Aujourd'hui, ca sera plus doux

Cela faisait désormais plusieurs mois que je m'occupais de former la caméléon. Plusieurs mois qu'elle subissait des sévices corporels. Je la frappais et l'électrocutais bien trop souvent, mais il fallait en passer par là afin de faire partie de l'élite. Pourtant, en plusieurs mois, je ne lui avais jamais demandé son nom ou même jamais vu son visage. Finalement, elle n'était qu'une inconnue, au même titre que je l'ai été moi aussi des années durant. Mais aujourd'hui, j'avais décidé de changer la routine, aucune violence au programme. Non, après avoir enseigné la résistance à la souffrance, je me devais de lui inculquer la confiance en son village.

Comme chaque matin, je venais et pénétrai dans la chambre du caméléon aux aurores.



En conséquence, moi-même, je ne portais pas mes vêtements de shinobi et j'avais opté pour une tenue davantage décontracté, tout en restant basique.

Alors que nous quittions tous deux sa chambre, nous traversions différents couloirs en silence. Et après plusieurs minutes de marche à pied, nous rejoignions une cuisine qui arborait une immense table en son centre. Sur celle-ci, se trouvaient deux bols de riz blanc, du saumons grillé, une omelette ainsi que quelques légumes marinés.



Mon attitude était bien différente des autres jours, malgré que chacune de mes paroles était prononcée avec une certaine distance.

Aucun doute pour Soshi, ce matin elle allait encore se faire tabasser et électrocuté. Elle était prête debout devant la porte lorsque le cafard arriva. Elle avait compris de nouvelle chose depuis la dernière fois, elle avait appris à maîtriser d'autres chose, mais ça Genichi ne le savait pas. Quand il lui dit de s'habiller autrement, la jeune femme fit interloqué. Mais elle avait appris à ne plus poser de question, elle se contenta de se déshabiller devant lui, pour enfiler un kimono de soie jaune moutarde. Bien sûr à aucun moment elle ne retira son masque, elle n'en avait pas le droit. Une fois prête elle suivait Genichi en silence, il remarquerait sans doute que la jeune femme restait sur ses gardes malgré tout. Une fois dans la cuisine, elle n'en croyait pas ses yeux.



C'était un piège, si elle mangeait il allait la tabasser. Mais il lui dit de prendre place, le ventre debla jeune femme gargouillait, elle n'avait jamais eu de réel repas. Mais c'était tellement étrange de voir Genichi sous cet angle. Elle lui dit avec la voix hésitante.



Elle attrapa les baguettes, et prit un morceau de saumon qu'elle mis doucement à sa bouche, en relevant juste suffisamment son masque. Rien qu'avec cet aperçu, Genichi pouvait comprendre à quel point elle était belle. Elle remis son masque, et dit avec plus d'entrain dans la voix.



Là, le cafard allait se rendre compte quel genre de personne il semblait être.

La caméléon semblait sur ces gardes lorsque nous pénétrions dans la pièce. Je ne pouvais guère lui en vouloir. Jusqu'à ce jour, toutes choses étaient une raison valable pour l'agresser physiquement. Mais malgré la retenu de mon élève, elle n'allait refuser de se soumettre à mes ordres. Je l'avais éduqué ainsi...



Je la regardais donc s'asseoir devant son assiette et enfourner à l'aide des baguettes un morceau de poisson dans sa bouche. Elle n'avait soulevé son masque que légèrement, mais je pus entrevoir les lignes fines et délicates du bas de son visage. Aucun doute, elle était probablement d'une beauté aveuglante...
Je commençai à m'asseoir afin de déguster également ma préparation lorsque la caméléon débuta sa phrase par un compliment qui fit naître sur mes lèvres un léger sourire. Mais rapidement, la flatterie se transforma en accusation. Un empoisonnement ? Sérieusement ? C'était l'image qu'elle possédait de moi, et au risque de me répéter, je ne pouvais lui en tenir rigueur... Je lui faisais vivre un réel enfer dans ces sous-terrains et chaque entrevue qu'elle avait avec moi se terminait dans la souffrance. Je ne prenais aucun plaisir à cela, mais tel était ma mission...



Bien évidemment, le repas n'était pas empoisonné, mais une telle accusation me donna l'envie de lui faire croire l'inverse au moins durant quelques secondes...



Alors, doucement, j'attrapai avec l'aide de mes baguettes un morceau de saumon que je vins apporter à mon gosier.



Je rajoutai cette dernière phrase en haussant les épaules, tout en mâchouillant ma bouchée.

Étrangement, le cafard semblait réellement avoir préparé tout ça pour Soshi. La jeune femme était étonné, et bizarrement touché également. C'était la première fois qu'il était aussi gentil avec elle. Elle eu un peu peur quand il confirma l'avoir empoisonnée, cependant il se ravise vite, tout en laissant planer le doute. La jeune femme se serait fait vomir avec tout les autres. Mais déjà d'une, si Genichi n'appréciait pas, elle allait passer un sale quart d'heure. De plus, c'était la première fois que les deux avaient quelques choses amical, et si jamais cela devenait très amical, voir plus... Il serait peut-être plus doux avec elle à l'avenir. Cependant elle fit en sorte de rapidement faire disparaître cette idée, et de se contenter d'apprécier le repas. Elle mangeait bouché après bouché, tout était délicieux.



La jeune femme attendait la permission de Genichi, elle avait appris à ne plus poser de question si elle n'en avait pas le droit. Une fois la permission accordée, elle repris la parole ?



