Départ pour Konoha: Mission diplomatique

Attendant dans la calèche, la vieille femme accompagnée de Asae semblait peiner à imaginer la suite des événements.



Chihiro souriait péniblement. Elle sentait son corps frémir de douleur. Ses médicaments étaient de plus en plus lents à agir. À ce train, la prise allait être constante dans quelques jours.



Les énormes portes se trouvaient devant elle. Ce bâtiment représentait bien la puissance de Kumo, la grandeur et le savoir-faire d'un peuple éternel.

Elle se voulait sure d'elle mais sentait son corps trembloter sous la tension qu'elle éprouvait. L'heure du départ approchait et cela la rendait anxieuse. Elle n'avait que très rarement quitté l'enceinte du village et n'avait même jamais osé s'aventurer hors des frontières du pays et, aujourd'hui, elle allait partir pour Konoha en compagnie de l'Oka-Sân et d'une petite escorte. Elle avait été chargée de s'occuper des préparatifs et espérait que tout soit à la convenance de sa supérieure.

Son regard, lui, parcourait les alentours et scrutait ceux qui étaient présents devant la porte de Kumo. Gareki n'était pas là. Il n'y avait que des visages inconnus. Elle soupira et c'est alors que la matriarche du clan Miwaku lui expliqua que le Junin était indisponible et serait alors remplacé par une jeune femme du nom de Misao. Asae ne put que repenser à son entrevue avec la femme du Raikage. Son garde du corps s'appelait également Misao... peut-être était-ce cette même personne qui les accompagnerait ?
Elle l'espérait, Misao était une gentille personne. Mais elle n'avait là qu'un nom, rien de sur. Elle sourit timidement.



Ce n'était qu'une supposition. Elle n'était même pas sure que c'était bel et bien le dirigeant de Kumo qui s'était occupé de cette affaire. Elle ne pouvait que l'espérer.

C'était sa première mission d'envergure. Éduquée aux arts des armes et de la discrétion, elle avait tout donné dans ce semblant de maîtrise qui était devenu son unique atout. Être escorte, dans son cas de figure, était déjà un honneur. Être celui de l'Okasan des Miwaku et de Asae se révélait en être un plus grand encore, l'approchant de sa volonté de révéler que les Hattori, malgré leur passé et leurs coutumes, étaient aussi des alliés irréprochables et bienveillants de ceux qui partageaient leur destin glorieux.

Et elle était en retard. Par ses aïeuls, elle était en retard !

Elle ruait dans les rues de Kumo, une viennoiserie entre ses dents, son sac de voyage à moitié fermé tiré d'un bras, tandis que l'autre tentait de réajuster le col de sa tenue qu'elle avait à moitié enfilée alors qu'elle surgissait hors de chez elle, laissant aux passants la voir passer tout juste vêtue de son pantalon et des bandages qui maintenaient sa poitrine. Tout ça sans que cela n'eut l'air de la gêner un instant. Et quand bien même elle aurait été de nature à la moindre gêne, elle n'avait décidément pas le temps de penser à cela.

Les portes de la cité s'ouvraient au loin et elle distinguait la calèche s'apprêter à en franchir les limites. Une dernière accélération, puis elle fini d'engloutir son petit déjeuner tout en serrant sa ceinture. Les derniers mètres se firent dans une décélération soudaine qui vint faire crisser les gravillons et soulever un petit nuage de poussière à proximité de l'embarcation. Elle se recoiffa d'un geste et vint se présenter à la portière.



Elle exécuta une petite série de courbettes humbles et s'attarda sur le joli minois d'Asae. A sa vue, sa mine s'éclaira d'une joie qui n'avait rien de feint. Elle lui sourit radieusement.



Sur ce quoi elle se mit à marcher aux côtés de la calèche, une mélodie joyeuse doucement soufflée du bout des lèvres.

La vieille femme fit signe au conducteur, le voyage commençait enfin. Chihiro se sentait déjà mieux, son médicament finissait par enfin agir.



La matriarche ferma ses yeux en savourant cette mélodie.

Misao arriva après un minuscule retard et Asae fut ravi de voir qu'elle était bien cette Misao, et pas une autre. Son stress s'allégea d'ailleurs un peu en voyant son visage si doux et amical. Ce voyage promettait donc d'etre instructif et peut-être pourrait-elle tisser un premier lien amical avec un membre du clan aux yeux dorés. C'était l'occasion et la personne rêvée.



Elle inclina poliment la tête et le convoi put démarrer après ces quelques salutations et formalités. Le voyage risquait d'être long et le chariot un peu secoué par les sentiers rocheux du pays mais Asae avait bien demandé à ce que le véhicule soit le plus confortable possible.
Misao fredonna un petit air du bout des lèvres, pour le plus grand plaisir des autres voyageurs. La jeune Miwaku aurait pu s'endormir sous l'effet relaxant de cette chansonnette... Mais elle ne devait pas ! Elle se sentait piquer du nez une première fois mais luttèrent pour garder la tête droite, les yeux rivés sur la bête qui tirait la petite calèche.