J'avais faim. Deux mois que je n'avais rien avaler à part un peu de sang de cheval. Ce n'était pas vraiment suffisant. Le sang humain apportait plus de choses et nourrissait beaucoup mieux. Comment certain pouvait s'en passer et se contenter de sang animal. Je ne le comprendrais jamais. La malchance était avec moi. Habituellement, je croisais toujours un voyageur ou deux, mais ces derniers temps, les régions étaient désertique de proie humaine. Il devait se passait quelque chose dont je n'avais pas connaissance.
*Snif snif*
Cette odeur... Oui. Mes sens étaient en éveil.
La brise me ramenait une douce odeur, un parfum doux et chaud, qui se transportait facilement dans l'air. Une proie... L'odorat en alerte, je me précipitais en suivant cette odeur appétissante. Une caravane avec deux personnes à son bord. Un festin à venir, c'était indéniable. J'avais pour habitude de faire des attaques rapides et discrètes avec ce genre de convoi, mais pour une fois, j'allais changer de méthode. Le souci de cette méthode est que ca stress la viande sur pied, et que ca me rend une qualité sanguine de moins bonne qualité. Alors pour cette fois, j'allais essayer la façon douce.
Je les contournais pour prendre le chemin où ils se trouvaient en sens inverse. Ainsi, il m'était possible de les interpeller comme étant une voyageuse. De plus, il n'était pas rare de voir des commerçants faire des ventes sur le bas chemin. Même si quelqu'un nous voyait, il n'y aurait rien de suspect. Ma caravane s'approchait.
« Ohh !! Bonjour ! Comment allez-vous ? Vous êtes des commerçants ? Nous pourrions faire affaire, qu'en dites vous ? Je cherche de la nourriture et je suis amène de vous la régler un bon prix. »
J'avais dit les mots magiques. Le chariot s'arrêtait en laissant descendre l'un des deux occupants. La femme allait s'occuper de ma demande, tandis que l'homme gardait les chevaux et le contrôle du transport. Nous allions à l'arrière, je la suivais, l'odeur était très présente. Cette odeur qui m'avait guidé jusqu'à elle. Elle montait dans la remorque couverte et me proposait du cerf, du renard, du bœuf, du cochon et du poulet. Un tas de viande qui ne me plaisait pas, la seule viande qui m'intéressait se trouvait être elle.
« Oui, du bœuf, du cochon et du poulet m'iront très bien, je vous prends le tout. Vous auriez de quoi faire pour la conserver, je vous prie ? Tout cuir est le meilleur moyen de faire une viande immangeable. Et si vous aviez une fiole de votre parfum, je serais preneuse aussi. »
Elle ne se doutait de rien. Je la voyais chercher, s'atteler à mettre les viandes dans des bocaux remplis de sel. En revanche le parfum, elle ne le vendait pas à mon regret. J'aurai pu au moins gagner ça, mais non. Elle se rapprochait de l'ouverture, je sentais l'envie monter, l'appel de sa gorge, de sa jugulaire. L'idée de m'en délecter me rendait tremblante. La marchande s'en était rendu compte et au moment de me demander si tout allait bien, je me saisis de son poignet qui me tendait le sac de tissu avec les provisions. Tirant un coup sec, la basculant en avant vers moi, je lui rompu le cou afin qu'elle n'alerte pas son collègue. À son tour... D'un pas certain, je me dirigeais vers lui pour lui prescrire le même traitement. C'était pour moi le meilleur moyen de tuer sans perdre une seule goutte du liquide rouge.
J'allais pouvoir me délecter de la marchande. Mes crocs se plantèrent dans le cou, et une sensation enivrante m'envahit, presque comme un orgasme. Elle était simplement exquise. Rare était les gens qui avait un goût si délicat digne des gourmets que j'étais.
Je l'avais si rapidement vidé, que je regrettais de ne pas m'en être délecté davantage. La sensation de bien-être, d'être repu fut coupé par des cris. J'entendais des hennissements. Je me retournais et je voyais des hommes accourir vers ma position.
*Satané garde. Que font-ils ici ? On ne peut même pas prendre un repas sans être dérangé.*
Je ne voulais pas gâcher cette saveur qui restait en bouche, si bien que je décidais de m'en aller. Avoir un second convoi et protégé d'homme en arme juste après celui-là était vraiment une mal chance. J'aurais pu reprendre la cargaison et tout revendre à leur place après voir dissimuler les cadavres.
J'espérais qu'ils allaient me laisser tranquille.