Après l'effort, la récompense!

Depuis l'incident du fameux merdeux qui me pensait comme sa femme, j'avais visité les lits d'hôpital pour me remettre de mes blessures. J'ai dû un peu reculer le montage de notre nouvel album pour pouvoir me reposer et, je vous avoue, ça me trouait le cul de devoir attendre avant d'accomplir mon objectif. C'était peut-être mon côté Hattori qui me rendait aussi ambitieuse, mais mes projets avaient des dates précises et j'avais HORREUR de ne pas les respecté. Satané de fan chelou! M'enfin, même clouée dans mon lit, je pratiquais mes mouvements de mains pour me souvenir par coeur de la danse de mon solo. Quoi? Vous n'avez pas entendu le projet du groupe? Hé bien, mes chers Arcangel, je vais vous avouer mon plus grand projet à présent; Nous sortons un album cette été. Bon, c'est plutôt normal, mais elle possède plusieurs chansons et chacune des membres possède, au moins, une chanson solo. Mon idée c'était de donner un peu de lumière à Mai, mais aussi et surtout Hitomi. Elle était la moins populaire dans le groupe et je voulais que les fans voient son talent. Si jamais cela ne décoince pas le cul de ma chanteuse, hé bien, je dirais que ça serait un cas désespéré pour être bien vu aux yeux de tous

Mais trêve de bavardage, maintenant que ça faisait une semaine que j'avais sorti de l'hôpital, j'avais contacté la plupart des backdancer que j'avais recruté personnellement avant cet incident de merde. Un tournage était prévu pour mon nouveau single de mon album. La chanson s'appelait BABE. Ouais, j'étais un peu inspiré, mais inquiétez-vous pas, mes chers fans, je ne suis pas en couple. (Même si j'aimerais, mais bon, quand nous sommes idolés des gens, certaines actions sont pas très bien vu par les fans.) Après... j'aimerais bien sortir avec deux personnes, mais je ne pense pas qu'ils sont intéressés par mon côté trop fofolle de moi. Surtout le dernier. M'enfin, je m'égare!

Après le tournage qui avait durée un bon... 4 jours quand même pour tourner un clip que mes Arcangels pouvaient voir dans quelques semaines, comme à mon habitude, j'avais organisé une petite soirée pour l'équipe pour les récompensés de leurs efforts et travailles. L'alcool était à volonté, tandis que la musique tapais à fond et on pouvait s'amuser avoir la tête tranquille. Comme à mon habitude, j'allais voir toutes les personnes, personnellement. Je discutais de tout et de rien, riait avec eux. Certains, plus nouveaux que d'autres, étaient surpris de mon caractère qui n'était point comme tous les autres Hattori. Certes, j'avais l'allure et la fierté de mon clan, mais j'étais super amicale et chill pour eux. Puis, je vins à côté d'une belle demoiselle aux cheveux courts, noir et, pour une fois, elle était plus petite que moi. C'était surprenant, car j'étais quand même pas grande. D'un sourire radieux, j'approchais cette dernière avec un petit verre à la main, avant de lui proposé un verre.

Bien qu'avenante et d'un caractère plutôt sociable, Kagero éprouvait toujours un certain malaise durant ce type de soirée. Seule parmi la foule, la brune aux nattes blanches ne se sentait pas à sa place. En effet, en elle, une conviction ancienne s'était réveillée : elle était étrangère à ce monde frivole et chaleureux. Meurtrie par son passé, la kunoichi s'interdisait toute parenthèse enchantée. A ces yeux, son statut de veuve supposait une rigueur et un ascétisme constant. Peut-être était-ce un moyen d'expier sa faiblesse d'antan et de surmonter sa culpabilité… Néanmoins, cette conception austère de son existence n'était connue que d'elle seule. Faisant preuve de ruse et de finesse, la danseuse enchaînait les masques et arrivait souvent à leurrer son entourage. Ses connaissances en matière de pensées humaines et sa grande empathie l'aidaient à se fondre dans les interactions sociales. L'indice le plus frappant de ce changement instinctif se logeait dans son regard d'opale ; d'une sévérité hivernale, il s'embrasait pour paraître aimant et optimiste. Ses deux iris flamboyants donnaient ainsi l'illusion que Kagero étaient une âme passionnée et épanouie. Pourtant, derrière son tempérament intrépide, prompt à aider les autres et son sourire franc et tendre, se cachait un intense mal-être.

