Cela faisait plusieurs semaines que l’ancien régent était sur les lieux, en reconnaissance. D'après les informations qu’il avait obtenu, une infiltration par le biais d'une couverture économique était trop périlleuse. Elle alerterait plus facilement la pègre de Suna, qui dominait le marché du désert et de son centre économique : Koya. Suna n’était en réalité qu’une ville souterraine, une organisation tentaculaire qui se déployait petit à petit dans l’administration et la vie quotidienne des habitants de Koya. L’ancien mercenaire était fort d’une grande expérience en matiére de terrorisme, ayant deja a son actif le démentellement d’un réseau à Ame. Le temps qui lui était accordé cette fois-ci était drastiquement réduit.
Il avait sélectionné ceux qui l’aideraient sans qu’ils ne puissent éveiller les soupçons. Chikara Kotaro, peau foncée, apte à jouer le local. Uzumaki Kanashisa, éloignée du village par le danger omniprésent qu’elle représentait. Le chef du clan Kitto avait déjà pris soin d’annihiler tous les sceaux, même ceux invisibles d’Uzumaki Kazami. Il ne pouvait pas laisser un sceau inconnu et insoluble déambuler dans les rues de Konoha. Kitto Seijuro, fidèle ami et allié inné. Uzumaki Shimazu, l’un des rares senseurs encore disponible et pouvant gérer le cas Kanashisa. Ceux-là représentaient une équipe discrète, au vue de leur poste, tantôt genin, tantôt chef de clan. Uzumaki Universa avait été envoyé en différé.
Les espions de Konoha ne pouvaient les trahir. Les précautions nécessaires avaient été prises. Le vice-capitaine de l’ANBU avait choisi une couverture simple, mais solide, se basant sur son vécu. Se présentant comme mercenaire d'Ame, il avait fait comprendre que la rumeur que Koya recrutait avait fini dans son oreille, et que la situation de son pays natal ne lui permettait guère de vivre décemment. Replongeant dans de vieux vices, de vieux réflexes, l’expérience parlait d’elle-même. Bar, émeute alcoolique, mission à peine éthique, le borgne qui s’était juré ne plus revoir les foutus tréfonds de cette ancienne vie, y avait remis les deux pieds. Les mains pleine de merde et de sang, tel était le prix pour se faire passer pour l’un d’eux et y récolter les précieuses informations. Tantôt suite à une bonne action envers un habitant qui en savait un peu trop, tantôt en y prouvant sa fausse loyauté comme le dernier des pourris. Quant aux élites, à propos de leurs corruptions, un dessein de moins en moins flou se dessinait. La carte économique de Konoha pourrait bientôt être jouée.
Une opération, pas si grandes à premières vues, permettaient d’y enfoncer de nombreuses portes. Une allée royales. Keisan avait fait face à un mur, infranchissable. Un ancien mafieux d’Ame se dressait sur son passage. S’il le voyait, son extraction révèlerait du miracle. Par chance, la taupe qu’il était s’était accaparé le renseignement qui causerait la perte du mafieu, qui lui avait glissé des doigts il y a une vingtaine d’années. Deux hommes s’en iraient à travers le désert, affaiblissant un complexe destiné à l’élevage et l’exploitation de Tanuki. Leurs ressources s’avéraient être particulièrement utiles, rares et chéres. Un trafic illégal qui abreuvait un marché noir lucratif, permettant de payer mercenaire et d’attirer nombreux clans à Suna. Une maltraitance qui devait cesser. La nuit, au point de rendez-vous, dans un petit hameau de passage, doté d’un petit oasis, un petit commerce allié servait à la réunion. L’homme était originaire d’Ame, un agent de soutiens dont Keisan utilisait ses services. Après deux décennies, il réclamait la dette qu’il lui devait.
« -Dans l'arrière-salle. »
Une bourse se posait dans les mains de l’acolyte, ainsi qu’un remerciement. L’homme risquait sa vie et se devait de continuer de subvenir. L’avenir réservait bien des surprises et perdre un tel contact pourrait lui coûter bien plus que de l’argent, même sale. Passant dans l'arrière-boutique, saisissant au passage un sac prévu pour le voyage, le borgne se faufilait jusqu’à une grille de métal au cadenas déverrouillé. Pénétrant les salles privées, une pièce était plus lumineuse, éclairée d’une lampe à l'huile, reconnaissable à son odeur de brûlé.
« Bonjour a tous. J’ai réussi à me dégager du temps, n’en perdons pas. Enfilez moi ces habits, déposez vos bandeaux. Félicitation, vous n’êtes que de vulgaire mercenaire à la recherche de travail aux yeux de tous. Voici une cartographie de Koya. Suna s’y cache dans ses profondeurs mais prend petit à petit le contrôle de la ville. La force de la pègre de Suna réside en ses réseaux. Commerces, corruptions, milices, mercenaires. Tout part de leur économie. Et celle-ci n’a pas besoin d'être légal. Sur la périphérie ouest, un quartier regorge d’enclos dans lesquels des Tanuki y séjournent.. Une jolie façon de dire qu’ils sont abusés, exploités et dépouillés. Le propriétaire est un baron imminent de la pègre et dispose d’une protection, capable. L’un d’entre eux me semble assez doué, quant à l’autre.. Il m’empêche d’avancer. Une vieille connaissance, pas très amicale et certainement très rancunière. Le parrain septentrion qui a ravagé les populations nordiques il y a deux décennies. Nous devons à tout prix l’éliminer. Si vous n’êtes pas trop refroidi.. Allons mettre à mal ce cartel. »