L'été sonnait à ta porte et tu avais eu du mal à t'endormir cette nuit, la raison était simple enfin, les raisons ! D'une part, ton frère venait de rentrer après deux ans d'absence et tu étais excité à l'idée de le revoir, mais comme il était épuisé, tu as décidé de le laisser tranquille pour le premier soir et de ne pas l'agacer. Et de deux, la chaleur étouffante qui régnait à Kumo en cette belle saison.
Tu avais passé la majorité de la nuit à tourner dans les draps et te mettre le cul nu devant la fenêtre en espérant capter un minimum d'air frais pour pouvoir te détendre et trouver le sommeil qui te faisait de l'œil depuis maintenant plus d'une heure. Tu décides de faire des exercices de relaxation, mais cela ne s'avère pas très efficace. Tu n'es certes pas un homme de méditation pour commencer et ce serait bien la première fois que te concentrer plus de 30 secondes t'arriverais.
Tu décides d'aller prendre une douche froide en pleine nuit pour te refroidir le corps et te calmer au passage, car le manque de sommeil commençait à le rendre irritable. Sans même prendre le temps de te sécher ou de fermer la fenêtre, tu te jettes dans ton lit et fini par t'endormir. Tu ne risquais pas d'attraper un rhume, car le temps ne s'y prêtait pas vraiment, mais une chose est sûr c'est que la première personne à venir te réveiller risquait d'être un peu surprise.
Cette personne ne fut autre que Yuhei en personne, stoïque comme à son habitude qui t'invites, du moins c'est comme ça que tu le perçois, à sortir faire des courses avec lui. Il n'était pas très habile en ce qui concerne le fait d'exprimer ses sentiments et émotions, mais tu arrivais tout de même à percevoir ce qu'il pensait à force de vivre avec et tu sentais rassurer en voyant que même après deux ans sans lui, cette faculté de pouvoir lire en lui n'avait pas disparue te rend instantanément de bonne humeur.
« Moi aussi je suis content de te voir Yu-nii!! »
Il part directement sans attendre, c'est sa manière de dire qu'il est content de te voir. Tu saute de ton lit et cours te rincer rapidement, tu savais qu'il allait t'attendre pendant encore 5 minutes avant de vraiment prendre la route. Ton temps était précieux. Tu te sèches rapidement les cheveux et te coiffes avant d'enfiler une tenue civil simple, tu ne prenais pas ton kimono ou ton haori, un simple hakama, tes sandales et ton collier et le tour était joué.
Tu avais une minute de retard, Yuhei ne devait pas être bien loin, tu pars en direction de la pâtisserie qu'il s'était juré d'acheter un jour. Car il y a une chose qui te fera toujours rire chez lui, c'est son obsession pour le sucre. Souvent, les gens croyaient que les montagnes de gâteaux qu'ils achetaient étaient pour toi et te chouchouter, mais tu avais le sucre en horreur... Encore plus en le voyant engloutir une part entière de gâteau sans la mâcher. Mais tu savais que si tu le racontais à qui que ce soit, Yuhei ne tarderait pas à te mettre un coup de pied au derrière pour l'avoir démasqué publiquement.
Tu tournes à une intersection, en soufflant à cause de la chaleur et tu aperçois la silhouette de ton maître qui se faufile sur la place. Un type le bouscule en passant et tu te dis que s'il ne faisait pas 35 °C à l'heure actuelle, ce type ne serait probablement plus de ce monde. Tu te rapproches et vois qu'il part en courant après le shinobi de bas étage, il devait sûrement avoir volé un truc, une femme semblait fortement importunée et dans une attente.
Tu vas sur la place pour attendre Yuhei et entends un bruit de combat sur les toits, pas de doute, il s'agissait bien de lui. Tu mets la main à côté de ta bouche et entonnes un petit chant d'encouragement.
« Woo, Yu-nii, brises lui les chevilles ! »
Les gens autour de toi te lancèrent d'étrange regards, mais l'agitation sur les toits détourna leur attention de nouveau. Tu vois que l'homme se fait projeter vers la fontaine ou un Shinayaka était en train de méditer.
Tu ne cherches pas trop à savoir pourquoi un être vivant ayant du bon sens reste au soleil pour méditer, mais surtout, tu sais que si jamais il lui arrivait quelque chose, Yuhei s'en voudrait, car il n'aimait pas blesser les gens à tort et à travers.
Tu te décides de courir vers le moine, mais dans ta course, tu te souviens qu'ils ont aussi un entraînement de rigueur et qu'il valait mieux pas l'attraper sans prévenir si tu voulais garder ton visage intacte.
Tu décides alors de sauter et d'effectuer un coup de pied sauté en plein dans l'estomac du bougre que venait de jetter Yuhei. Tu te retournes fièrement vers le Shinayaka.
Il va sans dire que tu te sentais fière de ta blague et que tu te retenais de rire.