Lasse de ce vacarme ambiant, la femme aux courbes légères s'isola. Agissant avec discrétion, l'artiste s'effaça doucement. Et tandis que tous riaient, parlaient, s'amusaient, la Miwaku, elle, devint une ombre. Accolée à un mur, la femme vêtue d'un kimono rouge regardait ses camarades avec tendresse et bienveillance. Là, à l'abri entre ses bras solides, la danseuse profitait sans peine de l'écho de ce bonheur factice. Sourire aux lèvres, elle enviait leur insouciance et leur capacité à jouir du moment. Puis, à force d'observer ses éclats de joie éphémères, la Geisha eut l'impression de goûter elle aussi à cette félicité. Cette fiction du cœur soulagea la belle, c'était comme si le destin lui avait accordé une pause dans ses remous intérieurs. Un petit rire s'échappa de sa bouche, comme pour souligner l'ironie de la situation. Celle qui s'était jurée de ne plus se perdre dans les futilités de ce monde, se retrouvait maintenant envahi par un rare bonheur en y étant mêlé.

C'est à ce moment-là, que son employeur temporaire vint à sa rencontre. Quelques mots suffirent pour rappeler à la kunoichi la bonté et le caractère amical de cette Hattori Riku. C'était suffisamment rare pour être souligné, pensa-t-elle. Par réflexe, le visage de Kagero s'illumina en réponse. Par ce geste un peu anodin, elle remercia son interlocutrice et accepta son offre.



Il s'instaura alors un climat cordial et propice à la discussion. Faisant preuve d'une grande franchise, la brune délicate se lança dans l'art de la conversation.

Alors que je me rapprochais de cette danseuse assez mystérieuse, celle-ci semblait s'illuminer d'un sourire. Aussi radieux que le jour, ce qui me fit sourire d'avantage. J'aime voir ça. Les gens s'abandonner à la joie de vivre. De plus, elle acceptait même ma compagnie. D'un simple geste, je donnais le vers de Sex on the Beach, levant le mien dans les airs, avant de le boire. Ce petite goût tropical et sucré qui réveillait mes papilles gustative était un pure délice. Non mais.. vraiment. On pouvait dire n'importe quoi sur ce genre de soirée du genre, ''olala, ce n'est pas responsable'' et blablabla. Les gens coincés ne pouvaient comprendre à quel point que c'était dans ce genre de soirée que les gens se rapprochait le plus. Mes meilleures rencontres se sont généralement formé dans ce genre de soirée, perso. Hein? Je m'égard? Ah ouais, sois habitué, ça m'arrive assez souvent quand je me parle.

M'enfin, ma back dancer m'avoua qu'elle connaissait seulement mon groupe que de nom. Ce qui voulait dire qu'elle avait soit pas le temps ou n'était pas intéressé. Je respecte totalement ça. Bah oui, j'vais pas être une grosse rageuse tellement outrée. Cependant, c'était un bon moyen de convaincre l'aura et le message qu'on transmettait à nos Archangel. En effet, la danseuse n'était guère affecté par des fausses rumeurs qu'on pouvait dire sur les membres ou encore par le fanatique total de vouloir être reconnu par une membre du groupe. Vous savez que j'ai appris récemment que Mai s'est fait arracher un bout de vêtement par une femme car elle voulait le parfum de sa peau quand elle sut? Ouais, vraiment chelou...



Je pris une autre gorgé de mon verre avant de reprendre

Ce toast résonna étrangement dans le cœur de la quarantenaire. Bien qu'en agréable compagnie, son sourire sincère cachait une part d'ombre plus obscure. Finalement, cela faisait longtemps que Kagero n'avait pas profité d'un tel moment conviviale. Sa vie de mère et de kunoichi la privait de ses moments légers et chaleureux. En effet, elle ne côtoyait du monde plus qu'à travers le spectre des missions, de la maternité ou bien d'une performance artistique éphémère. La nostalgie qui l'enlaçait à présent était certes douce et plaisante, mais en même temps, elle lui rappelait combien sa vie était devenue terne sans lui... Malgré les presque cinq ans, la veuve avait du mal à sortir de ce statut. Néanmoins, la chanteuse du groupe ne laissa pas longtemps la danseuse dans ses sombres pensées. Ainsi, l'urgence de l'échange chassa les fantômes du passé.