La jeune femme continua de manger, le masque à moitie relever en permanence. Cette fois le cafard pouvait bien voir ses traits fins, sa bouche pulpeuse, et le début de son nez fin. Elle ne le savait pas, elle ne l'apprendrait que plus tard, mais les hommes ne résistait jamais à sa vue. Tous tomberait sous son charme quand elle serait à l'extérieur. Genichi serait il la première victimes ?

La caméléon posa sa question, qui finalement était bien basique: pourquoi étais-je devenu si gentil ? Je terminai de mâcher mon dernière morceau en bouche avant de pouvoir lui répondre, me laissant ainsi le temps de la réflexion. Car pour dire vrai, je n'étais ni gentil en ce moment, ni méchant dans les autres. Soit j'étais naturel, comme à l'instant, soit je jouais mon rôle de sensei dans les autres.



Je laissai planer un instant de silence, avant de reprendre, en jetant un œil sous son masque davantage soulevé. J'appréciai la finesse de ces lignes, il ne faisait aucun doute que derrière ce masque se cachait un être particulièrement joli. Mais, le raisonnement s'arrêta là. Je n'avais jamais été attiré sexuellement par quiconque, ni une femme, ni un homme. Non, ce genre de chose ne m'intéressa guère.

Soshi n'aimait pas la tournure qu'était en train de prendre la conversation. Il allait lui demander d'enlever son masque. Pourtant Usagi lui avait toujours ordonné de le garder. Personne ne devait jamais voir son visage. Seulement, Genichi était envoyé par Usagi... c'était peut-être un test, si elle l'enlevait il allait de nouveau lui faire du mal. Où alors il testait son obéissance et si elle ne l'enlevait pas elle allait souffrir. La jeune femme hésita pendant de longues minutes en silence. Puis elle décida de retirer son masque. Elle l'enlevait doucement, Genichi pu voir que les cheveux blanc n'étaient qu'une perruque accroché au masque. La jeune femme laissait apparaître une longue chevelure lisse et noir comme l'ébène. Et deux yeux d'un vert profond. Elle avait le regard dur, très dur... C'est Genichi lui-même qui avait créé ce regard.



La jeune femme se mis à engloutir son assiette, c'était tellement délicieux. Puis après quelques seconde, elle fait un large sourire à Genichi. Elle avait les dent d'un blanc éclatant, extrêmement bien aligné, et tout son visage semblait s'illuminer, lui donnant l'air d'être douce et gentille. Mais dès qu'elle ne souriait plus, le regard dur reprenait le dessus.



Genichi savait maintenant qu'il avait fait subir tout ça à son propre clan. Mais il s'en fichait sans doute, la mission c'est la mission. La jeune femme le comprenait maintenant.

La femme ôta lentement son masque et laissa apparaître une chevelure brune seyante. Et la beauté qui se profilait sous ce masque se confirma alors. Mais ce n'était pas cela qui m'étonnait sur le coup. C'était son regard, un regard sévère, quasiment dépourvu d'émotion... Finalement, j'avais réussi... J'avais créé une nouvelle arme qui servirait Kumo fidèlement. Mais, ces yeux d'un vert émeraude était d'une véritable rareté, et j'étais alors persuadé d'avoir déjà croisé celui-ci auparavant... Chose qui techniquement se devait d'être impossible puisque le lapin avait stipulé que Soshi avait toujours grandit dans ces fichus tunnels.



Était-ce une menace de mort ? Oui, mais c'était davantage un coup de main que je lui offrais... Nul humain ne devait à supporter la folie.
Et alors, Soshi désira se présenter de manière plus officiel... Soshi... Miwaku Soshi.... Miwaku... C'était l'une de mon clan... Ces yeux verts... Aucun doute, n'était possible... Je savais où j'avais déjà croisé ce regard... Dans le quartier des Miwaku... Mon visage transpirait mon étonnement durant quelques secondes. Le lapin avait menti ? Cette femme n'avait pas grandi dans les tunnels, non, pourtant, elle aussi en était persuadé ! Qu'avait donc fait le scientifique fou ? Je me redressai rapidement de la table.



Je voulais avoir une réponse, et je ne désirai pas attendre... Je devais aller voir le lapin, bien que je n'étais en aucun sûr d'avoir une véritable réponse de sa part.




Je traversai la pièce d'un pas sûr et lança par-dessus mon épaule :




A peine venais-je de traverser la porte que mon esprit se tourna vers la Okasan. Elle m'avait demandé de prendre soin de mon clan... Était-ce ce que j'avais fait jusqu'à présent ? Je pensais qu'indirectement, oui, en tentant de me créer une place digne de ce nom dans la sphère militaire de Kumo... Mais, aujourd'hui, qu'avais-je fait ? Torturé, détruit psychologiquement l'une des miennes... Mais, il était désormais trop tard pour regretter cela. Et finalement, je ne faisais qu'exécuter les ordres... Les sentiments n'avaient pas leurs places !

Soshi fut légèrement interloqué par le comportement de Genichi. Dès qu'elle avait enlevé son masque, il l'avait menacé de mort, et avait fuit le repas. Elle était donc laide à ce point ? Au point de faire fuir un homme qu visage recouvert de taches noirs ? C'est peut-être pour ça que le lapin ne voulait pas qu'elle retire son masque, pour ne pas imposer sa laideur au monde.



La jeune femme ne se fit pas prier pour se resservir. Le cafard remontait énormément dans son estime. Finalement il n'était pas méchant, il faisait seulement ce qu'on lui demandait. La jeune femme mangea comme elle n'avait jamais mangé, au point de se faire exploser. Tout était absolument délicieux.

La jeune femme resta encore environ une heure, puis elle remit son masque, il ne fallait pas qu'elle croise Saru et qu'il la trouve laide également. La jeune femme était heureuse d'avoir une journée de pause pour une fois.