d'affectuosité. Il ne pouvait ressentir. Il était passif, toujours passif. Il n'avait pas espéré grand chose. Un peu de bruit, un peu de changement quitte à en crever.
Inutile de préciser que des dégâts collatéraux ne sont pas un changement. Parler à la prêtresse aurait pu en amener un. Un manque de plan. Un manque de force. Un manque de lâcheté.
Le vampire préférait mourir que de devoir vivre dans cet endroit où une sous-fifre doit se charger du sale travail. Oui, ce Kage est faible. Oui, il est ridicule. Oui, il ne mérite pas sa place.
Une dernière fois, Ikuro observa les yeux de la femme. Étrangement, la lueur semblait changer. Elle semblait ressembler à celle de l'assassin de sa famille. Le goût du sang, serait-elle en train d'y prendre goût. Les yeux de l'homme se refermèrent. Son coeur s'arrêta. Son âme s'en alla.
Tout était terminé.
La faim s'en allant pour laisser enfin place à la fin.