Rapidement, comme pour la récompenser de cette longue réponse, Kagero but avec délectation le mystérieux cocktail. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas goûté à un tel met. A force de vivre sans passion, son quotidien ressemblait davantage à celui d'une grand-mère, que d'une femme de 46 ans. Un long soupire ponctua cette réflexion.



Un rire gêné suivit cette étrange pensée.

Ouf! Merci mon dieu! Mami allait bien, même si, pendant la répétition, elle avait l'air de souffrir le martyr. Bon.. c'était triste d'apprendre que son problème était incurable, malgré les soins de la Kagero qui la remplaçait pour l'enregistrement de la danse, bah elle devait vivre avec un problème au genou à partir de maintenant. La pauvre... elle devait sûrement être démolie à savoir cela, par peur que je la remplace avec une autre beaucoup plus en santé. Néanmoins, malgré tous les défauts du monde qu'on pouvait me donner, j'avais une très grande qualité qui était que je chérissais chacun de mes employés. Tout le monde était important à mes yeux, car, avec leur soutien et leur investissements, j'ai pus monté très haut dans mes projets et ambitions et voilà où je suis today! Une grande star pour la génération adulte et adolescente de Kumo, même de l'Empire Hattori. Très peu de gens me détestaient ou détestaient les membres de mon groupe et tous mes employés étaient traité avec un grand respect. M'enfin, c'était la moindre des choses de faire comprendre qu'ils sont importants pour moi et, pour Mami, j'irais la voir avec un bouquet pour la rassurer qu'elle aura toujours une place spéciale dans mon coeur, même si elle décide de quitter l'entreprise. Après, si elle ne peut vivre de la danse, je pourrais peut-être lui suggérer le design de nos costumes ou même de nos albums, cela lui donnera du travail sans la blessée. Mmmh.. pas con ça Riku!



J'éclatais d'un rire joyeux sous ma petite blague, qui n'en était pas une. C'est toujours bien d'avoir un médecin proche de soit, surtout quand t'as des sasaeng qui te court après. Hein? C'est quoi un Sasaeng? Well, vous vous rappelez du gars chelou qui a voulu me capturer? Hé ben, c'est ça, en gros, un Sasaeng.



Je lui faisais un clin d'oeil, avant de prendre une autre gorgée de mon verre.



Entendant la musique qui jouait dans la salle, je bougeais instinctivement dessus, dansant un peu et bougeant la tête, l'esprit à la fête. Un large sourire s'afficha en regardant la Miwaki.

Au fil de la conversation, les appréhensions de Kagero s’effacèrent. Peu à peu, cette dernière se laissa charmer par l’aura chaleureuse de Riku et sa joie de vivre. Face à l’artiste, ses barrières et ses réticences se brisèrent une à une. Ainsi, après avoir baissé momentanément sa garde, l’Eisenin se mit à apprécier la réception. Elle commençait même à imaginer prendre part à ce type de festivités plus souvent. Peut-être que se mêler aux autres allait lui faire du bien, voir même l’aider pour accomplir son rêve. Cette perspective la fit sourire et embauma son cœur. Finalement, elle avait bien fait de remplacer son amie.



Un rire délicat surgit alors, suivit d’un petit clin d’œil. La Miwaku se lâchait enfin. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas montré ce visage à une inconnue. Décidément, cette Hattori était unique en son genre. En sa présence, la confiance et la cordialité s’imposaient.



Suite à ses mots, la quarantenaire rebut un peu de la boisson et observa en silence sa partenaire de scène se trémousser. Cette personne était très pétillante et tranchait nettement avec l’image classique des membres de son clan. Pour la brune aux nattes blanches, cette vision lui fit un grand bien. C’était comme si elle venait de prendre un bain plein d’espoir.



Temporairement, le visage de la danseuse s’assombrit. Malgré sa fierté et ses ambitions, son sang était lourd à porter dans ce monde. Cette cruauté et cette fatalité la pesaient, notamment lorsqu’elle pensait à sa fille et à son devenir… Toutefois, elle se ressaisit bien vite et interrogea avec hâte son hôte.

La conversation avec la remplaçante de Mami était super agréable. Genre.. malgré au début, elle semblait ne pas vouloir de compagnie, mais, depuis notre échange, elle était de plus en plus ouverte. L'avais-je influencé avec ma joie de vivre? Complètement. M'enfin, je ne pouvais pas vraiment le prouver que c'était grâce à moi que Madame Kagero avait pris goût à la fête, mais j'étais une boule de bonheur, dira-t-on. Très rare les gens ne me suivaient point dans mon vibe.



