Il l'avait appelée, elle avait accouru, leur fils sur l'une de ses épaules. Et elle le trouva abattu de fatigue, presque égaré chez lui, alors qu'il perdait ses meilleurs éléments, envoyés au loin les uns après les autres. Le Raikage expliqua alors à sa femme que l'un de ses Jûnin, un shinobi de talent et de confiance, n'était pas rentré depuis plusieurs jours alors qu'il aurait dû être à Kumo et que son plus grand guerrier avait disparu. Il tournait et retournait les conclusions auxquelles il parvenait avec malheur, faisant naître et alimentant l'angoisse destructrice qui le guettait dans ses entrailles et qui le priverait de toute vitalité s'il ne fait rien.
Le voir ainsi ne plut pas à Shizuka. Masashi était son grand frère et lorsqu'elle était petite, elle le trouvait plus fort que n'importe qui. Mais la petite fille avait laissé place à la femme depuis pas mal d'années déjà, et maintenant, elle n'était plus assez innocente pour croire au masque que se créait parfois Masashi. Aujourd'hui, il ne le portait plus. C'était terrible. Alors,dans cette salle de richesse, Shizuka posa calmement son fils à côté de son père, ce premier avait saisi la gravité de la situation et contempla froidement et silencieusement ses deux parents alors qu'il n'était âgé que de quatre ans.
Et la jeune femme vint entourer de ses bras les épaules de son frère, de son cher et tendre, de son seigneur et maître, tandis même qu'il était affalé sur cette chaise. Elle ne supportait pas de le voir aussi misérable. Heureusement, le salon était désert, il n'y avait personne à part eux trois. Shizuka susurra à l'oreille de Masashi.
« "Mon pauvre époux, les derniers soucis t'ont complètement exténué. Tu ne devrais pas tant réfléchir. Si tu penses que Buichi et Gareki sont coupables, c'est que tu dois avoir raison. Cela ne te ressemblent pas de te lester de sentiments. Tu sais pourtant que tes combattants ne sont que des pions pour le village, Raikage. Et que chaque élément doit nous décevoir un jour, c'est dans l'ordre des choses. Mais je t'en prie, mon cher frère, redresse toi. Allons, montre l'exemple à ton fils. Tu es trop jeune pour que je te voie ainsi recroquevillé et trop puissant pour ne pas croire en toi. Tu surmonteras ces épreuves comme les autres, ne t'en fais pas..." »
Bien qu'il voyait sa mère étreindre tendrement son père, Rin ne bougea pas d'un pouce, déjà engoncé dans ce qui faisait le froid et les calculs Hattoris.