Je rigolais joyeusement avec la mère danseuse devant moi, les yeux pétillants de bonheur. Ça paraît pas, mais.. j'adorais les enfants. Ce sont les plus cute en terme de reconnaissance envers leur idole. Une fois, une jeune m'avait abordé pendant un de mes soupers, mais elle était tellement timide et honteuse qu'elle se cachait derrière sa mère. Je l'ai trouvé tellement mignonne que j'avais donné une place gratuite à un d mes concerts. Vous auriez dû voir les yeux brillants de joie quand elle avait son billet entre ses mains.. ça m'avait fait fondre sur place. Ralala.. j'veux trop des enfants aussi, cependant, ça devra attendre que j'aille un mec et que ma relation soit approuvée par mes fans. C'est chiant mais bon.. pour avoir ce que j'ai today, il fallait respecter des règles invisibles bien ancrés.

M'enfin, je lui demandais si elle appréciait cette soirée des plus animés et sa réponse fut positive. Déjà que j'étais emplis de bonheur et d'énergie par cette fête, sa réponse me rendait d'avantage souriante, m'arrachant un rire joyeux et me faisant rougir mes joues. C'était rare qu'on me complimentait de la sorte.. surtout en étant une Hattori. J'étais assez différente des autres. Certes, je gardais certains stéréotypes le clan, mais j'étais pas imbu de moi-même en mode ''wesh le monde me doit du respect pcq j'ai les yeux jaunes'' blablabla. Non, ce n'était pas mon genre. J'aime bien les gens de base et, jeune, ma soeur me voyait comme une ratée, donc bon. Je ne pouvais que me rapprocher de ceux et celles qui m'accepteraient comme j'étais.



Je repris un autre shot de mon verre avant de reprendre.



Je laissais un petit clin d'oeil, suivit d'un sourire pour la rendre alaise. Il est vrai que les Miwaku avaient été esclavagé et était rendu inférieur aux gens de mon clan, mais, pour ma part, c'était comme des humains comme les autres. Je les traitais également que mes amis, ma famille etc.



Soudain, alors que j'entendais la musique qui battait à fond, j'entendais Mai me crier dessus, en disant de danser en plein milieu de la scène. Je criais à mon tour que j'arrivais, puis, je me retournais vers Kagero, lui affichant un large sourire.



Sous mes paroles, je présentais ma main pour la serrer, avant de lui faire une salutation de la main et de rejoindre Mai pour danser et parler aux autres danseurs présents dans la pièce.

Un rire délicat et discret s'échappa des fines lèvres de la Geisha. Décidément, cette soirée était mémorable. Bien sûr, le spectacle et l'assemblée d'artistes participaient grandement à ce sentiment. Toutefois, il serait hypocrite de ne pas mentionner l'importance de la jeune Riku. La charmante Hattori avait, en effet, réussi un exploit que beaucoup avait qualifié d'impossible : faire apprécier de telles festivités à Kagero. D'ailleurs, cette dernière se surprit même à penser que, peut-être, à l'avenir, elle devrait assister à ce genre de réunion plus souvent. Quel revirement de situation, cela relevait presque d'un miracle. Alors que ses camarades de spectacles de rue avaient fini par abandonner après de multiples échecs, une seule conversation et un sourire avaient eu raison du caractère pudique de l'Eisenin. Néanmoins, ne vous y trompez pas, la quarantenaire n'en était pas devenue une fêtarde. Elle appréciait seulement un peu plus les moments de liesse et de partage. De plus, une part d'elle se résigna à l'idée que son besoin de solitude n'était pas complétement nié. Il était juste repoussé de quelques minutes. Il suffisait donc d'être un peu plus patiente qu'à l'accoutumée.



Très vite, voire même trop vite pour la Miwaku, la chanteuse fut appelée ailleurs. Avec enthousiasme et regret, la mère de famille fit alors elle aussi ses au revoir. Malgré cette brusque séparation, la belle brune n'éprouva aucune tristesse. Après tout, elle allait bientôt retrouver Riku sur scène. C'est pourquoi, encore groggy par la conversation, Kagero erra dans la salle en quête de discussion intéressante. Une fois sa soif de découverte satisfaite, elle s'éclipsa comme à son habitude afin de retrouver son doux foyer.